Conjoncture n° 243 – Janvier 2011
- 1 -
Les conjectures les plus optimistes annoncent une progression de l’économie mondiale d’environ 4 % en 2011 et en
2012, un rythme légèrement supérieur à sa tendance longue, après un taux de croissance estimé à 4,7 % en 2010,
occasionnant une pression continue sur les cours des matières premières. Les pays émergents, en particulier la Chine et
ses voisins asiatiques, ou encore le Brésil, poursuivent leur développement, alimentant la hausse des produits de base
alors que les pays développés allient chômage élevé et croissance modeste. Aussi en ce début d’année 2011, le
changement, c’est la configuration du monde et le déplacement des risques. L’économie mondiale est en pleine
mutation. Les économies émergentes jouent un rôle de plus en plus important. La Chine est devenue en 2010, la
deuxième puissance économique mondiale. Les pièges de la politique économique seraient que ces pays interviennent
insuffisamment pour contrer les tensions
inflationnistes, provoquant une rupture
de croissance dans les années à venir. A
l’opposé, les Etats-Unis, qui représentent
toujours près d’un quart de l’économie
de la planète, ne devront pas intensément
soutenir leur croissance au risque d’occasionner une accélération ultérieure de l’inflation. Par ailleurs, dans certains
pays de la zone euro, un assainissement hâtif des finances publiques ne pourrait que brider la croissance.
Le choix d’un scénario de croissance en 2011, après le retour aux meilleures années de croissance, est dicté par la
conjoncture actuelle, même si la reprise varie nettement selon les régions. La Chine dynamise le commerce mondial.
Les Etats-Unis ont retrouvé un rythme de croissance plus solide. Le Japon espère la fin de la déflation. L’Allemagne
profite de la reprise et l’Europe essaie de reconstruire une politique industrielle. Pour autant, les difficultés ne vont pas
disparaître. La zone euro devra gérer ses contradictions, ses déséquilibres et résoudre le problème des dettes
souveraines. Bruxelles vient de lancer la coordination des politiques budgétaires et économiques des Etats membres.
Aussi, un approfondissement de la coopération européenne, plutôt qu’un élargissement, est attendu. Après l’arrivée de
l’Estonie au 1er janvier 2011, qui porte à 17 le nombre des pays membres, une pause de plusieurs années devra être
observée, avant l’arrivée de la Bulgarie, de la Lettonie, de la Lituanie et de la Pologne. L’euro, la deuxième monnaie
mondiale derrière le dollar, proche du seuil symbolique de 1,30 dollar, demeure encore relativement cher en termes de
taux de change effectif nominal, pesant sur la compétitivité de la zone.
La BCE devrait prolonger sa politique monétaire accommodante, maintenant son taux de refinancement à 1 %.
Toutefois, la sérénité n’est pas totalement revenue dans le système financier et international, comme en témoignent les
primes de risque auxquelles doivent faire face certaines banques européennes. Par ailleurs, les alertes sur l’inflation
réapparaissent. Les prix du pétrole et des matières premières vont renforcer les pressions inflationnistes en Chine ou en
Inde. Dans les économies avancées, malgré la monétisation croissante des déficits publics, la hausse des prix devrait
rester sous contrôle du fait d’un taux de chômage toujours élevé et de salaires trop déprimés. La Banque centrale
européenne surveillera étroitement les anticipations d’accélération des prix, mais les taux d’intérêt à long terme des
pays les mieux notés, qui sont encore à un niveau étonnamment bas, ne peuvent que progressivement augmenter,
reflétant la reprise économique.
Paris, qui dès le 24 janvier donnera le coup d’envoi des objectifs de la double présidence française du G20 et du G8,
plaide pour une révision du système monétaire international. Pour favoriser le consensus, un séminaire sur les changes
aura lieu à Pékin cet hiver et une réunion sur la volatilité des prix des matières premières est également prévue. L’ie
d’accroître les moyens et de renforcer les pouvoirs du Fonds européen de stabilité financière est urgente. Or, sur certain
de ces sujets, il faudra encore attendre pour cheminer vers un consensus. L’essentiel, au-delà des communiqués, est
d’obtenir une démarche tenant compte des nouveaux pays émergents qui tiennent une place croissante dans l’avenir de
la planète économique. Il s’agit de mieux réguler l’activité internationale.
Si tous les pays sont d’accord sur la nécessité de réduire les déséquilibres,
chacun doit être convaincu de la modification des règles du jeu.
