Zoologie

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25/01/2015 |
Zoologie
La zoologie est une branche de la biologie qui a pour objet l'étude scientifique de la vie animale. La zoologie
classique comprend divers domaines: paléozoologie, zoogéographie, anatomie, morphologie fonctionnelle,
physiologie, embryologie, éthologie, phylogénie et zoologie spéciale (qui étudie la diversité des espèces, leur
intégration dans le milieu naturel et la systématique). Jusqu'en 1970, il existait des instituts de zoologie dans
chaque université et à l'EPF de Zurich. Après 1970, pour permettre l'étude de thèmes transdisciplinaires, on a
regroupé des sous-disciplines comme la génétique, la biologie moléculaire, la protéomique et la biologie
systématique, en les intégrant dans des centres de compétences relevant de plusieurs instituts (voire de
plusieurs hautes écoles), dont le Biocentre de l'université de Bâle, créé en 1971, est le plus ancien et le plus
connu.
Esprit universel et fondateur de la zoologie en Suisse, le Zurichois Konrad Gessner correspondait avec les
savants les plus éminents de son temps, comme Guillaume Rondelet à Montpellier, Pierre Belon à Paris et
William Turner à Londres, qui lui fournissaient des informations et des preuves documentées sur des animaux
provenant d'Afrique et des continents récemment découverts. Son Historia animalium (4 vol., 1551-1558)
resta l'ouvrage de référence en la matière jusque vers la fin du XVIIe s. Ses indications sur la distribution, la
présence locale et l'habitat d'espèces européennes fournissent des données fiables sur les modifications
survenues dans la faune et l'environnement durant les 500 dernières années. Parmi les contributions les plus
importantes du XVIIIe s., il faut citer les recherches en physiologie d'Albert de Haller, les travaux de Charles
Bonnet (découverte de la parthénogenèse chez les pucerons, études sur la faculté de régénération des vers)
et les expériences d'Abraham Trembley, pionnier de la zoologie du développement (transplantations sur
l'hydre d'eau douce). Au XIXe s., Louis Agassiz s'occupa de fossiles avant de s'orienter vers les espèces
vivantes; il inaugura l'enseignement de la zoologie à l'université de Harvard à Cambridge (Massachusetts) en
1848. Le musée de zoologie comparée qu'il y créa acquit une renommée internationale. L'un de ses
collaborateurs, Carl Vogt, fut professeur à l'académie (puis université) de Genève dès 1852. Il développa
l'ichtyologie (étude des poissons); ses publications et conférences ouvrirent la voie à l'évolutionnisme. Deux
savants contribuèrent à la diffusion des connaissances zoologiques en Europe: Heinrich Rudolf Schinz, avec
une histoire naturelle illustrée des hommes et des mammifères (1827, 21840) et Friedrich von Tschudi, avec
un ouvrage de vulgarisation sur la faune des Alpes (1853, trad. franç. 1858). Lorenz Oken publia avant le
milieu du siècle des travaux importants sur l'embryologie et l'anatomie comparée. Albert Kölliker et Wilhelm
His se distinguèrent dans les domaines de l'anatomie, de l'histologie et de l'embryologie. Conrad Keller, qui
enseigna à l'EPF de Zurich dès 1875, fut l'un des chercheurs les plus productifs. Il s'intéressa à la biologie
marine, à certains phénomènes de l'évolution comme le mimétisme et à l'histoire de la domestication des
animaux sauvages (sujet qui lui valut ses plus grands succès). Vers la fin du XIXe s., Arnold Lang et Max
Standfuss ouvrirent des perspectives dans le domaine de la génétique expérimentale, tout comme Fritz
Baltzer et son élève Ernst Hadorn, au XXe s., dans celui de la biologie du développement, principalement chez
les amphibiens. Appelé à l'institut de zoologie de l'université de Zurich, Hadorn en fit l'un des principaux
centres pour la recherche sur les drosophiles. Adolf Portmann se fit connaître par ses travaux sur
l'ontogenèse comparée chez les oiseaux et les mammifères, ainsi que par son approche globale des
phénomènes biologiques et de leur signification.
