INSTITUT DE PSYCHOLOGIE Département de Psychologie de la Santé, de l'Éducation et du Développement Année Universitaire 2015 – 2016 MÉMOIRE DE MASTER 1 Psychologie de la Santé, parcours « Handicap » Présenté et soutenu publiquement par Claire MIGLIANICO (N° étudiant : 2115850) Le 23 mai 2016 Influence de la prise en charge hospitalière sur la Qualité de Vie et le soutien social chez les adolescents en Refus Scolaire Anxieux TOME 1 Sous la direction de Anna Rita GALIANO Jury : Marjorie POUSSIN, Maître de Conférences en Psychologie de la Santé, PSED, Institut de Psychologie, Université Lumière – Lyon Anna Rita GALIANO, Maître de Conférences en Psychologie de la Santé, PSED, Institut de Psychologie, Université Lumière – Lyon REMERCIEMENTS Dans un premier temps, je remercie Anna Rita Galiano, directrice de ce mémoire, pour son aide, ses précieux conseils, sa rigueur, sa grande disponibilité et pour m’avoir guidée dans la réalisation de ce travail. Un énorme merci au service du 502 du Centre Hospitalier de Pierre Wertheimer à Bron, sous la direction du Dr Olivier Revol et en particulier, au Dr Marie Viorrain pour m’avoir soutenue et permis de mener à bien cette recherche, malgré un emploi du temps chargé. Je souhaite remercier l’association Phobie Scolaire pour m’avoir soutenue en acceptant la diffusion de cette étude sur leur page Facebook. Je tiens à remercier également les quinze participants de cette recherche sans qui cette étude n’aurait pu voir le jour. Ils m’ont tous surprise par leur engagement et leur investissement. Je remercie aussi ma tutrice de stage, Blandine Lacroix pour m’avoir offert l’opportunité de co-animer le groupe de Refus Scolaire Anxieux, puis de m’avoir soutenue dans ce sujet de mémoire en me donnant de son temps pour des relectures ainsi que pour ses nombreux conseils avisés. Un grand merci à ma marraine Sylvie pour m’avoir accordé de son temps afin d’apporter corrections et relectures, mais également pour sa patience et sa grande implication dans ce mémoire qui n’est pas de son domaine. Un immense merci à ma famille et plus particulièrement à mes parents qui m’ont soutenue et aidée toutes ces années afin que je puisse réaliser mon désir de devenir psychologue. Mais également, à ma sœur aînée Valérie, pour sa grande écoute et ses conseils durant toutes mes années de formation en psychologie. Pour finir, mon dernier merci revient à Quentin pour m’avoir supportée et encouragée durant mes deux années de Master 1. ii RESUME Objectif : Démontrer que les soins hospitaliers ont une influence sur la Qualité de Vie (QdV) et le soutien social des adolescents en Refus Scolaire Anxieux (RSA). Méthode : 15 adolescents en RSA, dont 7 ayant recours à des soins hospitaliers et 8 n’y ayant pas eu recours ont été sélectionnés pour l’étude. Ils ont rempli 4 questionnaires : le VSP-A mesurant la QdV, le SSQ-6 mesurant le soutien social, le MASC mesurant l’anxiété et le CESD évaluant l’humeur dépressive. Résultats : Nos hypothèses qui supposaient un effet des soins hospitaliers sur la QdV et le soutien social sont invalidées par nos résultats. Les adolescents ayant recours aux soins hospitaliers ont une QdV et soutien social égale à ceux qui n’y ont pas eu recours. Contrairement à la dépression, on observe que l’anxiété influence la QdV chez les adolescents en RSA. Par ailleurs, il existe une corrélation positive entre le soutien social et la QdV chez les adolescents en RSA. Conclusion : Les données recueillies permettent, d’une part, de valider certaines de nos hypothèses, à savoir que l’anxiété impacte la QdV et que le soutien social des adolescents en RSA a des effets positifs sur leur QdV. D’autre part, les soins hospitaliers ne semblent pas avoir un impact sur la qualité de vie et le soutien social. Mots clés : Refus Scolaire Anxieux - Hospitalisation – Qualité de Vie – Soutien Social – Phobie Scolaire – Anxiété - Dépression iii ABSTRACT Objective: To study the influence of hospital care on the Quality of Life (QoL) and social support of teenagers in situation of school refusal. Method: Our population was made of 15 teenagers in school refusal. 7 of them had have hospital care and 8 did not. 4 questionnaires were assed: the VSP-A measuring the QoL, the SSQ-6 measuring the social support, the MASC measuring the anxiety and the CES-D estimating the depressive humor. Results: Our assumptions of an impact of hospital care on both the QoL and social support were invalidated by our results. Teenagers that had experienced hospital care had equal levels of QoL and social support than those who did not experienced it. Contrary to the depression, we observed that the anxiety influence the QoL of teenagers in situation of school refusal. Besides, there was a positive correlation between the social support and the QoL of teenagers in school refusal. Conclusion: The data collected allow to validate some of our hypotheses: the anxiety impacts the QoL and the social support of the teenagers in school refusal has positive effects on their QoL. On the other hand, hospital care seems not to have an impact on the QoL and social support. Keywords: School Refusal - Hospitalization - Quality of Life - Social Support - School Phobia - Anxiety - Depression iv SOMMAIRE INTRODUCTION .................................................................................................................... 1 PARTIE I. : REVUE DE LA LITTERATURE...................................................................... 3 CHAPITRE 1 : DE LA PHOBIE SCOLAIRE AU REFUS SCOLAIRE ANXIEUX : UNE NOUVELLE CATEGORISATION DES TROUBLES ............................................................................................. 4 1. Historique du concept de la phobie scolaire .............................................................. 4 2. Classifications internationales et française ............................................................... 6 3. Quelques données épidémiologiques ......................................................................... 6 4. Les différentes formes du RSA .................................................................................... 7 5. Les manifestations symptomatiques du RSA .............................................................. 7 6. Le RSA considéré comme handicap ........................................................................... 8 7. Les prises en charge du RSA ...................................................................................... 8 CHAPITRE 2 : NOSOGRAPHIE DES TROUBLES ANXIEUX .......................................................... 10 1. Définition de l’anxiété et des troubles anxieux ........................................................ 10 2. Classification internationale des troubles anxieux .................................................. 10 CHAPITRE 3 : LA QUALITE DE VIE DES ADOLESCENTS EN REFUS SCOLAIRE ANXIEUX .......... 12 1. Le concept et les différentes domaines de la Qualité de vie ..................................... 12 2. Les méthodes d'évaluation de la QdV ...................................................................... 13 3. QdV chez les adolescents en RSA ............................................................................. 14 CHAPITRE 4 : LES EFFETS DU SOUTIEN SOCIAL SUR LA QUALITE DE VIE ................................ 15 1. Le concept de soutien social..................................................................................... 15 2. L'évaluation du soutien social .................................................................................. 16 3. 4. 2.1. L'évaluation du réseau social............................................................................ 16 2.2. L'évaluation du soutien social reçu .................................................................. 16 2.3. L'évaluation du soutien social perçu ................................................................ 16 La variabilité des effets du soutien social sur la QdV.............................................. 17 3.1. Les effets positifs du soutien social sur la santé physique et psychologique ... 17 3.2. Les effets négatifs du soutien social sur la santé psychologique ..................... 18 Le soutien social apporté dans le trouble anxieux ................................................... 18 v PARTIE II : APPROCHE EMPIRIQUE ET CONTEXTE PRATIQUE ......................... 20 CHAPITRE 5 : PROBLEMATIQUE DE RECHERCHE ...................................................................... 21 1. Problématique .......................................................................................................... 21 2. Hypothèses de la recherche ...................................................................................... 22 CHAPITRE 6 : METHODOLOGIE DE LA RECHERCHE .................................................................. 24 1. Dispositif de recherche ............................................................................................. 24 2. Les participants ........................................................................................................ 24 2.1. Les critères de recrutement.................................................................................... 24 2.2. Lieu de recrutement ............................................................................................... 24 3. Matériel et procédure ............................................................................................... 24 3.1. Déontologie et déroulement de l'étude .................................................................. 25 3.2. Les différents questionnaires et analyse de leurs scores ....................................... 25 PARTIE III. : ANALYSE, INTERPRETATION DES RESULTATS ET DISCUSSION.28 CHAPITRE 7 : TRAITEMENT DES DONNEES ............................................................................... 29 CHAPITRE 8 : RESULTATS QUANTITATIFS .................................................................................. 30 1. Analyses descriptives de la fiche signalétique ......................................................... 30 2. Analyses inférentielles .............................................................................................. 30 2.1.HA1 : Effet de l’anxiété sur la QdV ........................................................................ 30 2.2. HA2 : Effet de la dépression sur la QdV ............................................................... 32 2.3. HA3 : Effet du recours de l’hospitalisation sur les dimensions de la QdV ........... 33 2.4. HA4 : Effet du recours de l’hospitalisation sur le soutien social perçu ................. 33 2.5. HA5 : Effet du soutien social sur les dimensions de la QdV ................................. 34 CHAPITRE 9 : MISE A L’EPREUVE DES HYPOTHESES ................................................................. 37 1. Influence de l’anxiété et de la dépression sur la QdV .............................................. 37 2. Influence de l’hospitalisation sur la QdV et le soutien social perçu........................ 38 2.1. Comparaison des deux groupes sur la QdV .......................................................... 39 2.2. 3. Comparaison des deux groupes sur le soutien social perçu ............................. 40 Lien entre le soutien social et la QdV ...................................................................... 41 vi CHAPITRE 10 : APPORTS ET LIMITES DE LA RECHERCHE........................................................... 42 1. Utilité de la recherche .............................................................................................. 42 2. Limites de la recherche............................................................................................. 42 CONCLUSION ....................................................................................................................... 