Cannabis et psychoses: données récentes

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CANNABIS ET PSYCHOSES : DONNEES RECENTES
Maryse Lapeyre-Mestre
Centre d’Evaluation et d’Information sur la Pharmacodépendance de Toulouse
La relation entre santé mentale et usage de cannabis est explorée depuis le 19ème siècle. En effet, au
milieu du siècle, un psychiatre (Moreau 1845), expérimentant le cannabis sur lui-même, a décrit les
différentes manifestations physiques et psychiques observées avec ce produit. La banalisation de
l’usage du cannabis dans les populations occidentales dans les années 1960 a relancé les questions
sur l’existence de psychoses ou de schizophrénies cannabiques. Ainsi, différentes études ont montré
une augmentation de la consommation de cannabis dans des populations de patients psychiatriques
(psychotiques, dépressifs…). Dans ces populations, la prévalence de consommation est beaucoup
plus forte qu’en population générale. L’hypothèse la plus souvent évoquée est celle de
l’automédication. Cependant, cette consommation n’est pas exclusive, et sa fréquence est aussi
favorisée par l’accessibilité et la banalisation du produit, plus facilement consommé que d’autres
psychodysleptiques.
En fait la question d’une relation entre cannabis et psychose, et plus particulièrement schizophrénie,
a été abondamment discutée au cours des dernières années, en raison d’une augmentation
importante de la consommation de cannabis chez les jeunes en France. L’expertise collective
réalisée par l’INSERM en 2001, avec une mise à jour des données en 2004, permet d’avoir une
approche synthétique de ces questions1. Par ailleurs, des études épidémiologiques ont été publiées
au cours des dernières années, notamment très récemment, envisageant spécifiquement la relation
de causalité entre exposition au cannabis dans l’adolescence et apparitions de troubles
psychiatriques à l’âge adulte en particulier la schizophrénie 2 3 4. L’hypothèse discutée actuellement
concerne le rôle de la consommation de cannabis dans la survenue même du trouble. Là encore,
plusieurs niveaux de réponse sont apportés par les travaux en cours : effet sur des sujets
prédisposés ; aggravation des symptômes ; communauté de facteurs génétiques impliqués.
Le cannabis demeure la drogue illicite la plus fréquemment consommée par les jeunes en Europe,
bien que les chiffres varient fortement. Dans certains États membres de l’UE, environ un tiers des
15-16 ans ont essayé cette drogue au moins une fois (Danemark, Pays-Bas, Espagne, Irlande) les
taux les plus élevés concernent et 35% le Royaume-Uni, la France et la République tchèque, avec
35%. Cependant, dans ces pays à taux élevés, la tendance est à la stabilisation après une période de
croissance continue.
En France, les résultats de l’enquête quadriennale ESPAD (European school survey project on
alcohol and others drugs5), qui s’est déroulée dans l’ensemble des pays européens au premier
semestre de l’année 2003, indiquent une augmentation de la consommation chez les jeunes de 12 à
1
Rapport disponible sur le site de l’INSERM
http://www.inserm.fr/fr/questionsdesante/mediatheque/ouvrages/expertisecollectivecannabis.html
2
Stanley Zammit, Peter Allebeck, Sven Andreasson, Ingvar Lundberg, and Glyn Lewis Self reported cannabis use as a
risk factor for schizophrenia in Swedish conscripts of 1969: historical cohort study BMJ, Nov 2002; 325: 1199.
3
Louise Arseneault, Mary Cannon, Richie Poulton, Robin Murray, Avshalom Caspi, and Terrie E Moffitt Cannabis use
in adolescence and risk for adult psychosis: longitudinal prospective study BMJ, Nov 2002; 325: 1212 - 1213.
4
Cécile Henquet, Lydia Krabbendam, Janneke Spauwen, Charles Kaplan, Roselind Lieb, Hans-Ulrich Wittchen, and
Jim van Os Prospective cohort study of cannabis use, predisposition for psychosis, and psychotic symptoms in young
people BMJ, Jan 2005; 330: 11.
