“mon journal”
Juifs de Lyon
p.2
Programe
CPJL
p.3
Talmud Thora
p.4
Hevra Kaddisha
p.5
Rencontres
inter-religieuse
p.6
www.ujl-lyon.com
Une de mes collègues et amie étudiante
rabbin du Collège rabbinique
Reconstructionniste de Philadelphie a passé
un semestre au Leo Baeck College à Londres.
Elle a terminé son année par un séminaire inter-
religieux dans la campagne anglaise près de
Cambridge, financé par le Sultanat d’Oman.
Elle y a rencontré des Musulmans, des Chrétiens,
des Juifs, et ensemble ils ont étudié les textes
de nos diérentes traditions en mettant l’accent
sur ce qui est commun, fondamental. Elle a
eu d’excellentes relations avec les participants
musulmans et chrétiens. Mais avec les participants
juifs, d’obédience orthodoxe pour la plupart,
les relations étaient plutôt tendues. Ils l’ont
proprement ignorée, car elle est une femme qui
se destine au rabbinat dans un mouvement non
orthodoxe. On pourrait trouver la situation cocasse,
et il est vrai que nous sommes souvent fiers de
l’adage : “Deux Juifs, trois opinions”, mais au fond,
quelle tristesse ! Cela me rappelle ce que la grand-
mère d’une amie ashkénaze de Strasbourg lui avait
dit lorsque les Séfarades sont arrivés massivement
dans les années 60 : tu peux te marier avec un goÿ,
mais pas avec un Séfarade !
A Lyon, nous avons fait le pari contraire. Nous
avons fait le pari que, malgré les dissensions
qui existent nécessairement à l’intérieur de tout
groupe humain, nous allons nous retrouver, bâtir
ensemble une communauté qui réunit tous les Juifs
libéraux de Lyon et de la région, une communauté
ouverte, inclusive et tolérante. Et par là même, une
communauté forte de ses convictions.
Dans le traité Roch Hachana 29:1 se trouve l’adage
suivant : kol Israel arevim zeh le zeh, “tous les Juifs
sont responsables les uns des autres”. L’hébreu,
qui est pourtant une langue très éloignée de la
nôtre, a une caractéristique intéressante que l’on
trouve souvent dans la liturgie des Grandes Fêtes.
La première personne du pluriel est marquée par
le –nou qui est postposé au verbe. Cela ressemble
étrangement au “nous” français. Alenou leshabeah,
“c’est à nous qu’incombe de louer”, ashamnou,
bagadnou etc. dans la confession des fautes,
le Vidouï. Tous ces textes écrits à la première
personne du pluriel nous rappellent cette réalité
toute simple mais si essentielle dont nous nous
souvenons lors des fêtes de Tichri : nous sommes
un seul peuple, notre destin est commun, et ce, en
dépit de tout ce qui peut nous rendre diérents.
Etmême si, individuellement, nous ne pouvons pas
avoir accompli toutes ces horribles choses, nous
reconnaissons à ce moment-là que ce que chacun
de nous fait peut avoir un impact sur l’ensemble de
la communauté et du peuple juif.
Voilà exactement la quintessence du pari que nous
avons fait à Lyon, grâce à la détermination d’un
groupe de personnes très engagées soutenues
par la volonté communautaire. Les fêtes de
Tichri sont l’occasion d’une remise à plat de
nos comportements et la possibilité oerte de
revenir, de changer d’opinion. Il n’y a aucun mal
à voir sa pensée évoluer. Au contraire, c’est signe
de sagesse. “Hillel dit : Ne te sépare pas de la
communauté” (Pirqé Avot 2:5). Un groupe humain
est comme un corps vivant qui demain ne sera pas
comme hier. Rien n’est jamais gravé dans le marbre,
ce que les bouddhistes nomment l’impermanence
des choses. Toute évolution n’est ni nécessairement
bonne, ni nécessairement mauvaise. Elle est ce
que nous en ferons. Et je suis très heureux de voir
toutes ces énergies positives à l’œuvre, heureux
d’être le témoin de ce courage nécessaire pour
aller de l’avant et ne pas rester bloqué dans le
passé. Et nous sommes tous invités à prendre part
à ce processus, quel que soit le lieu où chacun
de nous se trouve. A Roch Hachana 5772, nous
commencerons un nouveau cycle ; à Kippour 5772,
nous tenterons de transcender nos divisions, et
ces Grandes Fêtes marqueront de manière durable
et positive l’histoire du judaïsme libéral à Lyon et
dans la région car nous aurons montré que, si nos
communautés juives peuvent hélas être tentées
par la division, elles peuvent aussi prendre le
chemin inverse en mettant l’accent sur ce qui nous
est commun, ce qui nous est cher.