44 BIBLIOGRAPHIE ....................................................................................................................I vii INTRODUCTION En France, la scolarité est au cœur des préoccupations sociétales, c’est pourquoi, de nombreuses réformes sont en cours afin d’améliorer le système scolaire. Toutefois, certains élèves se heurtent à des difficultés au cours de leur scolarité (Etienne, 2013) qui les mènent parfois à un absentéisme scolaire voire, à une déscolarisation associée à un Refus Scolaire Anxieux (RSA). D'après l'article L. 131-8 du Code de l'éducation, un élève est considéré comme étant en absentéisme scolaire lorsque le seuil de quatre demi-journées d'absence injustifiée par mois est dépassé. L’école étant un lieu privilégié de socialisation, une absence prolongée peut altérer les tâches principales d’apprentissage, de socialisation et de renfort de l’estime de soi (Holzer et Halfon, 2006 ; Milliez, 2013). Or les adolescents en RSA sont soit déscolarisés avec une prise en charge ou non en milieu hospitalier (séjours complets, séquentiels ou journalier) et/ou un suivi psychologique, soit ils suivent une scolarité aménagée (Service d’Assistance Pédagogique à Domicile –SAPAD-, Centre National d’Enseignement à Distance -CNED-, cours de soutien, etc.). Ces prises en charge recommandées ainsi que leurs objectifs varient en fonction du trouble anxieux (séparation, sociale, spécifique, généralisé), de son intensité et des troubles associés, dans le but de réduire le handicap (Milliez, 2013). L'un des objectifs de ces prises en charges est la re-scolarisation (Milliez, 2013) de l'adolescent en RSA en offrant parfois un soutien social, l'ultime objectif étant d'améliorer la qualité de vie (QdV). La QdV concerne les conditions physiques, psychologiques et sociales des sujets qui peuvent se trouver altérées du fait des conséquences de la sévérité du trouble anxieux menant au RSA. Actuellement, peu d’études traitent de ce sujet étant donné que le RSA n’est pas considéré par tous comme un trouble à part entière, ce qui complique voire rend impossible un diagnostic. Toutefois, pour le travail présenté dans ce mémoire, le RSA est considéré comme un trouble car, malheureusement, les cas d'adolescents en RSA sont de plus en plus nombreux et en contrepartie très peu pris au sérieux et traités. En revanche, lorsque des prises en charge existent, il n'est pas évident que les soins apportés soient les mieux adaptés et optimisés aux sujets pour parvenir à l'objectif ultime d'une meilleure QdV et d’une re-scolarisation. Le peu de données et les rares études psychologiques effectuées sur les adolescents en RSA relèvent toutefois d'un certain intérêt scientifique et clinique qui peuvent faire l'objet 1 d'une étude d'évaluation de l'impact d'une hospitalisation sur la QdV et le soutien social de ces sujets. Il est aussi important d'apprécier si cette hospitalisation est adaptée ou non à la population étudiée. Cette recherche nécessite l'accès à une population d'adolescents en RSA hospitalisés et non hospitalisés. L'opportunité s'est présentée par le biais d'un stage au sein d'un cabinet libéral de psychologie où un groupe de Thérapie Cognitivo-Comportementale (TCC) a été créé et animé pour des adolescents âgés de 14 à 17 ans en RSA et hospitalisés à temps partiel. La thérapie pour ce groupe a pour but d'appréhender les situations sociales, d’améliorer les relations interpersonnelles, de réduire et rendre supportable l’anxiété. L’objectif final de ce groupe est en fait d'offrir un soutien social à ces adolescents et d’apporter du bien-être en vue d'améliorer leur qualité de vie (QdV), et non pas la re-scolarisation. Afin d'étayer le sujet de ce mémoire, une revue de la littérature relate le concept du RSA, le trouble anxieux, la QdV et le soutien social chez les adolescents en RSA. La partie empirique du mémoire expose la problématique de l’étude, les hypothèses qui permettent de développer le travail ainsi que la méthodologie appliquée. Les résultats obtenus et les analyses statistiques réalisées pour évaluer les hypothèses sont rapportés afin d'être discutés et d'apporter une réponse à la problématique posée. 2 PARTIE I. : REVUE DE LA LITTERATURE 3 Chapitre 1 : De la phobie scolaire au Refus Scolaire Anxieux : une nouvelle catégorisation des troubles Ce chapitre retrace l'historique de l’évolution du concept de phobie scolaire pour parvenir à la notion du Refus Scolaire Anxieux (RSA) et sa classification actuelle. C'est sur ces bases conceptuelles que quelques données épidémiologiques sont présentées. Les différentes formes associées aux différents symptômes de ce trouble sont décrites ainsi que les différents types de prise en charge qui peuvent les accompagner. 1. Historique du concept de la phobie scolaire Dans son ouvrage de 2010, Catheline souligne que les revues de littérature dédiées au concept de la phobie scolaire montrent l’absence de consensus quant à l’appellation de ce trouble. En retraçant l'historique de ce concept, les différents sens et la diversité des manifestations psychopathologiques qui le sous-tendent sont présentés. En 1882, les lois Jules Ferry rendent l’école obligatoire, laïque et gratuite pour tous les enfants âgés de 6 à 13 ans. C’est à cette époque qu’apparaissent les premiers cas d’enfants refusant de se rendre à l’école, ce phénomène étant décrit comme l'école buissonnière (Binet, 1895 ; Heuyer, 1914). En 1932, Broadwin suggère que certaines formes d’école buissonnière seraient dues à des difficultés psycho-affectives, avec une peur de quitter le domicile familial. En 1941, Johnson, Falstein, Szurek, et Svendsen, proposent le terme de phobie scolaire pour désigner ce type d’absentéisme particulier. Néanmoins, ce terme qui place le trouble dans un modèle conceptuel psychanalytique en le reliant à la problématique de scolarité a fait l’objet de beaucoup de controverse. En effet, quelques années plus tard, des auteurs observent des relations précoces de dépendance avec les figures principales d’attachements (parents, tuteurs) qui sont mal résolues (Warren, 1948; Hersov, 1960 ; Estes, Haylett, et Johnson, 1956, cit. dans, Catheline, 2010). Dans la théorie d’attachement de Bowlby (1969), l'attachement permet à l’enfant d’explorer son environnement social et d'établir des relations sociales, tout en se sentant en sécurité et protégé. La qualité de l’attachement dépend de la façon dont la figure principale d’attachement répond au besoin de sécurité de l’enfant. Un attachement inapproprié pourra entraîner des difficultés émotionnelles et sociales chez l’enfant ainsi qu'une grande détresse lors des séparations. En conséquence, le terme de phobie scolaire est peu à peu abandonné pour celui de névrose mutuelle qui met l’accent sur l’anxiété de 4 séparation (Estes, Haylett, et Johnson, 1956 cit. dans, Catheline, 2010). En effet, une névrose est une affection psychique où les symptômes s'expriment par « un conflit psychique trouvant ses racines dans l’histoire infantile du sujet » (Laplanche et Pontalis, 2009, p. 267). Mais l'étude réalisée par l’équipe de Waldfogel, Coolidge et Hahn (1957) démontre la nécessité de conserver le terme de phobie scolaire car il existe bien un déplacement du conflit œdipien, mal résolu, sur l’école. Toutefois, les deux modèles de phobie scolaire et d'anxiété de séparation vont ensuite cohabiter car ils s’apparentent à la fois à des mécanismes psychopathologiques relatifs à la phobie et à une problématique de séparation. En effet, Cailleau (2010) rapproche le trouble de la phobie scolaire à l’anxiété de séparation, qui est définit dans la 5ème édition du Manuel Diagnostique et Statistique des troubles Mentaux (DSM 5) comme « une anxiété excessive et inappropriée au stade du développement concernant la séparation d’avec les personnes auxquelles le sujet est attaché » (APA, 2015, p. 223) dont l’une de ses manifestations est «la réticence persistante ou refus de sortir, loin de la maison, pour aller à l’école, travailler ou ailleurs, en raison de la peur de la séparation » (APA, 2015, p.223). Ce trouble est parfois rattaché à la phobie sociale, décrite comme une « peur ou anxiété intenses d’une ou plusieurs situations sociales durant lesquelles le sujet est exposé à l’éventuelle observation attentive d’autrui » (APA, 2015, p. 237). En 1960, Hersov rejette la terminologie phobie scolaire pour celui de refus d’aller à l’école, permettant ainsi de ne pas faire référence à un modèle conceptuel particulier. Quant à Launay (1959, cit. dans, Etienne, 2013), il utilise le terme de refus anxieux de l’école pour décrire ce trouble. Sur cette base conceptuelle, Holzer et Halfon (2006) introduisent le terme de RSA, terme dénudé de toute théorie et mettant en avant l’anxiété. La définition d'Ajuriaguerra (1917, p. 916) reste une référence « enfants qui, pour des raisons irrationnelles, refusent d’aller à l’école et résistent avec des réactions d’anxiété très vives ou de panique, quand on essaie de les y forcer ». Mais d’autres auteurs définissent le RSA d'une manière quelque peu différente, comme étant une « difficulté à être présent en classe, associée à une détresse émotionnelle, notamment l’angoisse et la dépression » (Holzer et Halfon, 2006, p. 1253), ou comme étant un trouble présentant une « constellation psychopathologique complexe tant sur le plan individuel que familial » (Denis, 2005, p. 98). Toutefois, les auteurs s'accordent pour distinguer le RSA, qui s'accompagne par des troubles du comportement ou oppositionnels avec provocation pouvant conduire à la dépression (Etienne, 2013), du refus scolaire qui ne montre pas de pathologie psychiatrique empêchant l’élève d’aller à l’école (Etienne, 2013). 5 En conclusion, les diverses notions de RSA font débat car il apparaît que la phobie scolaire peut être appréhendée soit comme l’expression symptomatique de l’anxiété sociale et/ou de séparation, soit comme un trouble à part entière. 2. Classifications internationales et française L’hétérogénéité de définitions est perçue au travers des différentes classifications. En effet, actuellement le RSA et la phobie scolaire ne sont pas considérés en tant que trouble à part entière dans les classifications internationales. La Classification Internationale des Maladies (CIM-10) (Cailleau 2010) rapproche le trouble de la phobie scolaire à la catégorie des troubles anxieux phobiques qui sont décrits comme « un groupe de troubles dans lesquels une anxiété est déclenchée, exclusivement ou essentiellement, par certaines situations bien précises sans dangerosité actuelle. Ces situations sont de ce fait typiquement évitées ou endurées avec appréhension.» (OMS, 2000, p. 120). Quant au DSM 5, Cailleau (2010) rapproche ce trouble à l’anxiété de séparation. Seule la Classification Française des Troubles Mentaux de l’Enfant et de l’Adolescent (CFTMEA) considère la phobie scolaire en tant que trouble à part entière. Elle la décrit comme étant « des manifestations d’angoisse majeure avec souvent phénomène panique, liées à la fréquentation scolaire et interdisant sa poursuite sous les formes habituelles » (Mises et Quemada, 2000, p. 72) où l'un des critères d’exclusion de la phobie scolaire est les manifestations par angoisse de séparation. 3. Quelques données épidémiologiques L’absence de critères diagnostiques et l’absence de consensus de définition rendent difficile le recensement des données épidémiologiques (Etienne, 2013). La prévalence des phobies scolaires est estimée globalement entre 0,3 à 1,7% pour l’ensemble de la population d’âge scolaire et à 5% parmi les consultations en pédopsychiatrie (Marcelli et Braconnier, 2004). Toutefois elle peut varier entre 1% (Chazan, 1962) et 3% (Rutter, Tizard et Whitmore, 1970, cit. dans, Hersov, 1991) voire atteindre 8% suivant les régions (Kahn et Nursten, 1962). Ce taux fluctue en fonction de la valorisation des études. Par exemple, au Japon, l’éducation ayant culturellement une dimension très importante, le poids du système scolaire et la compétition scolaire entraînent un nombre important de refus scolaires (60% à 70% des consultations en thérapie familiale), suscitant une préoccupation majeure pour la santé publique nippone (Suzuki, 1991). 6 4. Les différentes formes du RSA D’après Holzer et Halfon (2006), il existe des facteurs déclenchant le RSA, soit internes au sujet comme la santé, soit externes dus à l’environnement scolaire ou familial. Toutefois, il arrive qu’il soit impossible de retrouver le moindre événement significatif à l’origine du RSA (Quere, 1984). Ces différents facteurs vont conditionner les différentes formes du RSA décrites par Holzer et Halfon (2006) et présentées ci-dessous : - RSA par anxiété de séparation : certains enfants manifestent très tôt des difficultés de séparation, avec les figures principales d’attachement, provoquant de vives inquiétudes avec souvent des tendances aux somatisations. C’est d’ailleurs ces symptômes somatiques que le sujet utilisera inconsciemment pour ne pas se rendre à l’école (Holzer et Halfon, 2006). - RSA par phobie sociale : certains adolescents appréhendent les situations sociales à l’école telles que la camaraderie et les relations avec les enseignants. Il craint d’être raillé, jugé et rejeté par autrui. Les tentatives pour le contraindre d'aller à l’école suscitent des états anxieux intenses. Si une activité sociale périscolaire est conservée, l'adolescent reste généralement isolé (Holzer et Halfon, 2006). - RSA par phobie simple : le sujet peut développer des craintes sur un des aspects de l’école (trajet, évaluations, certains cours etc.) qui prend alors un rôle phobogène massif. Le symptôme paraît bien identifié, mais ceci est une stratégie afin de ne pas affronter des difficultés plus importantes touchant le processus de développement et l’estime de soi (Holzer et Halfon, 2006). - RSA anxio-dépressif : la forte valorisation de la réussite personnelle sociale et/ou scolaire fait de l’école un lieu de forte pression, entraînant une fragilisation psychologique de l’élève. Ainsi, l’école engendre de l’anxiété et une mauvaise estime de soi, s’inscrivant dans un tableau d’anxiété généralisée (Holzer et Halfon, 2006). 5. Les manifestations symptomatiques du RSA Si la plupart des manifestations symptomatiques sont catégorisées sous les formes de manifestation anxieuse, troubles du comportement et troubles dépressifs selon Marcelli et Braconnier (2004), les symptômes psychosomatiques décrits par Bernstein, Hektner, Borchardt, et McMillan, (2001) sont à prendre aussi en compte. Ils relèvent du système nerveux autonome (mal de tête, sueurs, vertiges, etc.), de troubles gastro-intestinaux et de troubles musculaires. Ces manifestations symptomatiques entraînent un bouleversement de 7 l'état général du sujet avec des implications sur la vie au quotidien et le rapport à la société. Cette situation nécessite une série de consultations multidisciplinaires (Denis, 2005) et peut être considérée comme un handicap. 