Regroupement des psychologues du CSSS Pierre-Boucher (Décembre 2009) 4
dans le cadre de sa formation, d’apprécier et de formuler une opinion raisonnée sur la santé mentale d’un
individu. Les conclusions de ce jugement, dans le cas des psychologues, font référence aux impressions
cliniques ou au diagnostic psychologique (Lorquet, 2009).
2
De plus, la loi 21, décrit le champ d’exercice
du psychologue comme : « évaluer le fonctionnement psychologique et mental ainsi que déterminer,
recommander et effectuer des interventions et des traitements dans le but de favoriser la santé psychologi-
que et de rétablir la santé mentale de l’être humain en interaction avec son environnement ».
3
Puisque l’objectif ultime de toute évaluation faite par un psychologue est de poser un diagnostic
psychologique (ou impression clinique), nous retenons la définition de Sultan :
Le diagnostic psychologique « est fondé sur une exigence dans l’intégration des informa-
tions, provenant le plus souvent de sources diverses, les interprétations s’effectuant en ré-
férence à l’histoire singulière de l’individu. L’objectif ultime du diagnostic psychologi-
que est de comprendre une personne et non seulement un dysfonctionnement. Le psycho-
logue se livre à une construction, qui met en œuvre sa subjectivité, sa rigueur de raison-
nement, ses connaissances et savoir-faire de scientifique. » (Sultan, 2004)
Ainsi, le psychologue clinicien décrit la dynamique du fonctionnement individuel qui explique le compor-
tement actuel et son évolution. En ce sens, le diagnostic psychologique complète le diagnostic psychiatri-
que et il est fort possible que le premier englobe le second (Sultan, 2004).
Dans la plupart des situations cliniques, le psychologue est rarement en situation d’évaluer sans prise en
charge thérapeutique. L’évaluation n’est qu’une étape dans la prise en charge des patients et cette prise en
charge peut être d’autant pertinente qu’on en connaît davantage sur la singularité des patients, sur d’autres
dimensions de la personne que ses seules manifestations symptomatiques. En fait, Antony et Barlow
(2002) donnent en exemple une étude portant sur le diagnostic du Trouble anxieux généralisé (TAG)
auprès d’une population de 8,000 individus pour illustrer l’importance de procéder à une évaluation
autant de l’axe I que de l’axe II. Dans cette étude, il a été observé que seulement 21% des personnes
présentaient le simple diagnostic de TAG comparativement à 49% qui rencontraient également les critères
d’un trouble de la personnalité. Sans une évaluation davantage approfondie, plusieurs de ces troubles
connexes sont mal identifiés et donc, l’orientation et le traitement risquent par le fait même d’être erronés,
insuffisants ou inefficaces.
Marque distinctive de la profession
Parmi l’éventail des compétences offertes par les professionnels du secteur de la santé mentale et des rela-
tions humaines, le psychologue se distingue par sa capacité d’évaluer le fonctionnement psychologique et
le fonctionnement mental, d’intervenir et de traiter dans le but de favoriser la santé psychologique et de
rétablir la santé mentale (Sultan, 2004). Meyer et coll. (2001), en s’appuyant sur trois recherches différen-
tes, rapportent que les psychologues, notamment les cliniciens, accordent à la psychothérapie et à l’éva-
2
Me Édith Lorquet ( 2009), conseillère juridique et secrétaire du comité de discipline à l’Ordre des Psychologues, écrit que les
expressions évaluation des troubles mentaux et diagnostic psychologique s’équivalent.
3
Projet de loi 21, sanctionnée le 19 juin 2009, éditeur officiel du Québec.