Une communauté ouverte...
par rené pfertzel*
sommaire
#41
septembre octobre novembre 2011
eloul 5771 tichri hechvan 5772
Lettre trimestrielle de l’union juive libérale de lyon
Edito
Chana Tova, et que votre jeûne soit léger.
* Union Juive Libérale de Lyon, étudiant rabbin au Leo
Baeck College à Londres.
Après environ cinquante ans d’exis-
tence comme un satellite de la com-
munauté de Marseille, la constitution
à Lyon d’un rabbinat communal formé le
11 novembre 1849 malgré un nombre de
membres encore assez peu éle, consacre
l’autonomie de la jeune communauté juive
lyonnaise, première communauté selon les
critères légaux de l’époque contemporaine.
Dès cette formation légalisée et ocielle,
elle cherche à établir un lieu de culte.
Au début du Second Empire, les juifs
de Lyon louent une salle située dans la
rue Ecorché Boeuf, l’actuelle rue Port du
Temple dans le 2e arrondissement. Cette
salle sert d’oratoire. A l’expiration du bail,
le culte se déplace successivement dans
un appartement rue Bellecordière, puis
dans un autre rue du Peyrat, aujourd’hui la
rue Alphonse Fochier dans le 2e arrondis-
sement. Le nombre de juifs établis à Lyon
augmente dans les dernières décennies2 et
en 1857, un décret de Napoléon III décide la
constitution du Consistoire israélite de Lyon,
avec un Consistoire régional regroupant
les départements du Rhône, de la Loire, de
l’Isère, de l’Ain, du Jura, de la Saône-et-Loire
et du Doubs.
Les recherches pour l’édification d’une
synagogue se poursuivent. C’est à nou-
veau une simple salle, place Bellecour,
qui est retenue pour servir d’oratoire. Elle
accueille le 24 juin 1858 le premier grand
rabbin régional en la personne de Jacques
Weinberg3.
Un an plus tard, en décembre 1859, le
Consistoire israélite de Lyon sollicite auprès
du sénateur Vaisse la possibilité d’acquérir
un terrain afin de pouvoir édifier un temple.
Ce terme est choisi à cette époque et il est
caractéristique d’une volonté d’assimilation
à la société française, de même que l’emploi
d’israélite plutôt que juif, de baptême plutôt
que de circoncision. C’est en septembre
de l’année suivante que la ville de Lyon
propose un terrain situé près du Jardin des
Plantes, montée des Carmélites. Lenthou-
siasme n’est certainement pas grand car le
Consistoire laisse s’écouler encore presque
un an avant de créer une commission de
construction en mars 1861. Joseph Kup-
penheim, membre du Consistoire, propose
alors un autre emplacement sur le domaine
des douanes situé quai Tilsitt4. Le projet est
rejeté en avril 1861 par le Consistoire.
Le 6 mars 1862, les élections consisto-
riales nomment Joseph Kuppenheim à
histoire
La communauté qui se forme progressivement à partir de la fin du XVIIIe siècle à Lyon n’est pas constituée
des descendants des Juifs de Lyon des siècles précédents1. Elle se compose alors d’un assemblage déjà
original de juifs issus d’horizons multiples en provenance d’Alsace, du Bordelais, de la Provence, mais aussi
des Pays Bas et d’Italie.
Les Juifs de Lyon > 3ème partie par Catherine Déchelette Elmalek
>>>
obligatoire et l’enseignement public laïc.
Plusieurs juifs lyonnais sous le Second Empire
marquent la vie de la cité, en particulier le ba-
ron Joseph Vitta9 grand collectionneur d’art
nanti d’une fortune considérable acquise
dans la banque et le négoce des soieries qui
fait édifier par l’architecte Lablatinière un
très bel hôtel particulier devenu la maison du
gouverneur de la ville de Lyon en 191310.
