Introduction de : RECONNAISSANCE ET DISCRIMINATION : PRESENCE DE
L’ISLAM EN EUROPE OCCIDENTALE ET EN AMERIQUE DU NORD, sous la
direction de U. Manço, L’Harmattan – Compétences interculturelles, Paris 2004.
Musulmans et islam en Occident : révélateurs des limites du pluralisme culturel
démocratique ?
Ural Manço
« Ils disent que Ferdinand est un roi sage,
alors qu’il ruine son propre royaume pour enrichir le mien »
Paroles attribuées au sultan ottoman Bayazid II (1447-1512)
lorsqu’il accueillit les Juifs chassés d’Espagne en 1492.
L’islam n’est pas un fait nouveau pour l’Occident. Depuis son avènement sur la scène de
l’histoire, l’islam en tant que religion et civilisation est présent de manière quasi permanente
sur le sol européen. L’islam n’est pas étranger à l’Europe. C’est au contraire un facteur
civilisationnel qui, parmi d’autres, a contribué à l’édification du « Vieux continent ».
Les Arabes arrivent dans la péninsule ibérique moins d’un siècle après la mort du Prophète.
La brillante civilisation arabo-andalouse dure près de huit cents ans. Par ailleurs, les Arabes
vivent durant différentes périodes du Moyen Age tant sur les îles « européennes » de la
Méditerranée, comme en Sicile et à Malte, que dans le Midi de la France en bonne intelligence
avec les populations locales. Le rôle de passeur d’idées voire de catalyseur joué par la
civilisation arabo-musulmane dans l’avènement de la Renaissance est reconnu par beaucoup
d’historiens.
A l’est du continent, les cavaliers arabes apportent leur nouvelle religion dans le Caucase vers
655. Au 11e siècle, l’islam s’implante en Anatolie avec les Turcs seldjoukides. L’islam fait
irruption en Russie d’Europe au 14e siècle avec les peuples tatars. Plus tard, la souveraineté
ottomane se prolonge du 14e au 20e siècle en Europe centrale et plus profondément dans les
Balkans. Les Ottomans conquièrent les Balkans avant le Moyen-Orient arabe. Cette
domination impériale respecte la religion et les identités des pays occupés, mais favorise
également la conversion de plusieurs ethnies locales, et veille à peupler ces régions avec des
migrants turcs. Suite à la présence ottomane, d’intenses métissages culturels s’opèrent entre
les mondes albanais, grec, hongrois, slave et turc. L’islam devient une réalité européenne
incontournable dans tout le sud-est du continent, Chypre y compris. L’Empire ottoman fut
considéré et se pensait lui-même comme une puissance plus européenne qu’orientale. Même
lors de son agonie au début du 20e siècle, les puissances occidentales le surnommaient
« l’homme malade de l’Europe » !
Des documents historiques attestent de la présence de mercenaires musulmans dans les
armées prussiennes dès le 18e siècle. D’autres documents révèlent pour la même époque et au
19e siècle la présence de communautés de commerçants et de marins musulmans dans les
villes portuaires des îles britanniques, des Pays-Bas et de Belgique. Les rapports entre
l’Occident et le monde musulman ne se résument pas aux seules Croisades et à la période
coloniale, c’est-à-dire à des faits historiques qui se sont déroulés hors des frontières
géographiques du continent.
Au début du 20e siècle, quand se mettent en place dans le nord-ouest du continent les bases
socio-économiques et politiques de la société européenne telles que nous les connaissons
toujours, apparaît le besoin d’alimenter l’industrie avec une force de travail bon marché.
Commencent alors les vagues de migrations de paysans pauvres originaires d’abord de
l’Europe de l’Est et du Sud mais aussi d’Afrique du Nord. C’est au début du vingtième siècle
que des musulmans nord-africains (Algériens et Marocains) arrivent pour la première fois en
France et en Belgique pour y être employés comme ouvriers non qualifiés.
