Littérature comparée – Modèles culturels européens

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Littérature comparée – Modèles culturels européens
Le XVIIIe, siècle des Lumières, l’homme peut parvenir à des connaissances. Il faut surmonter la
tutelle de l’Eglise. On ne se laisse plus dicter par l’Eglise. Les Lumières vont mettre au centre le
sensualisme et l’expérience. Ce sont les clefs de la connaissance, sur lesquelles on ne doute pas que
l’homme peut accéder. Cette situation dure jusque dans les années 70.
En effet, à a fin du XVIII, on a la révolution française, contribue à un changement des mentalités.
Ce changement se signale par la volonté de singulariser les êtres et de ne plus insister sur l’individu.
En promouvant l’homme, on va aussi donner une place à ce qui avait disparu : la sensibilité, les
sentiments et la nature. C’est pour cela que va apparaitre un genre qui existait déjà : le roman
épistolaire.
Richardson est le premier à considérer que le récit d’une servante peut être intéressante (Pamela ou
la vertu récompensée). Querelle littéraire entre les pamélistes et les anti-pamélistes. Les antipamélistes ont écrit des parodies, révélant d’après eux les vraies intentions de Pamela.
Fin du XVIII, La nouvelle Héloïse de Rousseau. Ce sentimentalisme s’oppose aux Lumières, mais
aussi prolongement logique, pour montrer que l’homme est un être rationnel. Mais ça ne suffit plus,
on veut lui donner de la profondeur, en le faisant un être d’émotions.
La révolution est aussi contre les sociétés qui ne laissent pas les individus s’épanouir. Le roman
gothique est surtout représenté en Angleterre par Ann Radcliffe, qui contre le rationalisme des
Lumière, va promouvoir le surnaturel, grande importance dans le macabre, dans le passé, avec des
personnages types, des démons, des vampires, dans des lieux comme des vieux châteaux.
Texte de Jane Austen, Northanger Abbey (1803) : auteur anglaise qui a une œuvre très
humoristique, œuvre dirigée contre la société anglaise et contre la littérature sentimentale. Elle
déconstruit les modèles littéraires pour montrer leur stupidité. Parodie du roman gothique, en
présentant un personnage qui a lu trop de romans gothiques, et qui a l’impression que toute sa vie
est un roman gothique. Catherine veut faire sa nuit une nuit de folie. Effet de déception qui crée la
parodie. Suspense avec la longueur des phrases et de l’action. Développement en décalage avec
l’action. Tout est marqué par la négativité. Il ne se passe rien. Mais Catherine va se débrouiller pour
qu’il se passe quelque chose. Effet comique du texte : tout va aller à l’envers.
Pas la moindre raison à être courageuse ici. Décalage entre le personnage qui est conquis par
l’angoisse, et le fait que cette angoisse n’a aucune raison d’être. Les termes d’espoir et de curiosité
n’ont rien à faire dans ce contexte. Catherine va créer les conditions pour être une héroïne.
Inversion des attentes, on s’attend à une chose mais de façon détournée. Faux suspense qui est
annoncé, et complètement détruit. Effet de la parodie. Tout l’extrait est marqué par l’absence
d’action, c’est pour cela que tous les termes utilisés sont négatifs.
Le roman gothique est parsemé de topoï, que Catherine va explorer les uns après les autres. Elle
recourt au double fond topique. Effet d’inversion comique, car tout ce qu’elle pense qui n’arrivera
pas, arrive. Catherine est à contre temps. L’aventure commence à se créer. Comme ses attentes ne
vont pas être remplies comme elle l’attendait, elle va vraiment être inquiète. Elle va devenir ce
qu’elle voulait être, d’une manière détournée.
L’auteur fait semblant à un certain moment de se mettre dans la peau du personnage. « On »,
pronom mystérieux, mystère qui n’existe pas.
Idée religieuse avec la « crainte respectueuse ».
Bougie, objet anodin. Catherine n’a pas de contrôle sur la situation. Effet d’ironie, avec un
« hélas ». Catherine est devenue malgré elle une héroïne de roman gothique, devient réellement
angoissée.
Le romantisme
Lamartine, Musset, Victor Hugo, Chateaubriand, Goethe…
Extrême fin du XVIIIe, début XIXe. Exaltation des sentiments qui se manifeste par le centrisme de
l’individu.
L’homme va avoir la place de Dieu. « Déclaration des droits de l’homme ». Emergence d’une
conscience individuelle qui va avoir le droit de s’exprimer. De cette voix donnée à l’individu, va
naitre le romantisme. L’unité du romantisme, c’est que l’homme est au centre, en communion avec
la nature, et cet homme et cette nature vont s’exprimer par l’art.
Romantisme, césure essentielle de comment on fait la littérature. On a le droit de créer parce qu’on
a déjà pratiqué la forme qu’on va créer. On écrit selon des modèles. Au XIXe, c’est l’imagination
qui nait. Plus de modèles ou d’héritage. L’auteur a son génie.
Caractère hybride du romantisme. Plus de hiérarchie des genres. Abolition de la hiérarchie,
mélange. Drame romantique, forme théâtrale du romantisme. Alliage entre grotesque et sublime.
« Hernani », « Ruy Blas » de Victor Hugo, « Lorenzaccio » de Musset.
Le romantisme, c’est le « je » lyrique. Le poète parle que de lui et se plaint. Mais il est important de
voir que le « je » romantique n’est pas vu que individuellement, il a pour ambition de représenter
l’humanité entière. On passe de l’individuel à l’universel. Le poète romantique est comme un point
d’aboutissement parfait, à même de représenter l’humanité entière. Le poète romantique est choisi,
pour pouvoir se faire le porte-parole de l’humanité. Il est vu comme un prophète, qui parle à la
place de Dieu. Dieu n’est plus au centre de la réflexion littéraire. Le poète va parler à la place des
autres hommes.
L’idée du romantisme, c’est de se fonder sur la sensibilité, qui est le point d’accès à la
connaissance, parce que comme au XVIIIe, au XIXe, la connaissance passe par la façon dont le
poète va réussir à dire son expérience.
On invente à partir du XIXe.
Le poète donne son unité au monde, avec tout un ensemble de duos que le poète unifie.
Antagonismes. Synthèse des contraires, pour connaitre le monde. Le problème, l’objectif c’est de
connaitre le monde, de savoir parler du monde, mais on se rend compte très vite qu’on ne peut pas y
parvenir. Cela va donner lieu au Mal du siècle. Il nait de la prise de conscience qu’on ne peut pas
parvenir à la vérité, malaise de l’homme devant cette incapacité. Le romantisme est tiraillé par le
fait d’aboutir à une connaissance parfaite.
Dans les échappatoires à ce malaise, il y a d’abord l’onirisme, monde du rêve. L’idée du
romantisme, c’est que le héros veut être exceptionnel. Ses passions vont le mener au suicide. Il va
être une de ces solutions trouvées au malaise. Il y a aussi cette communion avec la nature, reflet de
ce que pense le héros romantique. Ce qu’on appelle le paysage-état d’âme.
Les châtiments, Hugo, dirigé contre Napoléon III. La politique a une place essentielle.
L’esthétique romantique : jusqu’au XIXe, la littérature est régie par la régulation permanente, elle
est asservie par des règles. On veut abolir toute idée de règles et de hiérarchie. L’esthétique va être
de l’hybride, du mélange, comme le grotesque et le sublime.
Le style romantique : pas d’art politique. Tous les grands courants littéraires ont toujours un
manifeste, qui va dire comment doit s’écrire tel ou tel genre littéraire. Mais pas dans le romantisme,
parce que l’idée de liberté domine.
Assouplissement du vers. Naissance de l’enjambement.