2011, placée sous le signe de la reprise à des vitesses différentes, sera une année primordiale pour l’Europe, sachant que
si la coordination a montré ses limites, aucun pays ne doit sortir de la zone euro. L’existence de la monnaie unique est
irréversible en dépit de la prévision de nouvelles crises de la dette souveraine en 2011. Les pouvoirs de la zone euro
devront être renforcés dans la mesure où la BCE ne peut continuer à prendre en charge l’essentiel des ajustements. Les
dirigeants, en ayant pour objectif principal de réduire les déficits publics, veilleront à préserver le niveau de l’activité
économique. Des signaux positifs existent. Si les difficultés internationales sont mieux cernées, un cercle vertueux de
croissance pourrait démarrer en cette nouvelle décennie.
2011, UNE ANNEE PRIMORDIALE POUR
L’EUROPE
Janvier 2011 243 L’INDICATEUR AVANCE EST
PRESENTE DANS UN ENCART JOINT
Dossier du mois page 6
PERSPECTIVES ECONOMIQUES : 2011-2012
Source :COE-REXECODE & BIPE
- 2 -
Conjoncture n° 243 – Janvier 2011
Environnement international
En 2010, l’économie a été contrastée selon les zones.
Dans les pays émergents, la croissance a été forte (7 %)
très au-dessus de la tendance longue (3,8 % l’an de
1973 à 2009), alors que le taux de croissance de la zone
OCDE se serait établi à 2,9 %, un peu mieux que la
tendance longue à 2,8 % l’an en moyenne. Si la reprise
semble se consolider aux Etats-Unis, plus
d’incertitudes existent en Europe. Dans ce contexte, les
prix du pétrole restent tendus du fait d’une demande
liée à une activité soutenue et de la vague de froid dans
l’hémisphère nord. Le baril de Brent s’achemine vers
les 100 dollars le baril (99,1 dollars le 13 janvier).
JANDECNOVOCTSEPAUGJULJUNMAYAPRMARFEBJAN 20112010
105
100
95
90
85
80
75
70
65
B R E N T
$ / B A R I L
La hausse des prix des produits de base entretient les
pressions inflationnistes notamment dans les pays
émergents. Au Brésil, la hausse des prix a atteint 5,9 %
en un an et en Inde, elle est de 8,3 %. Les pays
développés ne sont pas épargnés. La hausse a été de
2,2 % l’an en zone euro et de 4,7 % au Royaume-Uni.
La Chine a pris des mesures pour contrôler son rythme
de croissance et son inflation. Le recul de 1,3 point en
décembre de l’indice officiel des directeurs d’achats à
53,9 laisse espérer un recul des pressions
inflationnistes (+ 5,1 % en un an en novembre, mais
+10,6 % l’an sur les trois derniers mois).
Aux Etats-Unis, un scénario d’accélération de la
reprise se dessine même s’il reste fragile. L’activité du
secteur manufacturier a connu son dix-septième mois
de croissance en décembre. L’indice ISM qui s’affiche
à 57 est bien au-dessus de sa moyenne à 52 observée de
1973 à 2008 et correspond à une croissance annuelle
moyenne de 2,7 % de la production industrielle.
20102009200820072006200520042003
70
60
50
40
30
I N D I C E S I S M
En % s e r v i c e s
m a n u f a c t u r i e r
Des signaux favorables sont aussi perceptibles dans les
services et du côté de la construction. Par ailleurs, la
hausse inattendue de l’emploi en décembre (+297 000
postes) est un autre signe tangible d’amélioration.
Au Japon, la production industrielle a augmenté de
1 % en novembre. Cette première hausse observée
depuis six mois est due à une reprise des exportations
qui avaient pâti de l’affaiblissement de la compétitivité
extérieure liée à l’appréciation du taux de change
effectif du yen. Au plan interne, la demande des
ménages continue de s’affaiblir comme le montre le
repli des ventes au détail en novembre. Les
immatriculations de véhicules se sont aussi vivement
repliées à partir de septembre, mois marqué par
l’arrivée à expiration de dispositifs incitatifs à
l’acquisition de véhicules économes en énergie. En
conséquence, le niveau du PIB pourrait se contracter au
quatrième trimestre 2010. Aussi, le gouvernement a
adopté deux nouveaux plans de relance en août et
octobre derniers pour un montant cumulé supérieur à
un point de PIB. Fait novateur, l’annonce de la
réduction de cinq points du taux de l’impôt sur les
sociétés pourrait marquer un tournant vers une
politique de soutien de l’offre. Cette baisse prendra
effet durant l’année fiscale débutant en avril 2011.
