Les Tabla
Les TablaLes Tabla
Les Tabla
L’Histoire des Tabla ne peut être tracée
avec précision que depuis le 18
ème
siècle,
une période très importante. En
témoignent l’émergence du style « khya »
ainsi que la naissance d’instruments tel
le Sitar et le Sarod. La technique des
Tabla est issue de la pratique de
tambours plus anciens tels le Pakhawaj,
le Mridangam, le Dholak et le Khol.
Il existe aujourd’hui six styles (baj)
principaux dans le jeu des Tabla : celui
de Bénarès, celui de Lucknow, de Delhi,
d’Ajrada, de Farukabad, et du Punjab. Le
musicien joue soit des compositions
fixes, soit des variations ou thèmes
inspirés de plusieurs autres
compositions telles que : Thekka, Kayada,
Palta, Tihai, Uhtaan, Bhant, Tukra, Paran,
Ghat, Layakari, Réla, Ungustani.
L’Interprète doit respecter non seulement
la justesse sonore et rythmique des
compositions mais également l’évolution
cyclique des temps (Tala). La
philosophie hindoue dit que la vie est
un éternel recommencement et cette
notion de temps, qui revient toujours,
est reflétée dans la musique. Les cycles
les plus souvent utilisés sont :
Tintala (16 temps),
Japtala (10 temps),
Ektala (12 temps),
Roopakatala (7 temps),
Dhamartala (14 temps),
Dadratala (6 temps) et Kaherwatala (8
temps).
Les talas peuvent être joués à vitesse
lente (Vilambit) moyenne (Madya) ou
rapide (Drut).
À l’intérieur du tala se trouvent les
différents thèmes et compositions,
autrement dit la décomposition rythmique
(Laya).
En Occident, nous avons trois familles
rythmiques de bases : la binaire,
multiple de deux temps, Le ternaire,
multiple de trois temps, et le syncopé un
mélange des deux. En Inde, les Layas sont
similaires.
Barabar veut dire égal ou droit, Ari veut
dire rond et Kuwari oblique. La musique
n’est ni écrite ni lue, et par conséquent
les croches, noires, triolets ou tout
autre signe de solfège n’existe pas.
Cependant la notion de mesure est très
importante. Il y a des dizaines de degrés
de division du temps allant du Kshan, ou
le temps que prend une aguille pointue à
traverser un pétale de lotus, à une
Nimish, battement d’un cil, au Matra, une
pulsation du coeur, ou encore au Laghu,
une respiration.
En Occident, nous avons sept tons
principaux : do ré mi fa sol la si, ainsi
que cinq demi-tons que l’on appelle soit
des dièses soit des bémols. Cela nous
donne une échelle de douze intervalles
ou autrement dit, de douze notes.
En Inde les tons (Swaras) sont les mêmes
et ont pour appellation : sa ré ga ma pa
da ni. Pour ce qui est des cinq demi-
tons, les dièses sont « Tivra », les
bémols « Komal » et les notes pures ou
bécares sont appelées « Shud. »
Malgré l’apparente ressemblance entre
les deux systèmes musicaux, la
différence est en réalité importante car
les notes indiennes ne sont pas établies
dans un ordre chromatique, comme sur un
piano.
Sur un piano, il n’y a pas de note entre
les tons et les demi-tons. Dans la
musique indienne de telles notes
existent et sont utilisées couramment. On
les appelle les micro-tons car la
distance entre ceux-ci est plus petite
que celle qui existe dans l’ordre
chromatique. Selon le mode ou l’échelle
des notes, certains dièses devront être
joués plus aigus, et les bémols pourront
apparaître plus graves que sur l’échelle
chromatique. Les notes peuvent être «
tirées » vers le haut ou vers le bas
selon les critères harmoniques des
modes. Les notes se doivent de fluctuer
en accord avec les lois naturelles de
l’harmonie.
Jadis les historiens qui ont accompagné
Alexandre le Grand aux Indes se sont
renseignés sur les origines de cette
musique. Les Indiens leur ont alors
appris que cette musique avait été créée
par le Dieu Shiva 3000 ans auparavant…