Février 2013 L’incertitude politique tempère l’euphorie L’impasse politique, tant aux États-Unis qu’en Italie. Pourquoi l’Italie ne doit pas nous inquiéter. L’économie américaine est assez forte pour résister à l’assainissement budgétaire automatique. Si l’Amérique et l’Europe (Italie) sont confrontées à uneimpasse politique, cette incertitude n’entraîne pas une grande volatilité des marchés, ni de fortes baisses des cours sur les places du Vieux continent. Cette relative sérénité des investisseurs s’explique, depuis quelques semaines, par les développements favorables de l’économie globale. Les deux évolutions semblent se compenser et assurer une stabilité des Bourses qui attendent de voir quel élément prendra le pas sur l’autre. Europe Les résultats des élections italiennes n’ont constitué finalement qu’une demi-surprise. Dès avant le scrutin, il était clair qu’il serait quasiment impossible de constituer une majorité politique homogène. Il est vrai que l’on ne s’attendait pas au bon résultat électoral du mouvement 5 étoiles du comique Beppe Grillo. En réalité, ce parti est moins anti-européen qu’il n’est hostile aux gouvernements précédents. Bersani, le vainqueur des élections, semble enclin à former un gouvernement minoritaire avec le soutien tacite du mouvement 5 étoiles en vue de mettre en œuvre les réformes nécessaires. Mais un tel attelage n’est pas de nature à former une coalition crédible, et encore moins stable. La situation pourrait cependant encore évoluer dans trois directions différentes. Premier scénario : le blocage des négociations qui conduirait à un retour aux urnes. Mais de nouvelles élections ne clarifieraient pas nécessairement le paysage politique transalpin. Et puis, les conditions légales ne permettent pas non plus la tenue très rapide d’un nouveau scrutin. Deuxième possibilité : la formation d’une grande coalition regroupant Bersani (la gauche) et Berlusconi (la droite). Mais les contradictions politiques sont telles entre les deux camps qu’une telle majorité ne prendrait sans doute aucune mesure structurelle drastique. La solution pourrait tout de même venir de cette coalition d’« union nationale » : elle s’attaquerait aux problèmes les plus urgents tout en élaborant une nouvelle loi électorale, qui doterait le pays d’un système à l’américaine ou à la française, qui donne au vainqueur des élections une majorité parlementaire confortable. Cette nouvelle loi électorale pourrait être votée dans un délai de +/- 6 mois. Et la formation qui gagnerait le prochain scrutin pourra mener un programme cohérent. L’incertitude actuelle affecte naturellement l’image de l’Italie. Ce qui a des répercussions négatives sur ses taux d’intérêt et la croissance économique. Nous ne prévoyons pas cependant de scénario dramatique pour ce pays. Sous le gouvernement Monti, l’Italie a déjà accompli des efforts appréciables. Ainsi, le budget transalpin présente un surplus primaire. En clair, les recettes fiscales sont supérieures aux dépenses publiques, hors charges d’intérêt sur la dette. Mais cette dernière reste évidemment le talon d’Achille de l’Italie. Pour en réduire le poids considérable et remettre le pays sur la bonne voie, d’autres efforts seront nécessaires. Les élections italiennes n’ont suscité qu’une volatilité temporaire sur les marchés. Les investisseurs font donc le pari que cette incertitude politique n’est pas insurmontable et que les responsables du pays prendront leurs responsabilités en temps utile pour le bien de leur pays. La Banque centrale européenne a maintenu son taux directeur à 0,75 % en soulignant qu’elle ne le réduirait à nouveau qu’en cas de nouvelle dégradation de l’économie. Au cours des derniers mois, son bilan s’est réduit principalement parce qu’elle n’a pas dû utiliser son « bazooka », à savoir le rachat massif d’obligations d’État de pays en difficultés, et que différentes banques lui remboursent leurs OMT. Durant 2 OMT, les banques ont pu emprunter de l’argent très bon marché à la BCE. Le fait qu’elles le remboursent à présent indiquent qu’elles considèrent que le risque d’un éclatement de la zone euro et d’une grave crise bancaire s’est réduit sensiblement. États-Unis La « falaise fiscale » n’a visiblement pas eu l’effet escompté : en l’absence de compromis au Congrès, un assainissement budgétaire automatique a été