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RÉSUMÉ
Prise en charge de l’obésité dans les groupes de médecine familiale au Québec.
Par Alex Paré
Programme de sciences cliniques
Mémoire présenté à la Faculté de médecine et des sciences de la santé en vue de l’obtention
du diplôme de maitre ès sciences (M.Sc.) en sciences cliniques, Faculté de médecine et des
sciences de la santé, Université de Sherbrooke, Sherbrooke, Québec, Canada, J1H 5N4
Introduction : La prévalence de l’obésité chez les adultes canadiens a atteint un niveau
record en 2015 (28.1 %). Les professionnels de santé de première ligne (PPL) ont un rôle
crucial dans le contrôle de cette épidémie. Bien que la littérature internationale suggère que
la prise en charge de l’obésité en première ligne est sous optimale, aucune étude canadienne
fondée sur l’analyse de dossiers médicaux ne s’est encore penchée sur la question. Ce manque
d’information est problématique, car il est impossible de juger de l’étendue du problème au
pays. De plus, puisque les aspects de la prise en charge qui représentent les plus grands défis
pour les PPL canadiens restent à définir, il est difficile d’adapter les programmes de
formation qui leur sont destinés.
Objectifs du projet de maîtrise : Établir le premier portrait de la prise en charge de l’obésité
au Québec et évaluer quels sont les déterminants de la prise en charge de l’obésité.
Méthodologie : Une étude de cohorte rétrospective a été menée auprès de 439 adultes traités
dans l’un des 10 groupes de médecine familiale (GMFs) participants. Des mesures
anthropométriques ont été réalisées auprès des patients dans le cadre d’une visite initiale. Les
notes des médecins et des infirmières présentes au dossier médical ont été révisées sur une
période de 18 mois afin d’y déceler la présence d’interventions documentées liées à la prise
en charge de l’obésité. Les interventions ont été extraites des lignes directrices canadiennes
en matière de gestion de l’obésité. Des modèles de régression logistique mixtes généralisés
ont été complétés afin d’identifier les déterminants de la prise en charge de l’obésité.
Résultats : Le taux de dépistage de l’obésité était bas (31 %). Parmi les patients ayant un
indice de masse corporelle (IMC) mesuré ≥30 (n=175), 52 % avaient un diagnostic d’obésité
et 38 % avaient obtenu du counseling lié aux habitudes de vie au cours de la période de suivi.
L’IMC et le nombre de comorbidités identifiées du patient étaient des déterminants
indépendants associés à la présence d’un diagnostic au dossier médical. La présence du
diagnostic de même que le nombre de visites avec une infirmière au cours des 18 mois de
suivi étaient quant à eux des déterminants associés au counseling sur les habituds de vie.
Quatre-vingts pour cent des dépistages et des diagnostics de l’obésité ont été réalisés par des
médecins seulement. Les infirmières ont considérablement participé à la réalisation du
counseling (65 % MDs/35 % infirmières).
Conclusions : Les taux de dépistage, de diagnostic et de counseling liés à l’obésité dans les
GMFs sont sous-optimaux. Des interventions devront être développées afin d’améliorer la
qualité des soins. Ces dernières devraient explorer la promotion d’un meilleur accès à des
infirmières spécialisées et l’adaptation des programmes de formation initiale et continue.
Mots-clés : Obésité, Pratique de première ligne, Adhérence aux lignes directrices, Santé
publique, Prise en charge de l’obésité, déterminants