Mémoire 2000/MB/6 février 2000 5
Avant Propos
Comment parler des difficultés du système sanitaire sans faire l’inventaire des
éléments qui en sont responsables ? Comment analyser le contexte de coopération
des acteurs sanitaires sans trop s’attarder sur la notion d’acteur sanitaire, ou
faudrait-il dire « agent » sanitaire ? Comment travailler avec le concept de réseau de
soins sans s’arrêter sur la théorie de transaction des coûts, sur la notion d’entités
autonomes, sur les changements révolutionnaires qui s’abattent sur l’ensemble des
professionnels de la santé ? Comment faire abstraction de sa propre propension
sociologique, poussant sans cesse à des réflexions épistémologiques sur les outils
avec lesquels on travaille ?
Une des difficultés principales de tout travail de recherche est de circonscrire la
problématique. Cela devient un exercice particulièrement exigeant dans le cadre
d’un travail de mémoire. Arrivé à la fin de l’entreprise, tout chercheur se pose la
même question : les efforts intellectuels ont-ils aboutis à un travail concluant et
cohérent ?
La première question que le chercheur se pose doit être décisive : qu’est ce que l’on
veut dire à travers son travail ? Ensuite, lors d’un long processus d’amincissement
de la problématique, il doit arriver à une affirmation précise. Cela devient d’autant
plus délicat que l’on s’aventure sur un terrain d’action aussi riche en phénomènes
sociaux et humains que le champ de la santé. Si, de plus, il se trouve que le
chercheur lui-même est impliqué dans l’objet d’investigation, la prudence
méthodologique est de mise.
La conviction du chercheur d’arriver à faire abstraction de ses propres idées tout au
long du travail ne doit pas pouvoir s’ébranler. S’il en est ainsi, le risque réside
désormais dans une prise de position trop claire, peut-être partiale et ainsi indigne
de son mandat de recherche. Le cas échéant, il ne s’agit toutefois pas
obligatoirement d’un échec : l’espoir d’apporter une petite pièce au grand puzzle du
système sanitaire de demain demeure.
Pour y parvenir, le chercheur doit respecter un impératif éthique fondamental :il se
doit d’éviter la polémique. Ses propos ne peuvent être simplistes. Le respect de la
position de tous les acteurs, doublé d’une curiosité académique, en sont de bons
outils.
Si, enfin, le chercheur est prêt à relever ce pari fou, tous les facteurs sont réunis
pour s’acquitter d’un travail de fin d’étude.
Le chercheur en question est titulaire d’une licence ès sciences sociales de
l’Université de Lausanne/Suisse.
Ce travail de mémoire a été réalisé dans le cadre du diplôme-postgrade, en
Economie et Administration de la Santé, Faculté des HEC de l’Université de
Lausanne.
Pendant plusieurs années, il a travaillé dans le domaine médico-social et médico-
éducatif en tant que soignant, éducateur et consultant en ressources humaines.
Actuellement, il assume le rôle du chef de projet dans le processus de mise en place
du réseau de soins en question.
Janvier 2000