Flocco Gaëtan, 2006, Le consentement des cadres au travail. Contraintes économiques, sens du
travail et imaginaires sociaux, Doctorat de Sociologie, Université Evry Val d’Essonne, soutenue en
novembre.
Jury :
BOUFFARTIGUE Paul, Directeur de Recherche au CNRS (LEST), Aix en Provence - Rapporteur
COURPASSON David, Professeur à l’Ecole de Management de Lyon– Rapporteur
DE GAULEJAC Vincent, Professeur à L’Université Paris VII
MISPELBLOM BEYER Frederik, Professeur à l’Université d’Evry Val d’Essonne
Directeur de thèse : Jean-Pierre DURAND, Professeur à l'Université d'Evry Val d'Essonne
RESUME EN FRANCAIS
Pendant longtemps, les cadres ont fait figure d’un salariat loyal, bénéficiant de nombreuses
prérogatives et d’une identité professionnelle affirmée. Mais depuis les années 1980, le groupe est
confronté à des mutations objectives de l’activité dans une économie globalisée. Ce contexte
d’incertitude et d’accentuation des contraintes invite alors à interroger les mécanismes du
consentement au travail en enquêtant auprès des cadres de quatre grandes entreprises.
La première partie précise le contexte historique et économique des entreprises étudiées. Elle
examine la façon dont se manifestent les caractéristiques principales de la globalisation et leur impact
sur les situations de travail, en termes notamment de contraintes d’objectifs et d’innovations
organisationnelles.
La deuxième partie s’appuie sur le principe en vertu duquel on ne saurait se contenter de ces
mutations – fussent-elles importantes – pour rendre intelligible le consentement des cadres au travail.
Une analyse du sens du travail montre en effet que celui-ci suscite de multiples intérêts chez les
cadres. Toutefois, ce sens du travail peut également coexister avec des formes de déstabilisations
subjectives, s’exprimant le plus souvent par des attitudes résignées, elles aussi indispensables au
consentement au travail.
Enfin, la troisième partie analyse différentes représentations spécifiques qui, une fois combinées aux
contraintes économiques, produisent du consentement. Ces représentations, qualifiées d’imaginaires
sociaux en raison des décalages avec la réalité qu’elles produisent, concernent notamment la
question de l’autonomie, de la performance, des rapports sociaux de sexe et des perceptions de
l’économique.
Ainsi, dans un contexte de globalisation, la thèse montre que le consentement des cadres au travail
repose sur une pluralité de registres d’action. Surtout, elle avance l’idée selon laquelle ces registres
d’action sont interdépendants et se combinent afin de générer du consentement.