Une forme privilégiée du roman : roman de formation, d’apprentissage, d’initiation, d’éducation.
On a un personnage placé au centre, et dont on va voir la formation au monde.
Texte de Musset, La Confession d’un enfant du siècle (1836) : romantique à deux points de vue : il
retrace les origines en remontant à Goethe et Byron et en même temps il donne une description de
ce qu’est le romantisme. Texte emphatique. L’européanisme domine le texte. Aspiration à
l’universalisme. Obsession d’idée de figure : un homme reflétant l’humanité. Byron et Goethe sont
les chefs de file du romantisme, mis en parallèle avec Napoléon.
Idée que le poète romantique est lieu d’une synthèse. Goethe et Byron rassemblent ce qui est épare
dans l’univers. Image topique du poète. Goethe est le père d’une nouvelle forme d’écriture, avec le
champ lexical de la paternité. Byron, poète anglais, qui a été l’un des hommes politiques qui s’est
battu pour l’indépendance de la Grèce. Mentalité du héros romantique, Manfred tuant sa bien-aimée
et se suicide. C’est aussi le héros qui subit. Faust, héros de Goethe, qui a soif de savoir romantique.
Dégoût, réaction d’angoisse, et convulsion menant à l’action. Convulsion de la création. On se rend
compte de la vacuité de l’existence. Idée que la réflexion romantique va mener au changement
social.
Description du personnage romantique avec l’amertume, la souffrance. Affirmation des Lumières
positive en l’homme qui était un roseau pensant (Pascal), devient un frêle roseau.
Elément essentiel du XIXe et qui va nous mener au réalisme : critique de la bourgeoisie.
La sensibilité romantique
Texte de Charlotte Brontë, Jane Eyre (1847): Récit à la première personne.
Personnage romantique, besoin de solitude, être passionnel, volonté d’évasion. Exaltation des
sentiments. Personnage révolté contre sa condition de femme. Focalisation interne, énonciation à la
première personne.
Premier paragraphe : Jane Eyre parle d’elle-même. Deuxième paragraphe : le regard des autres, elle
s’inclue dans la société. La transition est son désir d’action, qui conduit à la rêverie féministe dans
le troisième paragraphe.
Les sœurs Brontë, toutes romancières. Emilie publie les hauts de hurlevent, et Charlotte, Jane Eyre.
Elles écrivent sous des pseudonymes masculins. Romans d’amour, généralement des femmes plutôt
calmes avec face à elles des hommes passionnés.
Imparfait -> itératif, de répétition.
Passé simple -> valeur singulative.
1) Caractère romantique du personnage
Personnage éminemment romantique. Romantisme véhiculé par l’utilisation de la première
personne. A partir de cette expérience individuelle, elle va en tirer des propos généraux. Réflexion
sur la nature des hommes et des femmes.
Importance des éléments topiques avec la prépondérance de la nature. Solitude du personnage,
cherchant à voir la nature, typiquement romantique. Jane se promène seule et veut s’éloigner de
l’agitation. Cette nature est assez topique et qui est totale, Jane se promène dans le parc (terrestre)
puis sur le toit (céleste). Lyrisme dans l’expression, des effets de styles d’emphase, gradation
donnant un certain envol.
L’âme de Jane est propice à accueillir l’émerveillement, recevoir le monde avec exaltation mais
aussi une tendance à l’insatisfaction, avec le vocabulaire « trouble », « tumulte ». Jane Eyre prend
garde à insister sur sa sensibilité et son esprit, qu’elle est un être concret. Imagination centrale dans
l’esthétique romantique.
2) Soif du mouvement qui habite le personnage
Champ lexical large autour du terme de l’agitation, « action », « agir », « activité ». A relié à la
volonté d’avancer, qui est propre au romantisme.
Jane Eyre rêve d’aventure. Elle aspire à une vie beaucoup plus mouvementée. Son destin paisible
est vu comme une condamnation. Volonté de changer d’air mais aussi une volonté de connaissance
universelle.
3) Rêverie féministe que propose le texte
A la fin du texte, Jane Eyre dit que les femmes ont la même sensibilité que les hommes. La fin du
texte dénonce les idées reçues sur les femmes en mettant en avant les clichés pour les dénoncer.
Elle retourne l’argument de « léger » contre les hommes, habituellement utilisé pour les femmes.
Texte parfaitement romantique, à la fois dans l’énonciation et dans les termes employés.
Personnage contemplatif et est poussé vers l’action, conduisant à une véritable méditation sur le
rapport hommes/femmes.
Nationalisme et identité nationale
Le nationalisme est une problématique qui parcourt tout le XIXe, dans le sens de l’identité de la
nation, en tant que sentiment d’appartenance. Mouvement des nationalités qui aboutissent en 1870 à
l’Allemagne et l’Italie, parce que c’est une époque où l’Europe est composée d’une juxtaposition de
groupements linguistiques, ethniques ou historiques, qui ne sont pas politiquement des nations, mais
qui se voient comme des unités. Le XIXe va renforcer cette idée d’appartenance à une nation.
Mouvement des nationalités, ni à gauche, ni à droite. Intellectuels à l’origine de ce mouvement :
- des écrivains qui contribuent à la renaissance du sentiment nationale
- des linguistes, des grammairiens, des philologues, vont s’interroger sur la nature de langue,
et agir sur cette langue en la codifiant
- des historiens
- des philosophes politiques
Extension et rétrécissement de l’intérêt national. On dépasse les particularismes pour arriver à
l’unité.
1ère idéologie inspirée de la révolution française : l’idée d’indépendance et de liberté vient de la
révolution française ; la révolution française incite le nationalisme parce qu’elle a donné l’exemple
du patriotisme ; beaucoup plus négative, le grand empire de Napoléon va être opposé aux nouvelles
nationalités en exaltant leur identité.
2ème idéologie inspirée de l’historicisme : opposée à la révolution française (droit des peuples à
disposer d’eux-mêmes). L’historicisme considère la légitimité sur la durée.
Le XIXe va être parcouru par ces révoltes nationalistes, jusqu’en 1815, empire de Napoléon qui
domine et les nationalistes s’opposent à cette hégémonie en s’affirmant. Congrès de Vienne
redistribuant la carte géographique de l’Europe, Napoléon tombe, mais ça va aussi engendrer un
mouvement nationaliste. On n’écoute pas ceux qui se révoltent.
Naissance de l’idée d’Europe au XIXe.
Texte de Germaine de Staël, De l’Allemagne (1810) : éloge des allemands et satyre des français.
Le divorce en Allemagne prouve la loyauté des allemands, que de tromper leur femme comme les
français. Opposition des français qui sont frivoles aux allemands qui sont loyaux. On en conclue
qu’il n’y a pas plus barbare qu’un français. La vanité qui entraine un certain nombre de défauts,
comme la dépravation, qui n’est pas que masculine.
Le réalisme
Refus de la rêverie, d’un monde idéalisé. Volonté d’abandonner la posture romantique du « je ».
La naissance du réalisme découle du rejet du romantisme. A partir de 1848, on a une époque de
révolution, aboutissant à un échec total, constituant une immense déception qui met fin aux rêveries
romantiques de liberté, et donne lieu à la prise de conscience du réel. Emergence d’un certain
nombres de nouvelles idéologies, comme le positivisme (Auguste Comte) avec l’idée que l’esprit
scientifique va devenir tout à fait prédominant, le seul mode de connaissance possible, on renonce
aux croyances théologiques et aux expériences métaphysiques, pour se concentrer seulement sur la
science, en ne cherchant plus à traquer le « pourquoi » mais le « comment ».
