Lettre trimestrielle de l’union juive libérale de lyon “mon journal” #41 septembre octobre novembre 2011 eloul 5771 tichri hechvan 5772 Edito Une communauté ouverte... par René Pfertzel* sommaire Juifs de Lyon p.2 Programe CPJL p.3 Talmud Thora p.4 Hevra Kaddisha p.5 Rencontres inter-religieuse p.6 U ne de mes collègues et amie étudiante rabbin du Collège rabbinique Reconstructionniste de Philadelphie a passé un semestre au Leo Baeck College à Londres. Elle a terminé son année par un séminaire interreligieux dans la campagne anglaise près de Cambridge, financé par le Sultanat d’Oman. Elle y a rencontré des Musulmans, des Chrétiens, des Juifs, et ensemble ils ont étudié les textes de nos différentes traditions en mettant l’accent sur ce qui est commun, fondamental. Elle a eu d’excellentes relations avec les participants musulmans et chrétiens. Mais avec les participants juifs, d’obédience orthodoxe pour la plupart, les relations étaient plutôt tendues. Ils l’ont proprement ignorée, car elle est une femme qui se destine au rabbinat dans un mouvement non orthodoxe. On pourrait trouver la situation cocasse, et il est vrai que nous sommes souvent fiers de l’adage : “Deux Juifs, trois opinions”, mais au fond, quelle tristesse ! Cela me rappelle ce que la grandmère d’une amie ashkénaze de Strasbourg lui avait dit lorsque les Séfarades sont arrivés massivement dans les années 60 : tu peux te marier avec un goÿ, mais pas avec un Séfarade ! A Lyon, nous avons fait le pari contraire. Nous avons fait le pari que, malgré les dissensions qui existent nécessairement à l’intérieur de tout groupe humain, nous allons nous retrouver, bâtir ensemble une communauté qui réunit tous les Juifs libéraux de Lyon et de la région, une communauté ouverte, inclusive et tolérante. Et par là même, une communauté forte de ses convictions. Dans le traité Roch Hachana 29:1 se trouve l’adage suivant : kol Israel arevim zeh le zeh, “tous les Juifs sont responsables les uns des autres”. L’hébreu, qui est pourtant une langue très éloignée de la nôtre, a une caractéristique intéressante que l’on trouve souvent dans la liturgie des Grandes Fêtes. La première personne du pluriel est marquée par le –nou qui est postposé au verbe. Cela ressemble étrangement au “nous” français. Alenou leshabeah, “c’est à nous qu’incombe de louer”, ashamnou, bagadnou etc. dans la confession des fautes, le Vidouï. Tous ces textes écrits à la première personne du pluriel nous rappellent cette réalité toute simple mais si essentielle dont nous nous souvenons lors des fêtes de Tichri : nous sommes un seul peuple, notre destin est commun, et ce, en dépit de tout ce qui peut nous rendre différents. Et même si, individuellement, nous ne pouvons pas avoir accompli toutes ces horribles choses, nous reconnaissons à ce moment-là que ce que chacun de nous fait peut avoir un impact sur l’ensemble de la communauté et du peuple juif. Voilà exactement la quintessence du pari que nous avons fait à Lyon, grâce à la détermination d’un groupe de personnes très engagées soutenues par la volonté communautaire. Les fêtes de Tichri sont l’occasion d’une remise à plat de nos comportements et la possibilité offerte de revenir, de changer d’opinion. Il n’y a aucun mal à voir sa pensée évoluer. Au contraire, c’est signe de sagesse. “Hillel dit : Ne te sépare pas de la communauté” (Pirqé Avot 2:5). Un groupe humain est comme un corps vivant qui demain ne sera pas comme hier. Rien n’est jamais gravé dans le marbre, ce que les bouddhistes nomment l’impermanence des choses. Toute évolution n’est ni nécessairement bonne, ni nécessairement mauvaise. Elle est ce que nous en ferons. Et je suis très heureux de voir toutes ces énergies positives à l’œuvre, heureux d’être le témoin de ce courage nécessaire pour aller de l’avant et ne pas rester bloqué dans le passé. Et nous sommes tous invités à prendre part à ce processus, quel que soit le lieu où chacun de nous se trouve. A Roch Hachana 5772, nous commencerons un nouveau cycle ; à Kippour 5772, nous tenterons de transcender nos divisions, et ces Grandes Fêtes marqueront de manière durable et positive l’histoire du judaïsme libéral à Lyon et dans la région car nous aurons