Lors de la première et de la deuxième guerres mondiales, la France, le Royaume-Uni et
l’Allemagne n’hésitent pas à embrigader des soldats musulmans maghrébins, sénégalais,
maliens, indo-pakistanais, balkaniques et caucasiens. De même, les troupes nationalistes de
Franco comptent des soldats marocains lors de la guerre civile espagnole. L’Autriche accorde
une reconnaissance officielle à la religion islamique avec les lois de 1874 et de 1912. Au
début du siècle dernier, l’intérêt des autorités au sujet de l’islam sur le sol français semble
s’exprimer à partir de 1916 quand la Préfecture de police de Paris ouvre un Bureau des
Affaires indigènes
1. Les musulmans en Occident
Plus près de nous, le profil démographique actuel des musulmans d’Europe se dessine à partir
des années 1960 quand se tarit la source des travailleurs originaires de Pologne, d’Italie,
d’Espagne, du Portugal et de Grèce. Les pays de l’Europe occidentale s’adressent à de
nouveaux Etats potentiellement fournisseurs de main-d’œuvre. A l’exception de la
Yougoslavie et de l’Inde, le reste de ces contrées est quasi exclusivement peuplé de
musulmans. La France, le Royaume-Uni et les Pays-Bas font appel à leurs anciennes colonies
musulmanes. Les pays qui n’avaient pas de colonies, comme l’Allemagne, l’Autriche, la
Suisse et la Suède, se tournent vers la Turquie et la Yougoslavie. L’accord bilatéral qui
officialise l’envoi de travailleurs turcs en Allemagne est signé en 1961 dans les semaines qui
suivent la construction du mur de Berlin et la fin de l’arrivée massive de réfugiés
d’Allemagne de l’Est et du reste de l’Europe communiste. Ni les pays « importateurs » de
cette main-d’œuvre, ni ceux qui l’« exportent », ni même les intéressés eux-mêmes ne
pensaient que l’installation des musulmans en Europe serait définitive. Les travailleurs
projetaient tous de rentrer au pays au bout d’un certain nombre d’années avec quelques
économies en poche. Mais l’arrêt des politiques officielles d’immigration de travailleurs en
1973-1974, ainsi que l’arrivée des femmes et la naissance des enfants constitueront une partie
des facteurs qui enracineront la population musulmane en Europe occidentale.
1.1. Une population mal définie et vulnérable
Le calcul du nombre actuel de musulmans en Europe n’est pas une tâche aisée. En ajoutant
aux 25 pays de l’Union européenne la Suisse, la Norvège et l’Islande, il est possible de
chiffrer la population musulmane d’Europe occidentale en 2004 autour de 13 millions de
personnes (soit 2,8 % de la population). A l’exception des minorités musulmanes autochtones,
comme celles de Grèce, de Chypre et de Slovénie, ainsi que d’un nombre peu élevé de
convertis européens de « souche », l’écrasante majorité de cette population est issue des
migrations de travail vers les pays du nord-ouest du continent. Nous n’avons pas de chiffre
précis ou officiel à présenter, car il n’existe aucun recensement sur base de l’appartenance
religieuse (à l’exception, depuis peu, du Royaume-Uni). Cette estimation provient de la
somme du nombre d’immigrés (et de leurs descendants) originaires de pays musulmans. La
donnée comprend aussi une estimation des immigrés clandestins pour certains pays d’accueil.
Les pays à population musulmane ayant envoyé des émigrés en Europe sont : l’Algérie, le
Bangladesh, l’Egypte, l’Inde, le Liban, le Mali, le Maroc, le Pakistan, le Sénégal, la Tunisie,
la Turquie, la Yougoslavie, etc. La population des pays maghrébins, du Pakistan, du
Bangladesh et de la Turquie est quasi exclusivement musulmane. Mais dans d’autres pays
d’émigration, comme l’Inde et la Yougoslavie, les musulmans sont nettement minoritaires.
Comment dès lors vérifier la proportion d’immigrés musulmans originaires de ces pays ?