6. Le RSA considéré comme handicap La définition du handicap inscrite par la loi française du 11 février 2015 1, reconnaît les troubles psychiques comme handicap tout comme la Maison Départementale des Personnes Handicapées (MDPH) qui identifie plusieurs critères primaires de déficiences (Le Roy-Hatala, 2007), dont le trouble de la vie émotionnelle et affective (anxiété, instabilité affective, timidité etc...) et le trouble de l’humeur (dépression entravant la vie quotidienne). L’environnement social est l'un des critères secondaires pouvant influer sur la gravité du handicap psychique. La notion d'handicap s’appuie sur trois axes selon la Classification Internationales des Handicaps (CIH) (Wood, 1980, cit. dans Nader-Grosbois, 2015) : - La déficience, qui correspond à toute perte ou altération d'une fonction ou d'une structure psychologique, physiologique ou anatomique. - L’incapacité, résultant de la déficience, qui correspond à toute réduction partielle ou totale de la capacité d'accomplir une activité. - Le désavantage social, résultant de la déficience ou de l'incapacité, qui limite ou interdit tout rôle normal au sein de la société. Le RSA répond à l'ensemble de ces critères, car : 1) il est une altération psychique dans la mesure où le sujet présente un trouble de la vie émotionnelle avec troubles anxieux graves voire pathologiques, 2) il entraîne une incapacité du sujet d’aller à l’école et 3) le sujet n'assume pas son rôle d'élève et s'isole. 7. Les prises en charge du RSA Les prises en charge du RSA sont diverses. La psychothérapie se décline en plusieurs volets qui inclut : 1) Les dispositifs d’aménagement de la scolarité dans les établissements scolaires, (Milliez, 2013) tels que : 1 « Constitue un handicap, […], toute limitation d'activité ou restriction de participation à la vie en société subie dans son environnement par une personne en raison d'une altération substantielle, durable ou définitive d'une ou plusieurs fonctions physiques, sensorielles, mentales, cognitives ou psychiques, d'un polyhandicap ou d'un trouble de santé invalidant » 8 - Le Service d’Assistance Pédagogique à Domicile/ Service d'Aide Pédagogique aux Elèves Malades ou Accidentés (SAPAD/SAPEMA) permettant une scolarisation à domicile ou au sein de l’établissement à très petits effectifs. - La réduction du temps scolaire permettant progressivement une reprise scolaire totale. - Les classes et ateliers relais permettant un accueil temporaire adapté ayant pour but de favoriser la rescolarisation et la resocialisation. - Les cours par correspondance tels que le Centre National d'Enseignement à Distance (CNED) permettant de valider les acquis scolaires, mais ne permettant pas une réintégration scolaire. 2) Les suivis thérapeutiques ou ambulatoires (Milliez, 2013) tels que la thérapie familiale systémique, la thérapie d’inspiration psychanalytique et la TCC. Cette dernière est la plus utilisée et son efficacité dans les troubles anxieux a été démontrée (George, 2002 ; Roberge, Marchand, Reinharz et Marchand, 2004 ; Camart, Andre, Trybou et Bourdel, 2006). Chez les adolescents en RSA, cette thérapie a souvent pour objectif la réintégration scolaire en milieu ordinaire (Milliez, 2013) mais il semble qu’elle vise aussi à apporter du bien-être via l’amélioration de la Qualité de Vie (QdV). 3) Les prises en charge hospitalière (Catheline, 2010) : - L’hospitalisation de jour est un soin institutionnel au rythme de 2 fois par semaine pendant 3h. Elle permet de favoriser le retour à l’école dans de meilleurs délais (Revol, 2000, cit. dans Catheline 2010) et permet d’éviter une rechute par le maintien d’un dispositif d'accompagnement (Etienne, 2013). - L'hospitalisation à temps plein ou internat thérapeutique qui s’impose lorsqu’il y a échec de l’hôpital de jour ou que les troubles anxieux de l’adolescent sont importants. Ce type d'hospitalisation donne lieu à un déconditionnement du sujet via une triple exposition : séparation de l’entourage familial, immersion sociale avec les autres patients du service et immersion progressive scolaire (Milliez, 2013). Enfin, Milliez (2013) indique qu’un traitement médicamenteux peut s'ajouter aux psychothérapies. Aussi le traitement chimio-thérapeutique, indiqué après constat de l’inefficacité des psychothérapies, agit en diminuant l’anxiété d'anticipation et de séparation facilitant un retour à l’école (Desombre et al., 1999). Les antidépresseurs et anxiolytiques ont aussi démontré leur efficacité et une bonne tolérance dans les troubles anxieux (Milliez, 2013). 9 Chapitre 2 : Nosographie des troubles anxieux Le chapitre 1 relie le RSA à différent troubles anxieux. Afin de comprendre au mieux le trouble du RSA, ce second chapitre définit l’anxiété ainsi que les troubles anxieux et expose la classification. 1. Définition de l’anxiété et des troubles anxieux Le terme de troubles anxieux regroupe un ensemble d’affections caractérisées par une peur, une forte anxiété et des perturbations comportementales (APA, 2015). La peur est une émotion qui sert à nous protéger d’un danger imminent réel ou perçu, alors que l’anxiété est l’anticipation d’un danger (APA, 2015). D’après le DSM 5 (2015), ces deux émotions se ressemblent mais diffèrent également, l’une étant associée à des poussées d’hyperactivité neurovégétatives afin d’évaluer le danger immédiat et de permettre les conduites appropriées (peur) ; l’autre étant associée à une tension musculaire et une vigilance accrue dans l’anticipation d’un danger et des conduites d’évitement (anxiété). Il est à noter que ces deux émotions font partie du développement normal du sujet, toutefois si elles sont excessives et persistantes, elles constituent un trouble anxieux. 2. Classification internationale des troubles anxieux Il existe sept troubles anxieux se différenciant les uns des autres, par le type de situations entraînant la peur, l’anxiété ou la perturbation comportementale (APA, 2015), qui sont décrits ci-dessous à l’aide du DSM 5 : - L’anxiété de séparation (voir, p. 4). - Le mutisme sélectif, qui correspond à une incapacité à parler dans des situations sociales où le sujet est censé s'exprimer (APA, 2015). - La phobie spécifique, qui correspond à une peur ou anxiété intenses, déclenchées par la présence ou l’anticipation de la confrontation, d’un objet ou une situation spécifique (ex : école, être interrogé). Elle s’accompagne la plupart du temps par un évitement de l’objet ou de la situation redoutés (APA, 2015). - L’anxiété sociale (voir, p. 4) - Le trouble panique, qui correspond à des attaques de panique répétitives et soudaines. Cette attaque est une montée brusque de peur ou de malaise intense atteignant son apogée en quelques minutes. Ainsi, ce trouble s’accompagne d’une incapacité fonctionnelle importante (APA, 2015). 10 - L’agoraphobie, qui correspond à une peur ou une anxiété liée à la fréquentation d’endroits où il serait difficile de s’échapper en cas d’attaque de panique. Ce trouble est souvent décrit comme étant une complication du trouble panique (APA, 2015). - L’anxiété généralisée, qui correspond à une anxiété et inquiétudes, excessives et persistantes, concernant un certain nombre d’événements ou d’activités proches de la vie quotidienne (performance scolaire, famille). 11 Chapitre 3 : La Qualité de Vie des adolescents en Refus Scolaire Anxieux Ce chapitre décrit le concept et les différents domaines de Qualité de Vie (QdV) ainsi que les différentes méthodes d'évaluation de ces domaines. Au vu du sujet de ce mémoire, un paragraphe sur le concept de QdV est destiné au cas des adolescents en RSA. 1. Le concept et les différentes domaines de la Qualité de vie Le concept de QdV est une notion populaire depuis les années 1970, vaste, très générale et difficile à définir car intègre le bien-être, la santé et le bonheur (Bruchon-Schweitzer 2002). Si certains auteurs définissent la QdV de manière restrictive à la santé comme étant « l’état fonctionnel des individus et les conséquences de cet état sur leur fonctionnement physique, psychologique et social » (Bruchon-Schweitzer, 2002, p,52), d'autres comme Lawton (1997, cit. dans Bruchon-Schweitzer, 2002) considèrent la QdV comme un véritable système prenant en compte les interactions entre sujet et environnement. Mais dès 1994, l’OMS (Whoqol, 1994, cit. dans Trzepizur, 2008, p.47) englobe ces deux notions dans sa définition de la QdV « un concept très large influencé de manière complexe par la santé physique de l’individu, son état psychologique, ses relations sociales, son niveau d’autonomie, ainsi que sa relation aux facteurs essentiels de son environnement ». D’après le modèle de Bruchon-Schweitzer (2002), la QdV présente trois domaines principaux : - Le domaine physique, incluant la santé physique (l’énergie, sommeil, symptômes, etc.) et ses conséquences sur les capacités fonctionnelles (mobilité, autonomie, etc.) - Le domaine psychologique, incluant les émotions et les états affectifs. En effet, de nombreux chercheurs utilisent le terme bien-être psychologique pour désigner les états affectifs positifs, et la détresse psychologique, pour désigner les affects négatifs tels que la dépression et l'anxiété (Veit et Ware, 1983; Keyes, 2006). - Le domaine social, incluant les relations et activités sociales des sujets. Un bon fonctionnement social présume un réseau social quantitativement suffisant et une perception qualitativement satisfaisante. Pour Bruchon-Schweitzer (2002), certains chercheurs insèrent à tort d’autres composantes à la QdV, notamment la satisfaction de la vie, le bonheur et le bien-être subjectif. La notion de bonheur apparaît en psychologie dans les années 90 (Myers et Diener, 1995 Buss, 2000). Pour eux, la notion de satisfaction de la vie relève du champ du bonheur qui est décrit comme « une disposition personnelle relativement stable qui consiste à éprouver fréquemment des 12 états émotionnels agréables […], à être globalement satisfait de sa vie et enfin à éprouver rarement des affects négatifs […] » (cit., dans Bruchon-Schweitzer, 2002, p. 58). Quant au bien-être subjectif, il comprend des processus cognitifs (satisfaction de la vie) et émotionnels (affectivité positive et négative). D’après Rolland (2000), le bien-être subjectif se définit selon trois aspects : - la subjectivité qui est une auto-évaluation par le sujet - la satisfaction de vie qui est un jugement personnel et positif sur la vie par le sujet - l’absence d’affects négatifs et présence d’affects positifs Or, d'après Bruchon-Schweitzer (2002, p.57), « la satisfaction de la vie est un processus cognitif impliquant des comparaisons entre sa vie et ses normes de références ». Et pour Diener (1994, cit. dans Bruchon-Schweitzer, 2002, p. 57), la satisfaction de la vie est comme «un jugement conscient et global sur sa propre vie». Ainsi, de leur point de vue, la satisfaction de la vie et le bonheur (affectivité positive) sont des composantes du bien-être subjectif et non de la QdV. 2. Les méthodes d'évaluation de la QdV Il existe deux méthodes d’évaluation de la QdV (Mercier, et Schraub, 2005) : l’évaluation qualitative par l'entretien psychologique et l’évaluation quantitative par des outils psychométriques. L’entretien psychologique donne une évaluation globale de la QdV pour chaque individu et est difficilement applicable pour une grande population d'individus car nécessite du temps et des moyens pécuniers (Mercier, et Schraub, 2005). L'évaluation quantitative utilise des outils psychométriques catégorisés en échelles génériques et spécifiques (Bruchon-Schweitzer, 2002). Les échelles génériques ont été conçues pour un grand nombre de sujets/de groupes afin de pouvoir comparer les résultats d'un groupe à l'autre. C'est le cas de l’échelle Vécu et Santé Perçue-Adolescent (VSP-A) qui est une échelle auto-administrée, validée en France et multidimensionnelle (Simeoni, Sapin, Antoniotti et Auquier, 2001). Les échelles spécifiques ont été élaborées afin de s’adapter à des populations ayant des problèmes particuliers ciblés (maladie, handicap, etc.). Mais ces moyens de mesure ne permettent pas de comparaison entre groupes différents et conviennent uniquement à un groupe restreint de sujets (Bruchon-Schweitzer, 2002). 