montré que, si nos communautés juives peuvent hélas être tentées par la division, elles peuvent aussi prendre le chemin inverse en mettant l’accent sur ce qui nous est commun, ce qui nous est cher. Chana Tova, et que votre jeûne soit léger. * Union Juive Libérale de Lyon, étudiant rabbin au Leo Baeck College à Londres. www.ujl-lyon.com histoire 1849-1900 la Grande Synagogue dite “du quai Tilsitt”, d’une fondation laborieuse à un développement affirmé Les Juifs de Lyon > 3ème partie par Catherine Déchelette Elmalek La communauté qui se forme progressivement à partir de la fin du XVIIIe siècle à Lyon n’est pas constituée des descendants des Juifs de Lyon des siècles précédents1. Elle se compose alors d’un assemblage déjà original de juifs issus d’horizons multiples en provenance d’Alsace, du Bordelais, de la Provence, mais aussi des Pays Bas et d’Italie. A près environ cinquante ans d’existence comme un satellite de la communauté de Marseille, la constitution à Lyon d’un rabbinat communal formé le 11 novembre 1849 malgré un nombre de membres encore assez peu élevé, consacre l’autonomie de la jeune communauté juive lyonnaise, première communauté selon les critères légaux de l’époque contemporaine. Dès cette formation légalisée et officielle, elle cherche à établir un lieu de culte. Au début du Second Empire, les juifs de Lyon louent une salle située dans la rue Ecorché Boeuf, l’actuelle rue Port du Temple dans le 2e arrondissement. Cette salle sert d’oratoire. A l’expiration du bail, le culte se déplace successivement dans un appartement rue Bellecordière, puis dans un autre rue du Peyrat, aujourd’hui la rue Alphonse Fochier dans le 2e arrondissement. Le nombre de juifs établis à Lyon augmente dans les dernières décennies2 et en 1857, un décret de Napoléon III décide la constitution du Consistoire israélite de Lyon, avec un Consistoire régional regroupant les départements du Rhône, de la Loire, de l’Isère, de l’Ain, du Jura, de la Saône-et-Loire et du Doubs. Les recherches pour l’édification d’une synagogue se poursuivent. C’est à nouveau une simple salle, place Bellecour, qui est retenue pour servir d’oratoire. Elle accueille le 24 juin 1858 le premier grand rabbin régional en la personne de Jacques Weinberg3. Un an plus tard, en décembre 1859, le Consistoire israélite de Lyon sollicite auprès du sénateur Vaisse la possibilité d’acquérir un terrain afin de pouvoir édifier un temple. Ce terme est choisi à cette époque et il est caractéristique d’une volonté d’assimilation à la société française, de même que l’emploi d’israélite plutôt que juif, de baptême plutôt que de circoncision. C’est en septembre de l’année suivante que la ville de Lyon propose un terrain situé près du Jardin des Plantes, montée des Carmélites. L’enthousiasme n’est certainement pas grand car le Consistoire laisse s’écouler encore presque un an avant de créer une commission de construction en mars 1861. Joseph Kuppenheim, membre du Consistoire, propose alors un autre emplacement sur le domaine des douanes situé quai Tilsitt4. Le projet est rejeté en avril 1861 par le Consistoire. Le 6 mars 1862, les élections consistoriales nomment Joseph Kuppenheim à 2 la présidence. Le 16 du même mois, le Consistoire adopte le projet Kuppenheim et décide de l’installation d’un lieu de culte provisoire salle des Monnaies. Les événements s’enchaînent alors rapidement. A la fin du mois de mars, la municipalité consent à échanger le terrain du Jardin des Plantes contre l’espace appartenant aux Douanes et surnommé le “grenier à sel”. Celui-ci s’étend sur 19 mètres de façade le long du quai Tilsitt et fait 759 m2. Il vient d’être construit par Louis-Pierre Baltard5. Le 5 août 1862, la ville de Lyon accorde au Consistoire une concession définitive. Les travaux de la grande synagogue, confiés à l’architecte Abraham Hirsch6, commencent en 1863 avec la cérémonie de la pose de la première pierre. Le projet financier est vraisemblablement lourd pour la communauté puisqu’afin de l’assumer, le Consistoire lance des obligations pour financer la construction7. L’inauguration officielle, en présence des autorités civiles et militaires, a lieu le 23 juin 1864. Entre 1860 et 1865, deux