L’IDE ET LE DÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUE EN AFRIQUE
1
PAR
S. Ibi Ajayi
D
é
partement
d’
é
conomie,
f Ibadan,
Ibadan,
Nig
e
ria
I. Introduction
Les pays en voie de d
é
veloppement, surtout en Afrique, considèrent depuis peu le rôle de
l’
investissement direct étranger (dénommé IDE ci
-
après) comme essentiel à leur
d
é
veloppemen
t. L’IDE fait figure de moteur de croissance car il fournit les capitaux, dont
ces pays ont grandement besoin, n
é
cessaires
à
l’investissement et augmente la
concurrence dans les industries des pays hôtes tout en am
é
liorant la productivit
é
des
entreprises l
ocales en adoptant des technologies plus efficaces ou en investissant dans des
capitaux humains et/ou physiques. L’
investissement direct
étranger
contribue de mani
è
re
considérable à la croissance car il est plus stable que les autres formes de flux de
cap
itaux.
L’IDE comprend de nombreux avantages ; il sert notamment de source de
capital, cr
é
e des emplois, permet l’acc
è
s aux march
é
s
é
trangers et ses retomb
é
es
sur les
entreprises locales
sont positives en termes de technologie et d’efficacit
é.
É
tant donné
q
u
’il
permet l’
acc
è
s aux march
é
s
é
trangers, le transfert de technologies et cr
é
e
g
é
n
é
ralement des comp
é
tences dans les entreprises des pays hôtes,
l’IDE
ne peut
qu’am
é
liorer l’int
é
gration de ces derniers dans l’
é
conomie mondiale tout en favorisant la
croiss
ance. L’IDE est consid
éré comme «
moteur clé
de la
croissance
é
conomique
et du
d
é
veloppement. L’IDE stimule non seulement
la formation de capital
, mais am
é
liore la
qualit
é
du capital national
».
2
L’IDE est particuli
è
rement important car il repr
é
sente un
ensemble d’actifs corporels et
incorporels, et parce que les entreprises qui le pratiquent sont des acteurs importants de
l’
é
conomie mondiale. Il a maintenant
é
t
é
prouv
é
que l’IDE peut influer sur la croissance
et le
d
é
veloppement en agissant en compl
é
ment
de l’investissement
à
l’
é
chelle nationale
et en
favorisant le
commerc
e
et
le
transf
ert
d
es connaissances et
d
es technologies.
3
L’importance de l’IDE est expos
é
e dans le
N
ouveau partenariat pour le développement
1
Do
cument
à
pr
é
senter lors du Congr
è
s International ADB/AERC sur l’Acc
é
l
é
ration du
D
éveloppement de l’Afrique les cinq premières années du 21ème siècle,
Tunis, Tunisie,
du 22 au 24 novembre 2006.
2
Voir Holger Gorg et David Greenaway, 2004, “On Whether Domest
ic Firms benefit
from Foreign Direct Investment,”
The World Bank Research Observer
Vol. 19 Number 2
pages 171
-
197.
3
Il existe un certain scepticisme quant aux effets de l’IDE sur la croissance et ses
retomb
é
es sur la technologie
, comme l’expose ce docume
nt ci
-
apr
è
s.
de l’Afrique (NEPAD), qui le consid
è
re comme
une ressource primordiale pour faire de
la vision du NEPAD pour le
d
é
veloppement et la croissance une r
é
alit
l’Afrique,
à
l’instar de nombreuses autres régions en voie de développement
à travers le
monde
, nécessite un apport considérable en re
ssources extérieures afin de réduire ses
lacunes en mati
è
re d’épargne et de devises étrang
è
res et de pouvoir atteindre un taux de
croissance viable et
sortir
ainsi
de
la catégorie de pauvreté
à
laquelle elle appartient
actuellement.
4
Hormis quelques pays (
Sun 2006), la vaste majorit
é
des
é
conomies en pleine croissance
se sont repos
é
es sur l’IDE pour d
é
marrer et maintenir leur rapide transformation
é
conomique.
5
En raison du rôle que l’investissement direct
étranger
est susceptible de
jouer dans l’acc
é
lérati
on de la croissance et la transformation
éco
nomique
, de nombreux
pays en voie de
d
é
veloppement en g
é
n
é
ral, et particuli
è
rement en Afrique, recherchent ces
opportunit
é
s d’investissement afin de stimuler leurs efforts.
Il est ainsi devenu essentiel
pour les
pays en voie de d
é
veloppement d’int
é
grer la promotion de l’IDE dans les
strat
é
gies de d
é
veloppement. Pour l’Afrique, le rôle de l’IDE s’est av
é
r
é
d’autant plus
essentiel qu’il peut aider à r
éduire
l’
é
cart entre l’
é
pargne et les
investissements
tout en
appo
rtant les ressources n
é
cessaires pour atteindre les
Objectifs de Développement du
Millénaire (ODM).
