mesurer et comparer le volume nucléaire entre les cellules déformées ou pas. Des paramètres descriptifs de la
déformation des noyaux pourront aussi être calculés (degré de courbures, centre de gravité du noyau, solidité etc…).
Grace à notre collaboration avec l’Institut de Sciences Médicales et l’Institut National de Métrologie, Qualité et
Technologie (InMetro) de Rio de Janeiro, il sera possible également de réaliser des images en microscopie
électronique de cellules déformées entre les piliers. Les coupes seront faites par Focused Ion Beam (FIB) après
fixation et inclusion des cellules. Les images permettront de visualiser l’interface entre les cellules et les micro-piliers
et notamment les points d’adhésions focales des cellules à la surface du substrat. L’ultrastructure du noyau et en
particulier la densité et l’organisation de la chromatine dans le noyau pourra être visualisée et quantifiée. Cette
ultrastructure étant corrélée à l’expression des gènes, cette observation nous permettra de vérifier l’influence de la
déformation sur cette expression qui sera étudiée en parallèle par analyse transcriptomique (collaboration InMetro).
b. Utilisation d’inhibiteurs contre les éléments cellulaires impliqués dans la mécanotransduction
(cytosquelette, molécules signal, intégrines, …)
Les lignées de cellules transfectées stables seront utilisées pour visualiser les effets d’inhibiteurs spécifiques des
différentes molécules impliquées dans la déformation et dans la transmission du signal intracellulaire. Des travaux
précédents avec des inhibiteurs du cytosquelette (chimiques ou siRNA) ont démontré le rôle essentiel du cytosquelette
dans la déformation. Il faut maintenant déterminer l’influence de ces inhibiteurs sur la cinétique de déformation et sur
l’éventuelle coopération/compensation entre les différents éléments du cytosquelette.
La déformation du noyau cellulaire par contraction du cytosquelette induit directement ou indirectement la
transduction d’un signal de la membrane cellulaire externe (au niveau des adhésions focales) vers la membrane
nucléaire et même l’ADN qui se trouve dans le noyau. Deux voies de signalisation sont possibles. Soit le signal passe
par différentes molécules qui s’activent successivement et migrent dans le noyau pour induire l’expression de certains
gènes, soit c’est la contraction mécanique du cytosquelette qui applique une force directement sur la membrane
nucléaire et sur l’ADN. Dans les deux cas l’expression des gènes de la cellule est modifiée. Des inhibiteurs des
molécules signal seront aussi utilisés. Il existe des techniques de visualisation par fluorescence de la signalisation
intracellulaire qui pourront être appliquées dans les cellules au cours de la déformation. Ces techniques seront
développées en collaboration avec un chercheur post-doc qui doit les mettre au point au sein de l’équipe. Des
approches d’analyse massive de la phosphorylation des protéines (analyses kinomiques) dans les cellules déformées
pourront être tentées en collaboration avec l’InMetro. Les effets des différents inhibiteurs sur la rigidité cellulaire
mesurée par pinces optiques seront analysés en collaboration avec l’Institut de Sciences Médicales de Rio de Janeiro.
c. Comparaison de cellules à différents stades de cancérisation
Nous avons déjà montré que des cellules saines ne se déformaient pas entre les piliers alors que les cellules
cancéreuses restaient déformées [2]. De plus nous avons observé que des cellules immortalisées c'est-à-dire présentant
des états de cancérisation intermédiaires se déformaient ou ne se déformaient pas suivant les cas [2]. Nous proposons
donc d’étudier des lignées de cellules, toutes issues de la même cellule mais à différents stades de cancérisation, afin
de déterminer si la déformation nucléaire est associée à un stade précis qui peut être défini par des mutations
particulières de certains gènes. Ces cellules pourront être obtenues auprès de collègues spécialistes du cancer. Cette
comparaison sera associée à des analyses des gènes exprimées par les cellules (collaboration InMetro) et à des mesures
physiques de rigidité cellulaire (collaboration Inst. de Sciences Biomédicales).
2. Détermination des conséquences cellulaires de la déformation
a. Sur la migration
Nous avons observé la capacité des cellules déformées de migrer entre les piliers. Il sera intéressant de quantifier cette
vitesse de migration par rapport à la vitesse de migration des cellules non déformées. Des comparaisons de migration
de cellules déformées entre des piliers plus ou moins espacés ou plus ou moins hauts seront également réalisées en
collaboration avec l’IMTEK de Freiburg.
b. Sur la mitose
Pour se diviser une cellule doit s’arrondir. Ceci n’est pas possible entre les piliers. Nous avons déjà montré que les
cellules déformées remontent au-dessus des piliers pour se diviser. Nous essaierons de quantifier ce comportement
grâce à l’imagerie en vivant sur des cellules transfectées pour exprimer une tubuline fluorescente et grâce à
l’utilisation de divers inhibiteurs des microtubules.
c. Sur la différenciation
Comme déjà décrit, la déformation du noyau cellulaire devrait avoir une influence sur l’expression des gènes. Nous
nous intéresserons dans cette partie aux effets de la déformation sur la capacité des cellules à exprimer des gènes