écoles juives ouvrent rue Sainte-Hélène (2e arr.) puis la communauté se dote de sociétés de secours mutuel8. Les deux écoles disparaissent avec la mise en place des lois Jules Ferry sur l’école primaire, votées en 18811882, rendant l’école gratuite, l’éducation obligatoire et l’enseignement public laïc. Plusieurs juifs lyonnais sous le Second Empire marquent la vie de la cité, en particulier le baron Joseph Vitta9 grand collectionneur d’art nanti d’une fortune considérable acquise dans la banque et le négoce des soieries qui fait édifier par l’architecte Lablatinière un très bel hôtel particulier devenu la maison du gouverneur de la ville de Lyon en 191310. Entre 1894 et 1906 l’affaire Dreyfus divise bientôt l’opinion à Lyon comme partout en France11. A Lyon, l’agitation reste relativement modérée. En 1897, la Ligue antisémite de France compte 1 500 adhérents, et entre janvier et février 1898, une vague d’émeutes antisémites frappe les juifs lyonnais. Les quotidiens locaux prennent parti en fonction de leur orientation politique. Au fur et à mesure du déroulement de “l’Affaire”, les tonalités dans la presse divergent. Le Nouvelliste, journal conservateur, déchaîne sa vindicte antisémite12. Le 13 janvier 1898, il stigmatise le “J’accuse” de Zola en traitant son auteur de “... complice des Juifs, des Allemands et des sans-patrie”. Au contraire, les journaux républicains traitent la question de la trahison avec modération et objectivité. Le Progrès en vient à plaider pour la révision du procès et rejoint le camp dreyfusard. La population juive lyonnaise dite de la “communauté du quai Tilsitt” ou de la “grande synagogue Tilsitt” est alors constituée de juifs français de tradition essentiellement ashkénaze en raison de l’origine alsacienne des juifs fondateurs de la première communauté. Cependant l’étude des noms de famille révèlent pour certains une ancienne implantation en France du côté de la Provence et de Bordeaux13, pour d’autres une provenance de pays comme l’Italie ou les Pays-Bas. Leur intégration depuis l’obtention de la citoyenneté en 1791, voir leur assimilation, est un fait. Ils apparaissent dans l’ensemble assez peu pratiquants et ils sont issus d’un milieu social relativement aisé. Au courant du XXe siècle, la communauté juive de Lyon accueille de nouveaux immigrants qui vont créer de nouvelles structures aux côtés de la communauté consistoriale “du quai Tilsitt”. Ces créations communautaires procèdent d’un mouvement qui suit le rythme de l’histoire des migrations. >>> culture Demandez le programme ! Le CPJL vous propose un programme varié avec des activités qui débutent dès octobre 2011 et qui comme le déroulement des fêtes de Tichri et la mise en place d’un Talmud Torah commun ont entre autres pour but de favoriser les échanges entre les membres de la CJL et de l’UJLL, tous invités à participer à ces activités. >>> De plus, elles incluent de façon évidente le besoin légitime de s’intégrer au modèle juif français cadré par le Consistoire. Les juifs qui arrivent à cette époque en France et à Lyon le considèrent comme la référence incontournable pour s’installer durablement en tant que communauté. Notes : 1 - Voir Itoni, n°39-avril-mai-juin 2011. 2 - A titre d’anecdote, citons ce passage des Mémoires de Vidocq, alors qu’il est de passage à Lyon: Eugène-François Vidocq, Mémoires, Paris, Edition Tenon, 1828, Tome II, chapitre XV, p.5 : “Quand j’eus essuyé mon couteau qui pourtant n’était pas trop gras, je m’attristais à l’idée que j’allais être réduit à passer la nuit à la belle étoile, lorsqu’à une table voisine de la mienne, j’entendis parler cet allemand corrompu, qui est usité dans quelques cantons des Pays-Bas, et que je comprenais parfaitement. Les interlocuteurs étaient un homme et une femme déjà sur le retour ; je les reconnus pour des Juifs. Instruit qu’à Lyon, comme dans beaucoup d’autres villes, les gens de cette caste tiennent des maisons garnies, où l’on admet volontiers les voyageurs en contrebande, je leur demandai s’ils ne pourraient pas m’indiquer une auberge. Je ne pouvais mieux m’adresser : le Juif et sa femme étaient des logeurs. Ils offrirent de devenir mes hôtes (...). Le lendemain, je vis le Juif, qu’on nommait Vidal ; il m’annonça que nos amis étaient allés loger à la Croix-Rousse, dans une maison qu’il m’indiqua...”