Orages et tornades Les cellules orageuses Les systèmes convectifs Le temps violent 1 1414-2 Table des matières La convection Les cellules orageuses Orages de masse d’air Orages multicellulaires Orages supercellulaires Les systèmes convectifs Les lignes de grain Les vortex convectifs de mésoéchelle Le temps violent Les décharges électriques La foudre La précipitation La grêle Les microrafales Les fronts de rafales Les tornades Conditions environnementales nécessaires pour la formation d’un orage (la recette…) 1414-3 NE : Niveau d’équilibre ou de flottabilité nulle Température et humidité Température de l'environnement • L'existence d’une couche d’instabilité conditionnelle. • Air humide dans la couche limite (environ le premier kilomètre près de la surface). • Soulèvement suffisant à relâcher l’instabilité. Niveau de convection libre NCA : Niveau de condensation par soulèvement Niveau de convection libre : niveau de pression à partir du quel la force de flottabilité agissant sur la particule d’air en ascension (ligne verte) devient positive. 1414-4 Le cisaillement du vent Elle crée un courant ascendant oblique Le cisaillement vertical du vent est déterminant pour établir le type d'orage qui se développera. Le cisaillement du vent comprend : • La variation de la vitesse du vent selon l'altitude • Elle peut créer une zone de turbulence, caractérisée par des tourbillons (à axe horizontal). La rotation de la direction du vent selon l'altitude 1414-5 Conditions environnementales pour la formation d’un orage Bonne rotation du vent selon l’altitude Profil vertical du vent horizontal Convection désorganisée Convection organisée km 9 6 3 1,5 0 Vents faibles et désorganisés Orages ordinaires et multicellulaires Bon cisaillement vertical du vent horizontal Orages multicellulaires et lignes de grains Orages supercellulaires Échelles caractéristiques des phénomènes météorologiques 1414-6 Globale 5 000 km et plus Ondes planétaires Synoptique 2 000 - 5 000 km Cyclones et anticyclones aux latitudes moyennes, fronts Méso α 200 - 2000 km Systèmes Systèmes convectifs, convectifs, brises, orages XL orages XL Méso β 20 - 200 km Ouragans, tempêtes tropicales, les moussons 6h-2j 2 j - 7 j et plus Cellules Cellules orageuses, orageuses, gros cumulus cumulus gros Méso γ 2 - 20 km Micro α, β, γ et δ jusqu'à 2 km Petits ouragans, faibles anticyclones, vent de Chinook Petits tourbillons Tornades, trombes Tornades, t. et m., trombes t. et m., t. de poussière sec - 3 min 3 - 30 min 30 min - 6 h Les orages ordinaires ou de masse d'air 1414-7 : Pluie : Neige : Glace Stade de cumulus • • Stade mature Les vents et le cisaillement du vent sont faibles. Ce type d'orages est le plus fréquent. Il est associé à des bonnes pluies et à des fortes rafales de vent mais rarement à du temps violent. Stade de dissipation Vue en coupe verticale Les échos de radar Vue en coupe horizontale Vue en coupe horizontale 1414-8 1414-9 Pourquoi fait-il plus frais lors d’un orage? • La pluie entraîne l’air avec elle par frottement. L'air sec ou sous-saturé entraîné dans le courant descendant est refroidi puisque c'est lui qui fournit la chaleur absorbée par la précipitation lors de la fusion ou l'évaporation de cette dernière ! Cet air frais accompagne la précipitation jusqu'au sol. De plus : • Le refroidissement accélère le mouvement descendant de l'air provoquant des rafales de vent. • Seulement 20 % de la vapeur d'eau condensée arrivent au sol (précipitation). Les 80 % qui restent s'évaporent dans le courant descendant, ou ils sont laissés comme débris de nuage qui s'évapore par la suite. 