Entre 1894 et 1906 l’aaire Dreyfus divise
bientôt l’opinion à Lyon comme partout en
France11. A Lyon, l’agitation reste relative-
ment modérée. En 1897, la Ligue antisémite
de France compte 1 500 adhérents, et entre
janvier et février 1898, une vague d’émeutes
antisémites frappe les juifs lyonnais. Les quo-
tidiens locaux prennent parti en fonction de
leur orientation politique. Au fur et à mesure
du déroulement de “l’Aaire”, les tonalités
dans la presse divergent. Le Nouvelliste,
journal conservateur, déchaîne sa vindicte
antisémite12. Le 13 janvier 1898, il stigmatise
le “J’accuse” de Zola en traitant son auteur
de “... complice des Juifs, des Allemands et
des sans-patrie”. Au contraire, les journaux
républicains traitent la question de la trahison
avec modération et objectivité. Le Progrès en
vient à plaider pour la révision du procès et
rejoint le camp dreyfusard.
La population juive lyonnaise dite de la “com-
munauté du quai Tilsitt” ou de la “grande
synagogue Tilsitt” est alors constituée de
juifs français de tradition essentiellement
ashkénaze en raison de l’origine alsacienne
des juifs fondateurs de la première commu-
nauté. Cependant l’étude des noms de famille
vèlent pour certains une ancienne implan-
tation en France du côté de la Provence et de
Bordeaux13, pour d’autres une provenance de
pays comme l’Italie ou les Pays-Bas.
Leur intégration depuis l’obtention de la
citoyenneté en 1791, voir leur assimilation, est
un fait. Ils apparaissent dans l’ensemble assez
peu pratiquants et ils sont issus d’un milieu
social relativement aisé.
Au courant du XXe siècle, la communauté
juive de Lyon accueille de nouveaux immi-
grants qui vont créer de nouvelles structures
aux côtés de la communauté consistoriale
“du quai Tilsitt”. Ces créations communau-
taires procèdent d’un mouvement qui suit le
rythme de l’histoire des migrations.
la présidence. Le 16 du même mois, le
Consistoire adopte le projet Kuppenheim
et décide de l’installation d’un lieu de culte
provisoire salle des Monnaies. Les é-
nements s’enchaînent alors rapidement.
A la fin du mois de mars, la municipalité
consent à échanger le terrain du Jardin des
Plantes contre l’espace appartenant aux
Douanes et surnommé le “grenier à sel”.
Celui-ci s’étend sur 19 mètres de façade le
long du quai Tilsitt et fait 759 m2. Il vient
d’être construit par Louis-Pierre Baltard5.
Le 5 août 1862, la ville de Lyon accorde au
Consistoire une concession définitive. Les
travaux de la grande synagogue, confiés à
l’architecte Abraham Hirsch6, commencent
en 1863 avec la cérémonie de la pose de la
première pierre. Le projet financier est vrai-
semblablement lourd pour la communauté
puisqu’afin de l’assumer, le Consistoire lance
des obligations pour financer la construc-
tion7. L’inauguration ocielle, en présence
des autorités civiles et militaires, a lieu le 23
juin 1864.
Entre 1860 et 1865, deux écoles juives
ouvrent rue Sainte-Hélène (2e arr.) puis
la communauté se dote de sociétés de
secours mutuel8. Les deux écoles dispa-
raissent avec la mise en place des lois Jules
Ferry sur l’école primaire, votées en 1881-
1882, rendant l’école gratuite, l’éducation
1849-1900 la Grande Synagogue dite “du quai Tilsitt”,
d’une fondation laborieuse à un développement armé
2
Nous débuterons cette saison avec un
week-end shabbatique et ludique
au Chambon sur Lignon les 29
et 30 octobre (+ 1er novembre possible).
Eneet cette commune occupe une place
exceptionnelle dans l’histoire du sauve-
tage des juifs de France. Par dizaines, des
familles du Chambon et des communes du
plateau ont donné abri qui à un ou plusieurs
enfants, qui à une famille entière… Ce week-
end permettra de rencontrer les habitants
et de dialoguer avec eux autour de la
projection de films, de visiter les fermes où
les enfants juifs ont été cachés et aussi de
prier, chanter et jouer ensemble ; si le temps
le permet pique-nique et parties de foot
seront au programme.