5
http://www.espad.org/
18 ans par rapport aux données recueillies en 1999. Parmi les garçons de 16-17 ans, 47,6 % ont
expérimenté (au moins une fois) le cannabis en 2003, ils étaient 20,6 % en 1993. Quant aux filles,
elles sont 41 % en 2003 contre 16 % en 1993. En 2003, les consommations d’au moins 10 usages au
cours de l’année concernent 21,4 % des garçons de 16-17 ans au lieu de 7,2 % en 1993. On observe
donc une multiplication par trois de la prévalence de cette consommation. Il en est de même pour
les filles (3,6 % en 1993 et 10,8 % en 2003).
Exceptionnelle avant 15 ans, la consommation régulière de cannabis à partir de 16 ans rejoint le
niveau de la consommation régulière d’alcool. Comme pour l’alcool, l’écart de consommation entre
les garçons et les filles est très marqué. A 18 ans, les garçons sont trois fois plus nombreux que les
filles à consommer régulièrement du cannabis. Cependant, l’étude réalisée de façon périodique par
l’Observatoire Français des Drogues et Toxicomanies auprès d’un échantillon de jeunes de 17-19
ans lors des Journées d’Appel de Préparation à la Défense marque un infléchissement récent en
2004 de l’usage régulier de cannabis, notamment pour les garçons6
Une étude épidémiologique en population générale (en fait une cohorte de conscrits suédois suivis
pendant 15 ans) avait suggéré une augmentation du risque de développer une schizophrénie chez
des sujets sans pathologie psychiatrique ayant consommé du cannabis à l’âge de 18 ans, par
comparaison aux sujets n’ayant jamais consommé7. Cependant, la question de savoir si les
personnes présentant ultérieurement une schizophrénie avaient déjà des troubles psychiatriques
infracliniques restait très discutée. Ainsi, il n’était pas possible de savoir si cannabis avait révélé des
schizophrénies chez des personnes qui de toute façon auraient présenté ce trouble ou si, à l’inverse,
le cannabis était susceptible de causer à lui tout seul une schizophrénie. En 2002, 2 études
épidémiologiques ont été publiées reprenant cette question dans le même numéro du British
Médical Journal.
Ces publications concernaient l’extension du suivi de la cohorte suédoise jusqu’en 1996, et une
étude prospective réalisée sur une cohorte néo-zélandaise de 759 adolescents suivis à 11, 15 et 18
ans. Ces 2 études retrouvent un risque augmenté, mais modéré (risque relatif autour de 2)
d’apparition de symptômes de type psychotique ou de schizophrénie à l’âge adulte. Cependant de
6
http://www.ofdt.fr/BDD/publications/docs/epfxfbka.pdf
Andreasson S, Allebeck P, Engstrom A, Rydberg U. Cannabis and schizophrenia. A longitudinal study of Swedish
conscripts. Lancet. 1987 ;2:1483-6.
7
nombreuses limites méthodologiques sont à discuter : l’effet de l’usage d’autres drogues est peu
pris en compte, les critères de « psychoses » utilisés ne sont pas toujours très stricts, le niveau de
consommation est évalué de façon peu précise… Enfin, lorsque des analyses sont réalisées avec
ajustement sur d’autres facteurs de confusion potentiels, en particulier des troubles du
comportement dans la préadolescence dans l’étude néo-zélandaise, le risque spécifique lié au
cannabis diminue fortement.
Malgré ces limites méthodologiques et l’existence de biais de mesure de l’exposition et de la
pathologie étudiée, susceptibles d’influencer ces résultats, certains éléments sont à prendre en
considération en particulier un effet vraisemblablement dose dépendant (malgré une mesure de
l’exposition discutable dans les études).
Enfin une dernière étude publiée en 2005, sur une cohorte de jeunes bavarois, retrouve des résultats
similaires, le risque relatif de développer des « symptômes psychotiques » lors de la consommation
de cannabis s’élevant à 1,78. Cette association augmente avec la fréquence d’utilisation du cannabis,
et est d’autant plus élevée chez les sujets ayant des troubles préexistants.
En conclusion, le lien de causalité directe entre cannabis et psychose reste discuté, notamment en
raison des limites méthodologiques des études disponibles. Cependant, la consommation abusive,
en particulier chez des sujets fragiles présentant des troubles psychologiques ou du comportement
notamment à l’adolescence est un phénomène préoccupant.