Cette baisse du taux de l’imposition des sociétés est
contrebalancée par la réduction de crédits d’impôt.
En zone euro, la reprise peine à se dessiner, mais la
confiance économique a progressé en décembre pour le
septième mois d’affilée. Les résultats de l’enquête de
décembre dans l’industrie annoncent la poursuite du
redressement de l’activité. Les perspectives de
production sont au plus haut depuis au moins 2003.
20102009200820072006200520042003
40
20
0
-20
-40
Z O N E E U R O
P e r s p e c t i v e s d e p r o d u c t i o n d a n s l' i n d u s t r i e
( m o y. 8 5 - 2 0 0 7 ) 6,6 %
E n % s o l d e s d ' o p i n i o n
Le marché du travail, dont le taux de chômage est à
10,1 %, devrait s’améliorer. En Allemagne, la
croissance a atteint 3,6 % en 2010, un niveau record
depuis la réunification du pays. L’excédent commercial
reste élevé à plus de 140 milliards l’an. En Espagne, le
PIB a stagné au troisième trimestre 2010 et la reprise
de l’économie italienne est toujours lente, dépassant à
peine 1 %. Contrairement à d’autres grands pays
européens, le potentiel de croissance est bridé par un
marché du travail moins développé (le taux d’emploi
était de 57,5 % en 2009 au lieu de 64,2 % en France et
70,9 % en Allemagne ou 77 % aux Pays-Bas).
L’Estonie, qui a rejoint la zone euro le 1er janvier, est
son dix-septième membre. Le pays a connu en 2010
une reprise (+2,5 %) tirée par la demande externe après
un recul du PIB de 14 % en 2009. La demande interne
est fragile avec un taux de chômage élevé, une très
lente progression des revenus et des difficultés d’accès
au crédit.
Conjoncture n° 243 – Janvier 2011
- 3 -
Conjoncture française
En France, le rythme de l’expansion au troisième
trimestre (1,2 % l’an) a été peu différent de celui de la
zone euro (1,4 %), mais cette croissance n’a fait que de
se rapprocher de son rythme tendanciel sans avoir
connu de véritable phénomène de rattrapage. Alors que
le gouvernement cherchait dès 2005 les réformes
structurelles indispensables pour accroître la croissance
potentielle de 2,2 % l’an à 3 %, il espère maintenant
atteindre les 2 % en 2011 ou 2012. La dynamique
allemande, qui tranche avec celle observée en France,
s’explique en partie par l’effet de rattrapage des
exportations et des investissements qui y sont liés.
En 2010, la France n’a pas réussi à redresser sa balance
commerciale et sa compétitivité à l’exportation. Le
déficit commercial reste stabilisé au niveau élevé de 48
milliards d’euros l’an. Le déficit des échanges de
produits énergétiques tend encore à s’alourdir. Si les
exportations de biens et services ont profité de la
reprise des échanges mondiaux, progressant de 19,4 %
en valeur sur un an, elles restent encore en retrait de
8 % par rapport à leur plus haut niveau d’avantcrise
au premier trimestre 2008. En comparaison,
l’Allemagne a entièrement rattrapé le terrain perdu.
2010200920082007200620052004200320022001
45000
40000
35000
30000
25000
C O M M E R C E E X T E R I E U R
E x p o r t a t i o n s
e n m i l l i o n s
I m p o r t a t i o n s
Selon Coe-Rexecode, la part des exportations de la
France est tombée à un plus bas de 3,5 % en moyenne
sur les dix premiers mois contre 3,9 % en 2009. Par
rapport aux autres pays de la zone euro, la part baisse
également, tombant à 13,1 % au lieu de 13,5 % en
2009, notamment au profit de l’Allemagne.
Le travail, le capital et la productivité sont les
déterminants de la croissance potentielle. Or, si les
coûts horaires de la main d’œuvre en Europe
continuent de décélérer, le coût français a augmenté de
3,1 % sur la période été 2009 - été 2010. La hausse est
bien plus vive que celle observée en Allemagne où le
coût de la main d’œuvre n’a augmenté que de 0,5 %.
Selon des calculs, le coût horaire de la main d’œuvre
en France serait en moyenne de 33,9 euros au troisième
trimestre 2010, contre 28,2 pour la moyenne de la zone
euro et 30,1 en Allemagne.
