
CHAPITRE 1. INTERACTION ÉLECTROSTATIQUE 4
1.1 Loi de Coulomb
1.1.1 Quelques faits expérimentaux
Les premières observations
Il y a plus de 2600 ans, les savants grecs avaient déjà constaté que l’ambre jaune (une résine
naturelle) frottée énergiquement avec une fourrure avait la faculté d’attirer les corps légers tels que
les cheveux ou fetus de paille. C’est d’ailleurs le mot grec
÷⁄ÁŸ·flo‹
(êlektron), signifiant ambre,
qui est à l’origine du terme « électricité »
1
. Cette électrisation par frottement, dite triboélectricité,
s’observe facilement dans la vie quotidienne. Parfois une forte électrisation peut même produire
des étincelles comme lorsqu’on enlève un pull de laine rapidement (à condition d’être dans une
pièce sombre pour percevoir ces étincelles). L’éclair, lors d’un orage, est un phénomène d’électricité
statique impressionnant qui fut longtemps craint par les hommes. Il fallut attendre B. Franklin en
1752 pour identifier la nature électrique du phénomène et pour maîtriser les dégâts du tonnerre
par l’invention du paratonnerre.
Les deux formes de l’électricité
C’est Charles du Fay qui observa les deux formes d’électricité. On peut mettre en évidence ces
deux formes par les expériences suivantes.
Expérience 1
Un pendule électrostatique est constitué d’une bille de polystyrène recouverte d’une
feuille d’aluminium suspendue à une potence par un fil. Lorsqu’on approche une baguette
électrisée du pendule, la bille est attirée par la baguette. Après contact avec la baguette, elle
est repoussée.
verre frotté
Avant le contact Après le contact
Expérience 2
Si on électrise un pendule électrostatique par contact avec une baguette chargée, et
que l’on approche successivement d’autres baguettes électrisées, on s’aperçoit que la boule du
pendule est soit attirée, soit repoussée par les diverses baguettes. On peut donc en déduire
qu’il existe deux types de forces électriques.
Électrisation par influence
Expérience 3
Un électroscope est constitué d’une tige métallique à laquelle on fixe une aiguille
métallique pouvant librement tourner autour d’un axe. On fixe parfois deux feuilles très
fines en or ou en aluminium. L’ensemble est placé dans une enceinte transparente et isolante
(verre). Lorsqu’on approche une baguette électrisée de l’électroscope (sans le toucher), l’aiguille
1. Terme introduit en 1600 par William Gilbert dans son ouvrage De Magnete.