8
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ACTUALITES EN PHARMACODEPENDANCE
Anne Roussin et Maryse Lapeyre-Mestre
Centre d’Evaluation et d’Information sur la Pharmacodépendance de Toulouse
A- Médicaments détournés de leur usage :
Les médicaments psychoactifs (modifiant l’humeur, le comportement ou les perceptions)
sont susceptibles d’être détournés de leur usage thérapeutique suggérant ainsi une dépendance à ces
produits. Tous les individus ne sont pas égaux vis-à-vis du risque de passer à un mode de
consommation abusif, puis à une véritable dépendance installée. La pharmacodépendance s’exprime
par la nécessité de consommer une substance pour pouvoir fonctionner dans les limites de la
normale, et dans les cas extrêmes elle se traduit par un besoin compulsif de consommation,
totalement incontrôlé. L’installation de la dépendance psychique à une substance dépend non
seulement des caractéristiques pharmacologiques de la molécule (elle est observée à des degrés
divers selon les substances psychoactives) mais également de facteurs d’ordre génétique,
neurobiologique, psychologique, social, et l’environnement associé à la consommation de la
substance joue également un rôle important. La dépendance physique est également une
composante motivant la consommation de la substance. Lors du sevrage, les symptômes de
dépendance psychique (dysphorie, anxiété, irritabilité) se manifestent précocement alors que les
signes somatiques de la dépendance physique surviennent plus tardivement. Enfin, la
consommation de doses croissantes de substance au cours du temps (tolérance) est fréquemment
observée en cas de pharmacodépendance.
Le recueil des ordonnances suspectes est une des méthodes épidémiologiques permettant
l’évaluation du potentiel d’Abus et de Pharmacodépendance des médicaments mise en place par les
Centres d’Evaluation et d’Information sur la Pharmacodépendance (CEIPs). Ce recueil a été mis en
place en 1992 et uniformisé au niveau des différents CEIPs en 2001 permettant ainsi une analyse
nationale des données.
Les objectifs du dispositif OSIAP (Ordonnances Suspectes, Indicateur d’Abus et de
Pharmacodépendance) consistent à :
- évaluer de façon continue le potentiel d’abus des médicaments en condition
réelle d’utilisation,
- identifier les médicaments faisant l’objet de détournement,
- évaluer l’impact des mesures de prévention mises en place en France.
Le recueil des ordonnances suspectes se déroule à l’endroit où se fait la demande de
médicaments : dans les pharmacies d’officine. Chaque CEIP a développé un réseau de pharmaciens
d’officine qui participe à différentes enquêtes nationales et notamment à OSIAP. Chaque
pharmacien recueille de façon exhaustive toutes les ordonnances suspectes présentées dans
l’officine au cours de 2 périodes de 1 mois (mai et novembre) chaque année.
Une ordonnance suspecte est une ordonnance qui n’est pas la traduction d’une prescription
médicamenteuse selon les critères réglementaires admis. Cela peut être :
- une fausse ordonnance (fabriquée, photocopiée),
- une ordonnance volée.
- une ordonnance falsifiée, secondairement modifiée (rajout de médicament,
modification de la posologie ou de la durée de prescription…) à partir d’une ordonnance
valide.
- une ordonnance suspecte correspondant à une prescription “anormale” (prescription
non conforme à la législation).
Le recueil des Ordonnances Suspectes a été effectué, en 2004, à partir des réseaux de
pharmaciens d’officine constitués par les 10 CEIP Français et celui mis en place par le service de
Pharmacologie Clinique de Poitiers. La surveillance des ordonnances suspectes s’est déroulée au
cours de deux périodes de 4 semaines chacune en mai et novembre 2004.
Nous avons recueilli au total 517 ordonnances suspectes en 2004 (521 en 2003).
