Lancement du
Accélérer l’accès
aux thérapies ciblées
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dossier de presse
juIN 2013
www.e-cancer.fr
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ACCÉLÉRER l’ACCÈS AUX THÉRAPIES CIBLÉES
L’INCa initie un programme novateur pour
un accès sécurisé à des thérapies ciblées innovantes : AcSé
L’Institut national du cancer (INCa) a la volonté de repérer précocement les innovations
thérapeutiques dans le champ du cancer, d’accompagner leur développement et d’accélérer
leur mise à disposition pour les patients pouvant en bénéficier. Dans ce cadre, l’INCa, en
accord avec l’ANSM, a souhaité s’engager dans des essais cliniques d’un nouveau type avec le
programme AcSé (Accès sécurisé à des thérapies ciblées innovantes).
AcSé permet de proposer aux patients susceptibles d’en bénéficier un accès précoce aux
médicaments innovants sur l’ensemble du territoire et de façon sécurisée, grâce à leur
participation à un essai clinique. Ainsi, l’objectif de ce programme est de proposer aux patients
atteints de cancers et en situation d’échec thérapeutique des thérapies ciblant les mutations
génétiques présentes dans leur tumeur, solide ou hématologique, indépendamment de
l’organe concerné.
Développé à l’initiative de l’Institut national du cancer, ce programme novateur répond à plusieurs
constats :
- un médicament innovant, qui a obtenu ou va obtenir une AMM (Autorisation de Mise sur le
Marché) pour le traitement d’un cancer d’un organe déterminé, peut être efficace pour des
patients ayant un cancer d’un organe différent mais présentant la même anomalie génétique
ciblée par le médicament. Il s’agit donc de permettre d’ouvrir les indications de prescription
d’un médicament disponible à d’autres pathologies. En effet, il est important d’accompagner
les stratégies de traitement basées sur le « profil biologique » de la tumeur et non pas
uniquement sur l’organe d’origine ;
- les essais cliniques permettent de mettre à disposition des patients des médicaments
innovants, tout en assurant leur sécurité et le recueil des données de sécurité et d’efficacité.
- la recherche académique doit s’intéresser aux traitements de cancers, en particulier de
certaines formes rares, qui ne font pas forcément l’objet d’une stratégie de développement de
la part des laboratoires pharmaceutiques ;
- trop peu d’essais cliniques sont proposés aujourd’hui aux patients en situation d’échec
thérapeutique.
Le programme AcSé a été mis en place pour répondre à ces enjeux. Il s’adresse à des patients
atteints de cancers, en échec de traitements validés et dont l’état de santé et l’évolution de la maladie
justifient l’administration d’un nouveau traitement.
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Il s’agit, dans le cadre d’un essai clinique de phase 21, de permettre aux patients, chez lesquels on a
préalablement identifié une anomalie génétique particulière de leur tumeur, de néficier d’un
médicament adapté à cette anomalie. Ces médicaments ont ou vont obtenir une AMM pour le
traitement de cancers d’un organe particulier dans lesquels ces altérations ont été décelées.
Le programme AcSé propose et sécurise l’utilisation de ces médicaments, en dehors du cadre de
l’AMM, pour des patients chez lesquels ils pourraient être efficaces. Ces essais cliniques seront
ouverts sur l’ensemble du territoire, dans des établissements ayant une autorisation de traitement par
chimiothérapie du cancer et en capacité de réaliser des recherches cliniques.
Le programme AcSé se décline en différents essais cliniques, chaque essai clinique portant
sur un médicament unique. Ces essais devront s’accompagner de l’adhésion à la charte du
programme AcSé2. Pour chaque projet, l’INCa identifie un promoteur institutionnel et demande au
laboratoire pharmaceutique qui commercialise le médicament d’accepter de le mettre à disposition de
l’essai gratuitement. L’INCa s’engage à participer au financement de ces essais ainsi qu’aux coûts
engendrés par les tests réalisés par les plateformes de génétique visant à identifier les patients
susceptibles de bénéficier de ces traitements.
Ces essais permettront de déterminer, en cas d’efficacité, les nouvelles indications qui devraient être
développées par le laboratoire. À l’inverse, ils permettront, si aucun signe d’efficacité n’est obser
dans certaines tumeurs, d’éviter de nouveaux essais thérapeutiques inutiles.
Le 1er essai portera sur le crizotinib, médicament ayant une AMM pour le traitement des patients
atteints d’un cancer du poumon et dont la tumeur présente une anomalie génétique (translocation
activatrice du gène ALK). Cette altération, ciblée par le crizotinib, est retrouvée dans plus de 10
cancers différents, notamment dans certaines formes de lymphomes, de cancers colorectaux, de
cancers du sein, de neuroblastome… Ce médicament sera donc proposé à des patients, adultes et
enfants, atteints par ces pathologies et chez lesquels l’anomalie génétique ciblée par le crizotinib aura
été identifiée.
UNICANCER est le promoteur de ce premier essai. Cet essai est cofinanpar la Fondation
ARC pour la recherche sur le cancer. Le crizotinib est développé par le laboratoire Pfizer qui
diffusera et mettra gratuitement à disposition le médicament pendant toute la durée de l’essai
clinique.
