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1. INTRODUCTION
Dans le cadre de l’UE 5.6 S6 (analyse de la qualité et traitement des données scientifiques),
nous avons réalisé un travail de recherche et d’analyse ayant pour sujet une question de
départ issue d’une situation d’appel.
Le groupe formé pour ce travail de fin d’études s’est constitué autour d’une accointance
commune pour la psychiatrie qui s’est révélée au cours de la formation grâce aux différents
stages que nous avons effectués et de par une expérience commune caractérisée par des
situations d’appel similaires. Notre souhait à l’origine était de traiter de la place du droit et de
la volonté du patient dans les mesures de contraintes en psychiatrie.
Au regard de la situation d’appel que nous avons choisie et suite au cheminement de notre
réflexion, notre sujet a progressivement évolué vers l’influence de la non adhésion du patient
schizophrène en hospitalisation libre sur la qualité des soins infirmiers.
2. SITUATION INTERPELLANTE
Notre situation de départ se déroule au sein d'une unité d'admission d'un centre hospitalier
spécialisé et concerne un patient âgé de 28 ans qui s'est présenté de lui-même à la porte de
l'institution afin d'être hospitalisé suite à une rupture thérapeutique qui a entraîné un voyage
pathologique. Celui-ci avait déjà agi de la sorte quelques mois auparavant et cela pour des
raisons identiques. D'un point de vue clinique, le patient est dissocié et exprime des idées
délirantes relevant du domaine mystique. En effet, il pense que ses hallucinations visuelles
et auditives sont dues à « de mauvais esprits ». Après 15 jours d'hospitalisation, son délire
est toujours présent mais il l'exprime de façon plus modérée ; ses propos commençant à
retrouver une certaine cohérence. Malgré cette démarche volontaire qui pourrait laisser
sous-entendre l’adhésion du patient, celui-ci confronte l'équipe à une difficulté puisqu’il
adopte un comportement déviant et inadapté avec certaines résidentes. À ceci s'ajoute un
non respect de certaines règles de vie en communauté de l'unité ainsi qu'une négociation
permanente voire un refus du traitement qui, par ailleurs, a été modifié plusieurs fois à la
demande du patient par le médecin psychiatre.
Cette contradiction entre la démarche initiale de demande de soins et le comportement du
patient nous a interpellés.
En effet, la non adhésion aux soins d’une personne psychotique hospitalisée en soins libres
peut-elle influencer la qualité des soins infirmiers ?