endorphines ou enképhalines et la douleur est
tout à fait incertaine au point que ce dosage ne
réalise pas un critère objectif de la douleur.
2. Ces substances suscitent des fonctions de
tolérance et de dépendance croisées avec la
morphine ..
3. Enfin, les endorphines agissent sur plusieurs
systèmes neuronaux régulateurs de leur fonc-
tionnement modulation de la libération de la
substance «P», modulation de systèmes de
neurotransmetteurs très variés (dopa, noradré-
naline, acétylcholine ...) expliquant que les mor-
phines interviennent non seulement sur la
douleur, mais beaucoup plus largement sur la
motricité, les investigations, la mémoire, les états
affectifs.
Un des progrès les plus notables de la
recherche neurophysiologique et neurochimique
a été l'identification des récepteurs morphiniques
cérébraux dans des structures qui expliquent
bien les effetsprimaires et secondaires de l'opium
et de la morphine utilisés depuis des millénaires:
analgésie, euphorie, suppression de la toux, de
la diarrhée, des nausées...
L'utilisation thérapeutique des endorphines,
bute sur le franchissement difficilede la barrière
hémato-encéphalique qui sépare le sang du
cerveau et la rapidité de dégradation de ces
produits par des enzymes diffusement répartis
sur le cerveau (peptidases). On a réussi à mettre
au point des agents cliniques qui bloquent
sélectivement ces enzymes tels le tiorphan,
premier inhibiteur de l'enképhalinase qui a un
effet analgésique. Pour le moment, ces inhibi-
teurs enzymatiques ne sont pas encore des outils
pharmaceutiques usuels, mais ils représentent un
espoir parmi les antalgiques du futur qui
respecteront davantage la physiologie en agis-
sant directement sur les systèmes inhibiteurs
avec moins d'effets secondaires que les
morphiniques.
Prise en charge médicale de la douleur
Des cliniques ou centres de la douleur existent
depuis des dizaines d'années en France. La
mentalité vis-à-vis de la douleur a changé. D'une
Ann. Kinésith ér., 1989, t. 16, n° 7-8 359
fonction secondaire et inéluctable qui avait le
mérite d'aider au diagnostic de la cause, la
douleur est maintenant traitée en tant que telle,
même si la cause responsable est au-delà des
ressources thérapeutiques. L'arsenal antalgique
s'est considérablement élargi et les indications
se sont précisées. Les techniques sont parfois si
sophistiquées, qu'elles exigent la collaboration
d'une équipe rodée comprenant différents spécia-
listes neurochirurgiens, pharmacologues, neuro-
logues, psychiatres ... Quand on sait la diversité
des contrôles du message douloureux par l'orga-
nisme, on conçoit la multitude des moyens
d'action qui doivent le plus souvent être associés
et qui vont de la sophrologie à l'utilisation de
la neurostimulation transcutan~e ou de la
morphine intrathécale. Toute décision thérapeu-
tique est précédée d'une étude sémiologique
précise du type de douleur et du terrain
psychologique dans laquelle elle s'inscrit. En
matière de douleur chronique, on distingue les
phénomènes d'hypernociception comme le réali-
sent, les inflammations, les cancers, les phéno-
mènes rhumatologiques avec une stimulation
nociceptive répétée sur un système nerveux
intact, des phénomènes de différentiation ou 'les
récepteurs de la douleur ne sont pas sollicités
en périphérie, mais où une lésion du système
nerveux périphérique ou central modifie la mise
en jeu de contrôles et crée une douleur
auto-entretenue: douleurs des zonas, des ampu-
tés, de certaines scléroses en plaque ou accidents
vasculaires cérébraux ... Dans les douleurs
d'hypernociception, on fait appel à la morphine,
éventuellement à des techniques chirurgicales de
section, des nerfs, des racines, voire de certaines
voies de la moëlle. Dans les douleurs de
différentiation, on doit recourir aux antidépres-
seurs et à la neurostimulation. L'expérience des
Centres de la Douleur apprend l'importance des
facteurs psychologiques et psychiatriques dans
la perénisation des douleurs chroniques. La prise
en charge de ces patients qui refusent le rôle de
la psychologie est parfois difficile. Il faut
toutefois éviter l'écueil dichotomique de la
douleur organique et de la douleur psychogène.
La douleur chronique est le type même du
phénomène psychosomatique.
A côté des techniques de relaxation et de
sofrologie, une véritable rééducation comporte-