6
L’ODM li
é
à la pauvret
é
est primordial pour l’Afrique car le taux de
pauvret
é de cette région est considérable dans certains pays
; or l’IDE peut contribue
r à
r
é
duire ce taux non seulement en stimulant la croissance, mais en cr
é
ant des emplois. En
effet, la cr
éation
d’emplois par les multinationales «
stimule les salaires et la situation de
l’emploi à l’
é
chelle nationale, favorise le transfert des technologi
es entre les entreprises
é
trang
è
res et nationales et am
é
liore la productivit
é de la main
-
d’œuvre
» (Asiedu, 2004).
Étant donn
é les ressources limitées de cette région et son taux national d’épargne, ses
besoins en ressources et sa capacité réduite
à r
é
unir
des fonds, il est probable que
la
plupart de ses finances pour l’avenir provienne de l’étranger, surtout sous forme d’IDE.
L’importance accord
é
e aux IDE au sein du processus de croissance et de
développement
a incité plusieurs
pays africains à mettre en
place des mesures (autres que celles
relatives
à
l’am
é
lioration de leur contexte d’investissement) visant à attirer les investissements
é
trangers. De nombreux pays ont instaur
é
diverses incitations (parfois appel
é
es
«
bonus
»)
visant à
assurer l’achemineme
nt des ressources vers les r
é
gions et les secteurs
qui en ont le plus besoin
et
à
r
é
soudre
ainsi
la p
é
nurie d’emplois et la pauvret
é
; en effet,
dans certains cas, le ph
é
nomène de «
la course au plus pauvre
» risque de se produire
parmi les pays pr
é
tendant
aux IDE. Il n’est pas tout à fait clair si les IDE sont attir
é
s vers
les industries et secteurs ayant le plus grand
effet
multiplicateur dans la promotion d’une
4
Dans le cadre du NEPAD, la majorit
é
du financement proviendra de l’
é
tranger, surtout
de sources officielles, d’investissement direct
étranger.
5
Les pays ayant atteint une croissance rapide en s’appuyant de facon minimale sur l’IDE
sont le
Japon et la Cor
é
e. Ce tour de force est difficile à reproduire, surtout dans les pays
ne poss
é
dant pas un esprit d’entreprise aussi d
é
velopp
é
, une bureaucratie efficace, une
main
-
d’œuvre hautement qualifi
é
e et un système d’incitations stimulant.
6
R
é
f
é
renc
e à l’ODM de reduction de moiti
é
de la pauvret
é
d’ici à l’an 2015.
croissance soutenue et l’am
é
lioration indirecte de la pauvret
é
. En outre, il ne faut pas
oubli
er qu’afin de b
é
n
é
ficier pleinement des retomb
é
es de l’IDE, chaque pays n
é
cessite
un seuil minimal de capacit
é
d’absorption ; c’est pourquoi des politiques pertinentes sont
essentielles afin de pouvoir profiter de cet aspect de la mondialisation.
7
L’objec
tif g
é
n
é
ral de ce document est d’analyser l’IDE et le d
é
veloppement
é
conomique
en Afrique en observant les tendances
de
l
’IDE en Afrique, en
é
tudiant la documentation
sur la th
é
orie et les r
é
sultats empiriques des facteurs d
é
terminants de l’IDE sur ce
cont
inent, et la documentation sur le rapport entre l’IDE et la croissance pour identifier
les politiques les plus pertinentes à appliquer en Afrique. Ce document examine et
analyse plus
pr
é
cisément
les probl
é
matiques suivantes :
Pourquoi l’IDE en Afrique
? H
istorique
Tendances et facteurs d
é
terminants de l’IDE en Afrique
: th
é
orie et r
é
sultats
empiriques
Rapport entre l’IDE et l’
é
conomie ; conditions n
é
cessaires
à l’obtention de
la
croissance escompt
ée
Effets de l’IDE sur l’emploi
L’IDE et la réduction de la
pauvreté
Quels sont les résultats du
rôle
de l’IDE en Afrique ?
Effets n
é
gatifs potentie
l
s de l’IDE
Le reste de ce document s’organise comme suit : la section II traite de l’IDE d’un point
de vue historique : pourquoi l’IDE en Afrique
? La section III s’i
nt
é
resse aux tendances, à
la concentration, à l’attribution par secteur et aux
facteurs
d
é
terminants de l’IDE en
Afrique, en se basant sur la th
é
orie et les r
é
sultats empiriques. La section IV analyse le
rapport entre le d
é
veloppement
é
conomique et l’IDE e
n se basant sur le travail th
é
orique
disponible dans la documentation et en identifiant les obstacles, le cas
é
ch
é
ant. Cette
section expose aussi les effets de l’IDE sur l’emploi ainsi que sur la r
é
duction de la
pauvret
é
. La section V a pour thème les effe
ts du rôle de l’IDE en Afrique sur l’emploi,
les sala
ir
es et les technologies, entre autres. Un r
é
sum
é
, les conclusions et les
implications des politiques se trouvent à la section VII.
