Physique Cours : Dynamique des fluides en écoulement parfait
⊲dans un écoulement parfait, il y a toujours continuité de la composante normale de la
vitesse. En particulier, au niveau d’un obstacle fixe, la vitesse est nécessairement tangen-
tielle.
⊲dans un écoulement visqueux, il y a toujours continuité des composantes normale et
tangentielle de la vitesse. En particulier, au niveau d’un obstacle fixe, la vitesse d’écoulement
est nulle 2.
2.3 Limites de validité du modèle
En pratique, sauf dans le cas de l’helium superfluide, il existe toujours des interactions micro-
scopiques entre le liquide et un obstacle imperméable, qui tendent à freiner l’écoulement 3.
Cependant, ces forces de viscosité ne jouent un rôle important que dans les zones de l’écoule-
ment dans lesquelles les gradients de vitesse sont importants, c’est à dire près des obstacles.
On peut donc généralement utiliser le modèle de l’écoulement parfait dans un écoulement réel,
à l’exclusion d’une couche limite autour des obstacles, comme le montre la figure précédente
dans le cas de l’écoulement visqueux.
Ainsi, lorsqu’on se place hors de la couche limite, η#= 0, mais c’est le terme ∂2v
∂z2qui est nul,
donc la force est globalement nulle, et l’écoulement peut être considéré comme parfait 4.
Finalement, on retiendra que :
Un écoulement peut être considéré comme parfait hors de la couche limite
L’épaisseur δde la couche limite peut être estimée sachant que :
⊲dans la couche limite, le transport diffusif est supérieur au transport convectif.
⊲hors de la couche limite, le transport convectif est supérieur au transport diffusif.
⊲à la limite entre les deux zones, les deux phénomènes sont du même ordre de grandeur, de
sorte que 5:
||µ#−→
v·−−→
grad$−→
v||
% &' (
convection
≃ ||η∆−→
v||
% &' (
viscosité
µv2
L≃ηv
δ2
δ≃)ηL
µv
2. On rappelle que les résultats peuvent être généralisés dans le cas d’un obstacle en mouvement en se plaçant
dans le référentiel de l’obstacle. Dans le cas d’un écoulement visqueux, le fluide va exactement à la même vitesse
que l’obstacle au voisinage de celui-ci. En particulier, l’air placé juste devant le nez d’un avion va à la même
vitesse que l’avion lui-même.
3. On dit également que les fluides "mouillent" les surfaces imperméables.
4. Attention : on voit donc ici qu’on pourra utiliser les équations valables pour un écoulement parfait même
pour un fluide réel. On ne déduira pas abusivement que c’est car on peut considérer que η≃0.
5. On utilise ici un raisonnement par ordre de grandeur, très couramment utilisé en mécanique des fluides
lorsque les équations à résoudre sont très compliquées et dans lesquelles certains termes sont négligeables. En
particulier, pour une fonction dont la dérivée n’a pas de variations trop brutales sur un intervalle de longueur L,
ou sur un intervalle de temps T, on peut estimer la dérivée des fonctions par une approximation linéaire :
****
∂f
∂x****
∼****
valeur typique de f
L****ou ****
∂f
∂t ****
∼****
valeur typique de f
T****
où le symbole ∼signifie "du même ordre de grandeur que".
PSI - Année 2010/2011 5 Lycée Paul Eluard