Le palmarès des médicaments impliqués dans les ordonnances suspectes figure dans le tableau
suivant :
POURCENTAGE D’ORDONNANCES SUSPECTES (NOMBRE)
SPECIALITES
2004
2003
2002
2001
DENOMINATION
N=517
N=521
N=400
N=414
COMMUNE
INTERNATIONALE
2000
N=304
ZOLPIDEM
STILNOX®
9,5% (49)
9% (47)
10,3% (41)
8% (33)
6,9% (21)
BUPRENORPHINE
SUBUTEX®
6% (31)
9,6% (50)
6,8% (27)
9,4% (39)
7,2% (22)
BROMAZEPAM
LEXOMIL®
5,6% (29)
3,1% (16)
5,8% (23)
5,3% (22)
12,5% (38)
FLUNITRAZEPAM
ROHYPNOL®
4 ,8% (25) 10,4 % (54)
15% (60)
19,1% (79)
28,3% (86)
PARACETAMOL +
CODEINE
CODOLIPRANE®,
EFFERALGAN
CODEINE®…
IMOVANE®
3,1% (16)
1,9% (10)
0,5% (2)
4,1% (17)
1,6% (5)
2,7% (14)
4,2% (22)
3,3% (13)
2,4% (10)
4,3% (13)
2,3% (12)
8
3,1% (16)
5,3% (21)
2,4% (10)
6,3% (19)
2,3% (12)
2,7% (14)
1,8% (7)
0,7% (3)
1% (3)
2,1% (11)
2,5% (13)
1% (4)
1,4% (6)
-
ZOPICLONE
CLORAZEPATE
TRANXENE®
DONT TRANXENE®
50
PARACETAMOL +
DI-ANTALVIC®
DEXTROPROPOXYPHENE
PROPOFAN®....
CLONAZEPAM
RIVOTRIL®
MORPHINE
SKENAN®
1,8% (9)
4,2% (22)
3,8% (15)
1% (4)
3,3% (10)
ALPRAZOLAM
XANAX®
1,8% (9)
2,7% (14)
2% (8)
0,5% (2)
2,6% (8)
LORAZEPAM
TEMESTA®
1,8% (9)
2,5% (13)
2,8% (11)
1,4% (6)
1,3% (4)
PARACETAMOL + POUDRE
D’OPIUM
DIAZEPAM
LAMALINE ®
1,8% (9)
VALIUM®
1,5% (8)
1,5% (8)
0,8% (3)
1,4% (6)
1% (3)
TIANEPTINE
STABLON®
1,5% (8)
1,3% (7)
0,8% (3)
-
-
Pour la première fois, le flunitrazépam n’arrive plus en tête des spécialités citées dans
OSIAP. On observe des fréquences stables pour le zolpidem, le bromazépam ou la zopiclone, par
ailleurs largement consommés, mais aussi pour le clorazépate, malgré la modification des règles de
prescription et de délivrance. Le clonazépam se stabilise après la forte progression observée en
2003. Le nombre de citations pour les autres benzodiazépines reste stable. Il en est de même pour la
tianeptine.
Le taux d’ordonnances volées diminue en 2004 (4,5% contre 8,3% en 2003, mais seulement
2,6% en 2001), alors que les « vraies » fausses ordonnances (fabriquées de toute pièce) restent aussi
fréquentes (9% en 2004, 9,1% en 2003). Ces ordonnances sont présentées pour tenter d’obtenir des
médicaments tels que la sibutramine (2 fois), le méthylphénydate (2 fois), de la DHEA (1 fois !), ou
du trihexyphénidyle (3 fois).
En conclusion, ces données d’enquête épidémiologique montrent l’intérêt du dépistage des
OSIAP dans le domaine de la vigilance en pharmacodépendance, non seulement pour l’étude des
médicaments concernés par ce problème, mais aussi pour pouvoir identifier les patients
pharmacodépendants et les orienter vers une prise en charge thérapeutique.
B- La soumission chimique :
La soumission chimique est définie par l’administration à des fins criminelles (agression
sexuelle, acte de pédophilie,…) ou délictuelle (violence physique, vol,…) de substances psychoactives à l’insu de la victime. Les propriétés exploitées des substances employées dans les
soumissions sont une sédation, une désinhibition et une amnésie.
De juillet 2003 à mars 2005, une étude nationale prospective a été menée sous l’égide de
l’AFSSAPS afin d’obtenir des données exhaustives sur les cas de soumission chimique. Le réseau
des Centres d’Evaluation et d’Information sur la Pharmacodépendance (CEIP) français a été chargé
du recueil des cas, en collaboration avec les différents intervenants dans la prise en charge des
victimes, tout particulièrement : les médecins cliniciens, les urgences générales et médico
judiciaires et les laboratoires de toxicologie. Cette enquête a révélé que les benzodiazépines ont été
majoritairement utilisées (82 cas sur les 119 cas de soumission recensés), notamment le
clonazépam, le bromazépam et l’oxazépam. Cette enquête met également en évidence l’utilisation
des anti-histaminiques H1 (doxylamine et hydroxyzine). Le GHB a été retrouvé dans 6 cas. La
kétamine est retrouvée 2 fois. En très grande majorité, les substances utilisées sont des
médicaments psychoactifs détournés de leur usage thérapeutique.
