LA PROSPÉRITÉ DU DÉBUT DU SIÈCLE
Depuis la fin de la guerre de Sécession en 1865, les États-Unis ont connu une croissance
économique accélérée fondée sur l’essor
de l’industrie lourde et des biens de
consommation; la pose de cinq lignes fer-
roviaires transcontinentales (conquête de
l’Ouest); l’essor du capitalisme soutenu
par des républicains qui dominent la vie
politique jusqu’en 1914; la rationalisation
du travail (machinisme, standardisation et
spécialisation des régions agricoles); l’ap-
plication de tarifs protectionnistes (McKin-
ley Act, 1890); le choix du monométal-
lisme (triomphe de l’or contre l’argent)
pour stabiliser les prix et augmenter le
pouvoir d’achat (Gold Standard Act, 1900).
Ni la classe ouvrière, constituée en syn-
dicats pourtant réformistes (Knights of
Labor 1869, American Federation of Labor
1886) ni la loi antitrust (Sherman Act
1890), concédée à l’opposition, ne mena-
cent les dispositions générales. Theodore
Roosevelt, devenu président en 1901, s’ef-
force de démocratiser la vie politique et de
radicaliser la lutte antitrust, préparant le
retour des démocrates.
DES ILLUSIONS À LA FAILLITE DES ANNÉES TRENTE
qLa « prosperity » 1919-1929
L’État renonce à ses contrôles et les facilités de crédit stimulent la reconversion de
l’économie de guerre en économie de paix. La deuxième révolution industrielle, accélérée
par la faiblesse de la concurrence extérieure, atteint son apogée sous la présidence répu-
blicaine de Calvin Coolidge (1923-1929). L’orage de 1921 éclate dans un ciel serein. Les répu-
blicains laissent la plus grande liberté aux affaires et renforcent le protectionnisme. Le sec-
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LES ÉTATS-UNIS : L’EXPANSION
DU XXeSIÈCLE
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Isolationnistes en 1900, interventionnistes en 2000, gendarme incontesté du
monde aujourd’hui. Ceci résume assez bien l’histoire expansionniste et domina-
trice des États-Unis au cours du XXesiècle.
Politique extérieure
À l’extérieur, c’est toujours la doctrine
de Monroe (1823), fondée sur le refus
de toute ingérence européenne sur le
continent américain, qui est appliquée
et explique le désintérêt pour les
affaires européennes. Elle motive aussi
l’action anticoloniale contre l’Espagne
(1898) et débouche sur la mise en
tutelle de Cuba et une politique d’an-
nexion dans le Pacifique (Guam et Philip-
pines). Enfin en 1904, Roosevelt définit
la politique du « big stick » (gros bâton)
pour protéger et conserver les intérêts
économiques des États-Unis dans son
empire naissant. Si l’intervention dans
le premier conflit mondial a peu per-
turbé l’isolationnisme américain, en
revanche, celui-ci paraît avoir ses jours
comptés. Le conflit cependant a stimulé
l’économie et conduit au développement
de la flotte et des exportations. Désor-
mais, la Bourse de New York supplante
celle de Londres.