. 3 - Jean-Philippe Chaumont et Monique Lévy (édit.), Dictionnaire biographique des rabbins et autres ministres du culte israélite - France et Algérie, du Grand Sanhédrin (1807) à la loi de Séparation (1905), Paris, Berg International, 2008. Monique Lévy, “Léon Weidenbach, ministre-officiant”, Archives Juives 1, 2004, volume 37, p. 138-140. 4 - Archives de la synagogue. 5 - Louis-Pierre Baltard (Paris 1764- Lyon 1846), architecte, graveur et peintre. Il a conçu à Lyon les bâtiments de la la prison Saint -Joseph dans le quartier de Perrache en 1836 et le palais de justice (surnommé “les 24 colonnes”) en 1842. Il est le père de de l’architecte Victor Baltard (Halles de Paris). 6 - Abraham Hirsch, 1828-1913 : ancien élève à l’école des Beaux-Arts de Lyon, il débute sa carrière d’architecte en 1847 au cabinet Tony Desjardins, architecte en chef depuis 1854. Il est nommé à son tour architecte en chef en 1871 et ceci jusqu’en 1901. Il est décoré de la Légion d’honneur. Il est à l’origine de la construction de la synagogue quai Tilsitt, des facultés de médecine, de l’école d’infirmières et de l’école de Santé militaire. C’est sa direction que sont construits les groupes scolaires : boulevard Croix-Rousse, avenue Berthelot, rue Jarente, rue Bossuet, cours Charlemagne, rue Pierre Corneille, rue Chavant… -Archives municipales, L’école républicaine en France, site AML. -Xavier de Montclos (édit.), op.cit., p.232-233. 7 - Les archives de la synagogue indiquent un montant évalué à 1 173 127 francs de l’époque mais le travail, à ce jour, n’a pu être en mesure de trouver d’autres coûts de construction qui auraient permis de faire un comparatif. 8 - Eliane Dreyfus et Lise Marx, Autour des Juifs de Lyon, op.cit., p.150. Le recensement de l’année 1870 révèle le chiffre de mille quatre cents juifs, soit une augmentation de près du double en une trentaine d’année. Service de Documentation Lyon et Rhône-Alpes,15 siècles de présence juive à Lyon, site web Bibliothèque Municipale de Lyon, 2008: www.pointsdactu.org/article.php3?id_article=1121 9 - Ou Jonas, car le Baron de Vitta est d’origine italienne, de Florence plus exactement. 10 - Le baron est enterré au cimetière juif de la Mouche, tout comme Abraham Hirsch. 11 - Service de Documentation Lyon et Rhône-Alpes, 15 siècles de présence juive à Lyon, site web Bibliothèque Municipale de Lyon, 2008. 12 - Curtet Raymond, “La presse quotidienne lyonnaise et l’Affaire Dreyfus (1894-1906)”, Cahiers de Rhône 89, n°17, 1995, p. 43-62. 13 - ibid., p. 43-62. N ous débuterons cette saison avec un week-end shabbatique et ludique au Chambon sur Lignon les 29 et 30 octobre (+ 1er novembre possible). En effet cette commune occupe une place exceptionnelle dans l’histoire du sauvetage des juifs de France. Par dizaines, des familles du Chambon et des communes du plateau ont donné abri qui à un ou plusieurs enfants, qui à une famille entière… Ce weekend permettra de rencontrer les habitants et de dialoguer avec eux autour de la projection de films, de visiter les fermes où les enfants juifs ont été cachés et aussi de prier, chanter et jouer ensemble ; si le temps le permet pique-nique et parties de foot seront au programme. Le jeudi 17 novembre à 19h dans nos locaux débuteront les cours de philosophie juive du Pr Edouard Robberechts qui vous on été annoncés depuis un mois dans la newsletter : “Se lire dans la Bible”. “Il s’agit de mettre en œuvre une recherche et de faire surgir la pensée au cœur même des textes bibliques et rabbiniques. En ce sens, le but d’un tel enseignement serait tout simplement de réapprendre à lire et à se réapproprier ce qui semble à première vue étranger et lointain, de manière à en faire le lieu d’un nouveau départ.” Il n’est pas nécessaire de connaître l’hébreu pour suivre cet enseignement qui est ouvert à tous juifs ou non juifs. Le cours suivant du 15/12 aura aussi lieu dans nos locaux mais les cours des 12/01, 09/02, 15/03, 29/03, 10/05, 07/06 auront lieu à l’Espace Hillel. Le cycle de conférences débuté en 2010 se poursuivra : Guy Slama nous entretiendra