DE LA LECTURE POUR LA PRATIQUE !
Compte rendu de l’ouvrage
Psychothérapie psychodynamique
Les concepts fondamentaux
Gabbard, Glen O. (2010). Psychothérapie
psychodynamique – Les concepts fondamentaux.
Traduction d’Alexis Etienne Boehrer de « Long-term
Psychodynamic Psychotherapy, A basic test » (2004).
France : Elsevier. ISBN : 978-2-294-70805-3
Recension d’ouvrage réalisée par :
Caroline Huppé, étudiante à la maîtrise en carriérologie, UQÀM
Kim Lebel, étudiante à la maîtrise en carriérologie, UQÀM
Sous la direction de :
Louis Cournoyer, Ph.D., c.o.
Professeur (counseling de carrière
Université du Québec à Montréal
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1. La psychothérapie psychodynamique accessible à tous.
Il existe différentes orientations théoriques en psychothérapie. Si certains praticiens choisissent
de privilégier une orientation cognitive/behaviorale, d’autres opteront pour une approche
existentielle/humaniste ou pour une orientation systématique/interactionnelle. Une quatrième
orientation, grandement inspirée de la psychanalyse telle que décrite par Freud, regroupe les
approches psychodynamiques. Ce compte rendu traitera du livre Psychothérapie
psychodynamique – Les Concepts fondamentaux dont la traduction française a été publiée en
2010. L’ouvrage original, publié en 2004 par Glen O. Gabbard, permet d’aborder la
psychothérapie psychodynamique d’une façon moderne et accessible au grand public. Nul n'a
besoin d'être psychothérapeute pour utiliser les outils contenus dans ce livre. En fait, dans son
ouvrage, Gabbard soulève des éléments primordiaux de la relation d'aide. Autant un conseiller
d'orientation débutant qu'un conseiller avec plusieurs années d'expérience pourront donc
apprécier cet ouvrage. Les sujets abordés sont essentiels à tous les processus de counseling et il
est intéressant de se remémorer les fils conducteurs d'une démarche fructueuse. De ce fait,
Gabbard rappelle l'importance des compétences relationnelles pour l'alliance entre le conseiller et
son client (l'empathie, le non jugement, l'authenticité, l'écoute, etc.) et il définit le cadre d'une
démarche d'orientation. De plus, l'auteur calcule l'autonomie des clients en les laissant explorer
leurs ressources avant que le conseiller trouve la solution. Gabbard rappelle à tout conseiller que
le client ne doit pas être le seul à faire une introspection puisque celui-ci doit se questionner sur
ses contre-transferts. En terminant, les psychothérapeutes ne sont pas les seuls à côtoyer des
clients résistants et il est intéressant pour un conseiller d'orientation de bénéficier d’outils à cet
effet, ce qui lui permettra de travailler avec la résistance.
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2. Glen O. Gabbard et la psychothérapie psychodynamique
Cet ouvrage se veut une introduction à la psychothérapie psychodynamique. Bien que cette
technique s’inspire grandement de la psychanalyse imaginée par Freud, la psychothérapie
psychodynamique moderne intègre des théories et des idées provenant de plusieurs approches
telles que « la psychologie de l’ego des conflits inconscients, la psychologie du self, le
développement des connaissances sur la psychologie féminine, les théories relationnelles,
constructiviste et de l’attachement de Bowlby ». (Gabbard, 2010, p. IX). Glen O. Gabbard,
psychiatre et psychanalyste américain de profession, s’est intéressé aux concepts fondamentaux
de la psychothérapie psychodynamique. Les concepts présentés dans son ouvrage récupèrent
plusieurs idées mises de l’avant par Freud tels que le travail avec les résistances, la prise de
conscience du transfert et du contre-transfert ainsi que l’utilisation des rêves et des fantasmes en
intervention. Un des concepts mis de l’avant par Freud et traité dans l’ouvrage de Gabbard est
l’importance d’accéder à l’inconscient du patient dans le but que le traitement soit efficace et que
les résultats soient durables. Les successeurs de Freud ont conservé l’idée de l’inconscient mais
ont su adapter cette approche de manière à ce que le thérapeute ait la possibilité d’adapter ses
interventions en intégrant des valeurs extérieures à la psychanalyse freudienne et c’est ce qui est
démontré dans cette recension.
3. Compte rendu commenté de l’ouvrage de Gabbard (2010)
L’ouvrage de Glen O. Gabbard compte 209 pages qui sont divisées en 11 chapitres. Chaque
chapitre se termine par un résumé qui permet de synthétiser l’information. Un index par mot-clé
complète l’ouvrage.
