Sécheresse oculaire
la fluorescéine et le rose bengale illustrent les altérations de la surface conjonctivale et cornéenne.
L'évolution peut être grave, marquée par des épisodes d'ulcération, de néovascularisation avec
opacification de la cornée, voire perforation.
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Causes
La recherche étiologique est dominée par la crainte d'une GVH ; en effet, devant un tableau
associant brûlures, yeux rouges et photophobie, les hypolacrymies iatrogènes (sédatifs,
neuroleptiques, antispasmodiques... la liste est longue) sont assez facilement éliminées ; une cause
physique est évoquée chez un greffé en bulle stérile dont l'air est très sec ; une conjonctivite
allergique s'accompagne volontiers d'une sécheresse, et dans les suites d'une conjonctivite virale le
film lacrymal est perturbé ; on n'oubliera pas une cause diététique (amaigrissement, régime
dissocié). Enfin, rappelons la toxicité de certaines chimiothérapies, bien connue (cyclophosphamide,
méthotrexate, 5FU, etc.).
La GVH témoigne d'un conflit immunitaire systémique entre les Iymphocytes incompatibles du
donneur et le tissu Iymphoïde du receveur ; les lymphocytes prolifèrent et attaquent des cibles
porteuses d'antigènes : ici la peau, les muqueuses et parfois l'uvée. Le choix immunologique du
donneur est essentiel dans les greffes de moelle, important dans les transplantations d'organes
comme le coeur, les poumons, le rein, moindre dans les greffes de foie et sans conséquence pour la
cornée. Cette notion explique que les patients d'hématologie soient plus menacés et atteints dans 60
à 80 p. l00 des cas. La réaction peut être aiguë ou chronique.
Les signes oculaires de GVH aiguë se déclarent entre la 2e et la 4e semaine après la greffe :
blépharite, conjonctivite et kératite. La blépharite n'est que la localisation palpébrale de
l'épidermolyse bulleuse. La conjonctivite est de type membraneux avec une desépithélialisation
complète de la muqueuse. L'évolution est favorable grâce au traitement général de la GVH et si la
membrane se détache spontanément. Mais si elle est arrachée, lors de l'examen ou des soins, le
contact direct de la conjonctive bulbaire et du derme tarsal mis à nu favorise leur accolement avec
symblépharon et entropion. La destruction des glandes lacrymales accessoires logées dans la
conjonctive entraîne une sécheresse. La kératopathie est la conséquence des perturbations du
système de protection du globe : simple ponctuation superficielle, bulles épithéliales dont la rupture
fait apparaître une plage ulcérée très douloureuse.
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Traitement
Le traitement est celui de la GVH : localement, il faut restaurer un film par des collyres ou pommades
cicatrisants et lutter contre l'inflammation par des collyres anti-inflammatoires non stéroïdiens plutôt
que par des corticoides.
La GVH chronique débute plus tard, au 3e mois postgreffe, car il s'agit de réactions d'hypersensibilité
de type II et III. Les formes cliniques sont nombreuses, mais l'atteinte cutanéo-muqueuse est quasi
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