13 3. QdV chez les adolescents en RSA En France et en Belgique, les données sur la santé globale des adolescents scolarisés sont rares. Les quelques études sur la QdV menées en milieu scolaire fournissent essentiellement des données sur la santé physique des adolescents (Dazord et Manificat, 2004) laissant de côté la santé psychologique et sociale (Renard, Delpire et Deccache, 2004). C’est pourquoi, des chercheurs ont réalisé une étude en utilisant le concept de QdV où la santé est considérée de manière holistique. A cette fin, ils ont utilisé l’échelle VSP-A et un questionnaire de dépression (CES-D). Les résultats indiquent que 83% des adolescents scolarisés avaient une bonne santé physique et une QdV satisfaisante alors que 17% avaient des symptômes dépressifs importants. Ainsi, il apparaît que les troubles mentaux anxieux et la dépression sont un des paramètres affectant la QdV comme le RSA. Ces effets sont d’autant plus graves que les troubles sont importants (Frisch, 1998). En effet, d’après Gladis, Gosch, Dishuk et Crits-Christoph (1999), les troubles mentaux peuvent avoir des effets physiques, psychologiques, sociaux et professionnels importants sur la QdV. Les troubles anxieux altèrent le fonctionnement général du sujet (Quilty, Van Ameringen, Mancini, Oakman et Farvolden, 2003 ; Kessler, Chiu, Demler et Walters, 2005) ainsi que la QdV du sujet par une anxiété sociale et généralisée ainsi que par des troubles de panique (Cramer, Torgersen, Kringlen, 2005, cit. dans St-Jean-Trudel, 2009). Quant à la dépression, plusieurs études montrent que la présence de symptôme dépressif majeur a un impact négatif important sur la QdV, notamment pour les sujets ayant un handicap psychique tel que la schizophrénie (Carpinielo, Lais, Pariante, Carta et Rudas, 1997 ; Pukrop et al., 2003). 14 Chapitre 4 : Les effets du soutien social sur la Qualité de Vie 1. Le concept de soutien social C’est dans les années 70 que le concept de soutien social est devenu très populaire. S'il est utilisé dans différentes disciplines (sociologie, médecine, psychologie, etc.), il n’existe toujours pas de définition consensuelle (Heitzmann et Kaplan, 1988). En 1994, Gottlieb définit le soutien social (trad. par Boucher et Laprise, 2001, p. 123) comme étant un «processus d'interactions sociales qui augmente les stratégies d'adaptation (coping), l'estime de soi, le sentiment d'appartenance et la compétence, à travers l'échange effectif (réel) ou prévisible de ressources pratiques ou psychosociales». Malgré la diversité des définitions du soutien social, il existe un consensus sur la multidimensionnalité de ce concept. D’après Bruchon-Schweitzer (2002), le soutien social intègre trois notions distinctes : - Le réseau social, ou intégration sociale, est qualifié par le « nombre de relations sociales qu’un individu a établies avec autrui, la fréquence des contacts sociaux effectifs avec ces personnes et l’intensité de ces liens » (Barrera, 1986, cit. dans Bruchon-Schweitzer, 2002, p. 329). - Le soutien social reçu est caractérisé par l’aide effective apportée à une personne par son entourage (Winnubst, Buunk et Marcelissen, 1988, cit. dans Bruchon-Schweitzer, 2002). Ce soutien se subdivise en quatre composantes (House, 1981, cit. dans Bruchon-Schweitzer, 2002) : o Le soutien émotionnel consiste à exprimer ses affects positifs à quelqu’un, dans le but de rassurer, protéger ou réconforter cette personne. o Le soutien d’estime permet de rassurer quelqu’un par rapport à ses compétences et valeurs en renforçant ainsi la confiance en soi. o Le soutien informatif relève d’un apport de conseils, de suggestions, de propositions et connaissances sur un problème. o Le soutien matériel comprend une assistance effective (prêt d’argent, services rendus). - Le soutien social perçu se définit par l’impact de l’aide amenée par l'entourage à une personne et la mesure de la satisfaction de cette aide (Procidano et Heller, 1983). Il se 15 perçoit par la disponibilité d'une personne pouvant fournir une aide en cas de nécessité et par la satisfaction de l’aide amenée. 2. L'évaluation du soutien social Afin d'évaluer le soutien social, plusieurs échelles/questionnaires ont été élaborés. Les mesures les plus courantes qui se réfèrent aux trois notions du soutien sont présentées ici (Bruchon-Schweitzer, 2002). 2.1.L'évaluation du réseau social La Social Network Scale (SNS) est un questionnaire permettant d'évaluer la structure du réseau social, validé par Stokes (1983). Il évalue quatre aspects : la taille, le nombre de relations, la densité et le nombre de relations privilégiées. Seule cette dernière variable est corrélée avec le soutien social perçu. Toutefois, l'évaluation du réseau social ne démontre pas comment la structure du réseau amène du soutien social et influe sur l’état de la personne (Barrera, 1986). 2.2.L'évaluation du soutien social reçu Différents questionnaires ont été élaborés afin de quantifier les relations sociales et de recenser le contenu de ces relations. L'un de ces questionnaires, l’Inventory of Socially Supportive Behaviors (ISSB) construit par Barrera, Sandler et Ramsey (1981), évalue les 4 composantes du soutien reçu. Il comprend 40 items et permet de calculer un score total de soutien social reçu. Mais en réalité, le soutien social reçu est difficilement quantifiable dans la mesure où le sujet ne peut pas être objectif dans les réponses apportées (Bruchon-Schweitzer, 2002). C’est pourquoi dans la majorité des études, le soutien social perçu a une plus grande importance (Michaëlis, 2012). 2.3.L'évaluation du soutien social perçu Le Social Support Questionnaire (SSQ) élaboré par Sarason, Levine, Basham et Sarason (1983) est le plus connu pour évaluer le soutien social perçu. Les chercheurs se sont intéressés à la théorie de l’attachement de Bowlby en intégrant la notion de soutien social perçu à des besoins primaires de proximité avec la mère puis, d’une relation privilégiée avec autrui (Bruchon-Schweitzer, 2002). Cet outil mesure la disponibilité, le degré de satisfaction de l’aide apportée par l’entourage et un score total de soutien social perçu. Il existe plusieurs versions de SSQ, une version courte à 6 items (SSQ6) et une version longue à 27 items. La 16 validité et la fidélité de ce test sont considérées comme très satisfaisantes (BruchonSchweitzer, 2002). 3. La variabilité des effets du soutien social sur la QdV Il existe une grande variabilité des effets du soutien social sur la QdV. En effet, des études mettent en avant de manière générale l’effet positif du soutien social sur la QdV, mais d’autres auteurs démontrent également l’existence d’effets négatifs sur la QdV (Michaëlis, 2012). 3.1.Les effets positifs du soutien social sur la santé physique et psychologique Les études sur les effets du soutien social dévoilent les apports bénéfiques sur la santé physique et psychologique (Michaëlis, 2012). Ces effets sont de deux types: les effets directs ou effets principaux et les effets indirects ou effets modérateurs. De nombreuses études ont démontré que les effets directs et positifs étaient dus principalement au réseau social (Bruchon-Schweitzer, 2002) indépendamment du niveau de stress vécu par le sujet (Caron et Guay, 2005). En effet, il agit sur la santé psychologique et physique en apportant des relations sociales stables et consolidables (Caron et Guay, 2005) qui, à terme, ont des effets bénéfiques sur le bien-être global (Cassel, 1976) et positifs sur l’état de santé des personnes et, plus particulièrement, sur la mortalité (Berkman et Syme, 1979). Toutefois, si le réseau social améliore la santé mentale, il ne certifie pas de la qualité et de la satisfaction des relations. C’est pourquoi, des auteurs pensent que le réseau social a un impact moins important sur la QdV que le soutien social perçu (Sarason, Levine, Basham et Sarason, 1983). En effet, plusieurs travaux viennent soutenir l’idée d’effets bénéfiques du soutien social perçu sur la santé psychologique et physique. Ils montrent que ce soutien a des relations significatives avec la QdV (St-Jean-Trudel, 2009) et qu'il corrèle alors avec une baisse des symptômes dépressifs (Holahan et Moos, 1982) et d’anxiété (Lakey, Tardiff et Drew, 1994, cit. dans St-Jean-Trudel, 2009), réduisant ainsi le risque de développer ou de maintenir un trouble psychologique (Leavy, 1983). Ainsi, le soutien social perçu a des effets directs et indirects sur la santé globale. L'effet indirect et protecteur agit contre les effets nocifs du stress empêchant le développement d’une symptomatologie (Cobb, 1976 ; Cohen et Wills, 1985). Cette approche est décrite par Bruchon-Schweitzer (2002) chez les patients atteints de douleurs chroniques, pour qui le soutien social perçu a des effets positifs directs en réduisant le comportement douloureux de la maladie (mimiques faciaux, prostration, inactivité, etc.) mais aussi indirects en modérant l’anxiété. 17 La différence entre les deux types d'effets du soutien social est subtile mais existe et ces deux types d'effets se complètent (Caron et Guay, 2005). 3.2.Les effets négatifs du soutien social sur la santé psychologique Si le soutien social positif a un impact bénéfique sur la santé mentale en revanche, les interactions sociales peuvent mener à des conflits, des critiques, de la gêne, de la jalousie, et d’autres sentiments négatifs (Rook, 1984). Ces interactions sociales négatives peuvent accroître les problèmes de santé mentale (Caron et Guay, 2005). En effet, il a été démontré que les interactions sociales négatives avec l’entourage sont plus fortement corrélées avec la présence d’épisode d’anxiété et de dépression (Kessler, Shanyang, Blazer et Swartz, 1997). En somme, les interactions sociales négatives ont un plus fort impact sur la santé mentale que le soutien social positif, atténuant les effets bénéfiques de ce dernier (Ingersoll-Dayton, Morgan et Antonucci, 1997 ; Finch, Okun, Pool et Ruehlman, 1999 ; Bertera, 2005). En effet, le soutien social perçu peut être infructueux car il est contraignant et inapproprié (Capponi et Horbacz, 2007). Ce type de soutien peut alors amplifier l'impact du stress sur la santé psychologique au lieu de l'atténuer (Christophe et Di Giacomo, 2003). Il en est de même lorsque le soutien social perçu est imposé et est vécu comme une pression par le sujet, tel que le soutien scolaire parental. En effet, l'élève recevant une aide et/ou des encouragements parentaux doit répondre aux attentes des parents, ce qui peut provoquer de l'anxiété le poussant à abandonner ses études (Tousignant, 1988). 4. Le soutien social apporté dans le trouble anxieux Les troubles anxieux ont été peu étudiés pour leur lien avec le soutien social. Toutefois, une étude montre que les sujets ayant un trouble panique ont plus tendance à rechercher du soutien social que ceux aux prises avec d’autres types de trouble anxieux (Vollrath et Angst, 1993). Quant à Davidson, Hughes, George et Blazer, (1994, cit. dans Caron et Guay, 2005) dévoilent que les phobiques sociaux ont un soutien social déficient par rapport à un groupe contrôle sur le plan de l'écoute, de l'appui sur la famille et les amis, car en fait ils auraient moins d’amis proches. Peu d’études se sont intéressées aux troubles anxieux en lien avec le soutien social reçu par les sujets affectés (Caron et Guay, 2005 ; St-Jean-Trudel, 2009). En effet, certains comportements de soutien peuvent être perçus comme étant positifs par les sujets anxieux car ils entraînent un soulagement rapide de l’anxiété, telle que la contribution à l’évitement d’une situation anxiogène. Or, ces comportements de soutien peuvent contribuer au développement 18 ou au maintien de l’anxiété (St-Jean-Trudel, Guay, Marchand et O’Connor, 2005). Parmi ces études, une recherche s’est intéressée au lien entre le soutien social perçu et le bien-être psychologique chez les sujets ayant un trouble anxieux (St-Jean-Trudel, 2009). Elle montre que les femmes, affectées par un trouble anxieux, perçoivent un niveau de disponibilité significativement plus élevé que les hommes, du soutien informatif, du soutien émotionnel, du soutien matériel et d'interactions sociales positives. Ainsi, ces trois types de soutien sont des prédictions du bien-être psychologique uniquement chez les femmes. Il semble qu'aucune autre étude n’ait publié les liens entre les autres troubles anxieux (RSA, anxiété de séparation, et généralisée) et le soutien social. L'état des connaissances sur le lien entre le soutien social et la QdV chez les sujets ayant un trouble anxieux est donc limité (St-Jean-Trudel, 2009). 19 PARTIE II : APPROCHE EMPIRIQUE ET CONTEXTE PRATIQUE 20 Chapitre 5 : Problématique de recherche 1. Problématique Si le RSA est un trouble encore peu connu, il semble toucher de plus en plus d’élèves et représente une proportion croissante des consultations en pédopsychiatrie (Denis, 2005). Cette augmentation s’expliquerait par la pression familiale pour une réussite scolaire de l'enfant et l’esprit de compétition entre les élèves qui entraînent une anxiété croissante (Suzuki, 1991 ; Mouren-Siméoni, Vila et Véra, 1993). Les adolescents en RSA présentent des troubles mentaux dont des troubles d’anxiété (TAG, anxiété de séparation, anxiété sociale, anxiété simple) et/ou parfois des troubles dépressifs (Holzer et Halfon, 2006). La littérature met en avant que ces troubles mentaux altèrent le fonctionnement du sujet car ils peuvent avoir des effets importants sur la QdV dans le domaine physique, psychologique, social, et professionnel (Gladis, et al., 1999 ; Quilty et al., 2003 ; Kessler et al., 2005). Ces effets sont d’autant plus graves que les troubles sont importants (Frisch, 1998). Pour que l'adolescent retrouve un certain bien-être et donc une QdV satisfaisante (Denis, 2005 ; Catheline, 2010), les prises en charge généralement proposées pour ce type de troubles sont soit un aménagement scolaire, soit un suivi ambulatoire, médicamenteux ou hospitalier. Le recours à l’hospitalisation (de jour ou à temps plein) offre à l'adolescent une immersion sociale et scolaire dans un lieu autre que l’établissement scolaire (Milliez, 2013). Or l’hospitalisation offre un soutien social, ce dernier ayant un impact significatif sur la QdV car il permet une diminution des symptômes dépressifs (Holahan et Moos, 1982), d’anxiété (Lakey, et al., 1994, cit. dans St-Jean-Trudel, 2009) et abaisse le risque de développer ou de maintenir un trouble psychologique (Leavy, 1983). En fait, il est admis que seul le soutien social perçu impacte de façon significative la QdV contrairement au réseau social (Sarason, et al., 1983). Si la littérature montre que le soutien social a bel et bien un effet sur la QdV, celui-ci est peu étudié chez les sujets anxieux et pas du tout chez les adolescents en RSA. Pour les quelques études fournies, les résultats divergent selon le type de trouble anxieux (trouble de panique, phobie sociale, agoraphobie). C'est sur ces constatations qu'est fondé l'objet de l'étude présentée dans ce mémoire. En effet, il semble intéressant d'étudier, au sein d'une population d'adolescents en RSA, l'apport d'un traitement par hospitalisation sur la QdV. Afin de réaliser cette étude, il est important de vérifier le lien réel entre anxiété et/ou état dépressif de ces adolescents et leur 21 QdV (H1 et H2). Cet état des lieux étant fait, nous avons évalué si l'hospitalisation a uniquement une incidence sur la QdV des adolescents en RSA (H3) ou si elle joue directement sur le soutien social perçu (H4). Dans ce dernier cas, est-ce que le soutien social perçu améliore la QdV (H5) ? 