Par ailleurs, les sources statistiques des pays européens ne signalent que rarement l’origine
nationale des immigrés qui acquièrent la nationalité de leur pays d’accueil. Or, de nos jours,
un grand nombre d’enfants nés en Europe de parents immigrés sont automatiquement
naturalisés ou accèdent facilement à la nationalité de leur pays de naissance. Au Royaume-
Uni, la grande majorité des musulmans sont de nationalité britannique. En France, dans les
pays du Benelux et dans les pays scandinaves, plus de la moitié des musulmans d’origine
immigrée sont désormais naturalisés. Dans quelques années, l’Allemagne également aura
atteint une telle proportion de musulmans naturalisés. Ce taux ne cessera de croître pour
s’approcher de 100 % de descendants d’immigrés musulmans naturalisés.
Cela veut dire que, si par le passé, l’islam fut un élément constitutif de l’histoire et de
l’identité européennes, comme nous l’avons évoqué plus haut, il devient aujourd’hui un fait
national, lavé de toute extranéité, puisque les pays européens possèdent tous les jours un peu
plus de citoyens (et d’électeurs) de confession ou de culture musulmane que la veille. La
composition ethnique de l’Europe s’est complexifiée durant les décennies écoulées à la faveur
des migrations internationales et de la mondialisation, de la circulation de plus en plus rapide
des hommes et des idées sur la surface du globe. Même si c’est difficile à admettre pour le
sens commun partagé par bon nombre d’Européens de « souche », les musulmans ont cessé
d’être une curiosité exotique et l’islam, une religion d’importation.
S’agissant de la répartition géographique des musulmans en Europe, 4 à 5 millions de ceux-ci
vivent en France. Entre 3 et 3,5 millions habitent l’Allemagne ; 1,6 million au Royaume-Uni ;
700 000 à 800 000 aux Pays-Bas ; 400 000 en Autriche et autant en Belgique. Il y a également
en Europe des pays qui ont récemment acquis une minorité musulmane consistante. Il s’agit
d’anciens pays d’émigration qui sont devenus des pays d’immigration à leur tour. Il y aurait
en Italie entre 800 000 et 1 000 000 de musulmans dont près de la moitié serait composée
d’immigrés clandestins. En Espagne, l’estimation la plus courante évalue à entre 400 000 et
500 000 le nombre de musulmans avec de nouveau une part non négligeable de travailleurs
clandestins dans l’agriculture et la construction. La majorité des nouveaux immigrés qui se
trouvent dans les pays du sud de l’Europe (Italie, Espagne, Portugal, Grèce, Slovénie, Chypre,
Malte) sont originaires du monde musulman : d’Albanie, du Maghreb, d’Afrique occidentale,
du Proche-Orient, etc.
Dans l’ensemble de la population musulmane d’Europe, les personnes originaires de Turquie
composent la catégorie nationale la plus importante. En effet, parmi les musulmans du
continent, près de 3,7 millions proviennent de ce pays. Relevons qu’environ un cinquième de
ces Turcs sont en fait des Kurdes de Turquie. Les personnes originaires du monde arabe
représentent environ 4 millions de musulmans en Europe. Ils sont répartis en un certain
nombre de nationalités d’origine dont, par ordre décroissant, le Maroc, l’Algérie, la Tunisie,
l’Egypte. Les musulmans provenant des pays du sous-continent indien seraient près de
1,5 million. Enfin, les musulmans balkaniques installés en Europe occidentale sont estimés à
environ 500 000 personnes. Incontestablement, les musulmans forment aujourd’hui la
majorité des populations d’origine extracommunautaire vivant dans les pays de l’Union
européenne.