des guerres défensives d’Israël les dimanche 20 novembre 2011 et 5 février 2012. Nous continuerons nos cinés-cafés du dimanche après-midi Au programme : “Dan et Aaron”, “Traduire” et un autre film à choisir. Les dates exactes seront communiquées ultérieurement. Nous inviterons le rabbin Pauline Bebe à venir présenter son quatrième livre : “A l’ombre des tamaris”, date et lieu seront précisés dès que nous aurons trouvé la librairie qui voudra bien nous accueillir. Une nouvelle activité sera au programme pour les amateurs de ballades : des randonnées accessibles à des marcheurs non chevronnés seront organisées le 22 octobre, le 12 mai et pour la fête du Talmud Torah. Les précisions nécessaires vous seront communiquées dans la newsletter. Compte-tenu de l’intérêt suscité par la visite du Lyon juif pendant le séminaire d’avril nous solliciterons à nouveau Catherine Déchelette-Elmalek pour nous guider dans le Lyon juif. Nous terminerons la saison culturelle 20112012 par notre traditionnel voyage : cette année destination la Roumanie (dates non encore fixées : fin avril ou début mai). Nous irons à Bucarest et à Brasov, la plus belle ville de Roumanie, avec un guide francophone de l’agence Milk and Honey spécialisée dans le patrimoine juif. Dans ce pays envahi plusieurs fois par l’empire ottoman et possédé par l’empire austro-hongrois jusqu’en 1918,des vestiges témoignent d’une présence juive tout au long du premier millénaire. D’après le livre d’Arthur Koestler “La treizième tribu”, les Khazars dont l’empire s’étendait de la Volga aux Carpates pourraient être les ancêtres des millions de juifs qui vivaient en Europe orientale et centrale avant la Shoah. Le coût n’est pas encore fixé, il dépend en partie du nombre de personnes, il devrait se situer entre 580 et 660 € par personne tout compris (hormis le transfert aéroport-hôtel et les repas). Si vous êtes intéressés par ce voyage merci de vous manifester avant le 15/09/11 le nombre de places étant limité à 20. Vous trouverez les précisions nécessaires pour chaque activité dans les newsletters hebdomadaires. Pour toute inscription et demande de renseignements, contactez Brigitte Frois : [email protected] “Si aujourd’hui nous ne sommes pas amers comme la plupart des survivants, c’est seulement dû au fait que nous avons rencontré des gens com me Trocmé, Theis, Mme Philip et les gens du Chambon qui nous ont montré, simp lement, que la vie pouvait être différente , qu’il y avait des gens qui croyaient que nous devons tous vivre ensemble et mêm e, risquer notre vie pour notre prochain”. “Les Chambonnais ont toujours partagé avec nous tout ce qu’ils avaient, aussi peu que ce fût. L’un d’entre eux m’a dit un jour que, même s’il s avaient encore moins, ils auraient demandé de pouvoir accueillir plus encore de réfu giés”. Hanne Hirsch-Liebm ann 3 talmud torah dates ujl et cjl Catherine Colin Vendredi 2 septembre à 19h15 Office de Kabbalat Shabbat animé par René Pfertzel Trouver un sens à son appartenance au judaïsme Samedi 3 septembre à 10h Office de Shabbat parachat Chofetim Dimanche 4 septembre à 10h Cours d’introduction au judaïsme animé par René Pfertzel D imanche dernier, j’ai vu au cinéma un film d’une réalisatrice mongol “Les 2 chevaux de Gengis Khan” : Urna, chanteuse originaire de Mongolieintérieure – région attachée à la République Populaire de Chine – se rend en Mongolie dite extérieure pour tenter de retrouver les paroles des “Deux Chevaux de Gengis Khan”, une chanson jadis gravée sur le violon brisé que sa grand-mère lui a légué. Au cours de son enquête, elle se rend compte que la culture mongole est en voie d’extinction. En sortant du cinéma, je me suis dit que c’était pour ne pas arriver à cet état d’acculturation et d’oubli de nos racines que j’enseignais au Talmud Torah et que la transmission devait se faire non seulement au sein de la famille mais également à travers la vie quotidienne de la communauté. Les témoignages qui suivent vous donneront un aperçu du ressenti d’enfants fréquentant notre Talmud Torah : Amaury 7 ans : “Ce qui m’a plu au Talmud Torah, ce sont les lettres, les offices, les chants et le ping pong ! Si je devais convaincre quelqu’un pour venir au