2. Hypothèses de la recherche Compte tenu des éléments exposés dans la problématique de recherche, la démarche nécessite les hypothèses théoriques. Chacune des cinq hypothèses qui ont servi de bases à notre étude se subdivisent en hypothèses générales (HG), opérationnelles (HO) et alternatives (HA). Seules les hypothèses alternatives (HA1, HA2, HA3, HA4 et HA5) présentées dans le Tableau 1 ont été utilisées pour l’analyse des résultats. Hypothèses générales Tableau 1 : Hypothèses de la recherche HG1 : Il existe un lien entre l’anxiété et QdV. HG2 : Il existe un lien entre la dépression et QdV. HG3 : L’hospitalisation a une influence sur la QdV des adolescents en RSA. HG4 : L’hospitalisation a une influence sur le soutien social des adolescents en RSA. HG5 : Il existe un lien entre QdV et soutien social chez les adolescents en RSA. HO1 : Il existe un lien entre l’anxiété des adolescents en RSA et les dimensions de la QdV. Hypothèses opérationnelles HO2 : Il existe un lien entre la dépression des adolescents en RSA sur les dimensions de la QdV. HO3 : Les adolescents en RSA ayant recours à l’hospitalisation ont une meilleure qualité de vie que ceux qui non pas recours à l’hospitalisation HO4 : Les adolescents en RSA ayant recours à l’hospitalisation ont un meilleur soutien social que ceux qui non pas recours à l’hospitalisation. HO5 : Le soutien social est un prédicateur positif de la QdV chez les adolescents en RSA. Il existe un lien entre le soutien social perçu des adolescents en RSA et les dimensions de la QdV. 22 HA1 : H0 : Chez les adolescents en RSA, les scores de l’anxiété évaluée par le MASC et les scores des dimensions de la QdV évaluée par le VSP-A sont indépendants. H1 : Chez les adolescents en RSA, les scores de l’anxiété évaluée par le MASC et les scores des dimensions de la QdV évaluée par le VSP-A sont corrélés. HA2 : H0 : Chez les adolescents en RSA, les scores de dépression évaluée par le CES-D et les scores des dimensions de la QdV évaluée par le VSP-A sont indépendants. H1 : Chez les adolescents en RSA, les scores de dépression évaluée par le CES-D et les scores des dimensions de la QdV évaluée par le VSP-A sont corrélés. HA3 : Hypothèses alternatives H0 : la moyenne des scores de QdV obtenus sur la VSP-A par les adolescents ayant recours à l’hospitalisation est égale à la moyenne des scores obtenus par les adolescents n’ayant pas recours à l’hospitalisation. HA : la moyenne des scores de QdV obtenus sur la VSP-A par les adolescents ayant recours à l’hospitalisation est différente à la moyenne des scores obtenus par les adolescents n’ayant pas recours à l’hospitalisation HA4 : H0 : la moyenne des scores de soutien social obtenus sur le SSQ-6 par les adolescents ayant recours à l’hospitalisation est égale à la moyenne des scores obtenus par les adolescents n’ayant pas recours à l’hospitalisation. HA : la moyenne des scores de soutien social obtenus sur le SSQ-6 par les adolescents ayant recours à l’hospitalisation est différente à la moyenne des scores obtenus par les adolescents n’ayant pas recours à l’hospitalisation. HA5 : H0 : Chez les adolescents en RSA, les scores des dimensions de la QdV évaluées par le VSP-A et les scores aux deux dimensions du soutien social évalué par le SSQ-6 sont indépendants. HA : Chez les adolescents en RSA, les scores des dimensions de la QdV évaluées par le VSP-A et les scores aux deux dimensions du soutien social évalué par le SSQ-6 sont corrélés. 23 Chapitre 6 : Méthodologie de la recherche 1. Dispositif de recherche La variable indépendante (VI) de notre recherche est le type de prise en charge. Cette variable est nominale et comporte deux modalités : «recours à l’hospitalisation» versus «non recours à l’hospitalisation». D’autres variables indépendantes telles que le sexe, l’âge, le niveau d’étude (etc.) existent mais ne seront pas prises en compte dans nos hypothèses et analyses statistiques. En revanche, les quatre variables dépendantes (VD) suivantes doivent être considérées : le soutien social, la QdV, la dépression et l’anxiété. 2. Les participants 2.1. Les critères de recrutement Les sujets ont participé à cette étude sur la base du volontariat. Les critères d'inclusion sélectionnés sont les suivants : adolescents en RSA âgés de 12 à 18 ans ayant un niveau scolaire de la 5ème à la Terminale. Les critères d'exclusion sont l’incompréhension de la langue française et l'illettrisme. 2.2. Lieu de recrutement Les participants pour cette étude ont été classés dans 2 groupes indépendants suivant leur prise en charge ou non en milieu hospitalier. Tout d'abord à l’hôpital de Pierre Wertheimer, de Bron au sein du service de psychopathologie de l’enfant et de l’adolescent, sous la direction du Dr Revol. Ensuite au cabinet libéral de Blandine Lacroix à Dardilly spécialisée dans les suivis d’enfants et adolescents ayant des troubles anxieux et en RSA. Enfin, afin d’avoir une population d’adolescents non hospitalisés, des adolescents en RSA ont été rencontrés sur les réseaux sociaux et plus particulièrement via des groupes Facebook. 3. Matériel et procédure Pour nos hypothèses de recherche, une méthodologie mixte en alliant méthode quantitative (questionnaire) et qualitative (entretien) a été envisagée. Toutefois elle n’a pas pu aboutir du fait que la population recherchée regroupe parfois des phobiques sociaux pour lesquels l’entretien est massivement anxiogène. Pour cette raison, la recherche utilisée est basée uniquement sur une méthodologie quantitative afin de mesurer les VD de chaque 24 groupe et de les comparer les unes aux autres. Cette recherche a été effectuée à partir de quatre questionnaires. 3.1. Déontologie et déroulement de l'étude Avant la transmission des questionnaires, les adolescents et leurs parents ont renseigné une feuille de consentement (voir Annexe B) permettant d'attester de leur volonté de participer à cette étude. Les adolescents entrant dans l'étude ont dû répondre à une fiche signalétique (voir Annexe C) permettant de recueillir les caractéristiques sociodémographiques suivantes : initiales, âge, niveau d’étude, type de scolarité et recours ou non à l’hospitalisation. Les sujets inclus dans l'étude ont évalué leur QdV par l'échelle VSP-A, leur soutien social par l'échelle SSQ-6, leur anxiété par l'échelle MASC et pour finir leur niveau de dépression par l'échelle CES-D. Les paramètres ont été évalués dans cet ordre afin que les réponses données qui mesurent l’anxiété et la dépression n’influencent pas celles de l’évaluation de la QdV et du soutien social. 3.2. Les différents questionnaires et analyse de leurs scores Les sujets participant à cette étude devaient répondre aux questionnaires à l'aide de quatre échelles : Vécu et Santé Perçue de l’Adolescent (VSP-A ; voir Annexe D) L'échelle VSP-A développée par Simeoni, et al. (2000) est un indicateur de la QdV liée à la santé des adolescents âgés de 11 à 17 ans. Elle permet d’évaluer la santé globale des adolescents. C’est une échelle auto-administrée, multidimensionnelle et validée en France. Elle comprend 39 questions appelées items et évalue les 11 dimensions suivantes (Simeoni, et al., 2000) : - le bien-être psychologique comprenant 5 items : 10, 11, 12, 13, 14 - l'image de soi comprenant 2 items : 25, 26 - les relations avec les amis comprenant 5 items : 3, 4, 5, 16, 17 - les loisirs comprenant 4 items : 1, 2, 8, 9 - la vie sentimentale et sexuelle comprenant 2 items : 18, 19 - les relations avec les parents comprenant4 items : 6, 7, 20, 30 - les relations avec les enseignants comprenant 3 items : 22, 23, 24 25 - le bien-être physique comprenant 4 items : 27, 28, 29, 36 - l'énergie, la vitalité comprenant 5 items : 15, 31, 32, 33, 34 - le travail scolaire comprenant 2 items : 21, 35 - les relations avec le personnel soignant comprenant 3 items : 37, 38, 39 Ces différentes dimensions montrent que cette échelle a une vision holistique de la santé en tenant compte des aspects positifs et négatifs de la santé. Les modalités de réponses sont de type ordinal par l'échelle de Likert de 1 à 5 : Pas du tout = 1, un peu = 2, moyennement = 3, beaucoup = 4 et énormément = 5. Chaque item est côté de 1 à 5 et le score de chaque dimension est obtenu par la moyenne des réponses aux items. Chaque dimension possède un algorithme propre défini par les auteurs. Cet algorithme permet de transformer les scores individuels de chaque dimension en une échelle de 0 à 100, où 0 représente la pire QdV et 100 la meilleure (Bazantay, 2014). Si plus de la moitié des items d’une dimension est manquante, la moyenne des scores ne peut être calculée. Social Support Questionnaire (SSQ-6 ; voir Annexe E) L'échelle SSQ-6, développée par Sarason, Sarason, Shearin et Pierce (1987), permet d’évaluer deux aspects du soutien social perçu : la disponibilité et la satisfaction. Cette échelle a été choisie non seulement parce qu'elle est facile à remplir, mais aussi pour ses qualités psychométriques de statistique (validité, fidélité et sensibilité). Cette échelle comprend 6 questions pour lesquelles le sujet doit indiquer s'il obtient le soutien de personnes (maximum 9) dans la situation décrite. Un degré global de satisfaction (de 1 à 6) vis à vis de ce soutien est évalué. Ainsi, pour chaque item, deux scores totaux sont calculés : l’un de disponibilité (N=nombre de personnes citées) et l’autre de satisfaction (S), où le score N varie de 0 à 54 et le score S de 6 à 36 (Bruchon-Schweitzer, et al., 2003). Multidimensional Anxiety Scale for Children (MASC; voir Annexes F) Le MASC permet de mesurer l’anxiété des enfants et des adolescents âgés de 8 à 18 ans et plus spécifiquement l’anxiété de séparation et l’anxiété sociale (March, Parker, Sullivan, Stallings, et Conners, 1997). C’est d’ailleurs, pour cette raison que cette échelle a été sélectionnée pour cette étude car les adolescents en RSA sont sujets à l’anxiété de séparation et sociale. L'échelle comprend 39 items se subdivisant en 4 dimensions (Turgeon, Chartrand, Robaey et Gauthier, 2006, cit. dans Bouvard, 2008) : 26 - les symptômes physiques comprenant 9 items : 1, 15, 18, 20, 24, 27, 31, 35, 38 - l'anxiété sociale comprenant 10 items : 3, 5, 10, 14, 16, 22, 29, 33, 37, 39 - l'anxiété de séparation comprenant 11 items : 4, 6, 7, 8, 12, 17, 19, 23, 26, 30, 34 - l'évitement du danger comprenant 9 items : 2, 9, 11, 13, 21, 25, 28, 32, 36 Les modalités de réponses sont de type ordinal (échelle de Likert) à quatre modalités: jamais = 0, presque jamais = 1, quelquefois = 2, souvent = 3. Le score total est la somme du score de chaque item qui est donc compris entre 0 et 117. Center for Epidemiological Studies Depression Scale (CES-D ; voir Annexe G) L'échelle CES-D a été construite par Radloff (1977) afin d’évaluer la symptomatologie dépressive dans la population générale et permet le dépistage de la dépression. Cette échelle a été sélectionnée car elle est simple d’utilisation, elle ne corrèle pas avec des questionnaires d’anxiété et elle a une bonne qualité psychométrique. Le questionnaire comprend 20 items et la cotation, qui porte sur la fréquence des symptômes ou comportements associés à la dépression au cours de la semaine, est réalisée à l’aide d’une échelle de Likert de 0 à 3 : de jamais à très rarement (moins d’un jour) = 0, Occasionnellement (1 à 2 jours) = 1, Assez souvent (3 à 4 jours) = 2, de fréquemment à tout le temps (5 à 7 jours) = 3. Pour les quatre items aux questions positives (4, 8, 12, 16), les cotations sont inversées (cotées de 3 à 0). Le score total est la somme des items compris entre 0 et 60. 