Le chapitre 1 s’intitule Concepts clés et comme son titre en fait mention, il permet de nous
familiariser avec les concepts clés de la psychothérapie psychodynamique, que Gabbard définit
d’entrée de jeu comme étant : « une thérapie qui implique une attention particulière à l’interaction
entre le patient et le thérapeute, avec une interprétation en temps voulu des résistances et du
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transfert, fondé sur l’appréciation fine de la contribution du thérapeute à la relation duelle avec le
patient » (Gabbard, 2010, p.2). L’auteur choisit de nous présenter les principes de base sous
forme de tableau pour ensuite élaborer sur chacun d’eux. Même si la façon de concevoir le
fonctionnement de l’insconscient depuis Freud a grandement évolué, le fonctionnement mental
inconscient reste au cœur de la psychanalyse et de la psychothérapie psychodynamique. Un autre
concept clé de la psychothérapie psychodynamique réside dans le fait qu’un thérapeute doit
toujours considérer le patient d’un point de vue développemental en prenant en compte que celui-
ci est le résultat d’une « interaction complexe entre les traits innés de l’enfant, les caractéristiques
psychologiques des parents et « l’ajustement » entre les parents et l’enfant est cruciale dans une
perspective de développement.»(Gabbard, 2010, p.7) L’auteur situe les notions de transfert et de
contre-transfert comme étant au cœur du processus thérapeutique. Ce dernier concept sera abordé
plus longuement dans le chapitre 8. L’auteur aborde également le principe de résistance qui se
retrouve au centre de toute démarche thérapeutique puisque le patient, dans une volonté de
conserver l’équilibre qui se retrouve menacé par la thérapie, voudra faire obstacle au travail du
thérapeute. Le chapitre 6 est consacré au travail avec les résistances. L’auteur nous rappelle
également que chaque patient est unique et que le thérapeute doit en tout temps adapter sa théorie
à son patient et non le contraire. Le patient ne possède qu’une connaissance limitée de qui il est
vraiment et la tâche du thérapeute consiste à accompagner le patient dans le but d’être davantage
conscient de son self. Le chapitre 1 se conclut avec les enseignements de la recherche.
Considérant la longueur des psychothérapies psychodynamiques, peu de recherches sérieuses
avisées ont été conduites quant à l’efficacité de ce traitement mais selon l’auteur, une quantité
appréciable d’études permettent de conclure à la fiabilité d’une telle démarche.
Le chapitre 2 s’intitule Évaluation, indications et formulation et se divise en trois parties,
comme l’indique le titre du chapitre. L’évaluation permet au thérapeute d’obtenir de
l’information sur le patient dans le but de formuler un diagnostic avant de débuter tout traitement.
Les informations ne sont pas uniquement transmises verbalement par le patient car elles prennent
également la forme de communications non-verbales, de transferts et de contre-transferts qui sont
la source d’une quantité considérable d’informations relativement au patient, à sa façon de se
raconter et à celle d’interagir. L’auteur met l’accent sur le fait que le patient et le thérapeute sont
des collaborateurs et que ce dernier doit être ouvert à tout ce que lui communique le patient. Le
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thérapeute doit aussi prendre en compte les mécanismes de défense utilisés par le patient. Ces
mécanismes peuvent prendre la forme de défenses archaïques, de défenses de niveau plus élevé et
de défenses élaborées ou matures, tout dépendant de la personnalité du patient. Dans l’ici et
maintenant, le thérapeute doit consédérer le patient dans son ensemble. « Le clinicien
psychodynamique utilise une association de mécanismes de défense, de relations d’objet interne,
de forces ou de faiblesses du Moi et d’une évaluation de la fonction réflexive pour déterminer le
niveau d’organisation de la personnalité du patient. » (Gobbard, 2010, p.31)
La deuxième section du chapitre aborde les indications permettant de déterminer les contextes
permettant de débuter une psychothérapie psychodynamique. Des patients atteints de certains
troubles de l’anxiété générale, des patients vivant avec des troubles de la personnalité, des
troubles dépressifs majeurs(combiné à une médication appropriée) ou des troubles alimentaires
sont d’excellents patients qui peuvent bénéficier de la psychothérapie psychodynamique.
L’auteur nous rappelle également que dans certains cas, il serait contre-indiqué de débuter une
telle thérapie, comme par exemple lorsqu’on souhaite traiter directement les symptômes d’un
trouble obsessif compulsif. Dans la dernière section du chapitre, l’auteur nous permet de nous
familiariser avec les trois composantes essentielles d’une formulation psychodynamique soit : 1)
décrire brièvement l’état clinique du patient en tenant compte des facteurs de stress associés, 2)
présenter des hypothèses explicatives et 3) un résumé de la façon dont les deux premières étapes
permettent de préparer le traitement et le pronostic. Puisque la formulation psychodynamique
peut s’avérer ardue pour les thérapeutes débutants dans la pratique, Gabbard rappelle certains
principes permettant de guider leur démarche.Le chapitre se termine sur un exemple clinique
permettant d’illustrer le propos de l’auteur.
Le chapitre 3 s’intitule Les outils de la psychothérapie. D’entrée de jeu, l’auteur nous rappelle à
quel point la nature collaborative de la thérapie est centrale en psychothérapie psychodynamique
et que l’alliance thérapeutique ne peut se développer sans cette collaboration mutuelle.
En abordant les considérations pratiques, on nous rappelle que si le thérapeute vit des doutes, le
fait de « rester humain » représente une ligne directrice facile et claire. Relativement aux
questions personnelles qui pourraient être abordées lors de la thérapie, le thérapeute est en droit
d’être réservé sur sa vie personnelle et ultimement, il reste le meilleur juge quant à l’attitude à
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