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ANNEXE 1 : Notre analyse du projet de loi
Deux dispositions du projet de loi sont satisfaisantes car conformes à l'ambition de diminution de la
consommation des combustibles fossiles (charbon, pétrole et gaz)
1) La réduction de la consommation d’énergies fossiles de 30% entre 2012 et 2030,
2) La réduction de 40% des émissions de gaz à effet de serre -dont le CO2- d'ici 2030.
L'atteinte de ces objectifs aurait plusieurs avantages : limitation des gaz à effet de serre (GES) dans
l’atmosphère au bénéfice d’un climat moins perturbé pour nos enfants ; réduction du déficit de notre balance
commerciale tout en améliorant notre indépendance énergétique, c’est-à-dire réaliser une économie de 120 à
150 milliards d'euros sur la période 2015-2030.
Concernant les transports, le développement accéléré des solutions électriques non polluantes devrait être
privilégié. S'agissant de l'efficacité énergétique des bâtiments, il conviendrait d'orienter la réglementation
actuelle vers les solutions électriques et les énergies renouvelables thermiques (biomasse, pompe à chaleur,
solaire thermique, …) et de revoir la réglementation thermique (RT 2012) qui privilégie le gaz pour le chauffage
de tous les logements neufs.
Par ailleurs, l’isolation thermique de 500 000 logements par an voulue par le gouvernement devrait faire l'objet
d'un véritable plan "Marshall" comme ont su le faire avant nous les Allemands et les Suédois, avec un guichet
unique et un dispositif d'aides financières suffisamment incitatif pour réussir dans la durée cette action
essentielle. Les 10 milliards d'euros prévus dans le projet de loi sont très éloignés des estimations de 500
milliards d'euros à mobiliser pour isoler les bâtiments et remplacer les moyens de chauffage actuels, polluants
et peu efficaces.
Quatre dispositions prévues dans ce projet sont contestables compte tenu de l’objectif majeur de réduire la
consommation des combustibles fossiles.
1) Art. L. 100-4 La réduction de la consommation énergétique finale de 50 % de 2012 à 2050.
Cet article n’est pas crédible vu l’horizon 2050 où trop d’inconnues sont concernées : démographie, situation
économique, nouvelles énergies issues de la recherche, …
Par contre, en cohérence à la voix du Président de la République qui vient d’annoncer une contribution de la
France de 1 milliard de dollars, soit 776 millions d'Euros, au fonds ONU destiné à lutter contre le réchauffement
climatique … il serait réaliste et motivant de remplacer « la consommation énergétique finale » par « la
consommation des combustibles fossiles ».
2) Art. L. 100-4 Porter la part des énergies renouvelables à 32% dans la consommation d’énergie.
Pourquoi de la surenchère vu l’importance des moyens financiers exigés, alors que la France n’en dispose pas ?
La Commission européenne a publié, le 22 janvier 2014, une proposition en faveur de la politique énergie-
climat à l’horizon 2030 qui prévoit de réduire de 20 % les émissions de GES et de porter à 20 % la part des
énergies renouvelables dans la consommation énergétique européenne.
3) Art. L. 100-4 Réduire la part du nucléaire de 75 à 50 % en 2025.
Cet article est contradictoire à la limitation de la consommation des énergies fossiles et donc de celle des
émissions de gaz à effet de serre.
Savez-vous que le fonctionnement très intermittent de l'éolien induit des rejets de GES ? En effet, en absence
de vent (en moyenne : 65% du temps pour les éoliennes en mer ou « off-shore » ; 75 % du temps pour les
terrestres), ce sont des installations au gaz, fuel ou charbon (restant à construire !) qui prennent le relais. Ainsi,
tant que n’existeront pas des capacités de stockage de niveau industriel, plus l’éolien sera développé, plus il y
aura des émissions de CO2 ! Idem pour le photovoltaïque.
En exemple concret, pour compenser l’arrêt de 9 centrales nucléaires et la faible disponibilité de la production
éolienne, l’Allemagne a fait appel à ses centrales thermiques au lignite et au charbon. La croissance de ses
rejets de GES a ainsi fait de l'Allemagne le pays le plus pollueur de l'Europe !