Le jeudi 17 novembre à 19h dans nos
locaux débuteront les cours de philosophie
juive du Pr Edouard Robberechts qui vous
on été annoncés depuis un mois dans la
newsletter: “Se lire dans la Bible”. “Il s’agit
de mettre en œuvre une recherche et de
faire surgir la pensée au cœur même des
textes bibliques et rabbiniques. En ce sens,
le but d’un tel enseignement serait tout
simplement de réapprendre à lire et à se
réapproprier ce qui semble à première vue
étranger et lointain, de manière à en faire
le lieu d’un nouveau départ.” Il n’est pas
nécessaire de connaître l’hébreu pour suivre
cet enseignement qui est ouvert à tous juifs
ou non juifs. Le cours suivant du 15/12 aura
aussi lieu dans nos locaux mais les cours
des 12/01, 09/02, 15/03, 29/03, 10/05, 07/06
auront lieu à l’Espace Hillel.
Le cycle de conférences débuté en 2010
se poursuivra : Guy Slama nous entretien-
dra des guerres défensives d’Israël les
dimanche 20 novembre 2011 et 5 février
2012.
Nous continuerons nos cinés-cafés du
dimanche après-midi Au programme:
“Dan et Aaron”, “Traduire” et un autre film à
choisir. Les dates exactes seront communi-
quées ultérieurement.
Nous inviterons le rabbin Pauline Bebe
à venir présenter son quatrième livre :
Al’ombre des tamaris”, date et lieu seront
précisés dès que nous aurons trouvé la
librairie qui voudra bien nous accueillir.
Une nouvelle activité sera au programme
pour les amateurs de ballades : des ran-
données accessibles à des marcheurs non
chevronnés seront organisées le 22 octobre,
le 12 mai et pour la fête du Talmud Torah.
Les précisions nécessaires vous seront
communiquées dans la newsletter.
Compte-tenu de l’intérêt suscité par la
visite du Lyon juif pendant le séminaire
d’avril nous solliciterons à nouveau
Catherine Déchelette-Elmalek pour nous
guider dans le Lyon juif.
Nous terminerons la saison culturelle 2011-
2012 par notre traditionnel voyage : cette
année destination la Roumanie (dates non
encore fixées : fin avril ou début mai).
Nous irons à Bucarest et à Brasov, la plus
belle ville de Roumanie, avec un guide
francophone de l’agence Milk and Honey
spécialisée dans le patrimoine juif.
Dans ce pays envahi plusieurs fois par
l’empire ottoman et possédé par l’empire
austro-hongrois jusqu’en 1918,des vestiges
témoignent d’une présence juive tout au
long du premier millénaire. D’après le livre
d’Arthur Koestler “La treizième tribu”, les
Khazars dont l’empire s’étendait de la Volga
aux Carpates pourraient être les ancêtres
des millions de juifs qui vivaient en Europe
orientale et centrale avant la Shoah.
Le coût n’est pas encore fixé, il dépend en
partie du nombre de personnes, il devrait se
situer entre 580 et 660 € par personne tout
compris (hormis le transfert aéroport-hôtel
et les repas).
Si vous êtes intéressés par ce voyage
merci de vous manifester avant le 15/09/11
lenombre de places étant limité à 20.
Vous trouverez les précisions nécessaires
pour chaque activité dans les newsletters
hebdomadaires.
Pour toute inscription et demande de
renseignements, contactez Brigitte Frois :
Demandez le programme !
culture
Le CPJL vous propose un programme varié avec des activités qui débu-
tent dès octobre 2011 et qui comme le déroulement des fêtes de Tichri
et la mise en place d’un Talmud Torah commun ont entre autres pour
but de favoriser les échanges entre les membres de la CJL et de l’UJLL,
tous invités à participer à ces activités.
Notes :
1 - Voir Itoni, n°39-avril-mai-juin 2011.
