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Tentative de définition et de modalités de prise en charge
SOMMAIRE
I- Les troubles des conduites et du comportement : une tentative de définition ............ 3
1- Ecoles de pensée en psychologie et classifications ................................................ 4
a-Des points communs entre définitions ................................................................ 4
b- Le DSM-IV : l’école américaine et l’influence de la théorie
comportementaliste ............................................................................................................ 4
c- la CIM-10 : la classification de référence internationale ................................... 6
d- La CFTMEA : l’approche psychanalytique ....................................................... 7
2- un essai de définition globale ............................................................................... 11
3- Manifestations ...................................................................................................... 12
a- Manifestations dans la vie de tous les jours ..................................................... 12
b- Des manifestations ayant un impact direct sur les apprentissages ................... 14
II-La prise en charge des jeunes atteints de TCC ......................................................... 17
1- Dans le milieu spécialisé : Les ITEP .............................................................. 17
a- Le thérapeutique ............................................................................................... 17
b- L’éducatif ......................................................................................................... 18
c- Le pédagogique ................................................................................................ 18
2-Dans le milieu ordinaire : l’école, la classe ........................................................... 19
a- Dans l’école : un milieu global à adapter ......................................................... 19
b- Dans la classe : des adaptations particulières ................................................... 23
c- Troubles du comportement et pédagogie au sein des classes ordinaires .......... 25
Annexe 1 : Grille d’Observation du comportement (C. S. Marguerite-Bourgeoys) 35
Annexe 2 : contrat « être élève » .............................................................................. 37
Annexe 3 : le cahier de brouillon ............................................................................. 38
Sitographie : .......................................................................................................... 39
Bibliographie : ...................................................................................................... 39
Les troubles des conduites et du comportement
Tentatives de définition et modalités de prise en charge
Charles Lagard, janvier 2015 3
es jeunes atteints du trouble des conduites et du comportement sont sans doute
pour les éducateurs ou les pédagogues les plus difficiles à aborder. Ils se
présentent à nous comme des jeunes en apparence ordinaire, capables de
réflexions pertinentes, attachants en relation duelle, et pourtant dans un groupe ou face à
l’autorité, ils deviennent bien souvent, par leur comportement, la cible de ceux qui sont
pour les faire grandir. Ces jeunes à l’esprit troublé sont ceux qui troublent sans doute le plus
les esprits des adultes qui dans les classes, dans les cours d’école ou dans les lieux, les
accueillent.
Ce qu’il est essentiel de comprendre pour pouvoir passer outre les attitudes qui
semblent de prime abord paradoxales de ces jeunes, c’est que ces derniers souffrent de
pathologies psychiques souvent importantes, répertoriées comme telles avec des appellations
différentes, par les différents classements des maladies existants. Pour accueillir ce genre
d’élève, il est donc nécessaire de connaître ces difficultés spécifiques afin de pouvoir adapter
sa pédagogie, adapter ses manières de faire, voire même adapter sa manière d’être. Ainsi, je
vais tenter d’exposer quelles sont les différentes définitions de ces troubles, pour ensuite voir
les manières dont ces jeunes peuvent être accueillis en institution, et en classe.
I- Les troubles des conduites et du comportement : une
tentative de définition
Nous évoquons ici, une tentative. En effet, comme nous pourrons le voir tout le long
de ce développement, la définition afférente à ce que sont les Troubles des Conduites et du
Comportement revêt de nombreux aspects, complexes et très divers. Une définition
monolithique est simplement impossible. Dès lors, dans cette partie nous exposerons dans un
premier temps les différentes approches des ces troubles en fonction des écoles de
psychologie
1
auxquelles ces-dernières seraient rattachées. En effet, la psychologie n’est pas
une discipline monolithique. Chaque orientation empruntée entraînant des classifications
spécifiques, les différences qui la traversent, donnent aux troubles des conduites et du
comportement des définitions et des axes de travail qui sont en conséquence, différents. Dans
un deuxième temps, nous tenterons d’expliquer les problématiques de ces jeunes en passant
par une définition plus globale. Enfin, dans un dernier temps, nous exposerons quelles
peuvent être les différentes manifestations de ces troubles impactant la vie de tous les jours,
mais également les apprentissages.
1
Cette sous-partie pourra également permettre à ceux qui le voudraient de pousser plus avant leur recherche tout
en connaissant les tenants et aboutissants des lectures qu’ils pourraient faire.
L
Les troubles des conduites et du comportement
Tentatives de définition et modalités de prise en charge
Charles Lagard, janvier 2015 4
1- Ecoles de pensée en psychologie et classifications
a-Des points communs entre définitions
En premier lieu, quand on tente d’envisager les pathologies de ces jeunes aux
comportements troublés, toutes les classifications évoquent les « Troubles ». Le concept de
« troubles » en santé mentale « renvoie à un ensemble de conditions morbides susceptibles de
caractériser l’état de dysfonctionnement comportemental, relationnel et psychologique d’un
individu en référence aux normes attendues à son âge
2
» ou comme le définit le Petit Robert
« une modification pathologique de l’organisme ou du comportement (physique ou mental) de
l’être vivant ». Ces deux définitions nous éclairent donc sur le fait que lorsqu’une personne
est atteinte de troubles, lorsqu’elle est troublée, elle souffre de dysfonctionnement par rapport
à la moyenne, par rapport à quelque chose qui devrait se situer dans la norme attendue. En
outre, le mot de « trouble » porte toujours la marque du pluriel : les TCC sont donc une série
d’actes qui ne peuvent entrer dans la définition que l’on pourrait faire d’une conduite ou d’un
comportement « normal ». Ce sont donc les symptômes qui ont tendance à définir telle ou
telle pathologie.