27 PARTIE III. : ANALYSE, INTERPRETATION DES RESULTATS ET DISCUSSION 28 Chapitre 7 : Traitement des données Afin d’analyser nos résultats obtenus par le biais des échelles présentées ci-dessus, un site internet appelé social science statistics a été utilisé2. Seul les résultats ayant un effet tendanciel (>10% de risque d’erreur) et les effets significatifs (>5% de risque d’erreur) sont pris en compte. Afin d'étudier les hypothèses de recherche, les analyses suivantes seront réalisées. Concernant les trois hypothèses (HA1, HA2 et HA5), nous avons eu recours au test de corrélation de Spearman. Le coefficient R de Spearman sera calculé : plus il sera proche de |1|, plus la corrélation sera forte. A l’inverse, plus il sera proche de |0|, plus l’indépendance des deux variables sera forte. Pour les hypothèses HA1 et HA2, ce test permet de mesurer une éventuelle influence de l’anxiété et de la dépression sur les dimensions de la QdV des adolescents en RSA. Pour l'hypothèse HA5, il permet de mesurer une influence du soutien social perçu sur les différentes dimensions de la QdV pour les adolescents en RSA. Quant aux hypothèses HA3 et HA4, le test U de Mann-Whitney, appliqué aux échantillons indépendants, a été utilisé afin de mettre en relief une éventuelle influence de l’hospitalisation sur la QdV. Les résultats obtenus pour chaque groupe de population (hospitalisés et non hospitalisés) ont été comparés à l’aide du VSP-A sur toutes les différentes dimensions de la QdV. De plus, afin de souligner une hypothétique influence de l’hospitalisation sur le soutien social, les moyennes obtenues aux questionnaires du soutien social perçu SSQ-6 ont été comparées entre le groupe des hospitalisés et celui des non hospitalisés. Ainsi, nous verrons si l’hospitalisation a un effet sur la QdV et le soutien social. Des analyses descriptives ont été également réalisées afin d’analyser les échantillons interrogés ainsi qu’observer des éventuelles disproportions ou à l’inverse une homogénéité entre les deux groupes. 2 http://www.socscistatistics.com/tests/Default.aspx 29 Chapitre 8 : Résultats quantitatifs 1. Analyses descriptives de la fiche signalétique Les données issues de la fiche signalétique exposent différents tableaux répertoriant les caractéristiques sociodémographiques telles que l’âge, le sexe et le niveau d’étude (voir Annexe H). Quinze sujets en RSA ont été inclus dans l’étude (N = 15) : parmi eux, 7 patients ont eu recours à l’hospitalisation, soit 46,67 % de notre échantillon global, et 8 n’y ont pas eu recours, soit 53,33 %. Parmi les 15 sujets interrogés, cinq étaient des hommes, soit 33,33 % de l’échantillon total et dix étaient des femmes, soit 66,67 % de l’échantillon total. Puis, 46,67 % de notre échantillon a recours à l’hospitalisation et 53,33 % n’y a pas recours. Nous avons analysé la fréquence du recours à l’hospitalisation en fonction du sexe des sujets (voir graphique en Annexe I). Sur 5 adolescents interrogés, 2 ont recours à l’hospitalisation (40,00 %) et 3 n’y ont pas recours (60,00 %). Du côté des adolescentes, sur les 10 interrogées, 5 ont recours à l’hospitalisation (50,00 %) et 5 n’y ont pas recours (50,00 %). Notre échantillon parait donc globalement homogène en ce qui concerne la fréquence de recours à l’hospitalisation selon le sexe. Les sujets étaient âgés de 12 à 18 ans, et la moyenne d’âge est de 14,53 ans. L’âge représentant le plus grand effectif (mode) est 14 ans soit 40,00 % des sujets. Ainsi, la classe la plus représenté est le niveau 3ème, soit 53,33 % des sujets. 2. Analyses inférentielles 2.1.HA1 : Effet de l’anxiété sur la QdV Cette première hypothèse suppose que les liens observés entre l’anxiété et les dimensions de la QdV sont corrélés chez les adolescents en RSA. La revue de littérature montre que l’anxiété a une influence sur la QdV. Ainsi, pour explorer ces liens, le test de corrélation de Spearman a été utilisé (voir Annexe L). Dans un souci de clarté, les résultats des corrélations entre les différentes dimensions de l’anxiété (symptômes physiques, sociale, séparation et évitement du danger) et des dimensions de la QdV sont traités séparément. Lien entre symptômes physiques et les dimensions de la QdV Les résultats montrent (voir Annexe L, Tableau 11) que le lien entre symptômes physiques 30 et la dimension bien-être psychologique des adolescents en RSA est significatif (2,425%), avec R égal à -0.577236. Ainsi, l’hypothèse H1 est acceptée, il existe une corrélation négative. Par conséquent, plus les adolescents en RSA ont des scores élevés à la dimension symptômes physiques, moins les scores à la dimension bien-être psychologique sont bons. En ce qui concerne les autres dimensions de la QdV, il n’existe pas de corrélation significative avec la dimension symptômes physiques. Lien entre l’anxiété sociale et les dimensions de la QdV Les résultats montrent (voir Annexe L, Tableau 12) que le lien entre anxiété sociale et la dimension bien-être physique des adolescents en RSA est significatif (4,511%), avec R égal à -0.523698. Ainsi, l’hypothèse H1 est acceptée, il existe une corrélation négative. Par conséquent, plus les adolescents en RSA ont des scores élevés à la dimension anxiété sociale, moins les scores à la dimension bien-être physique sont bons. De plus, les analyses effectuées montrent un effet tendanciel du lien entre anxiété sociale et bien-être psychologique (R = 0.50228; valeur p = 0.05639). Ainsi, plus les adolescents en RSA ont des scores élevés à la dimension anxiété sociale, moins les scores à la dimension bien-être psychologique ont tendance à être bons. En ce qui concerne les autres dimensions de la QdV, il n’existe pas de corrélation significative avec la dimension anxiété sociale. Lien entre l’anxiété de séparation et les dimensions de la QdV Les résultats montrent (voir Annexe L, Tableau 13) que le lien entre anxiété de séparation et la dimension travail scolaire des adolescents en RSA est hautement significatif (0,047%), avec R égal à 0.871816. Ainsi, on accepte l’hypothèse H1, il existe une corrélation positive. Par conséquent, plus les adolescents en RSA ont des scores élevés à la dimension anxiété de séparation, plus les scores à la dimension travail scolaire sont bons. De plus, les analyses effectuées montrent un effet tendanciel du lien entre anxiété de séparation et relation avec les enseignants (R = 0.540794 ; valeur p = 0.06945). Ainsi, plus les adolescents en RSA ont des scores élevés à la dimension anxiété de séparation, plus les scores à la dimension relation avec les enseignants ont tendance à être bons. En ce qui concerne les autres dimensions de la QdV, il n’existe pas de corrélation significative avec la dimension anxiété de séparation. Lien entre évitement du danger et les dimensions de la QdV Les résultats montrent (voir Annexe L, Tableau 14) que le lien entre évitement du danger 31 et des dimensions de la QdV : - Lien avec la dimension énergie/vitalité des adolescents en RSA est significatif (3,1%), avec R égal à 0.555457 - Lien avec la dimension travail scolaire des adolescents en RSA est hautement significatif (0,024%), avec R égal à 0.89074. Par conséquent, plus les adolescents en RSA ont des scores élevés à la dimension évitement du danger, plus les scores aux dimensions énergie/vitalité et travail scolaire sont bons. On accepte l’hypothèse H1 pour ces deux dimensions. De plus, les analyses effectuées montrent un effet tendanciel du lien entre évitement du danger et relation avec les enseignants (R = 0.560847 ; valeur p = 0.05782). Ainsi, plus les adolescents en RSA ont des scores élevés à la dimension évitement du danger, plus les scores à la dimension relation avec les enseignants ont tendance à être bons. En ce qui concerne les autres dimensions de la QdV, il n’existe pas de corrélation significative avec la dimension évitement du danger. Lien entre anxiété totale et les dimensions de la QdV Les résultats montrent (voir Annexe L, Tableau 15) que le lien entre anxiété totale et la dimension travail scolaire des adolescents en RSA est significatif (1,166%), avec R égal à 0.724607. Ainsi, l’hypothèse H1 est acceptée, il existe une corrélation positive. Par conséquent, plus les adolescents en RSA ont des scores d’anxiété totaux élevés, plus les scores à la dimension travail scolaire sont bons. En ce qui concerne les autres dimensions de la QdV, il n’existe pas de corrélation significative avec la dimension évitement du danger. Au vu de ces résultats, l’hypothèse HA1 est validée partiellement. Ainsi, les dimensions de l’anxiété influencent plusieurs dimensions de la QdV des adolescents en RSA. Les dimensions bien-être psychologique et physique corrèlent négativement avec les dimensions symptômes physiques et anxiété sociale. Quant aux dimensions travail scolaire et énergie/vitalité, elles corrèlent positivement avec les dimensions anxiété de séparation et évitement du danger. De plus, les analyses effectuées montrent un effet tendanciel positif du lien entre la dimension relation avec les enseignants et deux dimensions de l’anxiété : anxiété de séparation et évitement du danger. 2.2. HA2 : Effet de la dépression sur la QdV Cette seconde hypothèse suppose que les liens observés entre la dépression et les dimensions de la QdV sont corrélés chez les adolescents en RSA. La revue de littérature 32 montre que la dépression a une influence sur la QdV. Ainsi, pour explorer ces liens, le test de corrélation de Spearman a été utilisé (voir Annexe M). Les résultats montrent (voir Annexe M, Tableau 16) que le lien entre dépression et les dimensions de la QdV des adolescents en RSA n’est pas significatif. Les analyses effectuées montrent un effet tendanciel du lien entre dépression et énergie/vitalité (R = -0.511715 ; valeur p = 0.05119). Ainsi, plus les adolescents en RSA ont des scores de dépression élevés, moins les scores à la dimension énergie/vitalité ont tendance à être bons. Au vu de ces résultats, l’hypothèse HA2 n’est pas validée. Ainsi, il n’existe pas de corrélation entre la dépression et les dimensions de la QdV chez les adolescents en RSA. 2.3. HA3 : Effet du recours de l’hospitalisation sur les dimensions de la QdV Pour rappel, cette troisième hypothèse suppose que le recours à l’hospitalisation a une influence sur les dimensions de la QdV. Pour vérifier cette hypothèse, les moyennes obtenues dans chaque dimension de la QdV ont été comparées entre les deux groupes de sujets (recours à l’hospitalisation versus pas de recours à l’hospitalisation), à l’aide du test U de MannWhitney pour échantillons indépendants. Pour rappel, si plus de la moitié des items d’une dimension est manquante, la moyenne des scores ne peut être calculée. Pour la dimension vie sentimentale et sexuelle, les adolescents ont décidé de ne pas répondre à ces deux items, c’est pourquoi elle a été supprimée. Les résultats montrent (voir Annexe N, Tableau 28) que la comparaison des adolescents en RSA selon leurs scores aux différentes dimensions de la QdV ne montre aucune différence significative (voir Annexe N). Par conséquent, le score total de toutes les dimensions de la QdV obtenu via le VSP-A des adolescents ayant recours à l’hospitalisation est égale à la moyenne des scores obtenus par les adolescents n’ayant pas recours à l’hospitalisation. Au vu de ces résultats, l’hypothèse HA3 n’est pas validée. Ainsi, la prise en charge hospitalière n’a pas d’influence sur les différentes dimensions de la QdV, par rapport aux sujets qui ne bénéficient pas de cette prise en charge. 2.4. HA4 : Effet du recours de l’hospitalisation sur le soutien social perçu Cette quatrième hypothèse suppose que le recours à l’hospitalisation a une influence sur les deux dimensions du soutien social perçu (disponibilité et satisfaction). Pour vérifier cette hypothèse, les moyennes obtenues aux différentes dimensions du soutien social perçu (disponibilité, satisfaction et total) ont été comparées entre les deux groupes de sujets (recours 33 à l’hospitalisation versus pas de recours à l’hospitalisation), à l’aide du test U de MannWhitney pour échantillons indépendants (voir Annexe O). Les résultats montrent (voir Annexe O, Tableau 32) que la comparaison des adolescents en RSA selon leur score aux différentes dimensions du soutien social perçu ne montre aucune différence significative. Par conséquent, le score de l’ensemble des dimensions du soutien social perçu (disponibilité, satisfaction, et total), obtenu via le SSQ-6 par les adolescents ayant recours à l’hospitalisation, est égal à la moyenne des scores obtenus par les adolescents n’ayant pas recours à l’hospitalisation. Au vu de ces résultats, l’hypothèse HA4 n’est pas validée. Ainsi, la prise en charge hospitalière n’a pas d’influence sur les différentes dimensions du soutien social perçu, par rapport aux sujets qui ne bénéficient pas de cette prise en charge. 