2 - A titre d’anecdote, citons ce passage des Mémoires de Vidocq,
alors qu’il est de passage à Lyon:
Eugène-François Vidocq, Mémoires, Paris, Edition Tenon, 1828, Tome
II, chapitre XV, p.5 :
“Quand j’eus essuyé mon couteau qui pourtant n’était pas trop
gras, je m’attristais à l’idée que j’allais être réduit à passer la nuit à la
belle étoile, lorsqu’à une table voisine de la mienne, j’entendis parler
cet allemand corrompu, qui est usité dans quelques cantons des
Pays-Bas, et que je comprenais parfaitement. Les interlocuteurs
étaient un homme et une femme déjà sur le retour ; je les reconnus
pour des Juifs. Instruit qu’à Lyon, comme dans beaucoup d’autres
villes, les gens de cette caste tiennent des maisons garnies, où l’on
admet volontiers les voyageurs en contrebande, je leur demandai
s’ils ne pourraient pas m’indiquer une auberge. Je ne pouvais mieux
m’adresser : le Juif et sa femme étaient des logeurs. Ils orirent de
devenir mes hôtes (...). Le lendemain, je vis le Juif, qu’on nommait
Vidal ; il m’annonça que nos amis étaient allés loger à la Croix-Rousse,
dans une maison qu’il m’indiqua...”.
3 - Jean-Philippe Chaumont et Monique Lévy (édit.), Dictionnaire
biographique des rabbins et autres ministres du culte israélite - France
et Algérie, du Grand Sanhédrin (1807) à la loi de Séparation (1905),
Paris, Berg International, 2008.
Monique Lévy, “Léon Weidenbach, ministre-ociant”, Archives Juives
1, 2004, volume 37, p. 138-140.
4 - Archives de la synagogue.
5 - Louis-Pierre Baltard (Paris 1764- Lyon 1846), architecte, graveur et
peintre. Il a conçu à Lyon les bâtiments de la la prison Saint -Joseph
dans le quartier de Perrache en 1836 et le palais de justice (surnommé
“les 24 colonnes”) en 1842. Il est le père de de l’architecte Victor
Baltard (Halles de Paris).
6 - Abraham Hirsch, 1828-1913 : ancien élève à l’école des Beaux-Arts
de Lyon, il débute sa carrière d’architecte en 1847 au cabinet Tony
Desjardins, architecte en chef depuis 1854. Il est nommé à son tour
architecte en chef en 1871 et ceci jusqu’en 1901. Il est décoré de la
Légion d’honneur. Il est à l’origine de la construction de la synagogue
quai Tilsitt, des facultés de médecine, de l’école d’infirmières et de
l’école de Santé militaire. C’est sa direction que sont construits les
groupes scolaires : boulevard Croix-Rousse, avenue Berthelot, rue
Jarente, rue Bossuet, cours Charlemagne, rue Pierre Corneille, rue
Chavant…
-Archives municipales, Lécole républicaine en France, site AML.
-Xavier de Montclos (édit.), op.cit., p.232-233.
7 - Les archives de la synagogue indiquent un montant évalué à 1 173
127 francs de l’époque mais le travail, à ce jour, n’a pu être en mesure
de trouver d’autres coûts de construction qui auraient permis de faire
un comparatif.
8 - Eliane Dreyfus et Lise Marx, Autour des Juifs de Lyon, op.cit., p.150.
Le recensement de l’année 1870 révèle le chire de mille quatre cents
juifs, soit une augmentation de près du double en une trentaine
d’année.
Service de Documentation Lyon et Rhône-Alpes,15 siècles de
présence juive à Lyon, site web Bibliothèque Municipale de Lyon,
2008: www.pointsdactu.org/article.php3?id_article=1121
9 - Ou Jonas, car le Baron de Vitta est d’origine italienne, de Florence
plus exactement.
10 - Le baron est enterré au cimetière juif de la Mouche, tout comme
Abraham Hirsch.
11 - Service de Documentation Lyon et Rhône-Alpes, 15 siècles de
présence juive à Lyon, site web Bibliothèque Municipale de Lyon,
2008.
12 - Curtet Raymond, “La presse quotidienne lyonnaise et l’Aaire
Dreyfus (1894-1906)”, Cahiers de Rhône 89, n°17, 1995, p. 43-62.
13 - ibid., p. 43-62.
par Catherine Déchelette Elmalek
>>>
Reproduction du registre du camp de Gurs et d’une demande de libération effectuée de New-York pour “Babette, Ella et Hanne Hirsch”
“Si aujourd’hui nous ne sommes pas amers
comme la plupart des survivants, c’est
seulement dû au fait que nous avons
rencontré des gens comme Trocmé, Theis,
Mme Philip et les gens du Chambon qui
nous ont montré, simplement, que la vie
pouvait être différente, qu’il y avait des
gens qui croyaient que nous devons tous
vivre ensemble et même, risquer notre vie
pour notre prochain”.
