
4
voir les données qui contredisent notre hypothèse de travail), « d’attention asymétrique » (vérifier
rigoureusement des résultats inattendus, mais être très laxistes avec les résultats attendus) ou de « just-so
storytelling » (inventer une histoire apparemment logique pour rationaliser les résultats obtenus).
On peut pourtant développer de bons réflexes critiques pour neutraliser ces mauvaises habitudes et l’article en
liste plusieurs, en commençant par leur prise de conscience pure et simple et la considération d’hypothèses
alternatives. Un exemple plus spécifique en rapport avec l’étude sur la méditation rapportée plus haut serait ce
qu’on appelle les études préenregistrées (« pre-registerring studies », en anglais) où une revue scientifique
s’engage à publier une étude avant même que les données ne soient disponibles, uniquement sur la pertinence de
son protocole expérimental. De cette façon, que les résultats soient positifs ou négatifs, ils seront publiés.
* * *
Parlant de liste, en voici deux autres, en terminant, qui complètent bien le sujet d’aujourd’hui. Dans la
première, Deric Bowns résume un certain nombre d’erreurs psychologiques classiques qui nous affligent (troisième
lien ci-dessous) à partir d’un article de Gary Belsky publié en mars dernier dans le New York Times. Encore une fois,
bien des processus inconscients nous font croire que nous savons prendre de bonnes décisions dans une situation
incertaine, alors que c’est loin d’être toujours le cas. La peur de perdre, l’excès de confiance, la justification a
posteriori, le désir de bien paraître, de se donner beau jeu, d’être toujours trop optimiste ou le même biais de
confirmation qui afflige tant de scientifiques sont en effet toujours au rendez-vous…
Finalement, une dernière liste répertoriée récemment par Bowns à partir d’un autre article du New York Times,
celle-ci sur un certain nombre de « clés du bonheur » (dernier lien ci-dessous). On y retrouve plusieurs points déjà
soulignés dans ce blogue notamment l’importance de notre réseau social, de nos proches et du temps de qualité
passé avec eux. Bonheur, bien-être et santé vont aussi bien entendu de pair, et tout ce qui fait du bien à notre
corps-cerveau nous rend aussi plus heureux (exercice, absence de stress, bonne alimentation, stimulation
intellectuelle, etc.). Finalement, le point « if all else fails, fake it » ("si tout le reste échoue, faites semblant…" d’être
heureux !) m’a fait sourire tant il concluait bien le sujet d’aujourd’hui. Renvoyant aux études d’Amy Cuddy, il
montre la puissance de l’autotromperie et de l’influence de notre corps sur notre pensée : lever les bras en l’air en
signe de victoire nous rend plus confiant et un sourire, même forcé (ou même un peu fatigué à la fin de la
rédaction d'un article...), peut nous mettre dans un état d’esprit plus positif !
http://www.lapresse.ca/le-soleil/z/archives/coin-du-psy/201306/29/01-4666354-
les-diagnostics-psychopathologiques-sont-relatifs.php
Les diagnostics psychopathologiques sont relatifs
Publié le 30 juin 2013 | YVES DALPÉ
(Québec) Une lectrice m'écrit un courriel pour m'exprimer son désaccord
avec ma description du trouble de personnalité histrionique dans une
chronique. «J'ai été diagnostiquée comme histrionique par un psychiatre,
me confie-t-elle, mais je n'ai jamais trompé mon mari, alors que vous
présentez les histrioniques comme infidèles dans votre chronique.» Mais
non, les histrioniques ne sont pas toutes infidèles. Ce sont des personnes
foncièrement séductrices, mais elles ne succombent pas toutes pour autant