L’absence de redressement des résultats des entreprises
distingue l’économie française de celle de l’ensemble
de la zone euro en dépit des enquêtes de l’INSEE ou de
la Banque de France qui annoncent une franche
amélioration de la situation de trésorerie des entreprises
industrielles. Alors que le taux d’autofinancement
ressort à plus de 92 % dans l’ensemble de la zone euro
au deuxième trimestre 2010, celui-ci a reculé à 60,4 %
au troisième trimestre en France. Il est plus faible
qu’en 2007, avant même l’entrée en récession. Il a en
revanche regagné plus de quinze points par rapport à
son niveau préalable à la récession pour les sociétés
non financières de la zone euro. La divergence
d’évolution des profits s’explique notamment par le
redressement de la masse salariale versée par les
sociétés non financières un peu plus rapide en France
que dans la zone euro Le potentiel d’accélération de
l’investissement productif apparaît ainsi réduit en
France relativement à la zone euro.
Cependant, l’amélioration des anticipations d’évolution
des effectifs formulées par les chefs d’entreprise
annonce la poursuite de la progression des effectifs
salariés marchands (+50 000 au premier semestre
2011) qui serait moins dynamique qu’en 2010.
Pourtant, les enquêtes réalisées par l’INSEE
poursuivent leur amélioration en ce qui concerne
l’activité industrielle, les services ou le bâtiment. La
production industrielle a augmenté de 6 % sur un an à
fin novembre.
20102009200820072006200520042003
120
110
100
90
80
P R O D U C T I O N I N D U S T R I E L L E ( h o r s B T P)
C V S 2 0 0 5 = 1 0 0
F r a n c e
A l l e m a g n e
Z o n e e u r o
La progression de la dépense des ménages a
probablement été permise par une réduction de leur
effort d’épargne fin 2010. Les achats de produits
manufacturés ont augmenté de 1,5 % sur un an en
novembre, mais de 16,5 % l’an sur les trois derniers
mois. Les revenus salariaux des ménages ont
quasiment stagné en 2010 (+1,8 %) vu que la hausse
des prix à la consommation a été de 1,8 % en
glissement et de 1,5 % en moyenne. Si des réserves
d’épargne demeurent, la poursuite de la dynamique de
la demande des ménages peinera à s’amplifier en
l’absence de nouvelle accélération des revenus
d’activité.
Si le contexte en 2011 ne devrait pas être très porteur
pour le crédit à la consommation dont l’encours n’a
connu qu’une progression de 2,2 % sur un an fin
novembre, il l’est beaucoup plus pour les prêts à
l’habitat dont l’encours a augmenté de 7,2 % sur un an
fin novembre et de 7,7 % l’an sur les trois derniers
mois. Le taux d’intérêt moyen appliqué aux nouveaux
crédits aux ménages reste bas (4,55% en novembre
2010 au lieu de 5,17 % il y a un an). La hausse des taux
des prêts immobiliers devrait être très progressive et
peu élevée courant 2011.
- 4 -
Conjoncture n° 243 – Janvier 2011
Changes
Le dollar, qui s’inscrit dans une tendance haussière
depuis novembre dernier, est bridé par le policy-mix
mis en place par la Fed. La parité eurodollar, après le
message de fermeté du président de la Fed concernant
la poussée d’inflation, évolue de nouveau dans une
bande étroite comprise entre 1,30 et 1,35 dollar. Les
marchés attendent des signaux plus tangibles, d’une
part sur l’orientation de l’activité globale de la zone
euro, mais aussi sur l’évolution de la crise des dettes
souveraines de certains membres. En adoptant l’euro le
1er janvier 2011, l’Estonie a apporté au bloc monétaire
un peu de rigueur budgétaire avec sa prévision pour
2010 d’un déficit public équivalent à 1,3 % du PIB.
JANDECNOVOCTSEPAUGJULJUNMAYAPRMARFEBJAN 20112010
1.50
1.45
1.40
1.35
1.30
1.25
1.20
1.15
P A R I T E E U R O - D O L L A R
euro = ... $
La devise américaine fait plutôt preuve de faiblesse
contre la majorité des devises et en particulier vis-à-vis
du franc suisse. La devise helvétique, qui s’était hissée
en fin d’année à 0,94 pour un dollar, s’échange à 0,96
(le 13 janvier). Par rapport à l’euro, le franc suisse a
commencé l’année avec une parité de 1,25 alors que la
moyenne 2010 a été de 1,38. La Banque centrale suisse
maintient ses taux proche de zéro pour protéger son
franc.