1414-10 Orage multicellulaire Vue en coupe verticale Vues en coupe horizontale Vues en coupe horizontale Les échos de radar Supercellule 3 avril 2004. Cette supercellule a provoqué de la grêle de 5 cm de diamètre sur Chaparral (état du Nouveau-Mexique), causant des dommages étendus. (Photo de Greg Lundeen) 1414-11 1414-12 Image satellitaire Formation d’orages supercellulaires 1414-13 • La vitesse du vent augmente avec l'altitude et un vortex horizontal se développe dans la couche limite. • Un courant ascendant convectif se développe et se déplace à la vitesse horizontale moyenne du tourbillon. • L'interaction entre les deux parties ascendantes du vortex cause à la fois l'augmentation du courant ascendant et sa séparation en deux cellules. • Dans l'hémisphère Nord, le profil vertical type du vent favorise le développement de la cellule de droite. Le Mésocyclone 1414-14 Les échos de radar Vues en coupe horizontale empilées Vue en coupe verticale Vue en coupe verticale BWER : Bounded weak echo region, Région bornée d'échos faibles 1414-15 Structure idéalisée d'une supercellule Vue en plan Front de rafale M M Centre du mesocyclone Mouvement de la supercellule 1414-16 Mésocyclones, courants descendants et fronts de rafales 1414-17 Les orages multicellulaires La direction de l'enclume dépend de la direction des vents en altitude relative au mouvement de l'orage. Les vents sont relatifs à l'orage Mouvement de l'orage Temps violent • Les vents et le cisaillement du vent peuvent varier de faibles à forts. • Selon le cisaillement du vent, sans oublier l'énergie et l'humidité disponibles, ce type d'orage peut donner des vents violents, des micro-rafales, de la grêle de taille modérée (petits pois, raisins et noix), des pluies diluviennes (crues subites) et des faibles tornades. Structure typique d’un orage supercellulaire avec un potentiel de tornade Les supercellules peuvent produire des pluies torrentielles (crues subites), de la grosse grêle (plus grosse que des balles de golf), des vents destructeurs, des microrafales et des tornades faibles à violentes. 1414-18 1414-19 Schéma de microrafale 1414-20 Dangers associés aux microrafales 1414-21 Vue schématique en coupe verticale d'un front de rafale Orage initial Fort courant descendant Orage initial Orage initial Fort courant descendant Orage initial Fort courant descendant 1 Air froid Les Courants de densité densité sont alimenté alimenté en air froid par les courants descendants issus des orages Fort courant descendant 2 4 3 Orage initial Orage initial Fort courant descendant Fort courant descendant Air froid Air froid Air ambiant relativement chaud 5 À maturité maturité, il pré présentent plusieurs caracté caractéristiques communes Air ambiant relativement chaud 6 1414-22 La région la plus importante est le sillage turbulent, où des instabilités du flux apparaissent fréquemment par suite du fort cisaillement horizontal du vent. Ceci favorise le développement de tourbillons qui peuvent se transformer en tornades si le tourbillon horizontal est transformé en tourbillon vertical lors du mouvement ascendant. H = 500 à 2000 m DT = entre 5 et 15° 15°C Dp jusqu'à jusqu'à 10 hPa Rafales jusqu'à jusqu'à 40 m/s Orage initial Fort courant descendant Sillage turbulent Ressaut Rouleau de nuage Arcus Air froid Tête Corps Air froid Courant de retour Nez Air ambiant relativement chaud Front de rafales • À l'avant, le front de rafales marque la transposition entre l'air ambiant et l'air froid. • • Le nez marque l'extrême avancée de l'air froid L'Arcus apparaît comme une corniche surplombante reliée à la masse nuageuse principale. Au loin, il peut présenter un impressionnant mouvement de rotation qui justifie l'appellation de rouleau. Le Nez d'un front de rafales et la tête son point culminant, avec le rouleau (Arcus) de nuage dû au soulèvement forcé de l'air ambiant. • Des instabilités se développent dans le sillage turbulent. • Dans le corps, les ressauts sont des traces de renforcement successif • Près du sol, la friction ralentit la progression de l'air froid, ce qui provoque un courant de retour par rapport au déplacement global du courant de densité 7 1414-23 H = 500 à 2000 m ΔT = entre 5 et 15° 15°C Δp jusqu'à jusqu'à 10 hPa Rafales jusqu'à jusqu'à 40 m/s Orage initial Fort courant descendant Sillage turbulent Ressaut Rouleau de nuage Arcus Air froidTête Corps Air froid Courant de retour Front de rafales Nez Air ambiant relativement chaud 7 1414-24 Les lignes de grain Ligne d’orages pré-frontale : en avant du front froid. 