La plupart des instituts de zoologie des hautes écoles suisses furent créés au XIXe s. Ils furent rattachés aux
facultés des sciences, mais se rapprochaient plutôt de la médecine quant à l'enseignement et la recherche.
D'ailleurs, les premiers zoologistes, comme Gessner, Schinz, Oken ou Georg Büchner, étaient médecins. La
URL: http://www.hls-dhs-dss.chF8294.php
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collaboration entre la médecine non clinique et la biologie se poursuit aujourd'hui. Jusque vers la fin du XXe s.,
la zoologie était une branche obligatoire pour l'examen propédeutique des facultés de médecine. A l'EPF de
Zurich, elle occupait une place importante en particulier pour l'agriculture et la sylviculture, domaines où l'on
s'intéressait aux insectes nuisibles et utiles. Preuve en est la nomination du zoologue Conrad Keller en 1898
et la création de l'institut de zoologie en 1938 (supprimé en 1977).
Dans la seconde moitié du XXe s., les instituts de zoologie attirèrent de plus en plus d'étudiants, en raison
d'une part des progrès dans les méthodes d'imagerie, la statistique, l'informatique, les techniques de
préparation, la biochimie et la biologie moléculaire et d'autre part grâce à l'apparition de nouveaux domaines
de recherche comme l'éthologie, la physiologie sensorielle, la cognition et le séquençage de l'ADN. La
discipline put ainsi se développer. Mais les profondes restructurations du début du XXIe s. entraînèrent la
disparition progressive des instituts de zoologie, remplacés par d'autres entités, comme les départements
d'écologie et évolution (Berne, Lausanne), de génétique et évolution (Genève) ou de biologie de l'évolution et
sciences de l'environnement (Zurich).
Les collections scientifiques d'animaux naturalisés ou conservés en liquide, telles qu'on en trouve dans les
musées de Bâle, Berne, Genève, Lausanne, Neuchâtel et Zurich, ainsi qu'à l'EPF de Zurich (collection
entomologique d'environ deux millions de pièces), revêtent une importance majeure pour la zoologie. Elles
ont été constituées notamment par Fritz Sarasin (Bâle), Hans Bluntschli, Theophil Studer (Berne) et Albert
Mousson (Zurich). Même si l'enseignement et la recherche en zoologie dépendent principalement des hautes
écoles, des collaborations existent depuis toujours avec des musées non universitaires (dépendant de la ville
à Bâle, Genève et Neuchâtel, de la commune bourgeoise à Berne, du canton à Lausanne), avec des jardins et
parcs zoologiques ou des institutions comme la Station ornithologique de Sempach fondée en 1924. Cette
centrale de baguage, créée à l'origine pour étudier les migrations des oiseaux, est devenue un institut de
recherche et de protection des oiseaux indigènes de renommée internationale.
La Société suisse de zoologie, créée en 1893, est l'organisation faîtière de la zoologie scientifique. son organe
est la Revue Suisse de zoologie, dont la rédaction a d'emblée eu son siège au Musée d'histoire naturelle de
Genève. Avec ses quelque 1300 membres (2013), l'Ala, Société suisse pour l'étude des oiseaux et leur
protection, fondée en 1909, s'est imposée comme la plus grande association vouée à des animaux vivant en
liberté. Elle publie la revue L'ornithologiste.
Bibliographie
– Die Universität Zürich 1833-1933 und ihre Vorläufer, 1938, 259-294, 869-871
– E. Bonjour, Die Universität Basel von den Anfängen bis zur Gegenwart, 1460-1960, 1960, 732-734
– Die Universität Zürich 1933-1983, 1983, 615-624
– Hochschulgeschichte Berns 1528-1984, 1984, 751-753
– G. Kreis, Die Universität Basel, 1960-1985, 1986, 109-113
– P.-E. Pilet, Naturalistes et biologistes à Lausanne, 1991
– F. Loetz, A. Steinbrecher, éd., Sammelsurium der Tiere, 2008
Auteur(e): Vincent Ziswiler / MBA
URL: http://www.hls-dhs-dss.chF8294.php
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