
1.2. PROCESSUS DE COMPTAGE 5
1, continues à droites et nulles à l’instant 0. Autrement dit, un processus de
comptage N est caractérisé par les propriétés suivantes, avec probabilité 1 :
(i) N0=0;
(ii) N est croissante, continue à droite et constante entre deux instants de
saut ;
(ii) ∆Nt∈ {0,1}pour tout t ∈R+.
Dans la suite, Nest un processus de comptage. Il peut être représenté par
la suite de ses instants de sauts (Tn)n≥1qui vérifie 0 <T1<T2<··· p.s. Le
caractère strict de ces inégalités tient au fait que les sauts sont d’amplitude 1.
Pour chaque t∈R+, on a la représentation suivante :
Nt=∑
n≥1
1{Tn≤t}.
La variable aléatoire Tns’appelle n-ème instant d’arrivée ou de saut de N,
et l’accroissement Tn−Tn−1est son n-ème instant d’inter-arrivée ou d’inter-
saut, en adoptant la convention T0=0. On a la relation fondamentale :
Nt≥n⇐⇒ Tn≤t.(1.2.1)
L’exemple archétypique de processus de comptage est le processus de
Poisson homogène, i.e. le processus de comptage dont les inter-arrivées sont
indépendantes et de même loi exponentielle. Dans une première approche, il
peut modéliser les arrivées de clients à un guichet, les désintégrations succes-
sives d’un composé radioactif... en admettant que les instants d’inter-arrivées
sont indépendants, de même loi et sans mémoire, auquel cas leur loi est expo-
nentielle 1.
Connaître le processus de comptage revient à connaître la suite des instants
de sauts, comme l’indique la relation fondamentale (1.2.1). De ce fait, on peut
exprimer la filtration naturelle de Nen fonction d’une tribu faisant intervenir
les instants de sauts successifs T1<T2<···.
Proposition 1.2.2. Soit Fla filtration naturelle de N, i.e. Ft=σ(Ns,s≤t)
pour tout t ∈R+. Alors,
Ft=σTn∧t,1{Tn=t};n≥1.
1. Une variable aléatoire réelle Zvérifie l’égalité des lois L(Z−t|Z>t) = L(Z)pour
tout t∈R+si, et seulement si elle est de loi exponentielle. L’interprétation de cette relation
est qu’un modèle représenté par une telle loi « ne souvient pas d’avoir vieilli ».