1414-25 Les lignes de grain • Les lignes de grain peuvent donner des vents violents, des microrafales, de la grêle de taille modérée (petits pois, raisins et noix), des pluies diluviennes (crues subites) et des faibles tornades. N Florida, U.S.A Squall Line; Target Name: Earth; Spacecraft: Space Shuttle; Produced by: NASA; Copyright: NASA Copyright Free Policy; Cross Reference: STS41C-40-2130; Date Released: April 1984 1414-26 1414-27 Les vortex convectifs de mésoéchelle http://cimss.ssec.wisc.edu/goes/misc/970708.html http://cimss.ssec.wisc.edu/goes/misc/interesting_images.html Grande étendue d'orages, de forme ronde ou ovale, de plus de 400 - 500 km de taille, ayant une durée de vie de 6 heures et plus. Ils se forment normalement l'après-midi ou le soir, ils atteignent leur pic d'intensité la nuit. À ce moment-là, le danger immédiat est l'inondation. Du temps violent sous la forme de bourrasques de vent, de gros grêlons et de tornades peut se produire en tout temps. 1414-28 Le temps violent dû aux décharges électriques : La foudre 1414-29 La foudre • La foudre est un phénomène météorologique spectaculaire. Elle est la forme de temps violent qui nous affecte le plus souvent. • La foudre est une décharge électrique qui se produit généralement lors du stade mature des orages. Elle réchauffe l'air à environ 20 000°C (3 fois plus chaud que la photosphère du Soleil !). • L'extrême réchauffement provoque une expansion rapide de l'air et une onde de choc acoustique gronde : le tonnerre. Le son se propage à ~330 m/s et la lumière à 300 millions m/s Il faut à peu près 3 secondes pour que le son se propage de 1 km Si on voit la foudre et on entend le tonnerre 15 secondes plus tard, à quelle distance se trouve la foudre ? 1414-30 La foudre • Formes de foudre : Interne : entre deux points dans le même nuage Nuage-nuage : entre deux nuages adjacents Nuage-air : entre le nuage et l'air clair Nuage-sol : entre le nuage et le sol 1414-31 La structure électrique de l’atmosphère http://fire.cfs.nrcan.gc.ca/lightninghttp://fire.cfs.nrcan.gc.ca/lightning-eclaireclair-fra.php • Sans recharge, le potentiel terrestre serait dissipé en moins d'une heure, mais la foudre accumule de nouveau la charge négative. • • La Terre agit comme condensateur sphérique La résistivité électrique de l'atmosphère diminue avec l'altitude jusqu'à environ 50 kilomètres (km). À cette altitude, qu'on appelle l'électrosphère, l'atmosphère est presque un conducteur idéal. 1414-32 La structure électrique d’un orage • Une région de charge positive en haut d'une région de charge négative se développe dans le cumulonimbus. (La base du nuage porte aussi une faible charge positive.) • Lorsque le champ électrique résultant dépasse une valeur seuil, la décharge électrique se produit. • En dessous de l'orage, une charge positive s'accumule au sol. Cette charge positive suivra comme une ombre l'orage et est responsable des éclairs nuage-sol. • Le champ électrique dans le cumulonimbus est bien plus intense que celui entre le nuage et le sol, ainsi qu'entre 75 et 80 % des éclairs surviennent dans le nuage luimême. 1414-33 La décharge électrique • En moyenne, il faut entre 3 et 4 traits de retour pour échanger toute la charge électrique accumulée, et on compte en moyenne de 40 à 80 millisecondes entre chaque trait. La génération de charge électrique dans les cumulonimbus • • • • • • Les courants ascendants dans un orage transportent des gouttelettes d'eau de la base du nuage jusqu'à bien au-dessus du niveau de congélation. Les courants descendants transportent des grêlons et des particules de glace des zones en altitude de l'orage vers le sol. Des gouttelettes d'eau gèlent lors de la collision avec les grêlons et les particules de glace. La chaleur latente dégagée garde la surface des grêlons et des particules de glace plus chaude que l'environnement. Des électrons sont alors cédés par les (+) hydrométéores en mouvement ascendant (plus froids) aux hydrométéores en mouvement E (-) descendant (plus chauds). Les mécanismes de séparation de la charge sont encore sujets de recherche. 