II. Pourquoi l’IDE en Afrique
? Historique
Le souhait d’attirer l’ID
E en Afrique n’est pas nouveau dans le contexte th
é
orique du
d
é
veloppement ; en effet, l’investissement
é
tranger direct est important pour ce continent
en raison de la stimulation escompt
é
e de la croissance
é
conomique. L’IDE repr
é
sente une
possibilit
é
de g
é
rer deux
gran
des probl
é
matiques africaines
: l’
é
cart entre l’
é
pargne et les
investissements d’une part, et le manque de technologies et de comp
é
tences de l’autre.
Ainsi, l’IDE ne repr
é
sente pas seulement un flux de capital, mais aussi un apport
consid
é
rab
le d’expertise technologique et de gestion pouvant am
é
liorer la productivit
é
.
C’est pour ces raisons que l’Afrique doit prendre des mesures positives pour
augmenter
7
Pour plus de d
é
tails sur les changements de politiques n
é
cessaires, voir Ajayi (2000)
le nombre
d’investissements de ce type. La plupart de pays africains pr
é
tendant à
l’ind
é
pen
dance ont instaur
é des politiques assorties d’incitations avantageuses pour
attirer le flux d’IDE
(
CNUCED
2005). La justification
é
conomique de ces
incitations
vient de l’idée que
les investissements étrangers produisent des effets positifs sous forme
de t
ransferts technologiques et autres. Le transfert des technologies peut avoir des
retombées importantes sur l’ensemble de l’économie
(voir Carkovic et Levine 2004). À
la suite de la crise due à la dette des ann
é
es
19
80 et à l’arrêt des prêts
octroyés par l
e
s
banques commerciales, les
auteurs
du
P
rogramme d’ajustement structurel ont estim
é
qu’un IDE plus important était la clé d’une re
lance
économique soutenue. D
a
ns cette
optique, la recherche de politiques macro
-
économiques responsables allié
e
s
à
une
libéral
i
s
ation accélérée,
à
une déréglementation et surtout
à
une privatisation sont les
facteurs sur lesquels l’Afrique
comptait
pour attirer l’IDE
(
Banque Mondiale
1997:51,
FMI
1999).
L’
é
mergence des ODM en 2002 a
attiré
l’attention des politiques sur le manqu
e de
ressources en Afrique
afin
que ce continent puisse sortir de sa
tragique
pauvret
é
et la jette
dans les poubelles de l’histoire
. Pour ce faire, l’Afrique doit s’appuyer sur les
ressources
nationales (quoique limitées), les
ressources
é
trangères, notamm
ent provenant de l’A
P
D
(aide publique au d
é
veloppement) et de la nouvelle Initiative multilat
é
rale contre
l’endettement (IME) pour les pays faisant partie du programme
intitulé
Initiative
en
faveur
des
pays pauvres très endett
é
s (PPTE), ainsi que sur l’IDE
. Étant donn
é
l’insuffisance des
ressources n
é
cessaires au financement du d
é
veloppement à long terme
en Afrique
, d’une part,
et les ODM à atteindre,
d’autre part, attirer l’
IDE
occupe
désormais
une
plus grande
place
dans l
es strat
é
gies de
relance
é
conomiqu
e entreprises
par les d
é
cideurs à tous les niveaux. L
’idée que
l’IDE
est la
cl
é
qui permettra de
pallier au
manque de ressources a
é
t
é
renforc
é
e
par l’exp
é
rience d’un petit nombre d
é
conomies en
pleine expansion et r
é
cemment industrialis
é
es
en Asie de l’Es
t
.
8
Tous les espoirs se
fondent sur l’IDE
dont on attend
non seulement qu’il augmente la productivit
é
, mais qu’il
cr
é
e des emplois et am
é
liore la situation de pr
é
carit
é
. Depuis la crise en Asie, la n
é
cessit
é
de s’ouvrir a l’IDE s’est intensifi
é
e dans la me
sure o
ù
ce ph
é
nomène devrait permettre
non seulement un flux de capitaux plus stable, mais aussi apporter une meilleure
expertise technologique, des emplois mieux r
é
mun
é
r
é
s et de meilleures comp
é
tences
professionnelles ainsi que de nouvelles opportunit
é
s d
’exportation (Prasad et
al.
2003).