Talmud Torah je lui dirais : tu vas apprendre plein de lettres et une langue qui est rare, et tu peux toujours dire des choses ou poser des questions à Catherine et il y a un goûter avec des gâteaux, mais tu dois faire la bénédiction avant de manger !” Maya 13 ans : “J’ai aimé rencontrer d’autres enfants (juifs), d’apprendre beaucoup de choses sur le judaïsme, apprendre à mieux lire et écrire l’hébreu... J’ai aussi toujours aimé les fêtes juives donc j’ai beaucoup apprécié de les fêter avec tout le monde et d’apprendre davantage de choses sur elles… Oui, je vais continuer à venir une fois que j’aurais fait ma Bat Mitsva parce que le Talmud Torah m’a appris plein de choses et je m’y suis beaucoup amusée donc je voudrais aussi continuer à faire partie de la communauté et aider les prochains élèves du Talmud Torah (probablement en devenant prof…)” Magali 13 ans : “Ce qui me plait: l’ambiance, la façon d’apprendre (pas comme à l’école où il y a des contrôles), les offices (on fait participer tout le monde). On apprend en s’amusant! J’ai appris des prières, à vivre en communauté et à écouter les autres... les aventures de la rabinette 4 Scénario : FZ Dessins : AJW “jogging, steps, muscu, cardio, power plate,” Vendredi 9 septembre à 19h15 Office de Kabbalat Shabbat animé par les jeunes de la communauté. A l’issue de l’office un kiddoush sera offert par la famille Benhayoun à l’occasion du mariage de leur fils Yann et de Shaineze Samedi 17 septembre à 10h Office de Shabbat parachat Ki Tavo animé par Eve Klein (MJLF) à la CJL Rentrée Talmud Torah Dimanche 18 septembre à 10h ! Fêtes de Tichri : animées par René Pfertzel, Georges Arfi, Abraham Bengio, Mercredi 28 septembre à 19h15 Office de Veille de Roch Hachana L’office se déroulera à la CJL : 7 quai J. Moulin Lyon 1 J’ai rencontré des personnes gentilles et attentionnées. Ce qui m’a déplu: pas grandchose ! Peut être de venir tôt le matin !” Jeudi 29 Septembre à 10h Office de Roch Hachana animé par René Pfertzel, à l’UJLL Pourquoi inscrire ses enfants au Talmud Torah vous demandez vous ? Mais savez vous répondre aux questions que vous posent vos enfants sur le judaïsme ? Il est souvent difficile de répondre à des questions comme : Pourquoi allume-t-on des bougies le vendredi soir ? Pourquoi porte-t-on une kippa ? Pourquoi ce soir ne mangeons nous pas de pain ? Si vous ne savez pas répondre à ces questions et à d’autres, le Talmud Torah de la communauté libérale de Lyon peut vous y aider ! Connaître les fêtes juives, l’histoire, la Bible, lire et comprendre les prières, apprendre des chants en hébreu, danser, avoir du plaisir à étudier ensemble, discuter sur des thèmes de société … Chaque enfant apprendra, dans un cadre tolérant, à réfléchir sur le sens de son appartenance au judaïsme. Le fondement de notre Talmud Torah est de leur apprendre “Torat Haïm”, un enseignement de vie en développant un état d’esprit positif envers son identité. L’équipe pédagogique est composée d’anciens élèves du Talmud Torah et accueillera vos enfants à partir de 4 ans tous les dimanche matin de 10h à 12h30. La rentrée aura lieu le dimanche 18 septembre à 10 heures au 14 rue Garibaldi, 69006 Lyon. Après un café de bienvenue, chaque professeur présentera sa classe et son programme aux enfants accompagnés de leurs parents. Samedi 8 octobre à 10h Yom Kippour Les offices de Yom Kippour se dérouleront Salle Edouard Herriot /Mutualité 1 place Antonin Jutard, 69003 LYON (Métro ligne D – station Guillotière) “biking, abdo-fessiers, streching,cellu m6,” Vendredi 7 octobre à 19h Kol Nidré Mercredi 12 octobre à 18h Construction de la Soucca animé par Catherine Colin avec les enfants du Talmud Torah et leurs parents! Samedi 15 octobre à 10h Office de Shabbat parachat Kohelet - Hol hamoed animé par Eve Klein (MJLF) à la CJL 7 quai Jean Moulin Lyon 1 Mercredi 19 octobre à 19h15 Office de Simhat Torah animé par Catherine Colin Vendredi 11 novembre à 19h15 Office de Kabbalat Shabbat animé par Sam Bensoussan accompagné de René Pfertzel à la CJL Samedi 12 novembre à 10h Office de Shabbat Vayera Sam lira dans la Torah devant sa famille et les membres de la communauté, venez nombreux le soutenir ! Un kiddouch sera offert