Excès du romantisme qui poussent à son rejet. Avènement d’un nouveau courant, contre les excès,
l’imagination romantique. Les réalistes font décrire ce qu’ils ont face à eux, ils veulent peindre le
réel par la seule observation de détails précis en privilégiant la description aussi bien des lieux, des
objets, que des mœurs.
Au point de vue stylistique, on refuse l’enflure et la personnalisation du style romantique. On prône
la simplicité, l’impersonnalité et l’impartial. Offrir un regard objectif sur le monde sans chercher à
l’embellir.
Le roman est le grand genre du réaliste, même si le terme réaliste à l’origine est utilisé pour la
peinture (Gustave Courbet, L’origine du monde). Préface de Pierre et Jean considéré comme le
manifeste du réalisme.
On reproche que la transformation du romancier en chimiste l’éloigne de la vérité psychologique.
On reproche au réalisme, baptisé l’école du laid, de se complaire dans la description de la bassesse
et de la laideur, de ne reculer devant aucune horreur, et d’avoir plaisir à la représenter. On reproche
au réalisme d’être immoral, pendant le procès de Madame Bovary. Les réalistes répondent que si
leurs romans sont immoraux, c’est que la société est immorale.
Texte de Flaubert, Madame Bovary (1857) : moquerie des romans romanesques. Ancrage réaliste
avec la description réaliste. L’italique chez Flaubert, sert à désigner le cliché, Dictionnaire des
idées reçues.
Année importante des deux grands procès littéraires, Madame Bovary et Les Fleurs du Mal, pour
immoralité. Ce qui a scandalisé dans Madame Bovary, c’est l’adultère. La réalité est présentée de
façon brute. Roman concernant des personnages ordinaires, voire médiocres. Neutralité du ton qui
choque, pas de jugement du narrateur.
Flaubert, son objectif, c’est d’écrire un livre sur rien, qui tiendrait lui-même sur la force interne de
son style. L’écriture doit être totalement impersonnelle.
Bovarysme : confondre la réalité avec la fiction.
Texte de Maupassant, Mademoiselle Fifi : La guerre franco-allemande, aussi appelée francoprussienne, juillet 1870 à janvier 1871, opposant le second empire français dirigé par Napoléon
III. Allemagne encore une mosaïque d’états indépendants, et le chancelier Bismarck voudrait
l’unifier autour de la Prusse. Il est soutenu par Napoléon III, favorable aux principes des
nationalités et les encourage, et territorialement préfère être son allié. Mais Bismarck est un traître,
et isole la France de ses alliés. Le prétexte de la guerre déclarée par Bismarck est la succession
d’Espagne, car le prétendant à la couronne est un allemand. Les français se révoltent. Perte de
l’Alsace et la Lorraine.
// Avec Boule de Suif. Thème de la prostituée, se dressant contre l’oppresseur allemand, se révélant
plus courageuse que les bourgeois.
Thème qu’on retrouve souvent chez Maupassant.
C’est une nouvelle sur le patriotisme. Révolte de Rachel contre les prussiens. Elle est la
représentante de la France face à la Prusse, parce que c’est une femme, par sa condition. Tout est
fondé sur une opposition permanente entre la France et la Prusse : soldats prussiens # prostituées
françaises, opposition dans les discours. Aucune confrontation directe entre les deux cultures. Pas
de dialogues. Mise à distance constante entre les allemands et les françaises.
Barrière de la langue dans cet extrait. Incompréhension du prussien. Pour l’amour de son pays,
Rachel déclare qu’elle n’est pas une femme, elle se dévalue pour mieux exalter la grandeur de son
pays.
Maupassant ne cesse de susciter le patriotisme du lecteur, pour mieux glorifier l’acte de Rachel.
Les allemands sont caricaturés, et Mademoiselle Fifi va être le stéréotype de l’allemand. C’est un
personnage violent, immoral, arrogant. Par contraste, Rachel représente les français, l’honneur
français dans la défaite, qui résiste aux humiliations. Toute la soumission de la France à la Prusse
est mise en parallèle avec le statut de la soumission de la prostituée.
Opposition dès le premier paragraphe, avec les hommes et les femmes. Les hommes prennent
possession absolue des femmes. Opposition physique entre Rachel (brune aux yeux noirs) et
Mademoiselle Fifi (blond aux yeux bleus).
« Sous leur nez et sous leurs mains » = un zeugma.
Le personnage de l’allemand est marqué par la bestialité, il finit par faire couler le sang.
Le texte culmine par l’autodénigrement de Rachel, et tue Mademoiselle Fifi.
Le naturalisme
Dérivé du réalisme. Mais il s’investit d’une méthode scientifique.
- La société est confrontée à une nouvelle réalité sociale, avec une Europe à deux vitesses :
d’un côté la bourgeoisie qui accumule les richesses de manière provocante, et de l’autre, la
classe ouvrière, vivant dans un vrai état d’indigence.
- Naissance du mouvement socialiste, qui met en avant l’intérêt sociale et non l’intérêt
individuel. Le socialisme va donner la parole à la classe ouvrière. Elle va revendiquer la
protection de ses droits et de ses intérêts par les grèves et les syndicats. (Germinal, Zola)
Darwinisme. Progrès de la technologie et de la médecine. Le naturalisme se donne pour mission de
mettre la littérature en relation avec cette nouvelle réalité scientifique mais aussi sociale.
Taine -> la critique naturaliste va être de dire que l’œuvre littéraire est déterminée par le milieu
social, politique.
Germinie Lacerteux, les frères Goncourt. Personnage principal d’une basse extraction, et la
méthode, le comportement du personnage est disséqué et analysé sans préjugés, avec une plume de
clinicien.
Zola écrit le roman expérimental en 79. Il est chef de file des naturalistes. Dans ce roman, il donne
la notion de doctrine scientifique, et aussi une méthode vraiment scientifique. Cette méthode
s’inspire de Claude Bernard, « le romancier est fait d’un observateur et d’un expérimentateur ».
Zola veut montrer que le développement de l’homme dépend de l’environnement et de l’hérédité.
L’auteur naturaliste n’est pas passif.
Le naturalisme est mal reçu en France, mais est un grand succès européen.
P366
L’hérédité prédestine les hommes d’une certaine manière. Jeu sur la question de la fatalité.
L’esthétique fin de siècle
Terme assez général pour définir tous les mouvements qu’on a à la fin du XIXe : symbolisme et
décadentisme. Dans les deux cas, en opposition avec tout ce qu’on a vu avant, surtout avec le
naturalisme et le réalisme.
Le symbolisme : plutôt la poésie. On ne trouve pas en poésie l’équivalence du réalisme et du
naturalisme. Parnasse, distinction du romantisme. Lamartine se vante de la vulgarisation de la
poésie, et les parnassiens vont se vanter de refaire monter la poésie. La poésie va redevenir un art
noble. La poésie est un art à part, art du langage, et on va lui redonner ce côté à part. Les
parnassiens prônent « l’art pour l’art » (autotélique -> a pour but lui-même). « L’art pour l’art » est
contre l’engagement, donc le romantisme.
Ecrivains parnassiens : Gautier, Leconte de Lisle, Heredia. On va contre le prosaïque. Poésie
érudite.
Le symbolisme lui succède. La langue poétique est à part, on doit la cultiver en tant que tel. C’est le
son qui donne le sens. Il nait en 1886, avec le manifeste de Jean Moréas. C’est l’idéalisme
appliqué à la littérature. L’idée, c’est que le langage poétique est porteur en lui-même d’une
signification qu’on ne peut pas traduire par les mots. Ce que la poésie a à dire, seule la poésie peut
le dire, et on ne peut pas le mettre en forme.
La poésie devient un instrument de connaissances métaphysiques, et ces découvertes sont traduites
par des symboles verbaux. La poésie symboliste n’est plus dans le littérale, mais dans le musicale,
dans les images, de façon à traduire un sentiment.
