Les États-Unis et le monde 1917-1989
Les Etats-Unis et la Première Guerre mondiale
Depuis 1823, l'action des États-Unis dans le monde s'appuie sur la doctrine Monroe : pas d'engagement des
Européens en Amérique et pas d'engagement des Américains en Europe. L'attaque allemande du navire Lusitania
et plus largement le risque d'une hégémonie allemande et de ses conséquences poussent les États-Unis à
s'engager du côté de l'Entente (France, Royaume-Uni, Russie) en avril 1917. Le 8 janvier 1918, Wilson
prononce devant le Congrès un discours dans lequel il énonce quatorze points qui résument les conditions
nécessaires à l'établissement d'une paix durable après la guerre. On y défend le droit des peuples à disposer
d'eux-mêmes, le refus d'une guerre de conquête et l'idée de régler les conflits futurs par une grande organisation
internationale (SDN). Le 11 novembre 1918, l’armistice de la Première Guerre mondiale sera signé sur la base
des quatorze points de Wilson. Les États-Unis sortent renforcés du conflit. Leur puissance économique s'accroît.
Grâce aux emprunts des Européens, ils possèdent un tiers du stock d'or mondial. Malgré les efforts de Wilson, le
Congrès refuse que les États-Unis intègrent la Société des nations, pourtant créée suite aux conditions des
« 14 points ». Les Américains restent avant tout isolationnistes.
Les Etats-Unis dans la Seconde Guerre mondiale
L'attaque japonaise à Pearl Harbour le 7 décembre 1941 précipite les Américains, dirigés par Roosevelt, dans la
guerre. Ils s'engagent auprès de la Grande-Bretagne et de la France libre contre les forces de l'Axe. Leurs armées
sont ainsi présentes sur tous les continents. La puissance américaine fait la différence. Son territoire, inaccessible
aux attaques de l'Axe, devient le centre de production des armes des Alliés. En 1945, les États-Unis sont présents
partout dans le monde grâce à leurs forces armées qui ont contribué à libérer l'Europe et l'Asie. Ils possèdent une
zone d'occupation en Allemagne et en Autriche et occupent le Japon. Ils détiennent deux tiers du stock d'or
mondial et deviennent le centre économique du monde (le dollar devient la monnaie de référence). Ils ont le
monopole de l'arme atomique depuis 1945, qu'ils utilisent sur Hiroshima et Nagasaki le 6 août et le 9 août 1945
(Truman fut le président qui succéda à Roosevelt, mort le 12 avril 1945).
Les Etats-Unis et la Guerre Froide
Les États-Unis tissent un réseau d'alliance très dense comme l’OTAN en 1949. Les Américains développent
l'idée qu'ils défendent le monde libre face au bloc soviétique. En 1947, le président Truman développe la
doctrine de l'endiguement du communisme. Le plan Marshall, du nom du secrétaire d’Etat Georges Marshall,
proposée aux États de l'Europe en 1947 avait également pour but d'empêcher la diffusion du communisme. Les
États-Unis s'engagent donc dans de nombreux conflits périphériques, c'est-à-dire indirects et limités, pour lutter
contre l'avance soviétique : guerre de Corée de 1950 à 1953, guerre du Vietnam du début des années 1960 à
1973. Des crises ponctuent également la guerre froide, comme celle de Berlin de 1958 à 1961, ou celle de Cuba
en 1962. Durant la guerre froide, les États-Unis connaissent des succès mitigés. Dans les années 1970, leur
action est violemment contestée par l'opinion publique, en partie hostile à leur engagement au Vietnam. Le bloc
de l'Est disparaît en 1989 et l'Union soviétique en 1991. De 1991 à 2001, les États-Unis apparaissent comme la
seule superpuissance. On parle d'« hyperpuissance ». Les États-Unis s'engagent alors contre les pays qualifiés
d'« États parias », soupçonnés de vouloir se doter d'armes de destruction massive ou violant les droits de
l'homme. La plupart de ces actions se font sous le mandat de l'ONU : première guerre du golfe en 1991,
engagement en Somalie en 1992, en Bosnie avec l'OTAN en 1993. Les États-Unis sont qualifiés de
« gendarmes du monde ». La présence des États-Unis dans le monde doit beaucoup au prestige du modèle
américain. Il est fondé sur le libéralisme politique (défense des libertés) et économique (liberté d'entreprendre). Il
est associé à la société de consommation et à un mode de vie, l'« American way of life ». Ce modèle se diffuse
largement par le biais des modes et des médias dès les années 1950.
• Le « hard power » américain
Seuls les États-Unis disposent dans le monde d'une puissance militaire déployée sur la planète entière. La moitié
des dépenses militaires dans le monde leur revient.
• Le « soft power » américain
Bien qu'elle soit contestée, l'hégémonie culturelle des États-Unis demeure. Les produits américains restent les
plus diffusés. Du point de vue économique, si l'Asie orientale s'affirme comme nouvelle zone de production, le
marché américain et son potentiel d'innovation restent les premiers du monde.