En conséquence, chaque école, replace les actes posés dans un contexte et dans un
temps donné. En effet, à titre d’exemple : la période du « non » systématique est normale chez
l’enfant de 2 ans ; à 6 ans, cela devient inquiétant ; et si un jeune vole une fois ses parents,
c’est une bêtise de jeunesse, si c’est tous les jours, cela peut être attribué à une pathologie.
Enfin, les différentes approches prennent en compte sous des noms parfois différents
et de manières éparses les troubles relevant des conduites transgressions des règles
sociales », donc on parle des actes posés d’où le pluriel) et ceux relevant du comportement
réaction émotionnelle inadaptée
3
», donc on parle de l’état d’être du jeune d’où le
singulier). C’est la classification française des troubles mentaux de l’enfant et de l’adolescent
qui, comme nous allons le voir, les groupe dans une même catégorie à partir de son édition de
2000. Les autres classifications, DSM-IV et la CIM-10, qui les avaient pris en compte plus
tôt, évoquent ces deux types de troubles dans des chapitres différents.
La présentation qui suit envisage de resituer de futures lectures dans des contextes
particuliers, et de porter un regard large sur la manière d’envisager ce type de trouble en
psychologie. Toutefois, dans la mesure où les textes officiels citent clairement la classification
française, nous nous attarderons plus spécifiquement sur cette dernière.
b- Le DSM-IV : l’école américaine et l’influence de la théorie
comportementaliste
4
Le DSM-IV (Diagnostic and satistical manual of mental disorder) est la classification
publiée par l’association américaine de psychiatrie. Citée dans de nombreux ouvrages, il n’est
pourtant pas reconnu comme officiel en France. Son approche se veut a-théorique, même si il
est clairement empreint de théories behaviouristes. La théorie behaviouriste (ou
comportementaliste) initiée par John Broadus Watson, est née dans la première moitié du
XXème siècle aux Etats-Unis. Ce dernier préconisait que les travaux des psychologues
2
Rapport ISERN sur les troubles de la conduite, 2005
3
Scolariser les enfants présentant des troubles de la conduite et du comportement, eduscol, aout 2012
4
En mai 2014 est sortie une dernière version, le DSM-V, mais devant la controverse sans précédent, nous en
resterons à la version 4 tant que les débats ne ce seront pas éteints.
Les troubles des conduites et du comportement
Tentatives de définition et modalités de prise en charge
Charles Lagard, janvier 2015 5
devaient être consacrés à « l’étude scientifique du comportement.
5
» Ainsi, il envisageait la
psychologie comportementaliste comme purement objective, et selon lui, « son but théorique
est la prédiction et le contrôle du comportement
6
». Ainsi dans cette classification, seront mis
en exergue les conséquences, les symptômes des maladies mentales. Il s’agit donc pour
l’essentiel d’un relevé des actes que l’individu peut poser.
Par exemple les troubles de la conduite s’inscrivent dans le chapitre « Troubles :
déficit de l'attention et comportement perturbateur », traitant de quatre entités distinctes :
trouble déficit de l’attention/hyperactivité, trouble oppositionnel avec provocation, trouble
comportement perturbateur non spécifié et enfin donc les troubles de la conduite. Ces derniers
sont définit comme : « un ensemble de conduites répétitives et persistantes, dans
lequel sont bafoués les droits fondamentaux d'autrui ou les normes et
règles sociales correspondant à l'âge du sujet
7
»
Pour être diagnostiqué, il faut la présence de trois des critères suivants (ou plus) au
cours des 12 derniers, et d'au moins un de ces critères au cours des 6 derniers mois :
Agressions envers des personnes ou des animaux
(1) brutalise, menace ou intimide souvent d'autres personnes
(2) commence souvent les bagarres
(3) a utilisé une arme pouvant blesser sérieusement autrui (p. ex., un bâton, une brique,
une bouteille cassée, un couteau, une arme à feu)
(4) a fait preuve de cruauté physique envers des personnes
(5) a fait preuve de cruauté physique envers des animaux
(6) a commis un vol en affrontant la victime (p. ex., agression, vol de sac à main,
extorsion d'argent, vol à main armée)
(7) a contraint quelqu'un à avoir des relations sexuelles
Destruction de biens matériels
(8) a délibérément mis le feu avec l'intention de provoquer des dégâts importants
(9) a délibérément détruit le bien d'autrui (autrement qu'en y mettant le feu)
Fraude ou vol
(10) a pénétré par effraction dans une maison, un bâtiment ou une voiture appartenant
à autrui
(11) ment souvent pour obtenir des biens ou des faveurs ou pour échapper à des
obligations (p. ex., arnaque » les autres)
(12) a volé des objets d'une certaine valeur sans affronter la victime (p. ex., vol à
l'étalage sans destruction ou effraction ; contrefaçon)
Violations graves de règles établies
(13) Reste dehors tard la nuit en dépit des interdictions de ses parents, et cela a
commencé avant l'âge de 13 ans
(14) a fugué et passé la nuit dehors au moins à deux reprises alors qu'il vivait avec ses
parents ou en placement familial (ou a fugué une seule fois sans rentrer à la maison pendant
une longue période)
5
E. Demont, La psychologie, Edition sciences humaines, 2009, p.28.
6
J.B. Watson, “psychology as behaviorist views it”, Psychological Review, vol. XX, 1913, cite in E. Demont, La
psychologie, Edition sciences humaines, 2009, p.29.
7
DSM-IV
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