Les décadents, personnes déçues par leur société, persuadées que le monde va s’éteindre. Ils ont une
sensation désespérée face à cette fuite, et vont réagir par la dérision. On est dans l’esprit fin de
siècle. Le décadentisme se manifeste par le roman, qui se marque par le refus du roman naturaliste.
Retour paradoxal au mysticisme. Auteurs décadents : Huysmans, Wilde.
Texte de Huysmans, A rebours (1884): homme blasé par la société qui l’entoure. Le personnage
Des Esseintes, héritier d’une famille riche et noble, menant une vie de plaisirs et de débauche, et
prend la vie en dégoût. Il se détourne de la société et fait son monde à lui. C’est un dandy, très
préoccupé de sa mise. Caractère superficiel. Tout ce qui compte, c’est lui. Tout ce qu’il aime est
artificiel. Toutes les créations de l’homme sont supérieures à ce que donne la nature. Il est névrosé,
aménage sa demeure avec luxe.
Utilisation de mots exotiques ou inconnus au lecteur, pour montrer l’excentricité, la névrose de son
personnage.
Inspiration du XVIIIe, du libertinage, du luxurieux.
Tout le texte est centré sur le noir, dîner macabre. Noirceur qui n’est pas utilisé au hasard, elle
représente le pessimisme du personnage, la noirceur de fin de siècle. Attitude provocatrice vis-à-vis
de la vie.
Goethe
1749-1832, un homme des lumières ? Paul Valéry 1932 (cf:manuel lettres européennes
p.439) discours sur la civilisation européenne. Ressort l'image de Goethe comme un homme attaché
à un monde dans lequel dominait 2 mythes : le mythe de la beauté et le mythe de la connaissance.
(cf : figure de Faust) mythes hérités des anciens grecs, de l'antiquité. Comment le classer ? Homme
marqué par les lumières. Goethe voit se développer le romantisme de mauvaise augure : « j'appelle
classique ce qui est sain, j'appelle romantisme ce qui est malade »
« sturn und drang » (années 1765-1785) groupe d'avant garde nourri de la pensée de Rousseau sur
la nature. Met en avant le sentiment ce qui abouti au romantisme. A cette époque, le pré-romantisme
est déjà bien présent.
Les mouvements littéraires ne se succèdent pas clairement. Le goethe Zeit (autour de 1800) peut se
définir comme un esprit profondément universel. De par sa formation et ses activités, Goethe est un
observateur. Il a été un homme dans son siècle. Il s'est engagé de par ses créations artistiques (poète
et dramaturge) et écrit un type de roman très développé. Il est prolifique dans toutes les directions,
car il était également traducteur. Il est adepte de la Welt litteratur (littérature universelle) .
Les affinités électives - Goethe
Ce texte constitue un véritable phénomène qui a provoqué une épidémie de suicides, de par
le mal être de ses personnages. Pourtant, Goethe ne le donne pas en exemple, il cherche l'équilibre
servant à surmonter le désespoir mais ce texte est lu comme l'apologie du sentimentalisme. Ce
roman est marquant pour cette génération.Thème retenu par Goethe : le dialogue . Il est question
des relations amoureuses, perçu à travers des réactions chimiques. 2 natures de discours différents :
particularité de mêler deux types de discours : scientifiques et savants + le discours de la fiction
littéraire. Le dialogue est utile car un personnage est détenteur d'un savoir et le transmet à un autre.
Insère un savoir dans le texte littéraire. La science et la littérature paraisse en opposition . Le roman
considéré comme un genre un peu libre et peut faire place à une grande diversité de culture. Place
aux théories scientifiques. Ce roman a une dimension expérimental. Dans le titre, on retrouve le
phénomène d'attirance entre des éléments chimiques qui détruisent les combinaisons existantes pour
en construire des nouvelles. Théorie délivrée dans le roman. Il s'agit d'un titre savant. Entre 3
personnages (Édouard et Charlotte font place au capitaine) Le texte repose sur les êtres humains et
les composants chimiques. Ce va et vient entre le langage de la chimie et celui de la vie morale.
Personnification de la réaction chimique. Analogie entre les affinités sentimentales et les affinités
électives. Analogie entre le roman sentimental et le roman scientifique = métaphore chimique qui
constitue le contrat de lecture.
L'auteur se présente comme un chimiste qui rapproche et qui fait des expérimentation avec ses
personnages. Rapprochement entre les humains et les composants chimique est justifié par l'unité de
la nature. L’homme est soumis à la nature. Part de liberté de l'Homme ? Le texte a une fonction
proleptique. Lecture méta-textuelle. Chaux= Édouard/ acide faible = Charlotte et le Capitaine =
acide sulfurique. Arrivée d'Odile, la fille adoptive de Charlotte. 2 couples naturels se forment qui
viennet casser le couple social et légitime d’Édouard et de Charlotte. Le roman illustre la tension
entre le choix et la nécessité. (entre le libre-arbitre et la nécessité). Quelle est la part de liberté de
l'homme ? Goethe ne donne pas de réponse, il se contente de montrer. Un narrateur viendrait tirer la
conclusion de ce dialogue. On entend des voix contradictoires qui portent des idées différentes vis a
vis du sens.
3 lectures a faire p.49/50 (GOETHE) p.269/270 (CHATEAUBRIAND)
p.290/270 (NIEVO) quelle image est donnée de Napoléon dans chacun des 3 textes ?
Mme Bovary - Gustave Flaubert
1857 : Cette date représente un moment marquant de l'histoire littéraire de la France ( on cite
ici Madame de Bovary de Flaubert et les fleurs du mal de Baudelaire (scandale)). Flaubert fut
inculpé pour l'adultère présent dans son ouvrage et pour le suicide d'Emma. Ce qui a choqué les
lecteurs dans cette œuvre, c'est son réalisme, sa façon de représenter . C'est cela qui a choqué. Le
réalisme du XIX ème siècle :à cette époque, on veut faire des romans qui ressemblent vraiment au
concret, et qui représente une imitation fidèle de la réalité. Il n'y a pas de filtre dans cette
représentation. Cependant, la réalité n'est aucunement idéalisée. Les personnages réalistes sont
empruntés à la vie courante (situation banale)... La réalité est sordide et commune. C'est ce que l'on
a reproché au naturalisme à la fin du siècle avec Zola. Au sujet de la question de la neutralité du ton,
il n'y a pas de jugement de la part du narrateur, il ne condamne ni n'approuve les gestes de ses
personnages. Le jugement est suspendu, ce qui constitue un outrage à la morale, l'histoire semble se
dérouler d'elle même. Le choix d'écriture à un effet glaçant sur le lecteur.
Avec du recul, on peut dire que le scandale qu'a provoqué Flaubert est également considéré comme
une récompense. Son procès est en vérité le procès du Réalisme.
Ce qui était important pour Flaubert c'était la façon d'écrire, le style. Flaubert est voué à son art. Il
cherchait à trouver la perfection du style. « écrire un livre sur rien qui tiendrait par la force de son
style » L'écriture doit-être impersonnelle. « l'auteur dans son œuvre, doit être comme dieu dans
l'univers, présent partout et visible nulle part » On doit sentir l'auteur mais sans le voir.
Ce texte relate la jeunesse d'Emma, dans le couvent .
Les romans y sont présentés comme un support de la rêverie. On peut faire allusion à Walter Scott,
connu pour son attrait pour le roman historique (attiré par le moyen âge). A cette époque, les romans
sont considérés comme de la Littérature féminine, une activité de femme. On parle alors de
Littérature sentimentale. On y trouve la représentation de l'homme idéal. Ce Texte a pour thème les
lectrices dont l'activité est féminine et plus précisément que la littérature des femmes est considérée
comme mineure à l'époque . Les romans sont ici lus par des jeunes filles et par la vieille fille, des
êtres qui vivent dans un monde imaginaire.
