
MENACES SUR LA BIODIVERSITÉ DES SOLS
Les sols, issus de processus longs, sont considérés comme une ressource non-renouvelable à l’échelle humaine. 
La dégradation des sols est parfois irréversible et la restauration des sols dégradés demande toujours beaucoup 
d’eorts et de temps.
Avec la déforestation, le surpâturage et 
l’agriculture mécanisée, l’érosion des sols est 
très largement accélérée. En Europe, l’érosion 
emporte en moyenne 17 t de sol/ha/an. Une 
valeur considérable en regard du taux moyen de 
formation d’un sol estimé à 1 t/ha/an. 25 % des 
sols français et leur biodiversité sont menacés par 
l’érosion.
L’ÉROSION
Causée par l’érosion et par certaines pratiques 
agricoles (labour profond, irrigation excessive, 
etc.), la perte en matière organique diminue la 
fertilité et la productivité des végétaux. L’activité 
et la diversité des organismes du sol sont 
directement aectées.
LA RÉDUCTION DE LA 
MATIÈRE ORGANIQUE
Due à une irrigation et à une extraction excessives 
des eaux souterraines dans les zones côtières, 
l’augmentation de la teneur en sel dans les sols 
élimine de nombreux organismes.
LA SALINISATION
Les sols sont contaminés par les éléments traces 
métalliques (Cadmium, Zinc, Plomb, Arsenic, 
etc.) provenant de l’industrie, la circulation 
automobile ou l’agriculture et par les polluants 
organiques (dioxines, herbicides ou pesticides 
organochlorés). Des réseaux d’experts surveillent 
près de 90 substances considérées comme 
persistantes, toxiques et capables de s’accumuler 
dans les chaînes trophiques du sol.
LA POLLUTION
Le tassement du sol provoque son asphyxie et 
induit une forte baisse de sa porosité naturelle 
avec des impacts très forts sur l’activité biologique 
et la biodiversité. La compaction est le plus 
souvent due aux engins agricoles et forestiers.
LA COMPACTION
En France, 60 000 ha se transforment chaque 
année en villes, parkings et autres routes. 
Tous les dix ans, une surface de la taille d’un 
grand département français est totalement 
recouverte et correspond à une perte nette de 
sol. La transformation d’écosystèmes naturels 
en terres agricoles modie aussi profondément 
le fonctionnement des sols et tend à diminuer 
leur biodiversité, surtout quand il s’agit d’une 
agriculture intensive.
LES CHANGEMENTS 
D’USAGE DES SOLS
SOLS ET AGRICULTURE
Certaines pratiques agricoles, surtout intensives, tendent à diminuer 
la quantité et la diversité des organismes du sol par le labour, les pesticides, 
la déstructuration du sol, la diminution de la teneur en matière organique, 
la réduction de la biodiversité végétale et le fait que le couvert végétal est 
souvent discontinu dans le temps (cas des cultures annuelles). Toutes les 
pratiques permettant de diminuer l’usage de pesticides et du labour (semis 
direct sous couvert), d’augmenter le stock de matière organique, d’avoir 
un couvert continu dans le temps (agroforesterie, plante de couverture) 
sont favorables à la biodiversité des sols. Développer ces pratiques peut, 
en retour, augmenter la production agricole ou la rendre plus durable en 
favorisant des organismes du sol favorables aux plantes cultivées (vers de 
terre, champignons  en symbiose avec les plantes… ). 
COMPRENDRE LES INTERACTIONS ENTRE 
SOLS ET CLIMATS 
Beaucoup d’activités humaines conduisent à une diminution du stockage 
de carbone dans les sols. La réaction des sols aux changements en cours 
constitue une des incertitudes majeures lorsque l’on veut améliorer 
les prédictions sur le changement climatique. L’augmentation de la 
température, la modification de la pluviométrie, les changements d’usage 
des sols et de pratiques de gestion peuvent augmenter ou diminuer le 
stockage de carbone par les sols et la production de gaz à effet de serre. 
Il s’agit donc d’améliorer notre compréhension de l’ensemble de ces 
processus et de l’influence de la biodiversité. Cela pourrait aussi permettre 
d’améliorer la gestion des sols pour atténuer le changement climatique ou 
éviter une accélération de ce changement.