enclenché pour un montant de 85 milliards de dollars au cours des 7 prochains mois. Ces économies toucheront aussi bien les dépenses militaires que le reste des dépenses gouvernementales. Cette mesure aveugle, qui vise des vaches sacrées dans les deux camps avait précisément pour but, à l’origine, de les forcer à s’entendre. Le Le présent « Financial Flash » est un document d’information générale. Cette publication destinée au public vise à transmettre des connaissances et est axée sur les marchés financiers et les tendances majeures de l’économie. Ce « Financial Flash » est rédigé à titre indicatif et général par l’équipe de gestion AXA Private Management et reflète sa vision des marchés à la date du document. Les informations mentionnées peuvent être modifiées à tout moment et ne peuvent en aucun cas être considérées comme un avis spécifique sur une situation individuelle. Les lecteurs doivent en toute circonstance s’adresser à leur conseiller financier habituel pour des informations liées à leur situation spécifique. Publié par AXA Private Management, boulevard du Souverain 25, 1170 Bruxelles. Financial Flash Février 2013 stratagème a donc échoué. Il reste à espérer que les ténors de la politique américaine finiront par prendre leurs responsabilités et s’accorder sur des mesures budgétaires plus cohérentes. Malgré les « efforts » du monde politique américain pour contrecarrer la reprise économique, les derniers indicateurs reflètent une conjoncture en amélioration. Le consommateur américain continue à desserrer les cordons de sa bourse malgré les hausses d’impôts. Il y réussit en épargnant moins. La politique monétaire très accommodante devrait continuer à favoriser la baisse du chômage et à soutenir les dépenses des ménages. Grâce à la chute des prix du gaz américains, la productivité des entreprises locales s’est accrue considérablement, surtout dans le secteur de la chimie. Par ailleurs, il est réjouissant de constater que les entreprises américaines sont davantage enclines à investir une partie de leurs liquidités considérables. Depuis le mois d’octobre, l’on assiste en effet à une forte reprise de l’activité des fusions-acquisitions (Virgin Media, Heinz, etc.), ce qui traduit à tout le moins une amélioration de la confiance des entrepreneurs. Le reste du monde Malgré les défis politiques, l’économie mondiale reste sur le chemin de la croissance. La Chine est dirigée à présent par un président, Xi, qui a réussi en moins d’un an à truster toutes les positions déterminantes. Ce qui reflète la grande confiance que lui témoignent le Parti et d’autres groupes d’intérêt. Il a d’ailleurs gagné les élections avec 99,8 % des voix. Un score qui traduit aussi le chemin que la Chine doit encore parcourir sur la voie de la démocratisation de sa société. La Bourse japonaise est l’une des plus performantes de l’année, dans l’espoir que la banque centrale tienne ses promesses et mène une politique monétaire de relance agressive de l’économie nippone. L’ensemble de ses membres devraient être désignés d’ici à la fin du mois de mars, ce qui devrait conduire à l’annonce des premières mesures. Au Brésil, en Inde et en Russie, les banques centrales ne disposent pas de la même marge de manœuvre que les autorités monétaires des pays développés dans la mesure où elles sont confrontées à un dérapage inflationniste. Il semble cependant qu’au Brésil la banque centrale soit prête à baisser la garde, et son taux directeur (peut-être dès le mois prochain) afin de stimuler la croissance. Fin de la rédaction 14/03/2013 Le présent « Financial Flash » est un document d’information générale. Cette publication destinée au public vise à transmettre des connaissances et est axée sur les marchés financiers et les tendances majeures de l’économie. Ce « Financial Flash » est rédigé à titre indicatif et général par l’équipe de gestion AXA Private Management et reflète sa vision des marchés à la date du document. Les informations mentionnées peuvent être modifiées à tout moment et ne peuvent en aucun cas être considérées comme un avis spécifique sur une situation individuelle. Les lecteurs doivent en toute circonstance s’adresser à leur conseiller financier habituel pour des informations liées à leur situation spécifique. Publié par AXA Private Management, boulevard du Souverain 25, 1170 Bruxelles.