Les musulmans d’Europe sont très diversifiés de par leur origine ethno-nationale, culturelle et
linguistique. Ils appartiennent à des statuts juridico-administratifs fort variés : citoyens
autochtones convertis à l’islam, citoyens naturalisés, demandeurs d’asile, étudiants étrangers,
immigrés clandestins, immigrés par regroupement familial, réfugiés politiques reconnus,
résidents étrangers. Ils présentent certes un grand nombre de rapports différents à la religion
islamique, mais un trait unit la grande majorité d’entre eux. Comme il a été signalé plus haut,
cette population a pour point d’origine principal une migration de paysans sans qualification
professionnelle et souvent (quasi) analphabètes. Une partie très importante des résidents ou
des citoyens musulmans est issue de la dernière vague d’immigration ouvrière organisée sur le
continent, qui s’est déroulée entre les années 1960 et 1974. Cette arrivée sur le sol européen
coïncide avec la fin d’une période de croissance économique et de plein emploi.
L’établissement des musulmans se déroule durant une période marquée par l’incertitude
économique et la montée du chômage.
Près d’un demi-siècle après l’arrivée des premiers d’entre eux, la majeure partie des
musulmans d’Europe appartient toujours à la classe ouvrière. Il n’est pas faux de dire que de
nos jours une partie non négligeable du prolétariat européen est de confession islamique ou de
culture musulmane. Cette situation présente son lot de désavantages bien connus : persistance
de basses qualifications, précarité socio-économique, bas revenus, chômage massif,
décrochage et échec scolaires chez les jeunes … Ces faits favorisent d’autres problèmes
d’ordre psychosociologiques : problèmes identitaires de personnes écartelées entre deux
mondes, frustrations socio-économiques, complexe d’infériorité, repli communautaire comme
réponse aux discriminations à l’école, au travail, sur le marché du logement, dans les
administrations. L’exclusion sociale peut aussi nourrir une haine de l’Occident ou de la
société européenne. Elle peut rendre (et rend de fait) certains d’entre eux plus réceptifs à
toutes sortes de manipulations, à des discours politiques ou religieux radicaux ; engendrer des
comportements violents, inciviques, délictueux, machistes ; pousser des jeunes vers toutes les
dérives et assuétudes possibles.
Le dénombrement des musulmans d’Amérique du Nord est peut-être plus aisé, puisqu’il y est
de coutume de décliner publiquement son appartenance confessionnelle. Etant moins
sécularisée que l’Europe, l’expression d’identités religieuses y semble alors plus naturelle et
ne soulève en tout cas pas autant les passions. Dans l’ensemble nord-américain composé par
les Etats-Unis et le Canada, il est possible de parler d’une présence musulmane qui se chiffre
à environ 5,6 millions d’individus (soit 1,7 % de la population totale), dont
approximativement 5 millions aux Etats-Unis. Une moitié de ces musulmans nord-américains
sont des Noirs convertis. L’autre moitié provient d’une immigration de travailleurs et de
réfugiés d’origines très diverses, mais qui, pour sa majeure partie, a la particularité d’être
composée par des personnes professionnellement qualifiées. Bien que les populations
musulmanes aient commencé à se former de manière simultanée des deux côtés de
l’Atlantique, au contraire de l’Europe, la population musulmane nord-américaine est donc
d’origine autochtone pour une partie non négligeable de ses membres. Elle est aussi nettement
plus scolarisée et proportionnellement mieux insérée dans la vie socio-économique. Enfin, la
grande majorité de ses membres est de nationalité américaine ou canadienne, et elle semble
être mieux organisée en termes d’institutions représentatives.
Les difficultés de dénombrement de musulmans ne s’arrêtent pas à des querelles de
comptabilisation. Une délicate question d’ordre qualitatif se pose tant en Europe occidentale
qu’en Amérique du Nord. Comment définir la catégorie « musulmane » ? Par la pratique
cultuelle plus ou moins régulière ? A ce qu’une femme se couvre la tête ou pas ? A ce qu’une
personne refuse de consommer de l’alcool ou de la viande de porc ? Ou bien doit-on se baser
sur une ascendance culturelle musulmane ? En effet, qui est musulman ? En vertu de quoi
pouvons-nous qualifier une personne de musulmane ? Loin d’être incongrue, la question
« qu’est-ce qu’un(e) musulman(e) ? » se pose dans les sociétés pluralistes comme en
Amérique du Nord et sécularisées comme en Europe occidentale.