1)
littérature sentimentale, registre qui s'oppose au réalisme et qui repose sur le merveilleux.
2)
Littérature romanesque, qui s'oppose au réalisme, événement extraordinaire dont le thème
privilégié est l'amour. Décrite au lignes 17 à 25. Décrivent le contenu de cette littérature, décrivent
des clichés. On le voit au fait que les situations sont rocambolesques et prévisibles pour le lecteur
car les même motif reviennent d'un roman à un autre. Thème emprunté à l'imprimerie (clichés) et à
la reproduction en masse d'un modèle fixe. Il faut le mettre en lien avec le développement au XIX
ème du développement de la production en masse et aussi ou se développe une littérature de grande
diffusion. Le roman lui même peut devenir un produit de consommation. D'où le verbe « avaler »
l.15 consommation au sens propre et au sens figuré. Figement dans le langage , équivalent au
« préjugé »
Flaubert lui traque les clichés, il est appelé écrivain de la bêtise, car selon lui, la bêtise
constitue le fait de ne pas penser par soi-même. Il montre des clichés typiques. On remarque dans la
construction une accumulation, et que la représentation est construite sur des comparaisons. Le
texte en contient 4 ce qui produit un effet lourd,et donc mauvais stylistiquement. Flaubert dénigre
ce type de littérature en reprenant les procédés employés. Les comparaisons sont totalement
convenues. Chez Flaubert, il faut toujours chercher l'ironie. Comme par exemple le cliché de
l'homme idéal employé dans cet extrait, car ce genre d'homme n'existe pas. Il dénonce et à la fois
laisse entendre ce que lui pense.
Walter Scott :auteur méconnu et pourtant son œuvre a eu une importance considérable au
XIX ème siècle. Il a joué un rôle fondamental dans le développement du roman. Il s'intéressait de
près à la poésie écossaise de tradition orale.
Pour les romantiques allemands, il y a une sorte de vénération pour le peuple ,qui est dit l'âme de la
nation. Des écrivains recueillent des contes comme étant des reproductions spontanées du peuple.
Scott s'est par la suite lancé dans le roman historique. Des romans mettant en scène des personnages
historiques réels, en jouant du folklore local.
Quel jugement est porté sur la littérature dans ce texte ? Ligne 12 : « en cachette » le roman.
Elle souffre de Bovarisme, ce qui signifie qu'elle passe plus de temps à penser et à rêver qu'à la vie
réelle. Emma vit au travers de la lecture, au travers de l'art.
Emma est un personnage qui rêve dans une société médiocre, où la réalité est fade et banale.
Flaubert tourne donc en dérision son propre romantisme.
La figure mythique de Napoléon
Goethe- Page 49/50
Eckermann était l'assistant et le secrétaire de Goethe. Il a retranscrit un certain nombre de
ses discussions avec Goethe. Il s'agit du jeu d'Eckermann. Par rapport à la figure de Napoléon, le
mot clé du « génie » . Il est définit par la puissance de production et la productivité de ses actes. Le
génie est celui qui agit. Il y a cette puissance de production qui est associée à Napoléon. Napoléon
n'est en aucun cas comparé à un charlatan. Le médecin est productif en produisant des résultats pour
soigner ses patients. Ce génie est également caractérisé par le divin « divine illumination » « dieu
protecteur ». Le génie est un génie propre à la jeunesse, qui est habité par une force, par un élan
vital. Il y a une véritable fascination pour Napoléon de la part de Goethe dans ce texte. L'auteur se
compare à lui quand il est « moi non plus je n'ai pas recommencé une seconde fois mon Werther... »
Tous les 2 ont eu cette illumination, c'est la figure du génie qui est ici représenté. Napoléon est
considéré comme le génie militaire tandis que Goethe est le génie de la pensée. Le génie est donc
définit comme l'homme complet : celui qui agit et qui pense. (page 156 : texte de Musset dans
lequel il mentionne 3 génies : Napoléon/Goethe/Bayeron) Goethe est fasciné par Napoléon qui est
estimé comme conducteur des peuples mais Goethe le définit comme une figure ambiguë. Il est
considéré comme un despote (homme tyrannique) , cette ambiguïté est au cœur du mythe de
Napoléon et ce, non seulement pour Goethe. Napoléon a suivi un parcours tragique (exilé sur l'île
de Sainte-Hélène). Il y a donc une fascination pour le destin de Napoléon. Il y a un écart
spectaculaire entre la félicité et le malheur.
Napoléon est issu de la révolution française. Il s'est imposé par son talent militaire, notamment en
Italie (campagne d'Italie 1796/1797). Il est par la suite devenu premier consul puis empereur. On
peut dire que c'est une figure très marquante dans l'Histoire de la France, car il a créé un certain
nombre de réformes qui nous influencent aujourd'hui encore. Il est une figure transnationale. D'un
coté il est l'héritier des idéaux révolutionnaires mais en même temps il est l'homme qui a cherché à
diriger la France d'une seule main.
Nievo- Page 290/292
Venise au 18 ème siècle est considérée comme la capitale des arts et Napoléon l'a fait chuté.
Il envahit l'Italie pour repousser l'influence autrichienne. C'est ce qui est relaté dans ce texte. Mais
aussi la naissance du mythe. Il y a un débat sur le nom de Napoléon, qui est au cœur du texte. Ce
qu'il y a de particulier, c'est que les gens ont l'impression qu'il s'agit d'un nom inventé : « un certain
Napoleone Bonaparte... » Le schismatique est celui qui est en rupture avec l'église. « On dirait un
nom de chez nous... »Il s'agit peut-être d'un nom pour tromper. Il apparaît comme suspect, inconnu,
étrange qui d'un certain coté peut tirer vers le comique car les comédiens se masquent. Mais en
même temps, le nom accompagne la naissance du mythe. Ce qui est décisif dans ce texte est cette
naissance. Un mythe littéraire en général est déployé le plus souvent à partir d'un nom propre
auquel on associe un récit. Et c'est ce dernier dont s'emparent les artistes et les écrivains pour l'
interpréter. Dans ce texte la naissance du mythe est montré par la discussion autour de ce
personnage mystérieux. L'autre expression clé à relever dans ce texte pour décrire Napoléon est
« personnage imaginaire ». Les Italiens se trompent en pensant cela, car 4 lignes plus loin on
retrouve cette définition qui est ici employée par l'ironie. Les personnages se trouvent ridiculisés
mais en même temps, ils disent vrai d'une certaine façon car le mythe se trouve souvent entre le
rêve et la réalité. Napoléon est une figure historique et mythique. (cf : La chartreuse de Parme Stendhal ; page 158/160 : même image de Napoléon, de sa jeunesse, de son armée ; il est qualifié
comme successeur de César et d'Alexandre)
Chateaubriand - Page 269/270
L'auteur est un des pères spirituels du Romantisme français : Le génie du christianisme
(1802). Il est connu pour son grand texte autobiographique dans lequel il raconte sa vie mais dans
lequel il narre également l 'évolution historique, politique et financière de la France. Ce texte est
écrit en 1839.