Toute personne victime d’une soumission chimique ou supposée l’être doit pouvoir
bénéficier d’une prise en charge adéquate et rapide. Dans sa lettre aux professionnels de santé du
22 juillet 2005, l’AFSSAPS précise qu'un cas de soumission chimique doit être suspecté devant
toute personne présentant des troubles du comportement (confusion, désorientation, amnésie,
troubles de la vigilance) et/ou d'autres signes évocateurs (perte de chéquier ou de carte bancaire,
désordres vestimentaires, marques de violence). Ce patient doit alors faire l'objet d'une prise en
charge spécifique.
Il est notamment important :
de réaliser des prélèvements biologiques et ce, en double (sang, urines et éventuellement
cheveux) le plus rapidement possible après les faits, et de les adresser à un laboratoire
d'analyses toxicologiques compétent pour la recherche de substances psychoactives. Une
fiche de renseignements cliniques doit accompagner les échantillons ;
de ne pas administrer d'hypnotiques ou d'anxiolytiques qui risqueraient d'aggraver la
confusion et de gêner l'interprétation des résultats toxicologiques;
de rappeler aux patients que certains traitements médicamenteux peuvent les rendre plus
vulnérables à une soumission chimique ;
d'inciter la victime à porter plainte. En fonction du contexte, il peut être également
souhaitable de l'orienter vers une association d'aide aux victimes :
http://www.justice.gouv.fr/region/inavema.htm (08 84 28 46 37, soit : 08victimes)
L’enquête se poursuit, et vous trouverez en annexe la copie papier du site internet du CEIP
de Toulouse qui présente en particulier le rôle des CEIPs, les modalités de déclaration des cas
d’abus, de pharmacodépendance ou de mésusage des médicaments ainsi que les modalités à suivre
en ces de suspicion de soumission chimique.
Nous vous rappelons que tout cas d’abus ou de pharmacodépendance grave ou inattendu
doit être déclaré obligatoirement au CEIP (Décret du 31 mars 1999).
Adresse du site internet du CEIP de Toulouse : www.chu-toulouse.fr, rubrique santé/prévention
(Centre Midi-Pyrénées d’Evaluation et d’Information sur la Pharmacodépendance)). Tél : 05 62 26
06 90, [email protected]
ANNEXE 1 : COPIE DU SITE INTERNET DU CEIP DE TOULOUSE
Service de Pharmacologie Clinique, Faculté de Médecine, 37 allées Jules Guesde,
31000 Toulouse
Tél : 05 62 26 06 90 ou 05 61 14 59 05 – Fax : 05 61 25 51 16
[email protected]
Dr. Maryse LAPEYRE-MESTRE, Médecin : Directeur
Pr. Jean-Louis MONTASTRUC , Médecin : Directeur
Adjoint
Dr. Anne ROUSSIN, Pharmacien : Praticien Attaché
Mme Elisabeth GORSSE : Secrétariat
Rôle des CEIP
Les CEIP sont chargés de recueillir et d’évaluer les données cliniques concernant les cas constatés
de pharmacodépendance et d’abus de substances, plantes, médicaments et autres produits. Les CEIP
effectuent également des études épidémiologiques concernant la pharmacodépendance et l’abus de
substances psychoactives.
L’évaluation de la pharmacodépendance à des substances psychoactives permet à la Commission
Nationale des Psychotropes de l’AFSSAPS de donner un avis sur le potentiel d’abus. Les mesures
qui en résultent sont d’ordre réglementaire (modalités de prescription et de délivrance, classement
dans la liste psychotropes ou stupéfiants, retrait de spécialité), galénique (pour éviter le
détournement d’usage par exemple par injection, ajout d’un colorant pour les médicaments utilisés
pour la soumission chimique). Enfin une campagne d’information des professionnels et/ou du
grand public peut être instaurée.
