Complications du Chikungunya

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Complications du Chikungunya :
2 cas de myocardites mortelles
en Polynésie française
G Papouin*, L Marcelis**, B Pagis*, HP Mallet**
* Service de cardiologie, Centre Hospitalier de Polynésie française
**Bureau de veille sanitaire, Direction de la santé
Contexte
• Polynésie française (Pf) : 270 000 habitants
sur 76 îles
• Epidémie de chikungunya d’octobre 2014 à
mars 2015
• Plus de 67 000 cas consultants (mais taux
d’attaque global estimé entre 50 et 70%)
• 844 hospitalisations (>24h)
• 47 formes sévères aigues
• 16 décès directement liés (hospitaliers)
Chikungunya et complications
cardiaques : revue de la littérature
• Publication concernant l’épidémie de Ceylan
(Sri Lanka) en 1972 : mentionne la présence de
complications cardiaques qualifiées de rares.
Pas d’échographie ni dosage de troponine réalisés
• Épidémie en Inde 2007-09, publication en 2010 : cas
d’un enfant de 5 ans et demi atteint de myocardite
ayant guéri sans séquelle.
Revue de la littérature (suite)
• Expérience des Antilles 2014 : 1 509 cas
hospitalisés dans les CHU , 237 formes graves
• En Guadeloupe, sur 110 adultes hospitalisés au
CHU PAP, 42 formes graves dont 28 avec atteinte
cardiovasculaire aigüe
• Étude vénézuélienne de 2015 (seule étude
prospective) : 83 myocardites, troubles du rythme
chez la moitié des patients, 2 décès.
Rappel myocardites
• Diagnostic :
Echographie + ECG + dosage biomarqueurs
• Evolution :
Schématiquement, 3 évolutions possibles
1- Guérison sans séquelle
2- Évolution vers une cardiomyopathie
dilatée (nécessité d’un suivi cardiologique)
3- Décès
• Etiologies : post–virales (sérologies)
Deux cas de myocardites survenus
en décembre 2013 au Centre
Hospitalier de Polynésie française
• Deux décès : Etude de cas
• Pas d’étude prospective en Polynésie
française
• Base de données rétrospective des cas
hospitalisés
Cas n°1
• Enfant de 11 ans de sexe féminin, hospitalisée le 21/12/2014,
soit 10 jours après le début de l’épisode infectieux viral
• Pas d’antécédent cardiaque connu
• Le tableau d’entrée associe : état de choc, tachycardie à
170/mn et vomissements.
• ECG : Tachycardie ventriculaire
• Echographie cardiaque : cœur quasi immobile avec contraste
spontané dans les 4 cavités
• Biologie : Troponine à 304 ng/ml (N<0,35), Peptide
natriurétique de type B (BNP) à 1 120 pg/ml (N<100),
Sérologie IgM CHIKV +
• Arrêt cardiaque et décès 4h après l’admission.
ECG Cas n°1
Cas N°2
• Patiente de 58 ans, hospitalisée le 7/12/2014 à J3 de
l’infection à chik probable, pour un tableau
d’insuffisance cardiaque modérée ; sortie 2 jours
plus tard
• Antécédents : HTA traitée
• Ré-hospitalisée le 14/12, avec comme tableau
d’entrée : asthénie, vertige, TA basse, défaillance
hépatique, rénale et cardiaque.
• Cliniquement : OAP, IVD
Cas N°2 (suite)
• ECG: Tachycardie sinusale, épisodes de TV
• Echo: FE effondrée passant de 40% (1ère hospi) à
15%, épanchement péricardique circonférentiel.
• Coronarographie normale.
• Bio: Troponine à 40 ng/ml, BNP à 2 239 pg/ml, ALAT
à 6 121, ASAT à 3 550, IgM CHIKV +
• Décès le 20/12/2014 malgré la mise en place d’une
ECMO et d’une dialyse.
Conduite à tenir
1-Affirmer le diagnostic de myocardite :
- Clinique, ECG, échographie, marqueurs
cardiaques, IRM +++
- ASLO et ASDOR chez l’enfant et l’adolescent
(surtout en pays d’endémie rhumatismale)
2- Hospitaliser les patients +++
Conclusion
• Les myocardites sont une complication rare
mais non exceptionnelle du Chikungunya;
• Elles peuvent être mortelles (2 cas de décès
par myocardite sur 18 décès liés au chik au
CHPF)
• Il est important d’en faire le diagnostic et
d’hospitaliser ces patients +++
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