EE479 Electroniques des capteurs Systèmes et Composants Electroniques
GD : 2000 - révision 2015 1/13
I/ Introduction
Dans le langage courant, le terme de bruit est utilisé pour
désigner un son gênant ou désagréable : il a donc en général
une connotation fortement négative. En matière technique, et
notamment dans le domaine des télécommunications, le bruit
désigne tout signal indésirable limitant à un degré ou à un
autre l’intégrité et l’intelligibilité d’un signal utile dans un
processus de transmission ou de traitement d’information, ce
signal utile n’étant pas forcément d’origine acoustique. En
télévision, par exemple, un certain type de bruit se caractérise
par l’apparition aléatoire de petits points blancs sur l’écran,
que les techniciens appellent ‘‘neige’’ ; dans le domaine du
traitement numérique des signaux, une erreur dans le
décodage d’un mot binaire peut être interprétée comme le
résultat de l’addition d’un ‘‘bruit binaire’’. Toutefois, si le
bruit est généralement considéré comme un phénomène
nuisible, il est parfois lui-même porteur d’informations
relatives à ses origines (radioastronomie, surveillance des
vibrations des machines industrielles ...).
De plus, il est souvent nécessaire de générer volontairement
du bruit afin de contrôler expérimentalement
l’insensibilité d’un système en fonction du niveau de
perturbation ou encore d’analyser l’état d’un système par des
méthodes statistiques.
II/ Bruits
1/ Généralités
L’origine du bruit que l’on rencontre en transmission peut être
de nature très diverse : le ‘‘ronflement’’ du 50 Hz, les
perturbations atmosphériques, la diaphonie dans un circuit
téléphonique ... Il est intéressant d’établir une distinction entre
le bruit dû à des perturbations à caractère purement aléatoire,
et donc imprévisible, et les interférences provoquées par le
captage accidentel d’autres signaux utiles (tels que ceux dus à
des couplages entre lignes de transmission voisines) ou la
mauvaise élimination de composantes parasites.
Les sources de bruit sont classables en deux catégories :
- les sources de bruit localisées à l’extérieur d’un système
donné et agissant sur lui par influence ;
- les sources de bruit internes au système, créatrices d’un
bruit propre indépendant des conditions extérieures.
2/ Sources de bruit externes
Les causes de perturbations externes sont de deux types :
- les perturbations artificielles liées aux parasites générés
par les équipements électriques (équipements industriels :
commutateurs, relais, postes de soudure à arc électrique,
lignes à haute tension ; activités humaines : allumages des
moteurs à explosion, appareils électroménagers) ; elles
dominent dans les zones urbaines et sont négligeables pour
des fréquences supérieures à 100 MHz.
- les perturbations naturelles associées à des phénomènes
atmosphériques (décharges électriques dues aux orages) ou
cosmiques (éruptions solaires, sources galactiques d’ondes
électromagnétiques) et aux phénomènes d’évanouissement
des signaux de radiocommunication dus à des fluctuations
des conditions de propagation selon le milieu ; elles sont
négligeables pour des fréquences supérieures à 30 MHz.
L’influence de ces bruits peut être réduite ou même
complètement éliminée par une conception intelligente des
systèmes : blindage, circuit de masse, recherche de
compatibilité électromagnétique ...
3/ Sources de bruit internes
Les causes de perturbations internes sont également de deux
types :
- les perturbations de types essentiellement impulsionnels
engendrés par des commutations de courants (circuits
logiques, comparateurs, interrupteurs électroniques).
- le bruit de fond généré dans les câbles et les composants
en raison des mécanismes statistiques de conduction
électrique.
Si le premier type de perturbation peut être réduit, voire
éliminer, par une conception adaptée, le bruit de fond est
irréductible. Ses trois composantes principales affectant les
circuits électroniques sont :
- le bruit thermique (qui occupe une place prépondérante) ;
- le bruit de grenaille ;
- le bruit de scintillation.
III/ Bruit thermique
1/ Définition
C’est en 1928 que Johnson met expérimentalement en
évidence les fluctuations de tensions aux bornes d’une
résistance et que Nyquist en donne l’explication. Ils ont
montré que l’intensité de ces fluctuations ne dépendaient que
de la température de la résistance, d’où son nom de ‘‘bruit
thermique’’.
Au-dessus du zéro absolu (0°K), le mouvement brownien des
électrons dans un conducteur provoque, même en l’absence de
champ électrique, une fluctuation aléatoire de la valeur
instantanée de la tension observable aux bornes de tout
composant, passif ou actif, présentant une certaine résistance
au passage du courant et porté à la température T.
2/ Densité spectrale de puissance
Fig. 1 : Densité spectrale de puissance du bruit thermique.
La mécanique quantique permet de montrer que la densité
spectrale du bruit thermique est décrite par la loi suivante :