2.5. HA5 : Effet du soutien social sur les dimensions de la QdV Cette dernière hypothèse suppose que les liens observés entre les deux dimensions du soutien social perçu et les dimensions de la QdV sont corrélés chez les adolescents en RSA. La revue de littérature montre que le soutien social perçu peut avoir une influence sur la QdV. Ainsi, pour explorer ces liens, le test de corrélation de Spearman a été utilisé (voir Annexe P). Dans un souci de clarté, les résultats des corrélations entre les différentes dimensions du soutien social perçu (disponibilité, satisfaction et total) et des dimensions de la QdV sont traités séparément. Lien entre disponibilité et les dimensions de la QdV Les résultats montrent (voir Annexe P, Tableau 33) qu’il existe plusieurs lien entre la disponibilité et les dimensions de la QdV : - Le lien avec la dimension relation avec les enseignants des adolescents en RSA est hautement significatif (0,1% de risque d’erreur), avec R égal à 0.823327. - Le lien avec la dimension énergie/vitalité des adolescents en RSA est très significatif (0,515% de risque d’erreur), avec R égal à 0.681409 - Le lien avec la dimension relation avec le personnel soignant des adolescents en RSA est significatif (1,6% de risque d’erreur), avec R égal à 0.62584. - Le lien avec la dimension totale de la QdV des adolescents en RSA est hautement significatif (0,012% de risque d’erreur), avec R égal à 0.8323. Par conséquent, plus les adolescents en RSA ont des scores de disponibilité élevés, plus 34 les scores aux dimensions relations avec les enseignants et personnel soignant, énergie/vitalité, ainsi que la QdV totale, sont bons. De plus, les analyses effectuées montrent un effet tendanciel du lien entre disponibilité et relation avec les amis (R = 0.47473 ; valeur p = 0.07376), ainsi qu’avec les loisirs (R = 0.452793 ; valeur p = 0.09011). Par conséquent, plus les adolescents en RSA ont des scores de disponibilité élevés, plus les scores ont tendance à être bons aux dimensions relation avec les amis et loisirs. En ce qui concerne les autres dimensions de la QdV, il n’existe pas de corrélation significative avec la dimension disponibilité. Lien entre satisfaction et les dimensions de la QdV Les résultats montrent (voir Annexe P, Tableau 34) que le lien entre satisfaction et les dimensions de la QdV n’est pas significatif. Les analyses effectuées montrent un effet tendanciel du lien entre satisfaction et loisirs (R = 0.446138 ; valeur p = 0.09553), ainsi qu’avec le bien être-physique (R = -0.491766 ; valeur p = 0.06262). Par conséquent, plus les adolescents en RSA ont des scores de satisfaction élevés, plus les scores ont tendance à être bons aux dimensions loisirs et bien-être physique. En somme, on ne rejette pas l’hypothèse H0, il n’existe pas de corrélation. Par conséquent, chez les adolescents en RSA, les scores des dimensions de la QdV évalués par le VSP-A et les scores en satisfaction du soutien social perçu évalués par le SSQ-6 sont indépendants. Lien entre soutien social perçu total et les dimensions de la QdV Les résultats montrent (voir Annexe P, Tableau 35) qu’il existe plusieurs liens entre le soutien social perçu total et les dimensions de la QdV : - Le lien avec la dimension relation avec les amis des adolescents en RSA est significatif (4,31% de risque d’erreur), avec R égal à 0.527931. - Le lien avec la dimension relation avec les enseignants des adolescents en RSA est significatif (1,58% de risque d’erreur), avec R égal à 0.676056 - Le lien avec la dimension énergie/vitalité des adolescents en RSA est hautement significatif (0,253% de risque d’erreur), avec R égal à 0.718924 - Le lien avec la dimension totale de la QdV des adolescents en RSA est hautement significatif (0,086% de risque d’erreur), avec R égal à 0.766341. Par conséquent, plus les adolescents en RSA ont des scores de soutien social perçu total 35 élevés, plus les scores sont bons aux dimensions relation avec les amis et les enseignants, énergie et vitalité et QdV totale. De plus, les analyses effectuées montrent un effet tendanciel du lien entre soutien social perçu total et loisirs (R = 0.475816 ; valeur p = 0.07301), ainsi qu’avec le travail scolaire (R = 0.537089 ; valeur p = 0.08844). Par conséquent, plus les adolescents en RSA ont des scores de soutien social perçu total élevés, plus les scores ont tendance à être bons aux dimensions loisirs et travail scolaire. En ce qui concerne les autres dimensions de la QdV, il n’existe pas de corrélation significative avec le score de soutien social perçu total. Au vu de ces résultats, l’hypothèse HA5 est validée pour plusieurs dimensions dont la relation avec les amis, la relation avec les enseignants, l’énergie/vitalité et la QdV totale. Chez les adolescents en RSA, les scores du soutien social perçu total évalués par le SSQ-6 et certaines dimensions de la QdV évaluées par le VSP-A sont corrélés. De plus, les analyses effectuées montrent un effet tendanciel positif du lien entre les dimensions loisirs, travail scolaire, et bien-être physique sur les dimensions du soutien social perçu. Par conséquent, plus les adolescents en RSA ont un soutien social perçu élevé, meilleure est la QdV. 36 Chapitre 9 : Mise à l’épreuve des hypothèses 1. Influence de l’anxiété et de la dépression sur la QdV La première phase de cette recherche s’intéresse à l’influence de l’anxiété et de la dépression sur la QdV. La littérature internationale indique que l’anxiété et la dépression impactent la QdV en population générale. Le constat de cette étude est que l’anxiété impacte la QdV, mais pas la dépression. Nos analyses statistiques suggèrent une influence négative des symptômes physiques de l’anxiété sur la dimension bien-être psychologique de la QdV, ainsi qu’une influence négative de l’anxiété sociale sur la dimension bien-être physique. Par conséquent, moins les adolescents ressentent des symptômes physiques de l’anxiété et de l’anxiété sociale, meilleure sont respectivement les dimensions bien-être psychologique et bien-être physique. Cet état serait en lien avec le fait que les adolescents en RSA pourraient avoir des troubles psychosomatiques importants. D’après Kreisler (1976), les troubles psychosomatiques sont des troubles physiques influencés par des facteurs psychologiques. De ce fait, il serait cohérent que les symptômes physiques de l’anxiété (maux de tête, douleur poitrine, tachycardie, vertiges, etc.) et le bien-être psychologique soient corrélés. Par ailleurs, l’anxiété sociale provoque de nombreux symptômes physiques comme des tensions musculaires, des douleurs somatiques (ventre, poitrine, etc.), des troubles du sommeil. Or, les quatre items relatifs au bien-être physique (27, 28, 29 et 36) portent sur la fatigue, les douleurs, l’énergie. De ce fait, il serait compréhensible que l’anxiété sociale et le bien-être physique soient corrélés. Ces résultats confirment l’étude de Quilty, et al. (2003) qui mettait en évidence un lien entre l’anxiété et certaines dimensions de la QdV évaluée par le Medical Outcome Study (MOS) tels que les symptômes, la douleur, l’humeur et le fonctionnement physique. De plus, les calculs statistiques dévoilent une influence positive de l’anxiété de séparation sur le travail scolaire, ainsi qu’une influence positive de l’évitement du danger sur les dimensions travail scolaire et énergie/vitalité. Par conséquent, plus les adolescents ont de l’anxiété de séparation et font des évitements, plus les dimensions de la QdV travail scolaire et énergie/ vitalité sont bons. Il est à noter que les deux items relatifs à la dimension scolaire (21 et 35) portent sur la satisfaction des résultats et que les cinq items relatifs à la dimension énergie/vitalité (15, 31, 32, 33 et 34) portent sur la satisfaction de la vie, le moral et la confiance en soi. En effet, le lien entre anxiété de séparation et travail scolaire viendrait du 37 fait que les adolescents en RSA, ayant cette anxiété, accorderaient une grande importance au regard parental. De ce fait, il serait logique que l’anxiété de séparation et la dimension travail scolaire soient corrélées. Par ailleurs, l’évitement d’une situation anxiogène est un comportement fréquemment adopté chez les sujets phobiques, (Juignet, 2016) leur permettant d’éviter une émotion désagréable et d’améliorer considérablement à court terme leur bienêtre. Dès lors que l’adolescent évite la situation anxiogène comme l’école, il est cohérent que la dimension travail scolaire et énergie/ vitalité soit corrélée positivement à la dimension évitement du danger. Nos analyses statistiques suggèrent qu’il n’existe pas de corrélation entre dépression et les dimensions de la QdV chez les adolescents en RSA. Elles montrent seulement un effet tendanciel du lien entre dépression et la dimension énergie/vitalité. Or d’après notre revue de littérature, la présence de symptôme dépressif majeur a un impact négatif important sur la QdV, notamment pour les sujets ayant un trouble psychique (Carpinielo, Lais, Pariante, Carta et Rudas, 1997 ; Pukrop et al., 2003). Dans l’échelle CES-D, le seuil témoignant d’une symptomatologie dépressive correspond à un score supérieur à 17 pour les hommes alors qu'il est à 23 pour les femmes (Führer et Rouillon, 1989, cit. dans Bouvard, 2008). Dans notre échantillon hospitalisé 71,43% ont une symptomatologie dépressive alors qu’elle est de 87,5% pour ceux non hospitalisés. Toutefois, nombre d’entre eux sont proches du seuil, ainsi il n’y a pas de symptôme dépressif majeur. Par conséquent, il semble qu’il n’existe pas d’impact de la dépression sur les dimensions de la QdV car les symptômes dépressifs ne sont pas majeurs. 2. Influence de l’hospitalisation sur la QdV et le soutien social perçu La seconde phase de cette recherche s’intéresse au recours de la prise en charge hospitalière chez les adolescents en RSA et à l’influence qu’elle pourrait avoir sur les dimensions de la QdV et le soutien social perçu. La revue de littérature ne traite pas des liens entre l’hospitalisation et la QdV et entre l’hospitalisation et le soutien social perçu. C’est pourquoi cette étude, qui est la première à notre connaissance, a été réalisée afin de mettre en avant des éventuelles influences. Le constat de cette étude est, qu’aucune différence significative entre les deux groupes n’a été mise en évidence sur la QdV et le soutien social perçu. Ainsi, nous ne pouvons pas affirmer que la prise en charge hospitalière influence les dimensions de la QdV et le soutien social par rapport aux sujets ne bénéficiant pas de cette prise en charge. 38 2.1. Comparaison des deux groupes sur la QdV La comparaison des deux groupes adolescents en RSA (hospitalisés versus non hospitalisés) sur la QdV ne montre aucune différence significative ainsi que pour l’anxiété et la dépression (Annexe O et P). Plusieurs hypothèses interprétatives peuvent expliquer ce résultat. Il est à noter que l’unité 502 de l’hôpital Pierre Wertheimer est un centre de référence pour les troubles des apprentissages. Ainsi, toutes les causes entraînant des difficultés scolaires peuvent être prises en charge dont le RSA. Cet hôpital reconnaît le RSA comme un diagnostic à part entière et propose des prises en charge les plus adaptées. Après une consultation de pré- admission, les adolescents en RSA sont hospitalisés à temps complet durant deux semaines afin d’effectuer un diagnostic (évaluation du trouble sous-jacent : dépression, troubles de l’anxiété ; évaluations des facteurs de risque associés : troubles des apprentissages, notion de harcèlement scolaire, situation familiale, etc.) et de définir un projet de soin. Ce projet de soin varie en fonction de la situation : hospitalisation (temps complet/ séquentielles, de un à plusieurs jours par semaine), suivi ambulatoire, intégration d’une clinique soins-études. C’est l’un des seuls services en France, à notre connaissance, à proposer ceci et à prendre le temps d’observer le patient. Lorsqu’une prise en charge hospitalière séquentielle est proposée, les adolescents peuvent bénéficier d’ateliers thérapeutiques, de suivis psychologiques individuels et familiaux ainsi qu’un traitement médicamenteux (si indiqué). L’objectif principal étant la re-scolarisation, le service est en lien avec l’établissement scolaire afin de mettre en place des aménagements scolaires. Afin d’atteindre leurs objectifs, le service travaille avec l’Association des Amis des Malades pour l’Enseignement (AAME) permettant de poursuivre les acquisitions scolaires. Tout d’abord, il est possible qu’une hospitalisation séquentielle ne permette pas d’obtenir des effets sur la QdV, car le nombre de jours à l’hôpital est trop restreint. En effet, l’hospitalisation induit une séparation avec les parents, permettant à l’équipe soignante de travailler autour de la problématique d’anxiété de séparation et du RSA. Toutefois, on peut supposer qu’une hospitalisation partielle ne permet pas un travail thérapeutique suffisant pour avoir un effet positif sur les dimensions de la QdV. Bien que pour les adolescents ayant une problématique familiale très compliquée, une hospitalisation à temps plein est suggérée. Deuxièmement, nous pouvons imaginer que ce résultat peut être imputé à l’environnement hospitalier. En effet, ces adolescents se retrouvent au milieu de personnes ayant des problématiques psychiques plus ou moins graves. Or, il peut y avoir un transfert d’émotions négatives de ces patients vers les adolescents en RSA qui ont une certaine hypersensibilité 39 émotionnelle (= contagion émotionnelle), ce qui entraîne un état de mal-être et impacte leur QdV. Ainsi, malgré le travail thérapeutique qui peut être bénéfique, l’environnement contrebalance les effets positifs. Par ailleurs, on peut supposer que l’image de soi impacte la QdV par le fait que l’hospitalisation stigmatise les adolescents (« je suis un adolescent malade »). Toutefois, nos résultats ne montrent pas de différence entre les deux groupes d’adolescents en RSA. Un test projectif comme le dessin du bonhomme pourrait approfondir cette hypothèse. De plus, lors des passations des questionnaires, plusieurs adolescents en RSA ont évoqué qu’ils s’ennuyaient beaucoup (autant chez eux qu’à l’hôpital). Bien que le service propose de nombreuses activités, celles-ci ne les intéressaient pas toujours. Cet ennui pourrait également avoir un impact sur la QdV. En effet, 71,43% des adolescents hospitalisés ont des symptômes dépressifs, or l’une des caractéristiques de la dépression est la baisse de l’intérêt pour presque toutes les activités quotidiennes (APA, 2015). Troisièmement, les résultats statistiques montrent que l’anxiété impacte négativement sur certaines dimensions de la QdV chez les adolescents en RSA. En effet, les adolescents en début d’hospitalisation auraient une QdV plus basse que ceux n’ayant pas été hospitalisés. Par conséquent, la QdV pourrait s’être améliorée grâce à l'hospitalisation pour atteindre un niveau de QdV identique aux adolescents non hospitalisés. Ainsi, il pourrait y avoir une influence de l’hospitalisation sur la QdV, grâce au travail thérapeutique et à l’immersion sociale. Toutefois, cette hypothèse interprétative n’a pas pu être démontrée dans la mesure où les adolescents n’ont pas été suivis dès leur arrivée à l’hôpital. 