par la famille après l’office. L’office se déroulera à la CJL 7 quai Jean Moulin Lyon 1 Dimanche 13 novembre à 10h Cours d’introduction au judaïsme animé par René Pfertzel à l’UJLL Lettre bimestrielle de l’union juive libérale de lyon Ont participé à ce numéro Daniela Touati, René Pfertzel, Catherine Déchelette, Catherine Colin, Brigitte Frois. Montage Magazine Courriel rédaction [email protected] UJLL : 14 rue Garibaldi, 69006 Lyon (code porte : 5682) Présidente Daniela Touati Secrétaire Valérie des Roseaux Tél. 04 72 82 06 83 Courriel [email protected] www.ujl-lyon.com Prix 7€ Abonnement annuel (4 numéros) 40€ “UV, hydrojets, détox, body sculpt,” “Yom Kippour, ça se prépare!” judaïsme Hevra Kaddisha... ... ou l’accompagnement des familles Hevra Kaddisha : Nom d’une société charitable qui s’occupe du malade, particulièrement pour la mort, et enterre les morts. Le nom Hevra Kaddisha (confrérie sainte) semble avoir été employé à l’origine pour des communautés et des sociétés religieuses de manière générique. L a vieille prière pour le bien-être des communautés (Yekum Purkan), qui est récitée dans les synagogues Ashkénazes le matin de Shabbat, inclut la prière pour des professeurs et des maîtres formant des “associations saintes”, i.e., académies (“haburata kaddishata”), en Palestine et à Babylone. Cette prière, dont la date est incertaine, doit avoir été écrite à Babylone avant le onzième siècle. A Lemberg, environ en 1700, il y avait une société sainte des observateurs du matin, des vigiles qui appelaient à la prière chaque jour ; à Moisling, près de Lübeck, à une époque à peu près identique, il y avait une Hevra Kaddisha du Talmud Torah, dont l’objet était l’étude de la littérature religieuse. priorité sur toute autre action, il les a menacés d’excommunication; mais quand ils ont expliqué qu’il y avait des sociétés d’enterrement dans la ville, il a dit que dans de telles conditions le travail était autorisé. De même, le Talmud de Jérusalem dit que quand le corps est remis aux porteurs des morts, les parents peuvent cesser leur jeûne, qui commence à l’heure de la mort. Sur la base de cette décision les codes depuis Nahmanide (13ème siècle) ont formulé la loi qui dit, que dans les endroits où des fonctionnaires sont chargés d’enterrer des morts, les parents ont fait leur devoir dès que le corps a été remis aux fonctionnaires. Des confréries ont été créées pour les hommes, puis les femmes ont créé les leurs. La veille des défunts n’est pas une obligation, mais il est un devoir de ne pas laisser les endeuillés seuls du moment du décès au début de la Shiva. En quoi consistent aujourd’hui les missions des membres de la Hevra Kaddisha dans nos communautés libérales ? 5 La Hevra est là pour guider et accompagner les endeuillés dans une épreuve difficile. Souvent les proches sont présents et les membres de la Hevra Kaddisha s’effacent une fois leur mitsva accomplie. Etre membre de la Hevra Kaddisha implique discrétion et maturité. Nous savons tous le rôle de la communauté (à travers la convivialité de ses membres) dans les étapes importantes du cycle de la vie, que ce soit les moments de joie mais également les moments de peine. Et si vous participiez à la Hevra Kaddisha de notre communauté ? Vous pouvez apporter votre aide pour les détails pratiques, les rites mais également par votre présence ! Contactez le secrétariat de l’UJLL qui vous mettra en relation avec les autres volontaires. Œuvres de Shoshannah Brombacher A Remagen, il y avait une société pour la promotion du travail manuel parmi la jeunesse juive, fondée en 1837, appelée “Chebroh Kadischoh”. Depuis des périodes antiques, l’enterrement des morts a été considéré par les juifs comme un devoir religieux de la plus haute importance. Rab Hannuna est arrivé dans un village et a entendu que quelqu’un était mort. Observant que les habitants de la ville continuaient à exercer leurs métiers, alors que le devoir d’enterrer les morts avait la Le judaïsme libéral a toujours été réaliste dans son approche des problèmes humains et de la destinée humaine, écrit le rabbin Pauline Bebe dans “Le Judaïsme libéral”, elle aborde précisément la position du judaïsme libéral sur les pratiques