Questions
1. La Dre Deutsch prend des mesures pour que les adolescents en développement se sentent à l'aise pour
dévoiler leur orientation sexuelle. Bien que ces mesures soient importantes pour tous les adolescents, dans
quelle mesure sont-elles importantes — et peut-être problématiques — pour les adolescents en
développement qui sont en train de se forger une identité gaie, lesbienne, bisexuelle ou transgenre (GLBT)?
2. Dans le cas présent, la patiente demande au médecin de maintenir la confidentialité d'une relation sexuelle
et de tout traitement qu'elle pourrait recevoir. Y a-t-il des circonstances dans lesquelles un médecin devrait
révéler ces informations?
3. Est-ce que la Dre Deutsch doit dévoiler sa propre orientation sexuelle à sa patiente afin de créer un climat de
confiance?
4. La Dre Deutsch doit-elle réagir après avoir entendu qu'un médecin qui pratique à proximité adopte un
comportement inapproprié envers ses patients GLBT, et si oui, que devrait-elle faire?
Discussion
Q1. La Dre Deutsch prend des mesures pour que les adolescents en développement se sentent à l'aise
pour dévoiler leur orientation sexuelle. Bien que ces mesures soient importantes pour tous les
adolescents, dans quelle mesure sont-elles importantes — et peut-être problématiques — pour les
adolescents en développement qui sont en train de se forger une identité gaie, lesbienne, bisexuelle ou
transgenre (GLBT)?
Pour de nombreuses personnes, la sexualité est un sujet délicat à aborder ouvertement, et cette difficulté est
d'autant plus grande pour les adolescents en développement. Ces difficultés s'amplifient chez les adolescents qui
ont des penchants et des comportements homosexuels ou qui vivent un conflit entre leur identité corporelle et leur
identité intérieure (transgénérisme). De nombreux adolescents GLBT sont le seul membre de leur famille à vivre ce
type de crise d'identité et ils n'ont souvent pas de modèle de rôle ou de soutien familial pouvant les aider à se
forger une saine identité sexuelle. Dans certains cas, l'orientation sexuelle de l'adolescent demeure inconnue des
parents, d'où l'extrême importance pour les médecins d'offrir aux adolescents un espace dans lequel ils peuvent
parler de santé et de sexualité. La relation médecin-patient fonctionne de façon optimale lorsque les patients et les
médecins communiquent ouvertement et dans un climat de confiance. Pour cette raison, il est préférable que les
médecins adoptent une attitude réceptive envers tous leurs patients afin d'encourager les aveux, ce qui est
mutuellement profitable dans la relation médecin-patient.
Cette perspective est reconnue par les principaux organismes professionnels ayant adopté des normes de non-
discrimination en vue de protéger les patients GLBT qui sollicitent des soins de santé. Par exemple, l'Association
médicale canadienne conseille aux médecins ce qui suit : « Dans la prestation des services médicaux, n'exercer de
discrimination envers aucun patient en raison, notamment, de son âge, son sexe, son état civil, son état de santé,
son origine nationale ou ethnique, son incapacité physique ou mentale, son affiliation politique, sa race, sa religion,
son orientation sexuelle ou sa situation socioéconomique. »1(article 17) L'American Medical Association l'énonce de la
façon suivante : « Les médecins qui offrent des services au public ne doivent refuser aucun patient en raison de sa
race, sa couleur de peau, sa religion, son origine nationale ou ethnique, son orientation sexuelle, son identité
sexuelle ou de tout autre fondement constituant une discrimination injuste. »2 [Traduction]
Q2. Dans le cas présent, la patiente demande au médecin de maintenir la confidentialité d'une relation
sexuelle et de tout traitement qu'elle pourrait recevoir. Y a-t-il des circonstances dans lesquelles un
médecin devrait révéler ces informations?
Normalement, les parents ont le droit d'obtenir les renseignements sur les soins de santé prodigués à leurs enfants
mineurs parce qu'ils ont besoin de ces renseignements pour prendre des décisions relativement aux tests et aux
traitements, car les enfants ne sont pas habilités à prendre ces décisions. Toutefois, le code de déontologie médical
et la loi ont prévu des dispositions visant la vie privée des adolescents en développement.
Dans certaines circonstances, les adolescents en développement ont droit à la confidentialité de leurs soins de
santé et ils sont habilités à prendre des décisions par eux-mêmes sans avis ou consentement parental. Le principe
moral de respect de la personne s'appuie sur l'habilitation à prendre des décisions, et c'est ce que les adolescents
en développement apprennent à faire. Pour cette raison, la plupart des provinces permettent aux adolescents en
développement de prendre certaines décisions relatives au traitement de maladies psychiatriques ou transmises
sexuellement ou à l'utilisation de contraceptifs. Dans certaines provinces, les adolescents en développement
peuvent aussi obtenir un avortement sans avis ou consentement parental. Des commentateurs soutiennent que
dans certaines circonstances, certains adolescents en développement atteints d'une grave maladie devraient avoir