Réseau français des centres de Pharmacodépendance
Vos observations
Vous êtes Professionnel de Santé :
Vous devez obligatoirement déclarer au CEIP de votre région les cas de pharmacodépendance grave
ou d’abus grave d’une substance, plante, médicament ou tout autre produit ayant un effet
psychoactif à l’exception de l’alcool et du tabac (Articles R. 5219-1 à R. 5219-15 du code de la
santé publique). Sont également concernés les médicaments détournés de leur usage thérapeutique à
des fins psychoactives avérées ou potentielles.
Identifier un problème de pharmacodépendance :
Détournement de l’usage thérapeutique, vol,
Signes d’intoxication ou de sevrage, demande insistante d’un médicament, demande de soin, décès,
Connaissance d’une falsification d’ordonnance,
Connaissance d’un acte délictueux sous l’effet d’une substance,
Détection de substance lors d’un examen biologique,
Connaissance d’un nomadisme (médecin, pharmacien)
Entrent dans le champ d’action du système d’évaluation de la pharmacodépendance :
•
les substances (médicamenteuses ou autres) psychostimulantes, les dépresseurs centraux, les
modificateurs de l’humeur (thymorégulateurs), les hallucinogènes ou leurs précurseurs,
•
les substances supposées modifier les performances intellectuelles ou physiques,
•
les substances utilisées à des fins criminelles ou délictuelles (soumission chimique)
Comment déclarer ?
o
o
Contacter le CEIP par téléphone (05 62 26 06 90) ou courriel en précisant :
ƒ
Vos coordonnées,
ƒ
Le motif de notification (abus, pharmacodépendance, mésusage, décès,
syndrome de sevrage, effet indésirable, conduite dopante ou autre),
ƒ
L’identification du patient (les 3 premières lettres de son nom, sexe, âge),
ƒ
Les antécédents médicaux du patient ainsi que ses antécédents d’abus ou de
dépendance,
ƒ
Médicaments ou autre produits en précisant la voie d’administration, la
posologie, la date de début (et de fin) de prise, le motif de la prise et le mode
d’obtention.
OU
Imprimer le formulaire de déclaration
voie postale au CEIP.
du CEIP de Toulouse et adressez-le par
En cas de suspicion de soumission chimique :
Suivre les procédures règlementaires
qui ont été instaurées dans le cadre du dispositif national
de suivi des cas de soumission chimique et contacter le CEIP de toulouse.
Vos questions
Le CEIP de Toulouse répond à vos questions sur tout problème lié à la pharmacodépendance aux
médicaments et drogues illicites, l’abus ou le mésusage des médicaments et les suspicions de
soumission chimique.
Vous pouvez adresser vos questions par téléphone du lundi au vendredi de 8h30 à 18h30 (05 62 26
06 90 ou 05 61 14 59 05) ou par courriel ([email protected])
Actualités en Pharmacodépendance
•
Chaque année, en janvier, les « rencontres du CEIP en Midi-Pyrénées » rassemblent les
différents partenaires concernés par le problème de la pharmacodépendance.
Actes des rencontres 2005 :
•
Actes des rencontres du CEIP de Toulouse 2005 - Première Partie
•
Actes des rencontres du CEIP de Toulouse 2005 - Deuxième Partie
A noter dès aujourd’hui
N’oubliez pas de réserver votre JOURNEE DU 17 JANVIER 2006, pour LES 10EMES
RENCONTRES DU CEIP DE TOULOUSE.
Cette édition sera tout à fait exceptionnelle, puisqu’elle se déroulera sur une journée entière, le
mardi 17 Janvier de 9h à 17h dans le Grand Amphithéâtre de la Faculté de Médecine de Toulouse,
Allées Jules Guesde. Cette rencontre réunira notamment les représentants de l’ensemble du réseau
français des CEIP, qui présenteront les actualités concernant la pharmacodépendance en France.
Nous aurons également le plaisir d’accueillir le Docteur Vincenzo Piazza, de l’Université de
Bordeaux 2, pour une conférence sur le thème :
« Drogue ou individu : quels sont les vrais déterminants de la toxicomanie ? ».
•
Quatre fois par an, le bulletin du CEIP présente les résultats des enquêtes menées en
collaboration avec les professionnels de santé ainsi que des brèves sur l’actualité en
pharmacodépendance.
