5
Introduction
Alors que l’impact de la structure de financement et des pratiques de
gouvernance sur la performance des entreprises a fait l’objet de nombreuses études,
leur application au domaine spécifique de la microfinance reste à ce jour extrêmement
rare. La théorie économique est partagée entre ceux qui reconnaissent l’existence
d’une structure de capital optimale et ceux qui considèrent, selon le théorème de
Modigliani et Miller(1958), que la valeur d’une firme est indépendante de ses sources
de financement. Une attention importante a également été accordée par la littérature à
l’impact de la structure de gouvernance sur la performance des entreprises. Ainsi, la
théorie de l’agence préconise la mise en place de mécanismes de gouvernance efficaces
afin de réduire les coûts d’agence liés aux conflits d’intérêt entre les différents
« stakeholders » dans une entreprise. Très peu d’études académiques se sont
intéressées à l’application de ces théories à d’autres organisations que les entreprises
ou les banques commerciales. Ainsi, la littérature concernant l’impact du financement
et de la gouvernance des IMF (Institutions de Microfinance) sur leur performance est
très limitée en nombre. Pourtant, la nécessité de déterminer de « bonnes » pratiques
en termes de structure de financement et de mécanismes de gouvernance est réelle
pour un secteur jeune et qui a connu des mutations considérables depuis sa création.
Cette nécessité est d’autant plus réelle que les IMF ont un objectif de réduction de la
pauvreté et font largement appel à des fonds publics.
Les liens qui unissent les politiques de financement et la performance sont
particulièrement complexes en microfinance, du fait de la grande diversité des sources
et des outils de financement. Ainsi, si la plupart des IMF font appel aux fonds publics,
l’orientation commerciale du secteur a permis l’engagement d’investisseurs privés.
L’impact de la gouvernance sur la performance n’est pas plus aisée à analyser du fait
d’une grande diversité de statut des IMF : les formes organisationnelles des IMF varient
du statut d’ONG à celui de banque commerciale. De plus, les IMF ont la particularité
d’avoir une dualité d’objectifs en termes de performance : Contrairement aux banques
traditionnelles, elles ne visent pas la seule rentabilité mais ont également des objectifs