En 1815, la Restauration (Louis XVIII)
En 1830, la Monarchie de Juillet (Louis Philippe)
En 1848, Deuxième République
En 1852/1870, Second Empire (Louis Napoléon Bonaparte/ Napoléon III)
Chateaubriand écrit au moment de la Monarchie de Juillet mais il s'apprête à évoquer 1815.,
l'époque de la Restauration. Tout ce texte commence à narrer la Restauration et est structuré sur des
oppositions :
–
Opposition entre le haut et le bas
–
Opposition entre des époques historiques et des figures historiques (Louis XVIII/Napoléon)
Ce premier semble bien pâle comparé à Napoléon. Chateaubriand est pourtant un opposant à
Napoléon. Malgré cela il admire la figure de Napoléon, car il sait qu'il a perdu ses illusions. C'est ce
qui étonne dans ce texte. Il fait montre d'une grande admiration et une fois de plus ce qui ressort de
ce texte est le génie de Napoléon.
–
Opposition entre des modèles littéraires : Pour écrire l'Empire, il est possible de recourir à
l’Épopée, qui est un genre littéraire prestigieux écrit dans un style soutenu et qui relate les exploits
militaires/guerriers du héros.L'autre modèle littéraire prestigieux dans ce texte est la poésie de
Dante qui a écrit la Divine Comédie (texte du 14 ème siècle, fondateur de la langue italienne). Pour
écrire le monde qui a suivi l'épopée Napoléonienne, on évoque Molière qui se sert de portraits
comiques. Désormais, les hommes sont ridicules, ce ne sont plus des héros. On assiste à une
dégradation burlesque, qui rappelle très directement Hugo qui comparait Napoléon à un Prométhée
moderne.
« la société de cirons » = acariens ; larves attaquant le bois. La monarchie de Juillet est
encore pire que la Restauration. C'est quasiment de l'ordre de la chute. Ce qu'on peut dire , c'est qu'il
y a une dégradation permanente et constante. Chateaubriand porte un regard extrêmement désabusé
sur ses contemporains et sur l'évolution sociale et politique de la France. Il s'interroge pour savoir
s'il doit s'inclure dans ces contemporains « une foule d'infimes créatures dont je fais partie »
Napoléon est présenté comme une figure, un héros romantique, le culte du héros est
caractéristique du romantisme (p.136). Un génie, un poète de l'action, mais une figure ambiguë. En
cela, il est un mythe, il est une figure historique qui devient par la quelque peu irréel. Il peut être
aussi bien l'objet du discours littéraire et du récit historique. Précis de littérature européenne de
Béatrice Didier pour la conclusion sur le Romantisme.
Comment la Russie est-elle représentée dans ces textes ?
Les défauts de la société russe sont évoqués dans ces textes (exploitation des paysans ( Raditchev
p.206)), les auteurs sont issus de la noblesse. Dans le texte de Karamzine (p.209), qui écrit depuis la
France, il compare ce qu'il se fait ailleurs et ce qu'il se passe en Russie. Lieu commun ; la Russie est
en retard par rapport aux autres pays d'Europe.
Raditchev- page 206 :
Ce texte est fameux , il relate un voyage à Petersbourg qui était à l'époque la capitale Russe.
C'est à cause de ce texte que l'auteur fut condamné à mort, car il dénonçait les injustices de la
société russe. Le livre fut interdit jusqu'en 1905. L'auteur dénonce ce qu'il a vu et à la fin du texte ,
il s'adresse aux habitants de la capitale, les interpelle, les exhorte à réfléchir sur la question de ces
paysans. Lui-même à été encouragé en ce sens car un ami lui aurait parlé. Il a été touché par les
mots de quelqu'un d'autre. Ce texte repose sur un parallèle entre 2 situations, 2 lieux : l'auteur
compare l'Amérique à la Russie. Il s'intéresse aux modes de production et à l'esclavage. On parle ici
de servage. Ce texte aborde une des questions de société la plus cruciale de toute l'histoire sociale
Russe. Au XIX ème siècle, une partie écrasante de la société russe sont des serfs qui sont soumis à
une noblesse extrêmement riche.
C'est une question au cœur des débats de l'intelligentia russe. Le servage perdure en Russie
jusqu'en 1861 ; il est aboli par Alexandre II. Le servage d'une part est considéré comme une
injustice criante, mais son maintien est également considéré comme une marque d'archaïsme
(quelque chose qui renvoie au passé) et comme une des preuves du retard historique de la Russie
par rapport aux autres pays d'Europe. Par ailleurs, ce texte est un des textes fondateurs de la
littérature proclamée en Russie. Elle est censée avoir une vocation sociale et politique. L'écrivain
est considéré comme un guide pour son peuple. Là encore, il y a des débats proclamés par 2 grandes
écoles Russes, car la vision de la littérature comme devant être engagée n'est pas envisageable.
Souvent, les accents humanistes sont des accents à tonalité chrétienne notamment à la fin du
texte, car il cite la Genèse. Il y a donc un inter-texte biblique. L’église dominante en Russie est
orthodoxe. Il y a un poids important de la culture orthodoxe sur la littérature.
Karamzine - page 209
C'est une forme épistolaire qui est mise au service d'une réflexion sur la société. La noblesse
russe du XVIII/XIX ème siècle est très cosmopolite. La langue en vigueur qui domine en Russie est
une langue de culture, le français prestigieux. On en voit beaucoup de traces dans les romans russes
où les personnages s'expriment en français. Les nobles sont influencés par les modèles que
constituent les autres cultures (intellectuelles/politique...). L'une des réflexion en Russie est de
savoir s'il faut suivre où non ces modèles. L'auteur est à la fois un écrivain et un historien. Dans ce
texte Karamzine s'interroge sur le rôle du tsar en Russie. Il est connu pour avoir imposer un certain
nombre de réformes qui sont évoquées dans le texte « se couper la barbe »et avoir moderniser la
Russie. Il a européanisé les mœurs et les habitudes alimentaires/vestimentaires. Il est le fondateur de
Saint-Pétersbourg en 1703. C'est une capitale grandiose construite dans un environnement hostile.
Le signe de son rattachement à l'Europe et à son histoire. Est-elle européenne ?
Il y a une linéarité du texte. Ici le narrateur répond à ses détracteurs « Mais, me dit-on (…)
se garantir du froid. ».
L'auteur juge les réformes de Pierre Legrand. Il semble qu'il est favorable à ces réformes, car il
reprend à son compte ce lieu commun du retard russe. Le fait d'avoir fait des réformes avait du bon
sens contre la « sauvagerie » russe. Certaines personnes jugent ces réformes inutiles, les
adversaires de Karamzine trouvent que cela serait rompre avec l'identité russe « altération du
caractére russe... » Ces réformes sont comparées à des imitations. Voilà ce qui est critiqué
« singer ». Il y a la peur de perdre quelque chose de spécifiquement russe. Ceux qui refusent de
suivre les modèles étrangers condamnent les réformes de Pierre Legrand. Karamzine les défend et
proclame leur utilité. Elles ont permis de lutter contre la sauvagerie et la barbarie russe. Il est
optimiste car il pense que la Russie va dépasser les autres. Il a confiance en l'avenir de la Russie,
qui est appelée à jouer un rôle sur la scène européenne.
On reconnaît dans ce texte les bases d'un débat qui traverse tout le XIX ème siècle entre les
slavophiles (prônent un respect des traditions russes et slaves) et les occidentalistes (favorables à
une ouverture vers l’Europe). Il y a un événement historique qui leur donne raison car les russes ont
vaincus Napoléon. Cela sonne l'heure de la Russie, révèle la puissance militaire et politique de la
Russie. Cet essor s'accompagne d'un essor culturel notamment pour la poésie.
distinction entre les slavophiles et les occidentalistes. Cette victoire russe montre que la Russie est
une grande puissance militaire. Cet essor s'accompagne d'un essor culturel. Jusqu'au XIX ème, le
slavon est utilisé à l'oral. L'enjeu pour les écrivains russes, c'est de fonder une littérature en langue
littéraire russe. Un de ceux qui a modernisé la langue russe c'est Karamzine. Le grand poète
national russe est Pouchkine. Pour la prose, Gogol est un des plus connu.
