
Personne Agée) sont à mettre en place. A chaque fois que cela est possible, il faut traiter la cause de
cette douleur.
- Le traitement médicamenteux des douleurs nociceptives. Les modifications physiologiques liées au
vieillissement affectent la cinétique des médicaments. Les posologies des médicaments à métabolisme
rénal doivent être adaptées à la clairance de la créatinine du patient, de façon à prévenir un surdosage.
Les effets secondaires des traitements doivent être connus et si possible prévenus (confusion,
somnolence, déshydratation, troubles digestifs, chute, perte d’autonomie). Les règles générales de
traitement sont les mêmes que chez l’adulte. La stratégie thérapeutique en trois paliers de l’Organisation
Mondiale de la Santé est communément utilisée en gériatrie. Elle consiste en un renforcement progressif
du traitement antalgique en passant d’un palier à l’autre dans le sens croissant. Le paracétamol reste
l’antalgique de palier I de choix chez la personne âgée : antipyrétique, analgésique, peu néphrotoxique
et peu de toxicité gastrique. Les antalgiques de palier II sont utilisés avec prudence en raison du risque
confusiogène important, y compris pour les antalgiques de nouvelle génération (tramadol, néfopam,
buprénorphine). Pour le palier III, la morphine est préférée aux agoniste-antagonistes et aux agonistes
partiels, en raison de sa meilleure tolérance. La sensibilité du sujet âgé aux morphiniques est 3 à 4 fois
supérieure à celle du sujet jeune. Le début de traitement nécessite une période de titration, avant de
passer aux formes retard sur 12 heures. Les effets secondaires des morphiniques sont très fréquents chez
les patients âgés et doivent être systématiquement prévenus, en particulier la constipation, les nausées et
vomissements et la rétention d’urine.
- Le traitement médicamenteux des douleurs neurogènes. Les anticomitiaux sont préférés aux
antidépresseurs tricycliques, à l’exception des benzodiazépines. Ces derniers ont de nombreux effets
secondaires chez le sujet âgé comme une dépendance importante ou des effets adverses à type
d’agressivité et d’agitation. Les antidépresseurs tricycliques, souvent utilisés chez l’adulte pour les
douleurs chroniques neuropathiques (dysesthésies à type de brûlure, fourmillements), sont évités en
raison de leurs effets secondaires cardiaques, souvent gênants chez les sujets âgés polypathologiques.
Tous les antidépresseurs tricycliques ont une toxicité cardiaque : allongement de PR et QRS, tachy-
arythmie. Plusieurs anticomitiaux ont ainsi fait leur preuve dans les douleurs neurogènes à type de
brûlures, d’élancement et lors de douleurs discontinues. La carbamazépine et le clonazépam sont
efficaces dans la névralgie faciale, mais souvent mal tolérés par le patient âgé (agitation, confusion pour
le premier, sédation pour le second). La gabapentine est bien tolérée et indiquée en particulier dans les
douleurs post-zostériennes, les décharges neuronales et l’allodynie, tout en étant moins sédative que le
clonazépam.
- Le traitement des douleurs psychogènes. Une consultation psychiatrique peut être utile pour
confirmer ou établir le diagnostic. Sur le plan thérapeutique, les traitements médicamenteux peuvent être
associés aux approches comportementales.
- L’intérêt des co-analgésiques. Il s’agit des médicaments ayant une action analgésique dans certaines
situations uniquement comme l’inflammation, l’œdème et la spasticité. Les corticoïdes n’ont pas
d’activité antalgique intrinsèque mais soulagent les douleurs à composante inflammatoire. Cet effet est
particulièrement net dans certains rhumatismes inflammatoires chroniques tels que la polyarthrite
rhumatoïde et la pseudo-polyarthrite rhizomélique. Ils ont aussi une action anti-oedémateuse,
intéressante dans les douleurs cancérologiques par compression et infiltration d’organe. Leurs effets
secondaires, particulièrement marqués chez le malade âgé, doivent être prévenus et recherchés
systématiquement : ostéoporose, toxicité gastrique, décompensation diabétique, rétention hydrosodée,
dysphorie, troubles trophiques cutanés et musculaires. Les décontracturants peuvent avoir un intérêt
dans les hypertonies pyramidales. La calcitonine peut être utile lors d’algodystrophies. Son action anti-
ostéoclastique explique sa prescription dans la maladie de Paget et le syndrome fracturaire vertébral.
CONCLUSION
Chez le sujet âgé, différentes causes de douleur sont souvent associées et produisent un tableau de
polyalgies. Leur prise en charge nécessite une bonne évaluation des différentes douleurs et du ressenti du
patient. Le traitement comprend une prise en charge spécifique de la douleur avec, si possible, un
traitement de la ou des causes elles-mêmes.
©2003 Successful Aging Database