Correction devoir n°2
« frontière technologique » (c'est-à-dire qui maîtrisent toutes les innovations disponibles et
doivent innover pour en trouver d'autres -à la différence des pays en développement qui peuvent
se contenter de copier). Ainsi le Japon qui a investi en moyenne 3 % de son PIB chaque année
entre 1985 et 2005 a vu sa productivité globale des facteurs augmenter de 1,8 % en moyenne
chaque année durant cette période. L'Espagne, au contraire, n'a eu une progression de sa
productivité que de 0,2 % par an en moyenne, alors qu'elle n'a investi que 0,25 % de son PIB en
R&D (document 1).
B) Les gains de productivité sont la cause la plus importante de la croissance
1. La croissance économique peut résulter de deux grandes causes possibles : soit une
augmentation de la quantité de facteurs de production (croissance extensive) comme par exemple
aux États-Unis de 1971 à 1980 où le facteur travail contribue pour 1, 6 points de % au 3,4 % de
croissance annuelle moyenne ; soit une amélioration de l'efficacité de leur combinaison,
c'est-à-dire de l'accroissement de la productivité globale des facteurs (croissance intensive) :
l'économie peut produire plus avec autant de facteurs qu'avant.
2. Parmi les pays les plus développés, les gains de productivité expliquent la plus grosse partie de
la croissance globale. Ainsi, dans l'Union Européenne à 15, entre 1981 et 1990, 1,5 points de %
des 2,4 % de croissance annuel moyenne viennent de la hausse de la productivité globale des
facteurs -soit plus 60 % . Entre 1991 et 1995, les gains de productivité sont responsables de plus
80 % de la croissance européenne. (document 4).
D'autre part, la forte croissance des Trente Glorieuse (5% par an en moyenne) en Europe est le
produit de gains de productivité très élevés (3.8 points des 5% de croissance entre 1966 et 1970
sont dus à ceux-ci). Ce sont ces gains de productivité très élevés qui permettent d'expliquer que la
croissance économique ait été beaucoup plus forte en Europe qu'aux États-Unis durant cette
période. En raison du ralentissement des gains de productivité à partir du milieu des années 1970,
le taux de croissance en Europe diminue pour rejoindre puis être inférieur à celui des États-Unis,
où les gains de productivité sont restés stables.
3. Les gains de productivité génèrent de la croissance parce qu'ils ont pour conséquence de baisser
le coût unitaire de production, puisque l'on peut produire autant qu'avant avec moins de facteurs.
Cette baisse du coût est utilisée par les entreprises pour baisser les prix (ce qui leur permet de
gagner en compétitivité-prix) et/ou augmenter les salaires et/ou accroître leurs profits. Les deux
premiers usages conduisent à une hausse du pouvoir d'achat, et donc de la demande, et donc de la
production. Le dernier usage peut permettre aux entreprises d'investir plus, ce qui accroît la
demande globale, et donc la production.
(4. Certaines théories économiques récentes (dite « théories de la croissance endogène »)
expliquent que croissance économique et progrès technique forment un cercle vertueux. Les
entreprises et l'État investissent dans la R&D. Cela provoque de la croissance, qui accroît la
richesse de l'économie, notamment les profits des entreprises. Cela permet à celles-ci d'investir
davantage en R&D, et donc d'obtenir de nouvelles innovations, qui vont engendrer des gains de
productivité et donc de la croissance, etc. Cela n'est possible que parce que le « capital
technologique », c'est-à-dire l'ensemble des innovations et du savoir scientifique, a comme
propriété a) de ne pas s'user b) de connaître des externalités positives : une innovations suggère
une autre innovation, qui va en susciter de nouvelles, etc. Pour peu que l'effort d'investissement en
R&D ne cesse pas, le processus d'innovation est donc auto-entretenu.)
II) Le progrès technique ne peut produire de la croissance qu'à certaines conditions
=> Le progrès technique ne peut engendrer de la croissance économique que si certaines conditions
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