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l'évolution personnelle ou collective, les valeurs, naturellement, conditionnent le
travail en équipe. Même si, comme le précise Durkheim : «
Nous n'avons pas inventé
les valeurs et les normes des précédentes générations, et les valeurs que notre époque
se donnent collectivement s'imposent à nous puisque nous y faisons référence même
lorsque nous nous rév
oltons contre elles
». Comme concept, la notion de valeur dans
le cadre de cet exercice, doit être vue comme permanente. Idée garante, elle sert de
guide aux intervenants dans la démarche projet, notamment lorsqu'il s'agit de la
fixation d'objectifs.
Il a
pparaît donc que nos rôles et notre positionnement d'acteur hospitalier s'appuient
notamment sur un certain nombre de valeurs comme le respect, la dignité,
l'accompagnement par exemple. Ces valeurs, nous les partageons et parfois les
redécouvrons. Donner d
e la valeur à l'acte de soin, c'est à dire du sens et ne doit pas
rester une liste de bonnes intentions. Si ces valeurs paraissent parfois évidentes, elles
ne sont pas toujours respectées dans la pratique quotidienne et s'en éloigner participe
à la dénatur
ation des actes ou des tâches. Outre son rôle de garant de la qualité des
soins, le cadre n'est
-
il pas non plus le garant envers la profession et ses collaborateurs
du maintient des règles et du rappel constant des valeurs «
ciment
» qui sont un
repère pou
r une équipe et pour chacun des membres qui la composent
?
Or, la traduction de ce discours au niveau des actes soignants quotidiens présente des
limites, comme le rappelle l'actualité. Par exemple, citons la question de la
maltraitance des personnes âgée
s dans certaines institutions de soins. La légitimité
de ce discours n'est pas remise en cause mais il s'agit plutôt de le rendre «
vivant
».
Car en définitive, quel est ce fond soignant commun supposé contenir les valeurs qui
nous animeraient tous
?
Ces
valeurs communes soignantes ne seraient
-
elles pas moins un élément donné à
priori, qu'un élément à construire en permanence en fonction de nos interactions
réciproques
? Il s'agirait, en outre de rendre «
significatives
» ces valeurs dans notre
quotidien.
Ce qui supposerait de ce fait une approbation individuelle, restituée dans
la dynamique interactive de l'équipe. Ceci ne peut se faire qu'en favorisant le
«
dialogue des pluralités
». C'est l'aspect le plus intéressant de ces travaux parce qu'ils
mettent l
'accent sur la valeur des soins infirmiers.
En outre, la représentation que se fait chaque individu d'une valeur donnée, concourt
à déterminer sa pratique quotidienne. C'est donc la confrontation de ces
représentations croisées qui permettra de construire
toute valeur. C'est prendre le
pari d'une complémentarité professionnelle efficace, s'agissant par exemple d'un
patient en fin de vie et ce dans une recherche de continuité du soin. C'est également,
prendre le risque de dire que les valeurs n'existent pas
pour elles-
mêmes, qu'elles
sont à créer et recréer en permanence en fonction de la réalité que nous vivons. Si
parfois ces valeurs professionnelles peuvent être synonymes de routine, elles peuvent
être tout autant de puissants leviers de changements pour
faire évoluer les pratiques
et la connaissance propre à une profession. Chaque individu a besoin d'être reconnu
et entendu sur la place et le rôle qu'il accorde à certaines valeurs dans son travail, car
elles sont constitutives de ses propres valeurs de so
ignant. Si pour le philosophe
André Comte
-
Sponville
[4] , « la valeur n'est pas vraie et la vérité n'a pas de valeur
»
parce que le fait que la terre tourne a
utour du soleil n'a pas de valeur en soi, le
neurobiologiste Jean Pierre Chaneux
[5] estime qu' «
il est aujourd'hui plus que
jamais nécessaire de réaffirmer
la distinction chère à David Hume entre «
ce qui