1414-34 1414-35 La règle 30-30 • Cherchez un abri approprié si vous pouvez compter 30 secondes ou moins entre l'éclair et le tonnerre. • Restez à l'abri pendant 30 minutes après le dernier grondement de tonnerre. 1414-36 La grêle Nancy Knight tient dans sa main un des plus gros grêlons répertoriés : diamètre 14,4 cm; poids 0.75 kg; lieu Coffeyville, KS. (Librairie photographique de NOAA.) Le plus gros grêlon répertorié aux US a un diamètre d'environ 18 cm. Coupe transversale d’ d’un grêlon 1414-37 Climatologie de la grêle >0 >0 Principales tempêtes de grêle au Canada >0 3 3 5 >0 1 1 http://atlas.nrcan.gc.ca/sites/francais/maps/envir onment/naturalhazards/naturalhazards1999/maj orhailstorms/hailstorms_stats_new.html … 1 3 3 3 3 1 1 1 1 1 >0 Calgary-1998 : Deux tempêtes de grêle se produisent les 4 et 5 juillet et le 8 juillet. Le 4 juillet, il tombe également 43,2 millimètres de pluie à Calgary. La tempête du 8 juillet est accompagnée de vents atteignant 100 kilomètres à l'heure qui arrachent des toits de serres. Des grêlons dont la taille va de celle d'un pois à celle d'une balle de base-ball provoquent une inondation; l’eau monte à la taille, forçant de nombreuses personnes à abandonner leur voiture à des croisements. On sort les chasseneige pour dégager les routes dont certaines sont détruites par la grêle. Un entrepôt s'effondre et un magasin doit fermer à cause de l'éclatement d'une conduite d'égout. Des glissements de terrain provoquent des coulées de boue et de roches qui bloquent des routes et des voies ferrées. Source : Protection civile Canada. Dommages causés par la grêle vitesse terminale (m/s) 60 50 40 30 20 10 T = 0 °C p = 1013 hPa 0 0 5 Diamètre (cm) 10 15 1414-38 Les tornades • Colonne d’air en rotation rapide de quelques dizaines à plusieurs centaines de mètres de diamètre. • Fréquemment associées aux orages supercellulaires (mésocyclones). • Vents pouvant atteindre les 500 km/h! • Vitesse de déplacement entre 30 et 50 km/h. La plus vieille photographie d'une tornade. Image ID : wea00206, collection historique du NWS Prise à 22 mile à sudsud-ouest de Howard, Dakota du Sud, le 28 aoû août 1884. 1414-39 1414-40 Circulation du vent dans une supercellule 1414-41 … du mésocyclone à tornade • Si le rayon de la colonne d'air diminue alors par conservation du moment cinétique* la vitesse de rotation augmente. i. Si la vitesse de rotation augmente, la pression à l’intérieur de la colonne d’air diminue (effet "centrifugeuse"). ii. Si le rayon diminue, la colonne d’air s’allonge. * Le moment cinétique est une grandeur proportionnelle à la vitesse angulaire de l'objet et qui dépend de sa distribution de masse autour de l'axe de rotation. L = mr 2ω = mrV 1414-42 Tornades supercellulaires Entonnoir de condensation Débris soulevés Seulement les débris sont visibles • Seulement 20 % de tous les orages supercellulaires (mésocyclones) produisent des tornades. (Charles Graves - Saint Louis University) 1414-43 Understanding the Weather EAS-107 Tornadoes (Life Cycle) 1. Étape de tourbillon de poussière 2. Étape d’organisation 3. Étape mature 4. Étape de contraction 5. Étape de dissipation 2 1 3 4 5 Conditions environnementales propices à la formation d’une supercellule tornadique 1414-44 1414-45 Stepped Art Fig. 14-46, p. 402 1414-46 1414-47 Échelle Fujita 1414-48 Tornades et zones agricoles Au Québec : http://www.criacc.qc.ca/climat/suivi/tornade_f.html 1414-49 1414-50 2 et par ~10 000 km 10 000 km2 Cette région est connue sous le non de Tornado Alley <4 4 - 22 23 - 42 43 - 62 > 62 1414-51 Tornado Alley 1414-52 Trombes terrestres et marines • Des orages non-supercellulaires peuvent aussi produire de tornades. On parle à ce moment-là de Trombes terrestres Trombes marines (Montréal 23-07-2008) Trombe d’eau à Montréal 23-07-2008 1414-53 1414-54 Conditions de formation des trombes • Elles se forment à partir d'un tourbillon existant dans la couche sous un orage, sans qu'un mésocyclone ne soit présent en altitude. Elles sont généralement "faibles". TROMBE 1414-55 ? ?? Bonne été et merci beaucoup!