Dans ce contexte, il est probablement nécessaire d’accepter comme musulmane chaque
personne qui se définit elle-même comme telle, quelles que soient ses pratiques cultuelles et
ses conceptions philosophiques ou sa nationalité. C’est le choix que nous avons fait dans cet
ouvrage. L’appellation « musulman » fait ainsi référence à une identité civilisationnelle large
qui comprend bien sûr sa composante religieuse islamique. Nous considérons dès lors comme
musulman(e) celui/celle qui se déclare l’être. Ce qui est vraisemblablement le cas de
l’écrasante majorité de personnes originaires de pays musulmans et de leurs descendants nés
en Europe occidentale ou en Amérique du Nord. Une observation même hâtive de cette
population, un contact même superficiel avec ses différentes composantes suffisent à valider
cette affirmation. A cette population, il faut ajouter les nouveaux musulmans, les nationaux
des pays d’accueil qui se sont convertis à l’islam.
Des travaux sociologiques, qui seront présentés dans la suite du livre, montrent que la majorité
des musulmans d’Europe et d’Amérique sont croyants et pratiquants à divers degrés. Malgré
une foi unique, ces personnes sont porteuses de croyances religieuses et de pratiques cultuelles
différentes. Elles adhérent à des philosophies de vie et conceptions morales diverses, plus ou
moins inspirées par l’islam. Elles se réfèrent à des doctrines théologiques ou à des
appartenances idéologiques les plus variées, avec une petite minorité, agissante et très
médiatisée, qui se reconnaît dans les expressions politisées et radicales de l’islam.
1.2. Les ennemis de l’intérieur ?
Depuis quelques années, des attitudes occidentales donnent l’impression de se durcir contre
l’expression d’identités musulmanes, quels que soient les contenus et les modes d’expression
de celles-ci. Une certaine hystérie collective « anti-islamique » semble s’être emparée des
pays occidentaux. Avec un certain recul, il est possible d’avancer que les attaques terroristes
du 11 septembre 2001 aux Etats-Unis ont rendu encore plus apparent le choix de l’islam dans
l’inconscient collectif occidental pour remplir la catégorie repoussoir de l’« Autre ». Ce
jugement pessimiste ne peut que se renforcer à la suite des sanglants attentats du
11 mars 2004 à Madrid.
De toute évidence, la très grande majorité des musulmans est toute aussi horrifiée et choquée
par ce déferlement de barbarie contre des civils innocents. A l’échelle mondiale, le terrorisme
islamiste fait bien plus de victimes directes et indirectes parmi les musulmans que chez les
non-musulmans. Certaines de ces victimes indirectes ne sont autres que les musulmans
d’Europe occidentale et d’Amérique du Nord, qui subissent, attentat après attentat, le regard
accusateur et stigmatisant de certains de leurs voisins ou collègues. Une observation attentive
de l’état d’âme de différentes catégories sociales et de bon nombre de groupes idéologiques
ou politiques pourrait nous donner l’idée que ces segments des sociétés occidentales sont
rongés par des inquiétudes relatives à l’islam et aux musulmans. Depuis la révolution
iranienne, la chute du mur de Berlin et la disparition du communisme, l’envenimement des
conflits du Moyen-Orient et du Proche-Orient, et surtout depuis le 11 septembre 2001, le sens
commun occidental s’est rappelé de son « contre-modèle islamique », qui l’avait si bien et si
longtemps accompagné durant des siècles. Bon nombre d’Occidentaux se sont ainsi
(re)découverts le meilleur ennemi qui soit : l’islam.
Beaucoup trop d’Occidentaux voient aujourd’hui en l’islam quelque chose d’étranger,
d’étrange, voire d’hostile. Dans la tête de certains Européens et Américains, l’islam
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