1 La phase 2 permet première évaluation une de l'efficacité de la molécule sur la maladie, du dosage optimal, ainsi que du
rapport efficacité/tolérance
2 Charte AcSé : http://www.e-cancer.fr/recherche/structuration-de-la-recherche/acces-aux-molecules-innovantes/le-programme-
acse
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FICHE 1
LE PROGRAMME AcSé
1.1 LE DÉVELOPPEMENT DES THÉRAPIES CIBLÉES
L’innovation thérapeutique en cancérologie se concentre aujourd’hui essentiellement sur les thérapies
ciblées. Leur objectif est de proposer des traitements médicaux innovants, adaptés à chaque patient
et ciblant une anomalie moléculaire particulière identifiée dans leur tumeur. Ces médicaments freinent
la croissance de la tumeur en s’attaquant aux mécanismes spécifiques par lesquels elle se développe
et ciblent donc plus sélectivement les cellules cancéreuses.
Depuis 10 ans, ces médicaments ont profondément modifié le traitement et le pronostic de certains
cancers. L’exemple en est l’imatinib qui a révolutionné le pronostic de certaines formes de leucémie.
Leur nombre est en constante augmentation : près de 800 molécules innovantes sont actuellement en
phase d’essais cliniques précoces et une quinzaine ont reçu une AMM et sont utilisées actuellement
en France pour des cancers présentant les mutations génétiques ciblées par ces molécules.
Le développement de ces thérapies a été rendu possible grâce aux progrès considérables de la
biologie moléculaire qui a notamment permis de mieux comprendre le fonctionnement de la cellule
cancéreuse. Ces travaux ont ainsi permis d’identifier certaines altérations génétiques (mutations,
translocations, activations…) présentes au sein des tumeurs, des « cibles », puis de développer des
molécules précisément dirigées contre celles-ci, les « thérapies ciblées ».
La caractérisation moléculaire de la tumeur devient ainsi un critère déterminant dans le choix de la
stratégie thérapeutique, qui ne repose plus seulement sur le type et le stade de la maladie. Elle
permet de prescrire un traitement aux seuls patients susceptibles d’en bénéficier. En agissant sur des
mutations génétiques spécifiques, les thérapies ciblées constituent ainsi des traitements « sur
mesure », qui préfigurent la mise en place d’une médecine de plus en plus personnalisée. La
connaissance moléculaire détaillée des tumeurs constitue en effet un atout capital pour expliquer
pourquoi deux patients présentant la même pathologie peuvent répondre de manière différente à la
même thérapie, et à l’inverse pourquoi deux cancers distincts peuvent être traités par un même
médicament.
Les anomalies génétiques identifiées dans le cancer d’un organe don peuvent être
présentes dans des cancers développés dans d’autres organes, pour lesquels le
développement thérapeutique n’a pas été effectué et l’AMM n’a pas été demandée. Le
programme AcSé vise à proposer et à sécuriser l’accès des patients à ces traitements, en
dehors du cadre des AMM obtenues ou visées par les laboratoires pharmaceutiques.
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1.2 UN ACCÈS ÉQUITABLE ET PLUS RAPIDE À L’INNOVATION
L’accès facilité des patients aux innovations, notamment aux médicaments innovants est un objectif
du Plan cancer 2009-2013 (Action 21.1).
Dans le cadre d’essais thérapeutiques, les patients peuvent bénéficier d’un accès précoce aux
molécules innovantes, notamment au sein des centres d’essais cliniques de phase précoce (CLIP²)
labellisés par l’INCa. Mais ces essais de phase 1 et 2 s’adressent à peu de patients et sont souvent
restreints à un seul type de cancer.
En dehors des essais thérapeutiques, il existe plusieurs dispositifs réglementaires, sous la
responsabilité de l’ANSM, pour encadrer et sécuriser l’utilisation des médicaments avant l’obtention de
l’AMM ou en dehors des indications validées par l’AMM. Ces dispositifs s’appliquent lorsque
l’évaluation du bénéfice/risque est présumée favorable et lorsqu’il n’est pas possible d’inclure le
patient dans un essai clinique (absence d’essai en cours, critères d’inclusion sélectifs…). Ces
dispositifs sont :
- l’ATU (Autorisation Temporaire d’Utilisation) de cohorte : un dispositif qui s’applique à un
médicament le plus souvent dans l’attente de l’obtention de l’AMM. Ce médicament est de ce
fait non commercialisé et donc non encore disponible pour les prescripteurs. L’ATU de
cohorte permet de prendre en charge, dans les meilleures conditions, les patients pour
lesquels aucun autre traitement approprié n’est disponible. Ce cadre permet de recueillir des
données de suivi et de surveillance du médicament sur un groupe de patients.
- la RTU (Recommandation Temporaire d’Utilisation) : un dispositif qui s’applique à un
médicament qui a déjà obtenu une AMM dans une indication donnée et potentiellement déjà
commercialisé. L’instruction d’une RTU se justifie lorsque le médicament est susceptible
d’être utilisé dans une autre indication que celle(s) prévue(s) par son AMM en raison d’un
bénéfice/risque présumé favorable et en l’absence d’alternative thérapeutique. Les RTU sont
assorties d’un protocole de suivi des patients qui permettent de collecter des données
d’efficacité, de sécurité et d’utilisation du médicament. Une RTU engage le laboratoire
exploitant à demander une extension d’AMM dans un délai de 3 ans. L’élaboration d’une RTU
par l’ANSM peut se faire lorsqu’un besoin thérapeutique non couvert est identifié par l’ANSM
ou sur signalement de différentes instances, en particulier l’INCa pour le champ de
l’oncologie.
Les patients (ou leur représentant légal) susceptibles de bénéficier de ces différents dispositifs
reçoivent préalablement de leur médecin une information concernant le médicament avec lequel ils
vont être traités ainsi que le cadre dans lequel ils peuvent y avoir accès. Ils peuvent refuser ces
traitements.
Les ATU ou les RTU ne peuvent se substituer à un essai clinique seul destiné à apporter des
réponses précises et indispensables sur le rapport bénéfice/risque d’un médicament.
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