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DOCUMENT 1 : Alexander Hamilton et l’incohérence dans le temps
Extrait p.569 de Macroéconomie, Gregory N. Mankiw, 5e édition, De Boeck, 2010, traduction de la 7e
édition américaine par Jihad C. El Naboulsi.
De tout temps, l’incohérence dans le temps va de pair avec les politiques discrétionnaires.
C’est l’un des premiers problèmes auxquels a été confronté Alexander Hamilton lorsque le
président Georges Washington l’a nommé premier secrétaire américain au Trésor, en 1789.
De ce fait, c’est à Hamilton qu’incomba la décision du traitement à réserver à l’endettement
accumulé par la jeune nation américaine au cours de sa guerre d’indépendance contre la
Grande-Bretagne. Pendant qu’il encourait cette dette, le gouvernement révolutionnaire
promettait de la rembourser au terme de la guerre. Celle-ci terminée, nombreux furent les
Américains partisans du défaut de paiement, au motif que le remboursement des créanciers
exigerait un prélèvement fiscal, toujours coûteux et impopulaire.
Hamilton s’opposa à la politique incohérente dans le temps qui eût consisté à répudier la
dette. Il savait que la nouvelle nation serait probablement contrainte à l’avenir d’avoir à
nouveau recours à l’emprunt. Dans son « Premier rapport sur la dette publique » qu’il
présenta au Congrès en 1790, il écrivait :
« S’il est réellement aussi important de préserver la crédibilité du secteur public, il est
primordial de répondre à la question suivante : comment assurer celle-ci ? La première
réponse qui vient à l’esprit est : en démontrant la bonne foi des pouvoirs publics par le
respect scrupuleux de leurs engagements. Tout comme les individus, les Etats qui honorent
leurs engagements inspirent le respect et la confiance, à l’opposé de ceux qui ne le font
pas.»
En conséquence, Hamilton a proposé que la nation s’engage à honorer ses dettes.
DOCUMENT 2 : Le ciblage de l’inflation : règle ou discrétion sous contrainte ?
Extrait p.571 de Macroéconomie, Gregory N. Mankiw, 5e édition, De Boeck, 2010, traduction de la 7e
édition américaine par Jihad C. El Naboulsi.
Depuis la fin des années 1980, la plupart des banques centrales, notamment en Australie, au
Canada, en Finlande, en Israël, en Nouvelle-Zélande, en Espagne, en Suède, et au Royaume-
Uni, ont adopté une modalité du ciblage de l’inflation. Quelquefois, cette cible est
informellement annoncée par la banque centrale. Parfois, elle peut être officialisée par une loi.
Ainsi, la loi néo-zélandaise en cette matière édictait, en 1989, que la banque centrale devait
« formuler et mettre en œuvre une politique monétaire visant l’objectif économique
d’obtention et de sauvegarde d’un niveau stable des prix ». De toute évidence, la loi ignorait
tout autre objectif éventuellement concurrent, tel que la stabilité de la production, de l’emploi,
du taux d’intérêt ou du taux de change.