Cours sur les suites
LMD 1`ere ann´ee, Unit´es LM115 et LM 151,
ann´ee 2005-06
Henri Skoda
Plan du cours sur les suites.
0) Axiomes de d´efinition de IR.
1) D´efinition d’une suite.
2) D´efinition de la convergence d’une suite.
3) Propri´et´es ´el´ementaires: unicit´edelalimite,....
4) Th´eor`eme des ”gendarmes”.
5) Toute suite convergente est born´ee.
6) Suites monotones born´ees.
7) Exemple des suites r´ecurrentes: un+1 =f(un), o`u fest croissante.
8) Limites infinies.
9) Op´erations sur les limites.
10) Suites r´eelles et complexes.
11) Suites adjacentes (ou suites d’intervalles emboˆıt´es).
Le paragraphe 12) suivant sera trait´eenT.D sur des exemples dans la mesure
du temps disponible. Il n’est pas strictement au programme de l’unit´e:
12) Suites r´ecurrentes: un+1 =f(un), o`u fest d´ecroissante.
En revanche le paragraphe 13) qui suit est fondamental:
13) Suites: un+1 =f(un), o`ufest contractante.
0) Propri´et´es du corps IR des nombres r´eels.
Intuitivement, l’ensemble IR des nombres r´eels est repr´esent´e par l’ensemble
des points d’une droite, munie d’une origine O (cette origine est identifi´ee au
nombre 0). Un nombre r´eel est ´egalement repr´esene par un d´eveloppement
ecimal illimit´e.
Nous admettons donc comme intuitive, l’existence de l’ensemble IR des nombres eels,
erifiant les propri´et´es suivantes:
1
a) IR est un corps commutatif qui contient le corps des nombres rationnels
IQ. L’addition et la multiplication de IR prolongent celles de IQ.
b) IR est muni d’une relation (dite) d’ordre, not´ee xyqui v´erifie par
efinition les propri´et´es suivantes:
i) xIR ,xx,(r´eflexivit´e).
ii) x, y IR ,xyetyx=x=y(antisym´etrie)
iii) x, y, z IR ,xyetyx=xz(transitivit´e)
iv) De plus, cet ordre est total, `asavoir:
x, y IR ,xyouyx
(c’est `a dire deux r´eels sont toujours comparables)
v) Cet ordre est compatible avec l’addition et la multiplication dans IR, au
sens suivant:
x, y, z, IR ,xy=x+zy+z
x, y, IR ,zIR +,xy=xz yz
vi) L’ordre de IR prolonge l’ordre naturel de IQ.
c) Pour tout xIR ,ilexiste une suite (xn=pn
qn)nIN de rationnels (c’est
`a dire xnIQ) telle que: lim xn=x.
On dit que IQ est dense dans IR.
(Prendre par exemple pour xnla valeur d´ecimale approcee par d´efaut de x
`a10
npr`es.)
d) Dans IR, toute suite croissante, major´ee est convergente.
C’est `a dire, si (un)nIN est une suite de nombres r´eels telle que:
i) Pour tout n:unun+1,
ii)MIR ,nIN ,unM,
alors, il existe lIR , unique, tel que:
lim un=l
(on va d´efinir prochainement, la signification pr´ecise de la notion de limite.)
Remarque
Soit xIR ,onconsid`ere une ´ecriture d´ecimale (en g´en´eral illimit´ee) du
nombre x:
x=x0,x
1x2... x
n...
o`unIN e t o `u0xn9, pour tout n1.
Par exemple: 1
3=0,3333 ...3...
2
Soit:
un:= x0,x
1x2... x
n0000 ...
l’approximation d´ecimale de x`a10
npr`es par d´efaut, soit encore:
un:= x0+x1101+x2102+...+xn10n
de sorte que:
unxun+10
n
(Par exemple: 1 = 0,9999 ... de sorte qu’on a: 0,999 <1=0,999 + 103)
On a pour tout nIN :
unun+1
0xun10n.
C’est `a dire tout nombre r´eel xest limite de la suite croissante de ses ap-
proximations d´ecimales (par d´efaut) (qui sont des nombres rationnels).
Les propri´et´es c) et d) sont donc naturelles car ce ne sont que des exten-
sions de la d´efinition habituelle d’un nombre r´eel `a l’aide d’un d´eveloppement
ecimal (en g´en´eral illimit´e), (observer qu’il peut exister deux d´eveloppements
ecimaux distincts, par exemple 1 = 1,0000 ... et 1=0,9999 ...).
