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traitementsencancérologie(J.Trédaniel)
etdevoircommentleproches’ysitue.
Le troisième thème abordé a été celui
des relations entre le patient et le
proche. Si le proche est souvent vu de
façon positive, il ne faut pas cacher le
risqued’abandon (N.Landry- Dattée),ni
celui de rejet, en particulier lorsque la
maladie cancéreuse se développe chez
unepersonnedontlaculturen’apasune
visionuniquementobjectivedelamaladie
ce qui peut dérouter le soignant. Une
meilleure connaissance de la diversité
des contextes culturels est essentielle
pourtouslesprofessionnelsdesanté(D.
Ouedraogo).Enn,lasurvenueducancer
chezunepersonneatteinted’unemaladie
d’Alzheimerajouteauxdouleursduproche
quiseheurteauxdifcultésd’unsystème
de santé mal préparé à cette double
association pathologique. Le proche
peut se retrouver face à des situations
auxquelles aucune réponse satisfaisante
nepeutêtretrouvée(C.Ollivet).
Le dernier thème est celui des aides
qu’il est possible d’apporter au proche.
L’accès à l’information et au dossier du
patientaétéconsacréparlaloidu4mars
2002 (R. Mislawski) mais le système
institué est loin d’être simple et connaît
deslimitesdifcilementcompréhensibles
danscertainscas.LesERIontétécréés
an d’aider les proches à mieux voir
clairdanslamaladieetdanslesystème
de santé (N. André). Mais les ERI vont
bien au delà de cette seule mission
informative;ilssontunlieud’échangeet
de parole. Enn, le médecin de ville, s’il
n’apasétémisaucentreduplancancer,
n’enapasmoinsunrôledéterminant(B.
Carcopino);c’estluiquiconnaîtlemieux
lepatientetsonentourage.Etsarelation
aveclesproches,quiacommencéavant
lamaladie, se poursuit bien souventau-
delàdecelle-civoireaprèslamortdela
personnemalade.
Le proche de la personne malade,
particulièrement lorsqu’elle est atteinte
d’un cancer, a une place de mieux en
mieuxreconnueparlasociétésanspour
autantqu’ellesoittoujoursbiendénieni
évaluée.Aussia-t-ilparuutiledeconsacrer
une journée d’étude au «proche de
la personne atteinte d’un cancer» en
mobilisantunepluralitédepointsdevue,
an de cerner au mieux sa réalité qui
semblerebelleàtouteapprocheunitaire.
Des choix ont dû être faits et quatre
thèmesderéexionontétéretenus.
Dénircequ’estunprocheaétélepremier
thèmeabordé.Lanotiondeprocheparaît
d’unegrandebanalité,etpourtant,sion
chercheàlacerneruntantsoitpeu,les
difcultéss’amoncellent.Ouvrirlecolloque
paruneapprochejuridiqueduproche(R.
Mislawski),sejustiedanslamesureoù
ledroitaétélefacteurdéterminantdesa
promotion. Le proche y est l’objet d’une
appréhension assez précise qui permet
de dresser une liste des personnes qui
peuvent être ainsi qualiées. Le point
devuedelapersonnemalade(M.Nodé
Langlois) apporte un éclairage subjectif
surleproche.Ilnes’agitplusdeledénir
defaçonabstraite,maisdecomprendre
cequidétermineunepersonnemaladeà
choisirunepersonneàunmomentprécis
desaviecommeproche.Cequirevient
àanalyserlesentimentdeproximitéqui
est intimement lié aux conceptions de
la vie de la personne malade. Toutefois
avoirunproche,nesigniepasl’associer
constamment à des décisions, car le
prochen’estpasqu’unaidant,ilestaussi
celuiquidoitparfoisêtreprotégé.Acôté
del’individu,uneassociationdanslaquelle
la personne malade est engagée peut
être perçue aussi comme un proche,
sanspartagerlamêmeproximitéquela
famille,niremplirlamêmefonctionauprès
du patient. Le proche va se retrouver
faceausoignantquiprendenchargela
personneatteinte d’uncancer. Aussi, le
regard du professionnel (E. Bourstyn),
et son expérience, concourent-ils à
l’appréhensionduprocheentantqu’acteur
delarelationdesoin.Leprocheasouvent
unrôlepositif,parfoisilestperturbateur,
dansbiendescassonattitudeévolueavec
letemps.Leprofessionnelpeutêtreaussi
amenéàdevenirleprochedelapersonne
malade lorsque celle-ci est abandonnée
parlessiens.Ennladernièredimension
duprochequiaétéexplorée(N.Alby)est
d’ordrepsychologique.Laproximitédece
pointde vuesenourrit dela complexité
desrapportshumainsdansunesituation
particulièrementtroubléeparlecontexte
delamaladie.Laproximités’yrévèle,se
confronte au scandale de la maladie et
delasouffrance,àlaviolenceexacerbée
des sentiments. Elle peut se défaire
temporairement ou dénitivement. La
proximité quelle que soit son intensité
montreseslimitesquitiennentàceque
ladistanceexistentielleentredeuxêtres
nepeutêtreréduite.
Ledeuxièmethèmetraitépendantcette
journée a été la situation du proche
aux différents temps de la maladie
cancéreuse.C’estuneapprochedynami-
que du proche avec son désarroi, ses
incompréhensionsmais aussisa volonté
de savoir et d’aider. Il est donc logique
desuivre lepatient toutau longde son
parcours, du dispositif d’annonce (N.
Sondarjee) où tout se noue, jusqu’à
l’arrêtdutraitement(M.Espié)quin’est
pasun retourà la normale,en passant
parladifcileétapedurenoncementaux
Introduction