entourant les préparatifs de l’enterrement: “Le corps du défunt doit être manipulé avec respect, mais il ne doit pas être embaumé conformément à la tradition qui nous dit que le corps doit retourner à la poussière. La famille décide de faire procéder ou non à la toilette mortuaire, les proches ne sont pas obligés de déchirer leurs vêtements en signe de deuil”. La pratique nous a appris que l’accompagnement spirituel et moral du mourant et de ses proches est une mitsva qui va de pair avec l’accomplissement des démarches légales et la préparation de la cérémonie d’inhumation. Les devoirs de la Hevra Kaddisha dépassent la simple toilette mortuaire (la Tahara). Mais l’idée de repartir de ce monde comme on en est venu est importante et le rôle des membres de la Hevra Kaddisha sera de permettre de répondre aux vœux de la famille ; selon le lieu du décès, la préparation peut revêtir un caractère symbolique, toujours emprunte de respect pour le mort et pour les proches. 10 9 18 21 18 20 18 19 25 28 24 25 Nitsavim Vayeleh 24 26 25 27 30 29 2 25 29 24 28 23 27 22 30 Talmud Torah (dimanche) week end 5 4 3 2 19 9 nouveau mois 10 Yom Kippour jour de fête juive 1 Iyar 23 Chelah Lekha paracha 6 29 31 29 Va Yigach 31 7 TT 27 28 26 8 7 6 5 4 3 16 24 15 23 14 22 13 21 12 20 11 19 Tsav Va-Yiqra 12 20 11 19 18 26 17 25 16 24 15 23 Chemini 14 22 30 29 28 27 26 25 24 23 8 7 6 5 6 5 8 9 31 10 30 29 Aharé Mot 28 7 27 4 Yom HaTsmaout26 4 11 21 18 28 17 27 16 26 15 25 14 24 13 23 Be-Har 12 22 25 24 23 22 21 2 5 4 3 7 9 8 30 10 29 28 Chavouot 27 Juillet TT 19 TT 21 20 19 18 17 16 15 14 13 3 2 9 31 12 31 13 30 12 28 10 27 8 7 6 5 4 29 11 Ticha be av Dévarim 26 25 24 23 22 29 10 9 8 7 6 5 2 Chofetim NB : les fêtes commencent les veilles des dates indiquées. Réeh Ékev Va-Ethannan Août 1 Éloul Houkat 30 11 28 27 26 25 24 20 19 18 30 Mattot Massé 21 3 1 Av Qorah 23 4 22 21 20 19 29 18 28 17 29 16 28 17 27 15 27 15 25 Pinhas 14 26 13 25 12 24 11 23 10 22 9 8 Balak 7 6 5 4 3 2 1 Chelah 16 26 14 24 13 23 12 22 11 21 10 20 Be-Haalotekha 9 17 16 15 14 13 12 11 TT FETE 18 7 6 5 4 3 Nasso 2 1 8 TT TT Juin 1 Tamouz 20 30 Be-Midbar 26 6 2 3 1 Sivan 24 19 18 17 16 15 14 13 12 11 10 20 9 8 7 6 Émor 5 4 3 2 1 Be-Houkotaï 19 29 22 TT Mai 23 3 Yom HaZikaron25 2 20 28 Tazria Metsora 21 29 1 Iyar 22 30 21 29 20 28 19 27 Yom HaShoah 19 27 18 26 17 16 15 14 13 12 11 10 9 10 18 9 8 Pessah 7 6 5 4 3 2 1 2012 Pessah 7 13 21 Avril TT 5 7 72 2 0 1 1- 2 0 1 2 CALENDRIER NB : Les chiffres en rouges sur fond jaune sont les dates du calendrier français. 1 Nissan Teroumah 25 2 TT 24 4 27 3 2 1 Adar Bo 28 5 26 25 24 22 28 23 29 30 5 22 29 23 30 6 30 29 3 4 27 2 Hanoukah 8 28 14 22 31 30 29 28 2 1 Chevat 26 25 Mi-Qets 24 29 23 28 22 27 21 27 22 26 20 26 19 25 18 25 Michpatim Cheqalim 18 24 19 26 TT 17 16 15 14 13 Ki Tissa 10 18 9 Pourim 8 7 6 5 12 11 10 9 17 23 Va-Yaqhel Peqoudé 17 25 20 27 TT 15 21 16 22 Va-Era 21 28 19 24 17 23 17 24 16 23 15 22 14 20 20 25 vacances scolaires zone A TT 3 30 4 Hechvan Noah 29 28 2 26 29 TT 13 19 13 20 12 18 Yitro 11 17 TT 15 14 13 12 11 10 16 9 8 7 6 5 Chemot 14 21 12 19 TT TT 4 10 Be-Challah 4 2 1 9 Tetsaveh Zakhor 3 8 7 Mars 3 2 1 21 25 Hanoukah 1 21 26 20 24 1ère bougie TT 15 20 16 21 Va-Yéchev 17 22 Toledot 26 30 27 1 Tévet 27 1 Kislev TT Béréchit 22 25 TT Hayé Sarah 19 23 18 22 17 21 21 3 31 3 1 29 Roch HaChana 30 Légende : 2 1 RH Tichri 27 29 28 30 27 28 28 29 26 27 26 28 24 27 22 24 23 25 22 23 23 24 TT 23 26 21 23 21 22 25 26 20 22 Simhat Torah 20 23 20 21 21 24 19 21 19 20 19 22 17 20 Ki Tavo 17 19 16 20 17 18 15 19 14 19 13 18 16 19 16 15 11 18 9 8 11 16 13 17 TT TT 13 14 6 12 Va-Yéhi 7 5 11 10 9 8 10 17 14 13 12 11 10 4 3 2 1 Février Va-Yichlah 10 15 9 8 7 6 5 9 4 12 17 11 15 TT 8 7 6 Va-Yétsé 3 2 1 Janvier Va-Yéra 12 16 Qohelet 15 18 15 17 16 18 15 16 16 17 TT Rentrée 13 12 11 10 10 14 9 8 7 6 9 Lekh lekha 5 14 18 TT TT 8 7 6 5 4 3 2 1 Décembre 14 17 Soukkot 13 16 13 15 14 16 13 14 14 15 12 15 12 14 11 14 11 13 12 TT 12 9 10 13 9 Ki Tétsé 10 12 11 11 9 8 7 10 Yom Kippour 8 6 5 4 8 TT 5 6 2 3 10 9 8 7 TT 4 Haazinou 1 7 7 6 5 6 5 4 4 2 3 Chofetim 3 Éloul 1 Novembre 2011 Octobre 12 13 11 10 11 9 8 6 5 7 5 4 8 4 3 6 3 2 7 2 Septembre 1 6