JANDECNOVOCTSEPAUGJULJUNMAYAPRMARFEBJAN 20112010
1.50
1.45
1.40
1.35
1.30
1.25
1.20
1.20
1.15
1.10
1.05
1.00
0.95
0.90
F R A N C S U I S S E
E u r o D o l l a r
1 = ...FS
1 $ = ... FS
Le dollar s’est aussi affaissé vis-à-vis du yen. La
monnaie nipponne se négocie autour de 83 yens pour
un dollar en dépit des initiatives prises par la Banque
du Japon pour lutter contre la vigueur persistante de la
devise alors que l’économie est dépendante de ses
exportations. La devise européenne contre le yen a
rebondi à 109,5 yens après la réunion de la BCE.
En 2011, comme en 2010, les banques centrales
interviendront pour stopper ou inverser des tendances
jugées trop défavorables, telle une appréciation trop
forte d’une monnaie (yen, franc suisse, real
brésilien…).
Les devises des pays exportateurs nets de produits de
base (dollars australien et canadien, rand sud-africain)
sont au plus haut. De même, les devises des pays
émergents d’Asie et d’Amérique latine font preuve de
fermeté. Les afflux de capitaux renforcent les pressions
haussières sur les devises dont les réévaluations
apparaissent de plus en plus inévitables. La banque
centrale chinoise a relevé le 13 janvier le cours pivot de
sa monnaie qui à 6,6 yuans pour un dollar était au plus
haut.
Taux d’intérêt %
La Réserve fédérale américaine (FED) reste mesurée
face à l’amélioration de l’économie américaine. Le
Comité de politique monétaire ne voit pas de raison
suffisante de bouleverser son programme
d’assouplissement quantitatif même si la Fed, qui tient
son premier conseil de 2011 les 25 et 26 janvier, a revu
à la hausse ses perspectives de croissance à court
terme.
La Banque centrale européenne (BCE), dont c’était le
13 janvier dernier la première réunion du comité de
politique monétaire depuis l’élargissement de la zone
euro à l’Estonie, a maintenu comme prévu son
principal taux à 1%. De son côté, la Banque
d’Angleterre (BoE) a aussi une nouvelle fois annoncé
un maintien de son taux de référence à 0,5 %, laissant
inchangé son programme de rachats d’actifs à 200
milliards de livres.
Au premier semestre 2011, les banques centrales
devraient encore venir en aide aux marchés financiers
en laissant inchangés leurs taux directeurs et en
poursuivant leur assouplissement monétaire quantitatif,
tout en surveillant les tensions inflationnistes.
Tout au long de l’année 2010, les taux d’intérêt à trois
mois ne se sont pas écartés des taux directeurs des
banques centrales, aussi bien outre-Atlantique qu’en
Europe.
JANOCTJULAPRJANOCTJULAPRJAN 201120102009
3.0
2.5
2.0
1.5
1.0
0.5
0.0
-0.5
T A U X D' I N T E R E T A 3 M O I S
B o n s d u T r é s o r a m é r i c a i n à 3 m o i s
E u r i b o r à 3 m o i s
E n %
La Banque du Japon (BoJ) qui maintient ses taux dans
une fourchette de 0 % à 0,1 %, lutte toujours contre la
déflation.
Conjoncture n° 243 – Janvier 2011
- 5 -
La Banque centrale de Chine a augmenté ses taux
directeurs de 25 points de base pour porter le taux des
prêts à un an à 5,81 % et le taux des dépôts à 2,75 % le
26 décembre. Elle a complété son tour de vis monétaire
en portant son taux de réescompte de 1,80 % à 2,25 %
fin décembre, ce qui constitue le premier
renchérissement de ce taux en deux ans.
Sur les marchés obligataires, la montée des taux sur les
emprunts d’Etat servant de valeur refuge s’est
interrompue. Le taux à dix ans sur emprunts d’Etat du
Trésor américain reste contenu sous la ligne des 3,4 %
(3,37 % le 13 janvier), celui sur les emprunts du Tsor
allemand reste proche de la ligne des 3 % (3,05 % le 13
janvier) et celui des emprunts français est relativement
stable à 3,43 %.