2.2.Comparaison des deux groupes sur le soutien social perçu Nos analyses statistiques soumettent que les adolescents en RSA ayant recours à l’hospitalisation ont un soutien social perçu semblable que ceux n’y ayant pas eu recours. Plusieurs hypothèses peuvent expliquer ce résultat. Tout d’abord, il est concevable que l’hospitalisation ne permette pas de fournir un soutien social étayant l’adolescent. En effet, lors des passations des questionnaires, plusieurs adolescents hospitalisés ont confié que les autres adolescents du service étaient que de simples connaissances et en conséquence, les problématiques personnelles de chacun n'étaient jamais abordées. Par conséquent, ces adolescents n’utilisent pas ou peu le réseau social que leur fournit l’hôpital. De plus, les résultats montrent que les adolescents s’appuient beaucoup sur le réseau familial pour avoir du soutien social plutôt que les autres formes de soutien (amical, professionnel). En effet, le soutien familial constitue en moyenne 52% du soutien social perçu chez les adolescents 40 hospitalisés et 73,8% chez les adolescents non hospitalisés. Ces 21,8 points de différence entre les deux groupes peuvent s'expliquer par le fait que les adolescents hospitalisés privilégient effectivement un soutien social au sein de l’institution en négligeant le soutien social familial, dans la mesure où ils passent moins de temps dans leurs familles. A contrario, l’hôpital est un lieu en mouvance permanente car d’une part, l’équipe soignante change 2 fois par jour et, d’autre part, les patients restent plus ou moins longtemps. Dans ces conditions, on peut supposer qu’il est difficile de créer du lien social ainsi que de se constituer un soutien social lorsque l'on est confronté régulièrement à des personnes inconnues. De plus, on peut imaginer que ces adolescents hospitalisés ont des difficultés relationnelles plus importantes que ceux non hospitalisés. C’est peut-être pour ces raisons que les adolescents en RSA ayant recours à l’hospitalisation ont un soutien social perçu semblable que ceux n’y ayant pas recours. Par ailleurs, on peut supposer que la représentation de l’hôpital peut avoir un impact sur le soutien social perçu. En effet, les adolescents pourraient voir dans l’hospitalisation, l’aspect anormal et négatif, plutôt que l’aspect aidant du soutien social. Cette représentation pourrait ainsi limiter le développement du soutien social. 3. Lien entre le soutien social et la QdV La revue de la littérature indiquait que le soutien social pouvait avoir un apport bénéfique sur la santé physique et psychologique (Michaëlis, 2012) et notamment sur le soutien social perçu (St-Jean-Trudel, 2009). Nos résultats ont montré que le soutien social perçu est corrélé positivement à plusieurs dimensions de la QdV (la relation avec les amis, la relation avec les enseignants, l’énergie/vitalité et la QdV totale). Ainsi, cette étude met en lumière l'importance du soutien social perçu sur la QdV chez les adolescents en RSA. Par conséquent, plus les adolescents en RSA ont un soutien social perçu élevé, meilleure est la QdV. Cette recherche confirme en partie les éléments abordés dans la revue de littérature (Bruchon-Schweitzer, 2002 ; St-Jean-Trudel, 2009) dans le cas d’adolescents en RSA. En effet, le soutien social perçu mesuré dans cette recherche est corrélé positivement aux dimensions de la QdV. On peut donc supposer que les adolescents en RSA ont des interactions sociales positives, impactant positivement la QdV. Néanmoins, d’autres dimensions de la QdV mesurées par l’échelle VSP-A montrent une indépendance avec le soutien social perçu. Parmi, les différentes dimensions de la QdV, le bien-être psychologique et l’image de soi ne sont pas corrélés au soutien social perçu ainsi qu’avec les dimensions relations parents et personnel soignant. 41 Chapitre 10 : Apports et limites de la recherche 1. Utilité de la recherche Notre recherche est utile pour des professionnels de santé (psychiatre, psychologue, médecin, etc.) exerçant auprès d’adolescents en RSA en apportant des informations supplémentaires sur les effets négatifs de l’anxiété sur la QdV chez les sujets en RSA. Bien que notre recherche n’ait pas mis en évidence un effet de l’hospitalisation sur la QdV et le soutien social perçu, elle souligne l’effet positif du soutien social perçu sur la QdV des adolescents. L'intérêt de cette étude est aussi de renseigner directement les parents et les adolescents sur l’effet du soutien social sur les différents aspects de la QdV. 2. Limites de la recherche Notre échantillon ne comprenait que quinze adolescents en RSA, dont 7 hospitalisés et 8 non hospitalisés. Il fût difficile de trouver des participants ayant recours à une prise en charge hospitalière, c’est pourquoi nous n’avons pas pu constituer des groupes plus importants afin que les groupes soient homogènes. L’échantillon est donc trop restreint pour être représentatif de l’ensemble de la population. Nos résultats n’ont donc de valeur que dans l’échantillon étudié dans cette recherche. De plus, un nombre plus important d’adolescents aurait peut-être permis de valider davantage d’hypothèses. La passation des questionnaires a été différente selon les groupes. D’une part, une autoévaluation directe (investigateur présent) a été effectuée pour les adolescents rencontrés à l’unité 502, à l’hôpital de Pierre Wertheimer, et ceux rencontrés au sein d’un cabinet libéral. D'autre part, une auto-évaluation indirecte (investigateur absent) a été effectuée pour les adolescents rencontrés sur les réseaux sociaux. Ainsi, il existe une différence importante de cadre de recherche qui pourrait influencer de façon considérable les résultats obtenus. Par ailleurs, cette étude s’appuie uniquement sur une méthodologie quantitative (questionnaires) étant donné que la population recherchée regroupe des sujets phobiques sociaux pour lesquels l’entretien est massivement anxiogène. Ainsi, certains éléments intéressants n’ont pas pu être analysés comme des activités extrascolaires, la personnalité (cynisme ou hostilité) du sujet, le fonctionnement familial, (etc.) qui peuvent avoir une répercussion sur la QdV et le soutien social. De plus, l’échelle mesurant l’anxiété (MASC) 42 n’évaluait pas l’anxiété de performance qui aurait pu être une donnée très intéressante dans cette recherche. Quant à l’échelle du soutien social perçu (SSQ-6), sa perception est basée sur certains aspects de la personnalité comme le cynisme ou l'hostilité (Lepore, 1995) qui influencent la mesure (St-Jean-Trudel, 2009). De plus, cette échelle ne différenciait pas les différents types de soutien social (émotionnel, d’estime, informatif et matériel). Or, une analyse entre les types de soutien social et la QdV des adolescents en RSA aurait pu permettre de souligner les stratégies de soutien social prédisant la QdV et d'en améliorer les prises en charge. Pour finir, le RSA n’étant pas considéré en tant que trouble à part entière, il n’existe donc pas de diagnostic. Le RSA a donc été rapproché des critères diagnostiques de la phobie scolaire de la Classification Française des Troubles Mentaux de l’Enfant et de l’Adolescent (CFTMEA), qui la décrit comme étant «des manifestations d’angoisse majeure avec souvent phénomène panique, liées à la fréquentation scolaire et interdisant sa poursuite sous les formes habituelles » (Mises et Quemada, 2000, p. 72). Un des critères d’exclusion de ce trouble est les manifestations par angoisse de séparation. Or, ce critère n’a pas été pris en compte car pour de nombreux auteurs (Milliez, 2013 ; Le Heuzey, 2016), l’anxiété de séparation fait partie des facteurs favorisant un RSA. Ainsi, pour cette étude, nous avons intégré les adolescents en RSA ayant une anxiété de séparation. 43 CONCLUSION L’objet de la recherche est de démontrer l'apport d'un traitement par hospitalisation sur la QdV et le soutien social, au sein d'une population d'adolescents en RSA. Pour cela, nous avons étudié le lien réel entre anxiété et/ou état dépressif de ces adolescents et leur QdV. Puis, nous avons comparé les adolescents en RSA hospitalisés aux adolescents en RSA non hospitalisés sur les dimensions de la QdV et le soutien social perçu. Ceci permettant d’évaluer si l'hospitalisation a une incidence sur la QdV des adolescents en RSA et/ou si elle joue sur le soutien social perçu. Pour finir, un lien entre QdV et soutien social perçu a été étudié. Afin d’expérimenter cela, deux groupes d’adolescents en RSA ont été constitués, l'un ayant recours à une prise en charge hospitalière et l’autre n’y ayant pas recours. Quatre questionnaires ont été remplis par ces sujets pour évaluer leur QdV (VSP-A), leur soutien social perçu (SSQ-6), leur anxiété (MASC) et leur dépression (CES-D). La recherche a mis en évidence, d’une part, que l’anxiété impacte négativement les dimensions bien-être psychologique et physique de la QdV, et d’autre part, que l’anxiété impacte positivement les dimensions travail scolaire et énergie/vitalité de la QdV. Quant à la dépression, elle n’impacte pas la QdV des adolescents en RSA. Ensuite, l’étude démontre que la prise en charge hospitalière ne semble pas influencer ni les dimensions de la QdV, ni le soutien social perçu par rapport aux sujets ne bénéficiant pas de cette prise en charge. Toutefois, les analyses réalisées montrent les effets bénéfiques du soutien social perçu sur plusieurs dimensions de la QdV (la relation avec les amis, la relation avec les enseignants, l’énergie/vitalité et la QdV totale). C’est pourquoi, nous pensons qu’il est important pour ces adolescents en RSA de proposer des prises en charge où on peut développer son soutien social tel qu’une hospitalisation, une clinique soin-étude, un groupe thérapeutique, mais également des activités sportives. Nous avons pensé à un dispositif thérapeutique où un/des sport(s) serait proposés, durant une journée, tels que la randonnée/raquettes à neige, kayak (etc.), où l’objectif ne serait pas la performance, mais l’entraide et le développement des relations sociales et du soutien social. Cliniquement, l’impact positif du soutien social perçu sur la QdV a déjà été constaté. C’est d’ailleurs pour cette raison, que l’équipe du 502 et Blandine Lacroix ont eu l’idée de créer un groupe, dédié aux adolescents en RSA en dehors du milieu hospitalier, afin de développer et renforcer un soutien social. Cet espace leur permet de rencontrer des personnes ayant une problématique similaire à la leur, d'appréhender les situations sociales, d’améliorer 44 les relations interpersonnelles et donc de réduire et rendre supportable l’anxiété. L’objectif final de ce groupe est en fait d'offrir un soutien social à ces adolescents et d’apporter du bienêtre en vue d'améliorer leur QdV et non pas une re-scolarisation. Pour poursuivre cette recherche, une étude sur l’influence de ces groupes sur la QdV et le soutien social perçu chez ces adolescents pourraient être intéressante. Du côté de l’hospitalisation, une étude évaluant les adolescents en RSA sur leur QdV et leur soutien social au début et à la fin de la prise en charge hospitalière pourrait rendre compte des effets bénéfiques ou non de cette prise en charge. Cette étude pourrait inclure une analyse des différents types de soutien social (émotionnel, d’estime, informatif et matériel), permettant de sélectionner les stratégies de soutien social prédisant la QdV et d'améliorer les prises en charge des adolescents en RSA. 45 Bibliographie Ajuriaguerra, J. (1974). Manuel de Psychiatrie de l’enfant. Paris : Masson. American Psychiatric Association. (2015). DSM-5 : manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux (traduit par Crocq, M.-A et Guelfi, J.-D.). Paris : France, Elsevier Masson. Barrera, M., Sandler, I. N. et Ramsay, T. B. (1981). Preliminary development of a scale of social support: Studies on college students. American Journal of Community Psychology, 9(4), 435-447. Barrera, M. (1986). Distinctions between social support concepts, measures, and models. American journal of community psychology, 14(4), 413-445 Bazantay, A. (2014). 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