Marquis de Custine – page 165
Dans ce texte, il est précisé que c'est un auteur français et qu'il parle d'un point de vue
étranger à la Russie. Par ailleurs, il s'agit d'un texte plus tardif. L'idée forte du texte est la prison. Le
geôlier est l'empereur qui se croit libre alors qu'il ne l'est pas, on retrouve l'imaginaire de
l'esclavage. La Russie est donc considérée comme une prison. C'est un tableau très noir, très
sombre. La Russie du tsar Nicolas Ier (1825/1855). Cette représentation de la Russie représente une
certaine crainte vis à vis de ce désir de la domination des russes.
Gogol, le journal d'un fou
Gogol – page 224/226
Il est considéré comme un des fondateurs de la prose littéraire russe, du réalisme russe. C'est
sans compter que son réalisme est traversé par le fantastique. Les Âmes mortes (1842) fait référence
aux serfs et le personnage principal de l’œuvre est Tchekhov. Son procédé est malhonnête et il
parcours le territoire russe (roman picaresque), chaque propriétaire à qui il s'adresse accepte sa
proposition, ce qui donne lieu à un portrait satirique de la société russe. C'est un livre assez drôle. Il
a évolué progressivement vers le mysticisme et son projet c'était de donner une suite aux Âmes
mortes en parlant de la divine comédie de Dante. Ce sera une œuvre inachevée et il en aura détruit
la fin. Il finit par se retirer de la littérature en pensant avoir péché de par son œuvre.
La nouvelle que l'on va étudier est extraites des Nouvelles de Petersbourg. Avant ce recueil,
il en a écrit un autre qui s’appelle les veillées du hameau près de Dikanka (récits comiques et
fantastiques). La vision que construit Gogol de Petersbourg se construit en opposition avec
l'urbanisme de Petersbourg (capitale de l'Empire),(Troïka est une voiture tirée par 3 chevaux) (izba
est une maison en bois russe).
L'écriture de la folie de l'intérieur
La situation d'énonciation dans ce texte : c'est un texte à la première personne du singulier
car il s'agit d'un journal. Les conséquences de ce choix énonciatif : le lecteur partage la perception
du personnage. L'écriture de la folie est vue de l'intérieur, ce qui est très particulier. Le lecteur est
plongé dans cette perception déformante, il y voit la manière dont sa conscience malade déforme la
réalité. Le personnage est fou car il a perdu ses repères relatifs au cadre spatio-temporel « janvier
de la même année, qui a succédé à février » . Ici, les dates ne se suivent pas en tout cas entre la
première et la dernière date, ce qui nous révèle une gradation vers une folie de plus en plus
marquée. « Savez vous que le dey d'Alger... », il profère des absurdités. Il y a des réseaux de sens
qui se mettent en place. Il se prend pour quelqu'un d'autre, il a oublié sa propre identité. Il a des
hallucinations, une mauvaise interprétation de la réalité : « le Grand Inquisiteur est venu dans ma
chambre. » « Maman, sauve ton fils ! ». Le personnage est en plein délire et perd totalement la
raison. La forme du journal permet dans la fin de ce texte de se poser des questions. Le temps de la
narration (temps de l'écriture) et le temps de la fiction (temps de l'action). Au début du texte, le
temps qui domine est celui du passé alors qu'à la fin du texte, on note l'emploi du présent. Pourtant ,
il n'y a pas de décalage entre le moment où il raconte et le moment où il est en train de le vivre :
illusion de simultanéité. Cela produit un effet extrêmement frappant sur le lecteur, il a l'impression
que le personnage devient fou sous ses yeux.
Le mélange des registres
La tonalité du texte : l'absurde est source de comique, le personnage reconstruit une logique,
une cohérence, il y a des raisons à ce qui se produit. On partage son délire et cela produit le
comique. La chute absurde de la nouvelle et l'histoire du coq crée un effet hilarant. Cet échange
avec l'Inquisiteur est un jeu : « je sais bien qui tu feins d'être... » Cela se fini par des coups de bâton
(guignol/ molière...). Le héros se recrée une identité, reconstruction carnavalesque de la situation. Il
y a une notion pathétique (pitié) , le personnage est malmené et malheureux : il souffre. La situation
est injuste et cruelle. Le système l'aliène encore plus. Même s'il en rit, le lecteur ne peut être que
touché par les supplices réels que le personnage endure. Il apparaît à la fin du texte comme une être
faible, démuni et harcelé. Il a recours à une solution : une fuite mentale, imaginaire. Il rêve de
s'enfuir vers le ciel (symbole de liberté), la forêt, la mer et vers l'Italie (incarnation de la lumière, de
la joie de vivre) .Ce sont des lieux romantiques liés au rêve , ils sont idéalisés. Il y a à la fin du texte
une figure de régression vers le giron de la mère. Le texte ne fait pas que prêter à rire.
Ce qui s'oppose à ces campagnes riantes c'est l'urbanité de Petersbourg. L'écriture de la
réalité urbaine se développe dans le XIX ème siècle. Le mouvement, la vitesse, l'illusion sont
associés à la ville. Gogol décrit les habitants et en particulier les petits fonctionnaires
humiliés/malmenés par la grande ville. Les faibles y sont opprimés. Il développe dans ses
nouvelles : l'homme de petite envergure. La folie est une métaphore des mauvais traitements
infligés à tous ces petits à Petersbourg. (Le Manteau) (cf réalisme philanthrope)
Victor Hugo page 266/ 268
Méthodologiquement il faut penser à structurer notre réponse. Il faut faire des paragraphes et
donc des alinéas. Il faut citer le texte de façon équilibrée, pas de relevé exhaustif.
Question 1
Il s'agit d'un discours car le titre l'indique, la mention de la date et du lieu. Discours
prononcé 1 an après la Révolution de la monarchie de juillet. Ce congrès est organisé par la grande
Bretagne, Hugo en a été élu le président. On relève l'ancrage dans une situation d'énonciation qui
est précisé : « aujourd'hui » et « ici ». On cite aussi l'usage de la première personne du singulier et la
récurrence de la deuxième personne du pluriel. C'est un discours qui est vivant, car Hugo fait appel
à son public. Hugo crée un sentiment de communauté et de fraternité.
On peut ajouter qu'un certain nombre de formule relevant de l'oralité sont présentes. Elles
retiennent l'attention de l'interlocuteur.
On reconnaît un certain nombre de stratégie du discours, visant à convaincre, à persuader.
Hugo fait appel aux émotions et à la raison de l'auditoire. L'évolution vers un point culminent du
discours : « nous aimer » : auditoire est convaincu, moment de communion intense. Il y a une figure
de style : anadiplose (mot de la fin de la phrase 1 repris dans la phrase 2 ) . Il y a aussi une anaphore
qui consiste à reprendre le même groupe de mots. Hugo se présente comme un visionnaire, comme
un prophète : caractéristique du poète romantique.
La ponctuation, et notamment les points d'exclamation, indiquent que le ton employé par
Hugo est enthousiaste, exalté. Il a recours à l'emphase. Tous ces éléments qui rythment le discours ,
d'une part servent l'argumentation mais d'autre part, ils ont une valeur esthétique. Le discours
dispose d'un souffle épique.