JANDECNOVOCTSEPAUGJULJUNMAYAPRMARFEBJAN 20112010
4.5
4.0
3.5
3.0
2.5
2.0
1.5
E M P R U N T S D' E T A T A 1 0 A N S
A l l e m a g n e
F r a n c e
E n %
E t a t s - U n i s
La Chine a acheté des titres d’Etat de la zone euro, à
commencer par ceux des pays les plus fragiles, afin de
recycler les importantes réserves de change accumulées
par Pékin qui atteignent environ 2848 milliards de
dollars. A titre de comparaison, au deuxième trimestre
2010, la dette des administrations publiques atteignait
125 milliards d’euros pour l’Irlande, 137 milliards pour
le Portugal, 314 milliards pour la Grèce et 600
milliards pour l’Espagne. On retrouve en Europe, le
schéma qui prévaut dans les relations sino-américaines.
Un déséquilibre commercial en faveur de la Chine qui
se porte acquéreuse de titres publics.
Après la Chine, le Japon envisage également d’acheter
des titres de la dette publique des pays en difficulté de
la zone euro. Ces annonces n’ont pas influé sur les
spreads de taux intra-européens, mais les craintes de
contagion de la crise de la dette en zone euro
s’apaisent. Les taux italiens s’éloignent de la ligne des
4,7 % (4,66 % le 13 janvier) et les taux sur emprunts de
l’Etat Belge à dix ans ne se durcissent plus. Les
tensions sur les emprunts d’Etat pays périphériques
sont moins fortes. Le taux grec à dix ans se rapproche
de 11 %, le taux irlandais reste au-dessus de 8,5 %, le
taux espagnol est accroché à la ligne des 5,4 % et le
coût de financement pour le Portugal est repassé sous
les 7 %.
JANDECNOVOCTSEPAUGJULJUNMAYAPRMARFEBJAN 20112010
14
12
10
8
6
4
2
E M P R U N T S D' E T A T A 1 0 A N S
E n %
I r l a n d e
G r è c e
P o r t u g a l
E s p a g n e
Par ailleurs, l’Irlande va bénéficier de prêts de trois
pays européens, non membres de la zone euro, le
Royaume-Uni, la Suède et le Danemark. Les Etats de la
zone euro ont également crée le Fonds européen de
stabilité financière (FESF), dont la vocation est aussi
de lever des fonds sur les marchés pour pouvoir les
prêter aux Etats en difficultés, et ce dans la limite de
440 millions d’euros.
Les marchés boursiers
Malgré une année 2010 volatile, les indices boursiers
en majorité ont terminé en décembre à un niveau
supérieur à celui de décembre 2009. C’est vrai des pays
émergents d’Asie et d’Amérique latine, des Etats-Unis
et de certains pays européens, comme le Dax allemand.
Les principales exceptions sont le Nikkei qui affiche un
recul sur l’année boursière, tout comme les Bourses de
certains pays européens (Milan, Madrid). Les marchés
d’actions ont commencé 2011 de façon positive.
JANOCTJULAPRJANOCTJULAPRJANOCTJULAPRJANOCTJULAPRJAN 20112010200920082007
200
180
160
140
120
100
80
60
I N D I C E B O U R S I E R M O N D I A L
3 9 P L A C E S e n $ ( 1 0 0 = 2 0 0 2) V I X à l a c l ô t u r e
L’indice des 39 principales places, exprimé en dollar,
est en hausse de plus de 10 % sur un an le 13 janvier. Il
a pratiquement renoué avec ses plus hauts de 2000,
mais reste encore en retrait d’environ 20 % sur son
record historique de la fin octobre 2007.
Néanmoins des disparités subsistent non seulement
entre les places des pays développés et les places des
pays émergents, mais aussi à l’intérieur des places des
pays des pays développés et également à l’intérieur des
places des pays émergents. La plupart des bourses de la
zone euro peinent à retrouver un deuxième souffle.
JANDECNOVOCTSEPAUGJULJUNMAYAPRMARFEBJAN 20112010
4200
4000
3800
3600
3400
3200
B O U R S E D E P A R I S
( C A C 4 0 - 3 1. 1 2. 1 9 8 7 = 1 0 0 0 )
A Paris, le CAC 40 est au plus haut depuis avril 2010,
mais il peine à conserver le seuil des 4000 points. En
2010, il a perdu 3,3 % en glissement. L’évolution n’a
pas été linéaire, ni dans le temps, ni sur le plan
structurel. En moyenne, il a gagné 12,2 %.
1 / 8 100%
La catégorie de ce document est-elle correcte?
Merci pour votre participation!

Faire une suggestion

Avez-vous trouvé des erreurs dans linterface ou les textes ? Ou savez-vous comment améliorer linterface utilisateur de StudyLib ? Nhésitez pas à envoyer vos suggestions. Cest très important pour nous !