Pour terminer, rappelons enfin les propri´et´es de la valeur absolue d’un
nombre r´eel.
Par d´efinition, on pose:
|x|=x, pour x0,
|x|=x, pour x0.
La valeur absolue |x|erifie les propri´et´es imm´ediates suivantes:
i) |x|=|−x|,
ii) x, y IR ,|xy|=|x||y|,
iii) xIR ,|x|=0 ⇐⇒ x=0.
iv) enfin (et surtout) la valeur absolue v´erfie l’in´egalit´e fondamentale suiv-
ante dite in´egalit´e triangulaire x, y IR :
||x|−|y||≤|x+y|≤ |x|+|y|
C’est la 2eme partie: |x+y|≤ |x|+|y|, qui est la plus importante.
La d´emonstration en est ais´ee car, on a en fait:
|x+y|=|x|+|y|, lorsque xet ysont demˆeme signe.
3
|x+y|=||x|−|y||, lorsque xet ysont signes oppos´es.
Enfin, en appliquant `ar´ep´etitions l’in´egalit´e iv), on obtient:
|x1+x2+...+x
n
|≤|x1|+|x2|+...+|x
n
|,
pour tous x1,x
2,...,x
nIR ,forme tr`es utilis´ee de l’in´egalit´e triangulaire.
Rappelons que les mˆemes in´egalit´es triangulaires sont vraies pour des nom-
bres complexes zlC aveclemodule |z|.
1) D´efinition d’une suite
Rappelons la d´efinition classique d’une suite.
efinition.
On appelle suite (un)nNou (un)de nombres r´eels toute application (ou fonc-
tion) de IN dans IR:
IN IR ,nu(n)=un
On pr´ef`ere noter unplutˆot que (la notation fonctionnelle) u(n),lavaleur de
la suite pour la valeur nde la variable nIN .
Exemples:
1) n1
nou ( 1
n).
2) n1
n2ou ( 1
n2).
3)Les suites dites r´ecurrentes. On se donne une fonction fd’un intervalle I
de IR dans lui-mˆeme:
f:II, x f(x)
La suite est d´efinie en se donnant u0dans Iet en calculant un+1 en fonction
de unpar:
un+1 =f(un)
Par exemple: u0=2etf(x)=x2, soit: un+1 =u2
n.
2) Notion de suite convergente.
efinition.
On dit que la suite (un)de nombres r´eels converge vers la limite lIR quand
ntend vers l’infini, si et seulement si:
>0,NIN tel que : nN,|unl|<.
4
On ´ecrit: limn→∞ un=lou lim un=lou encore un−→ lquand n−→ .
Intuitivement, cela signifie que le terme g´en´eral unde la suite se rap-
proche ind´efiniment de lquand naugmente ind´efiniment: si petit que soit
le nombre ,undiff`ere de moins de de sa limite l,pourvu que nsoit assez
grand (c’est `a dire, pourvu que nsoit plus grand qu’un certain entier Nqui,
bien sˆur, d´epend de ).
Remarques
1) Si on travaille dans IR, c’est `a dire unIR e t lIR ,lacondition:
|unl|<.
est ´equivalente `a:
l<u
n<l+.
ou encore:
un]l, l+[
2) La condition: lim un=l, signifie encore que pour tout intervalle
]l, l+[, centr´eaupoint l, tous les termes unde la suite sont dans
cet intervalle sauf, au plus, un nombre fini d’entre eux (sauf ´eventuellement
ceux pour lesquels nN())
3) Pour chaque >0 donn´e`a l’avance, l’entier N d´epend de :N=N().
Par exemple, pour la suite (un)avec un=1
nqui a pour limite 0, l’in´egalit´e:
1
nest ´equivalente `a: n1
.Onpeut donc choisir pour N()lepremier
entier sup´erieur `a 1
.Par exemple, pour =10
k,onpeut choisir N=10
k.
Autrement dit, on a N()del’ordre de 1
.
4) On dispose d’une grande flexibilit´e sur le choix de l’entier N(). Car, si
un entier N() convient, alors tout autre entier N() convient ´egalement,
par exemple N()+1ouN()+2ou encore 2N().
5) Dans le mˆeme ordre d’id´ee, on observera que si un−→ lalors on a
aussi: un+1 −→ l,un+2 −→ lou encore un+p−→ lpour tout pfix´e (c’est
´evident d’apr`es la d´efinition).
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