“Les Chambonnais ont toujours
partagé avec nous tout ce
qu’ils avaient, aussi peu que
ce fût.
L’un d’entre eux m’a dit un
jour que, même s’ils avaient
encore moins, ils auraient
demandé de pouvoir accueillir
plus encore de réfugiés”.
Hanne Hirsch-Liebmann
De plus, elles incluent de façon évidente
le besoin légitime de s’intégrer au modèle
juif français cadré par le Consistoire.
Les juifs qui arrivent à cette époque en
France et à Lyon le considèrent comme la
référence incontournable pour s’installer
durablement en tant que communauté.
3
Lettre bimestrielle de l’union juive libérale de lyon
Ont participé à ce numéro Daniela Touati, René Pfertzel,
Catherine Déchelette, Catherine Colin, Brigitte Frois.
Montage Magazine Courriel rédaction contact@itoni.org
UJLL : 14 RUE GARIBALDI, 69006 LYON
(CODE PORTE : 5682)
Présidente Daniela Touati Secrétaire Valérie des Roseaux
Tél. 04 72 82 06 83 Courriel danielle.touati@free.fr
www.ujl-lyon.com
PRIX 7€ ABONNEMENT ANNUEL (4 NUMÉROS) 40€
dates ujl et cjl
Dimanche dernier, j’ai vu au cinéma
un film d’une réalisatrice mongol
“Les 2 chevaux de Gengis Khan”:
Urna, chanteuse originaire de Mongolie-
intérieure – région attachée à la République
Populaire de Chine – se rend en Mongolie
dite extérieure pour tenter de retrouver
les paroles des “Deux Chevaux de Gengis
Khan”, une chanson jadis gravée sur le
violon brisé que sa grand-mère lui a légué.
Au cours de son enquête, elle se rend
compte que la culture mongole est en
voie d’extinction. En sortant du cinéma, je
me suis dit que c’était pour ne pas arriver
à cet état d’acculturation et d’oubli de
nos racines que j’enseignais au Talmud
Torah et que la transmission devait se faire
non seulement au sein de la famille mais
également à travers la vie quotidienne de la
communauté.
Les témoignages qui suivent vous
donneront un aperçu du ressenti d’enfants
fréquentant notre Talmud Torah :
Amaury 7 ans : “Ce qui m’a plu au Talmud
Torah, ce sont les lettres, les oces,
les chants et le ping pong ! Si je devais
convaincre quelqu’un pour venir au Talmud
Torah je lui dirais : tu vas apprendre plein
de lettres et une langue qui est rare, et tu
peux toujours dire des choses ou poser des
questions à Catherine et il y a un goûter
avec des gâteaux, mais tu dois faire la
bénédiction avant de manger !”
Maya 13 ans : “J’ai aimé rencontrer d’autres
enfants (juifs), d’apprendre beaucoup de
choses sur le judaïsme, apprendre à mieux
lire et écrire l’hébreu... J’ai aussi toujours
aimé les fêtes juives donc j’ai beaucoup
apprécié de les fêter avec tout le monde
et d’apprendre davantage de choses sur
elles… Oui, je vais continuer à venir une fois
que j’aurais fait ma Bat Mitsva parce que le
Talmud Torah m’a appris plein de choses
et je m’y suis beaucoup amusée donc
je voudrais aussi continuer à faire partie
de la communauté et aider les prochains
élèves du Talmud Torah (probablement en
devenant prof…)”
Magali 13 ans : “Ce qui me plait: l’ambiance,
la façon d’apprendre (pas comme à l’école
où il y a des contrôles), les oces (on fait
participer tout le monde). On apprend en
s’amusant! J’ai appris des prières, à vivre en
communauté et à écouter les autres...
J’ai rencontré des personnes gentilles et
attentionnées. Ce qui m’a déplu: pas grand-
chose ! Peut être de venir tôt le matin !”
Pourquoi inscrire ses enfants au Talmud
Torah vous demandez vous ? Mais savez
vous répondre aux questions que vous
posent vos enfants sur le judaïsme ?
Ilest souvent dicile de répondre à des
questions comme :
Pourquoi allume-t-on des bougies le
vendredi soir ? Pourquoi porte-t-on une
kippa ? Pourquoi ce soir ne mangeons
nous pas de pain ? Si vous ne savez pas
répondre à ces questions et à d’autres, le
Talmud Torah de la communauté libérale
de Lyon peut vous y aider !