De ce fait, il est instructif d’examiner la D
é
claration du mill
énaire du 8 septembre 2000 :
Nous [l'Assemblée générale des Nations Unies] sommes résolus à réduire de moitié, d'ici
à 2015, la proportion de la population
mondiale dont le revenu est inférieur à un dollar
par jour. Nous sommes également résolus à prendre des mesures spéciales pour relever
les défis que sont l'élimination de la pauvreté et la réalisation du développement durable
en Afrique, y compris l'annula
tion de la dette, l'amélioration de l'accès aux marchés,
l'accroissement de l'aide publique au développement (APD) et des flux d'
investissement
8
Voir United Nations Conference on Trade and Development (2005),
Economic
Development in Africa: R
ethinking the Role of Foreign Direct Investment
(Nations
Unies
: New York et Genève).
étrangers directs
, ainsi que des transferts de technologie. (Déclaration du Millénaire de
l’ONU, 8 septembre 200
0) (
Les
termes soulignés l’ont été par l’auteur de ce document)
Comme l’a correctement soulign
é
l’Asiedu (2004 p. 371), cette citation indique qu’une
«
augmentation des transferts de technologie et des investissements directs
étranger
s
(IDE) vers l’Afriq
ue aidera ce continent à atteindre son Objectif de D
é
veloppement du
Mill
énaire (ODM) qui consiste
à
réduire de moiti
é
les taux de
pauvreté
d’ici
à 2015 ».
Plusieurs ini
ti
atives r
é
centes ont mis l’accent sur la n
é
cessit
é
du soutien international au
d
é
velop
pement africain, notamment le Rapport de la Commission pour l’Afrique (2005).
Ce rapport a propos
é
diverses mesures susceptibles d’aider ce continent à attirer
davantage d’IDE et d’en tirer les meilleurs profits pour son d
é
veloppement. Il a
é
galement appel
é
à soutenir la cr
é
ation d’une in
i
tiative li
é
e à l’investissement dans le
cadre du NEPAD, et recommand
é
la cr
é
ation d’un fonds d’assurance pour les
investisseurs
é
trangers dans les pays africains
é
mergeant de conflits (
CNUCED
, 2004:
14).
III. Tendances e
t facteurs d
é
terminants de l’IDE en Afrique
: th
é
orie et r
é
sultats
empiriques
a. Tendances
L
’Afrique
, semble
-
t
-
il, n’aurait
pas b
é
n
é
fici
é
de façon significative des investissements
directs internationaux
à la mesure d
es politiques
mises en œuvre
et
de
la
rentabilit
é
des
capitaux investis. Le continent africain n’a pas pu profiter de l’expansion r
é
sultant de
l’IDE qui a d
é
but
é
vers 1985.
9
Pendant la p
é
riode de 1991
-
96, alors que la moyenne
mondiale du flux mon
é
taire cr
éé
par l’IDE
était de
401,7 de milliard
s de dollars, la
moyenne africaine ne s’
é
levait qu’à 7,1 milliards de dollars, soit 1,8 % du total mondial.
D’autres r
é
gions du monde ont reçu davantage de fonds que l’Afrique ; par exemple, 47,9
milliards de dollars ont
é
t
é
attribu
é
s à l’Am
é
rique latine e
t aux Caraïbes, tandis que
l’Asie et l’Oc
é
anie en ont reçu 83,9 milliards. Pour le reste de la p
é
riode indiqu
é
e, ces
autres
régions
ont continu
é
à
recevoir plus de fonds que
l’Afrique (voir le Tableau 1). En
2001, l’Afrique a reçu 20 milliards de dollars d
u flux, mais ce montant ne
représentait
encore que 2 % du total mondial du flux g
é
n
é
r
é
par l’IDE. La part de l’Afrique au sein
des
é
conomies en voie de d
é
veloppement
é
tait d’environ 5 % de 1993 à 1998 ; elle a
atteint un pic d’environ 9 % en 2001 avant de
plonger à seulement 6,8 % en 2002. En
2004, ce flux demeurait à 7,8 %. En revanche, d’autres groupes de pays ont augment
é
leur part : l’Asie et l’Oc
é
anie de 48
% en 1999 à environ 63
% en 2004 (voir le Tableau
3). Les
apports
mondia
ux
de l’IDE ont diminu
é
à partir de
1999 mais ont
remonté
en
2004 (la baisse a été continue entre 2000 et 2003). En 2004, les
apports
mondia
ux
de
l’IDE se sont maintenus à
648,1 milliards de dollars, tandis que l’Afrique en a reçu 18,1
milliards (voir les Tableaux 1 à 3). Les pr
incipaux facteurs expliquant ce
déclin
étaient la
lenteur de la croissance économique dans la plupart des régions du monde et
d
e
faibles
9
Voir Honest Prosper Ngowi (2001)
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