Sous-analyses de l’essai JIKEI HEART. Les principales
conclusions de l’essai JIKEI HEART ont été publiées dans The
Lancet en 20075. Cet essai avait été mené auprès de 3 081
patients japonais atteints d’hypertension, de cardiopathie
ischémique, d’insuffisance cardiaque ou d’une combinaison
de ces affections. Ils ont été répartis aléatoirement pour rece-
voir le traitement par le valsartan ou un autre traitement ne
comprenant pas de ARA. Le principal résultat montre que
dans le groupe ayant reçu le traitement adjuvant par le valsar-
tan, on a observé une réduction de 39 % du risque d’événe-
ments inclus dans le critère principal combinant la morbidité
et la mortalité CV.
Au Congrès 2009 de l’ESC, deux groupes de chercheurs ont
présenté des analyses ultérieures des données de JIKEI HEART.
La première portait sur un important sous-groupe de patients
(inclus dans cette base de données) atteints de dyslipidémie
(n = 2 218 des 3 081 patients de l’essai)6. Les chercheurs ont
constaté que la réduction du risque relatif en faveur du valsar-
tan dans ce sous-groupe était significative sur le plan statistique
(- 49 %; p= 0,00003; Figure 4a), et une réduction du risque
non significative de 5 % en faveur du valsartan (p= 0,84;
Figure 4b) chez les patients non atteints de dyslipidémie. En
outre, au sein du groupe de patients dyslipidémiques, la
réduction du risque en faveur du valsartan était encore plus
marquée chez les patients traités par des statines (69 %,
p< 0,0001) que chez ceux qui ne recevaient pas une statine
(28 %, p= 0,126). Ces observations ont amené les chercheurs
à poser l’hypothèse que le valsartan et les statines exercent des
effets synergiques cardioprotecteurs.
Une autre sous-analyse des données de JIKEI HEART avait
pour but de comparer les effets du valsartan et du traitement
usuel selon le sexe7. Les auteurs de cette sous-analyse ont conlu
que le taux d’incidence du critère principal combiné avait été
plus élevé chez les hommes que chez les femmes, mais que les
bienfaits du traitement par le valsartan étaient identiques (ré-
duction du risque relatif de 39 %) chez les hommes de 45 ans
ou plus et chez les femmes de 55 ans ou plus.
77le clinicien novembre/décembre 2009
Figure 3
Rapports des risques instantanés pour les critères d’efficacité dans l’essai KYOTO HEART
(valsartan vs traitement sans ARA)4
Valsartan (adjuvant) Traitement usuel
Patients avec /1 000 Patients avec /1 000
événements années- événements années Rapport des risques instantanés IC de Valeur
n (%) patient n (%) patient RRI 95 % de
p
Critère de jugement principal 83 (5,5 %) 18,7 155 (10,2 %) 35,10,55 0,4-0,7 0,00001
Infarctus aigu du myocarde 7 (0,5 %) 1,6 11 (0,7 %) 2,5 0,65 0,2-1,8 0,39466
Angine de poitrine 22 (1,5 %) 4,9 44 (2,9 %) 10,0 0,51 0,3-0,9 0,01058
Insuffisance cardiaque 12 (0,8 %) 2,7 26 (1,7 %) 5,9 0,65 0,3-1,3 0,20857
Accident vasculaire cérébral 25 (1,6 %) 5,6 46 (3,0 %) 10,4 0,55 0,3-0,9 0,01488
Anévrisme disséquant 3 (0,2 %) 0,7 5 (0,3 %) 1,1 0,60 0,1-2,5 0,69987
de l’aorte
Obstruction d’une artère 11 (0,7 %) 2,5 12 (0,8 %) 2,7 0,99 0,4-2,4 0,98106
des membres inférieurs
Passage à la dialyse ou 6 (0,4 %) 1,3 14 (0,9 %) 3,2 0,43 0,2-1,1 0,34666
doublement de la
créatinine sérique
Mortalité, toutes causes 22 (1,5 %) 4,9 32 (2,1 %) 7,2 0,76 0,4-1,3 0,32851
Décès d’origine 8 (0,5 %) 1,8 13 (0,9 %) 2,9 0,66 0,3-1,6 0,37121
cardiovasculaire
Diabète d’apparition nouvelle 58 (5,2 %) 51,6 86 (7,7 %) 76,7 0,67 0,5-0,9 0,02817
0,25 0,5 1,0 2,0
Les bienfaits des inhibiteurs de l’ECA et des
ARA dans le traitement de l’hypertension
chez des sujets diabétiques sont bien
connus. Les auteurs des lignes directrices
pour la pratique clinique recommandent
d’ores et déjà ces agents pour le traitement
de première intention de patients
hypertendus diabétiques.