Connaître les fêtes juives, l’histoire, la Bible,
lire et comprendre les prières, apprendre
des chants en hébreu, danser, avoir du
plaisir à étudier ensemble, discuter sur
des thèmes de société … Chaque enfant
apprendra, dans un cadre tolérant, à
réfléchir sur le sens de son appartenance
au judaïsme. Le fondement de notre
Talmud Torah est de leur apprendre
“Torat Haïm”, un enseignement de vie en
développant un état d’esprit positif envers
son identité. L’équipe pédagogique est
composée d’anciens élèves du Talmud
Torah et accueillera vos enfants à partir de
4 ans tous les dimanche matin de 10h à
12h30.
La rentrée aura lieu le dimanche 18
septembre à 10 heures au 14 rue
Garibaldi, 69006 Lyon. Après un café de
bienvenue, chaque professeur présentera
sa classe et son programme aux enfants
accompagnés de leurs parents.
talmud torah
Catherine Colin
les aventures
de la rabinette
Scénario : FZ
Dessins : AJW
Trouver un sens à son
appartenance au judaïsme
Vendredi 2 septembre à 19h15 Oce de Kabbalat
Shabbat animé par René Pfertzel
Samedi 3 septembre à 10h Oce de Shabbat parachat
Chofetim
Dimanche 4 septembre à 10h Cours d’introduction au
judaïsme animé par René Pfertzel
Vendredi 9 septembre à 19h15 Oce de Kabbalat
Shabbat animé par les jeunes de la
communauté. A l’issue de l’oce un
kiddoush sera oert par la famille
Benhayoun à l’occasion du mariage de leur
fils Yann et de Shaineze
Samedi 17 septembre à 10h Oce de Shabbat parachat
Ki Tavo animé par Eve Klein (MJLF) à la CJL
Rentrée Talmud Torah Dimanche 18 septembre à 10h!
Fêtes de Tichri: animées par René Pfertzel,
Georges Arfi, Abraham Bengio,
Mercredi 28 septembre à 19h15 Oce de Veille de Roch
Hachana Loce se déroulera à la CJL: 7 quai J. Moulin Lyon 1
Jeudi 29 Septembre à 10h Oce de Roch Hachana
animé par René Pfertzel, à l’UJLL
Vendredi 7 octobre à 19h Kol Nid
Samedi 8 octobre à 10h Yom Kippour
Les oces de Yom Kippour se dérouleront Salle Edouard Herriot /Mutualité 1
place Antonin Jutard, 69003 LYON (Métro ligne D – station Guillotière)
Mercredi 12 octobre à 18h Construction de la Soucca
animé par Catherine Colin avec les enfants
du Talmud Torah et leurs parents!
Samedi 15 octobre à 10h Oce de Shabbat parachat
Kohelet - Hol hamoed animé par Eve Klein
(MJLF) à la CJL 7 quai Jean Moulin Lyon 1
Mercredi 19 octobre à 19h15 Oce de Simhat Torah
animé par Catherine Colin
Vendredi 11 novembre à 19h15 Oce de Kabbalat
Shabbat animé par Sam Bensoussan
accompagné de René Pfertzel à la CJL
Samedi 12 novembre à 10h Oce de Shabbat Vayera
Sam lira dans la Torah devant sa famille
et les membres de la communauté, venez
nombreux le soutenir! Un kiddouch sera
oert par la famille après l’oce.
Loce se déroulera à la CJL 7 quai Jean Moulin Lyon 1
Dimanche 13 novembre à 10h Cours d’introduction au
judaïsme animé par René Pfertzel à l’UJLL
4
“jogging, steps, muscu,
cardio, power plate,” “Yom Kippour, ça se prépare!”“UV, hydrojets, détox,
body sculpt,”
“biking, abdo-fessiers,
streching,cellu m6,”
judaïsme
La vieille prière pour le bien-être des
communautés (Yekum Purkan), qui
est récitée dans les synagogues
Ashkénazes le matin de Shabbat, inclut la
prière pour des professeurs et des maîtres
formant des “associations saintes”, i.e.,
académies (“haburata kaddishata”), en
Palestine et à Babylone. Cette prière, dont
la date est incertaine, doit avoir été écrite
à Babylone avant le onzième siècle.