Question 2
Le discours est habité par un optimisme mais il est question de la paix, ce qui nous indique
que l'Europe est en guerre, siècle de guerre et de souffrance. La paix et la démocratie sont donc en
devenir. Il évoque le siècle à venir. La représentation du siècle est une représentation à venir, un
tableau de ce qui sera et non pas de ce qui peut être. Hugo insiste sur le fait que c'est un siècle de
changement rapide sur le plan politique, social, moral et économique. Le XIX ème siècle est le
siècle du progrès qui sont indissociables les uns des autres. Il relate une certaine utopie. Le progrès
moral et le progrès technique vont de pair. Les valeurs de fraternité sont inspirées par un
ressentiment religieux. Il y a une pensée sociale fondée sur la lecture de l'évangile. Donc c'est un
texte révélateur de l'esprit de 1848. Le poète romantique est un guide, un prophète. Pour conclure,
l'optimisme de Hugo est tel que son tableau de l'avenir relève quasiment de l'utopie. De fait, il a été
démenti très vite car la deuxième république a duré peu de temps. 1848 est l'apogée de l'idéal
romantique et qu'il y avait une désillusion politique.
Ivan Gontcharov page 309/312
Question 1
Il faut adopter un point de vue synthétique. Ce texte relate l'évolution d'Oblomov. Cette
évolution s'apparente à une décadence. Il y a un mouvement de recul. État d'inaction, d'apathie que
l'on pourrait prendre pour de la paresse. Le roman est fondé sur Oblomov. Cette évolution est
présentée progressivement dans la structure du texte. Il y a une évolution qui est marquée. Il y a une
accélération qui montre que sa vie est longue et monotone. Retrait progressif. Le personnage
apparaît comme ayant pu avoir la même vie que les autres. Façon stéréotypée de désigner une jeune
fille : « vierges pâles et tristes ». Les femmes sont tournées en dérision.
Question 2
Le narrateur est omniscient, il ne juge pas, il suspend son jugement. Mais on peut proposer
un certain nombre d'interprétation. Il y a une moquerie qui s'installe. Le personnage apparaît comme
crédule , naïf. Les bizarreries du personnage sont mises en évidence. Il adopte un comportement qui
n'est pas conventionnel, rationnel. Il vit de plus en plus dans un monde imaginaire. Il vit dans un
monde à l'écart de la réalité. Il a peur de tout ce qui est nouveau, imprévisible, la vie en bref. Ainsi
le narrateur nous incite plutôt à nous étonner. Il semble fuir le bonheur pourtant à portée de sa
main. Oblomov a peur des passions, des excès de sentiments et du romantisme. Il présente en même
temps certains traits romantiques. Il a gardé une âme pure et virginale, il a des idéaux.
Le texte a été publié en 1859. En 1861, en Russie, il y a l'abolition du servage. C'est au cœur
des débats de la Russie du XIX ème siècle. Oblomov incarne la classe des nobles paresseux :
critique sociale et politique du servage. Le roman est né du songe d'Oblomov : paradis du sommeil
où tout le monde vit joyeusement. C'est un tableau idéalisé. Oblomov sera une figure de sage qui
fuit le monde et la société qu'il juge futiles et superficielles. Ataraxie : impassibilité de l'âme.
La littérature « fin de siècle »
A. L'esprit « fin de siècle »
–
Huysmans, 1848/1907
–
Wilde 1854/1900
Ces œuvres sont caractéristique de la littérature fin de siècle. La littérature de la fin du XIX
ème siècle (littérature de la décadence) se caractérise par un esthétisme (culte de la beauté et du
raffinement, goût pour tout ce qui est artificiel) poussé à l'extrême et qualifié de décadentisme. Il y
a une mise à distance de tout ce qui est préoccupation sociale. Cette sensibilité se construit contre le
naturalisme (qui se développe dans la continuité du réalisme) et le positivisme( idéologie dominante
au XIX ème siècle). En littérature, le naturalisme triomphe dans la production romanesque. Le XIX
ème siècle est dominé par le thème du progrès. La littérature fin de siècle valorise l'art et défie
l'ancrage dans le réel.
Zola est un écrivain réalisme et a écrit le roman expérimental (1881) . Cela montre que la
littérature rejoint la science, l'écrivain observe et expérimente. Zola crée des personnages et étudie
leurs milieux sociaux. Les Rougon-Macquart, histoire naturelle et sociale d'une famille sous le
second empire. Les personnages sont marqués par l'hérédité. Il y est démontré le déterminisme. Ce
qui donne lieu à des tableaux extrêmement réalistes, triviaux voire sordides. Un roman dit réaliste
est poussé à l'extrême dans ce qui est décadent.
Il y a une recherche de beauté et de raffinement. Il y a des prédécesseurs : Théophile
Gauthier défend la doctrine de l'art pour l'art. « L'art vise le beau et non l'utile » (1835) ce qui
signifie que l'art ne doit pas poursuivre d'autres buts que lui même. Il ne peut pas être jugé par des
critères politique ou moraux.
B. A rebours, Huysmans, 1884 (page 397)
Des Esseintes est le personnage principal et incarne en littérature cette esprit fin de siècle. Il
est un dandy qui rejette les contraintes morales et qui cultive un goût pour l’excentricité. Il s'installe
en marge de la société et il s'entoure des livres qu'il aime le plus, des objets rares, précieux et il
s'adonne à la contemplation esthétique et se complet dans l'oisiveté.
Dans ce texte, il est question d'une description d'un banquet, de nourriture chère. Ce repas
est un repas de deuil, le deuil de la virilité. Ils célèbrent la mort momentanée de la virilité. Il y a
dans cette esprit fin de siècle une ambiguïté entre les genres. Toute la nourriture est de couleur noire
ou sombre.
« le jardin de sa maison subitement transformé » , le personnage transforme son jardin pour
en faire un lieu de deuil. Tout est sombre car tout doit incarner le deuil. Il y a une attention
particulière associée à ces objets. On retrouve également un goût pour l'exotisme, dans le choix des
mots. Cela nous montre une inversion du rapport entre la vie et l’œuvre d'art. La maison devient un
décor de théâtre, il y a un orchestre dissimulé. Les personnages y évoluent comme s'ils étaient des
figurants.
Il y a un goût particulier pour les mots peu connus, exotiques. Le plaisir des mots enrichit le
plaisir des aliments.
C. le langage décadent
Ces mots participent au plaisir esthétique. Ils sont rares et étranges. Les critiques ont
reprochés aux écrivains décadents ce goût prononcé pour le morbide, le funèbre. Cette époque de la
littérature fin de siècle est aussi celle su symbolisme, en réaction au positivisme intellectuel. Le
langage ne doit renvoyer qu'à lui même.
Le poète s'intéressant à l'esthétique du langage et du vocabulaire est Mallarmé. Il crée une
poésie excessivement obscure renvoyant à elle-même. « Nommer un objet, c'est ôter les ¾ du
plaisir d'un poème qui est écrit pour être compris petit à petit, le suggérer, voilà le rêve». Le
symbolisme cherche à se rapprocher de la musique. Il y a une attention particulière portée sur
l'évocation des mots. Mallarmé était insatisfait du langage, les sons, plus précisément les mots,
doivent être porteurs du sens.
D. Le portrait de Dorian Gray, Wilde, 1891 (page 361)
Wilde est extrêmement provocateur, il a été autant connu pour son œuvre qu'en tant que
homme mondain. Il a été condamné dans un procès pour homosexualité, ce qui l'a brisé.
« l’appellation de livre moral ou immoral ne répond à rien. Un livre est bien ou mal écrit. Et c'est
tout. »
Cette fin d'extrait fait penser au mythe de Faust ou à la Peau de chagrin de Balzac . Le
tableau vieillit à la place de Dorian Gray. Ici , Oscar Wilde réutilise un thème fantastique mais il le
renouvelle en le réécrivant à la lumière de sa propre conception de l'art et de la vie. Il y a ici un
culte de la beauté, des apparences. La vie imite l'art. Le personnage reste éternellement jeune, il y a
culte de l'artifice, de la mise en scène. Il y a une recherche de la perfection.
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