Bulletins du Centre d’Evaluation et d’Information sur la Pharmacodépendance du
Midi-Pyrénées
ANNEXE 2 : FEUILLE DE DECLARATION DES CAS D’ABUS OU DE
PHARMACODEPENDANCE GRAVE :
DECLARATION A ADRESSER A :
Déclaration obligatoire d’un cas de
pharmacodépendance grave ou d’abus
grave d’une substance, plante, médicament
ou tout autre produit ayant un effet
psychoactif mentionné à l’article R.5219-2
du code de la santé publique
Dr Maryse Lapeyre-Mestre
Centre Midi-Pyrénées d’Evaluation et
d’information sur la
Pharmacodépendance
Service de Pharmacologie Clinique
Faculté de Médecine
37, allées Jules Guesde
31000 Toulouse
Tél. : 05-62-26-06-90
Fax : 05-61-25-51-16
E-mail : [email protected]
Articles R. 5219-1 à R. 5219-15 du code de la santé
publique
Date de notification :
Déclarant :
Observation relevée par :
Motif de notification
Syndrome de sevrage
Effet indésirable
Dopage
Autre, préciser :
Abus
Pharmacodépendance
Mésusage
Patient
Nom (min. 3 premières lettres) ……………………………
Age réel/estimé …… ans
Sexe
Prénom …………………………
F
M
Activité professionnelle
Oui (y compris lycéens, étudiants)
Non
Situation familiale :
Seul
En couple
Département de résidence ………
Poids
kg
Taille
cm
Préciser : ………………………………
Préciser : ……………….………………
Entouré
Inconnu
Nombre enfants à charge : ……
Grossesse
Oui
Non
Antécédents
-
Antécédents médicaux, sérologiques, psychiatriques, etc :
-
Antécédents d’abus ou de dépendance (consommation d’alcool, tabac, opiacés, cannabis, stimulants, etc… : préciser les
quantités consommées par jour et l’ancienneté) :
-
Tentatives antérieures d’arrêt (dates, modalités, évolution) :
Obligation de déclaration :
Article R. 5219-13 du code de la santé publique : “Tout médecin, chirurgien dentiste ou sage-femme ayant constaté un cas de pharmacodépendance grave ou
d’abus grave d’une substance, plante, médicament ou autre produit mentionné à l’article R. 5219-2, en fait la déclaration immédiate, au centre d’évaluation et
d’information sur la pharmacodépendance sur le territoire duquel ce cas a été constaté.”
“De même, tout pharmacien ayant eu connaissance d’un cas de pharmacodépendance grave ou d’abus grave de médicament, plante ou autre produit qu’il a délivré,
le déclare aussitôt au centre d’évaluation et d’information sur la pharmacodépendance sur le territoire duquel ce cas a été constaté.”
“Tout autre professionnel de santé ou toute personne dans le cadre de son exercice professionnel ayant eu connaissance d’un tel cas peut également en informer le
centre d’évaluation et d’information sur la pharmacodépendance sur le territoire duquel ce cas a été constaté.”
Médicaments (1) ou autres produits (consommés actuellement ou arrêtés récemment) :
Posologie
Voie
(3)
d'adminis
tration (2)
Nom
Date de
début
Date de fin
Motif de prise
Commentaires
(5)
Mode
d’obtention
(4)
(1) y compris médicaments de substitution
(2) préciser voie orale, IV, nasale, inhalation, autre
(3) préciser posologie ou quantité moyenne par prise, par jour ou par semaine si consommation occasionnelle. Noter si augmentation
récente de posologie (6 derniers mois)
(4) Prescription, prescription de complaisance, Ordonnance falsifiée ou volée, Rue (deal), Vol, Autre…
(5) préciser la forme utilisée (aérosol, ampoule, buvard, comprimé, décoction, feuille, graine, poudre, résine, etc.)
Effet
Date de survenue :
Grave:
Si oui :
?
?
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?
?
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oui
/
? non
Hospitalisation ou prolongation d’hospitalisation, préciser date : du
Incapacité ou invalidité permanente
Mise en jeu du pronostic vital
Décès, préciser date :
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au
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Description (signes cliniques, durée, examens complémentaires, traitement effectué…) :
Evolution :
Dosages, recherche produits (sang, urines, autre), préciser dates et résultats :
Joindre, si possible, toute lettre, compte-rendu d’hospitalisation, d’examen complémentaire décrivant l’observation
clinique et son évolution. Ces données médicales sont transmises et analysées dans le strict respect du secret médical.
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