A Lemberg, environ en 1700, il y avait une
société sainte des observateurs du matin,
des vigiles qui appelaient à la prière
chaque jour ; à Moisling, près de Lübeck, à
une époque à peu près identique, il y avait
une Hevra Kaddisha du Talmud Torah,
dont l’objet était létude de la littérature
religieuse.
A Remagen, il y avait une société pour
la promotion du travail manuel parmi
la jeunesse juive, fone en 1837,
appelée “Chebroh Kadischoh”. Depuis
des périodes antiques, lenterrement
des morts a été considéré par les juifs
comme un devoir religieux de la plus
haute importance. Rab Hannuna est
arrivé dans un village et a entendu que
quelqu’un était mort. Observant que
les habitants de la ville continuaient
à exercer leurs métiers, alors que le
devoir d’enterrer les morts avait la
Hevra Kaddisha...
... ou l’accompagnement des familles
Hevra Kaddisha : Nom d’une société charitable qui s’occupe du malade, particulièrement pour la mort,
et enterre les morts. Le nom Hevra Kaddisha (confrérie sainte) semble avoir été employé à l’origine pour
des communautés et des sociétés religieuses de manière générique.
priorité sur toute autre action, il les
a menacés d’excommunication; mais
quand ils ont expliqué qu’il y avait des
sociétés denterrement dans la ville, il
a dit que dans de telles conditions le
travail était autorisé. De même, le Talmud
de Jérusalem dit que quand le corps
est remis aux porteurs des morts, les
parents peuvent cesser leur jeûne, qui
commence à l’heure de la mort. Sur la
base de cette décision les codes depuis
Nahmanide (13ème siècle) ont formulé la
loi qui dit, que dans les endroits où des
fonctionnaires sont chargés d’enterrer
des morts, les parents ont fait leur
devoir dès que le corps a été remis aux
fonctionnaires. Des confréries ont été
créées pour les hommes, puis les femmes
ont créé les leurs.
En quoi consistent aujourd’hui les
missions des membres de la Hevra
Kaddisha dans nos communautés
libérales ?
Le judaïsme libéral a toujours été réaliste
dans son approche des problèmes
humains et de la destinée humaine,
écrit le rabbin Pauline Bebe dans “Le
Judaïsme libéral”, elle aborde précisément
la position du judaïsme libéral sur les
pratiques entourant les préparatifs de
l’enterrement: “Le corps du défunt doit
être manipulé avec respect, mais il ne
doit pas être embaumé conformément à
la tradition qui nous dit que le corps doit
retourner à la poussière. La famille décide
de faire procéder ou non à la toilette
mortuaire, les proches ne sont pas obligés
de déchirer leurs vêtements en signe de
deuil”.
La pratique nous a appris que
l’accompagnement spirituel et moral du
mourant et de ses proches est une mitsva
qui va de pair avec l’accomplissement des
marches légales et la préparation de la
cérémonie d’inhumation. Les devoirs de
la Hevra Kaddisha dépassent la simple
toilette mortuaire (la Tahara). Mais l’idée
de repartir de ce monde comme on en
est venu est importante et le rôle des
membres de la Hevra Kaddisha sera
de permettre de répondre aux vœux
de la famille ; selon le lieu du décès, la
préparation peut revêtir un caractère
symbolique, toujours emprunte de
respect pour le mort et pour les proches.
La veille des défunts nest pas une
obligation, mais il est un devoir de ne pas
laisser les endeuillés seuls du moment du
cès au début de la Shiva.
La Hevra est là pour guider et
accompagner les endeuillés dans une
épreuve dicile. Souvent les proches
sont présents et les membres de la Hevra
Kaddisha s’eacent une fois leur mitsva
accomplie. Etre membre de la Hevra
Kaddisha implique discrétion et maturité.
Nous savons tous le rôle de la
communauté (à travers la conviviali
de ses membres) dans les étapes
importantes du cycle de la vie, que ce
soit les moments de joie mais également
les moments de peine.
Et si vous participiez à la Hevra
Kaddisha de notre communauté?
Vous pouvez apporter votre aide pour
les détails pratiques, les rites mais
également par votre présence !
Contactez le secrétariat de l’UJLL qui
vous mettra en relation avec les autres
volontaires.
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Œuvres de Shoshannah Brombacher
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