
Ce secteur et son tissu de PME repré-
sentent un élément incontournable
pour l’image et l’économie de la
Franche-Comté, en permettant le
maintien d’une activité porteuse de
valeur ajoutée sur l’ensemble du
territoire.
[ Avant-propos ]
E
n Franche-Comté, les entreprises du secteur agroalimentaire (AA) sont
principalement des petites et moyennes entreprises (PME) riches d’un
savoir-faire spécique souvent caractérisé par des produits identiés
sous signes de qualité : Appellation d’origine contrôlée (AOC), Appellation
d’origine protégée (AOP), Indication géographique protégée (IGP), labels et
parfois par des marques propres. Dans leur grande majorité, elles ont un lien
fort avec le territoire. Leurs productions, fortement ancrées dans le terroir as-
surent une pérennité certaine de l’activité agroalimentaire en Franche-Comté.
Pour la plupart, elles sont de ce fait non délocalisables.
La petite taille qui caractérise le tissu des entreprises agroalimentaires de
Franche-Comté peut présenter des inconvénients évidents, liés notamment à
une capacité limitée d’investissement.
Pour répondre aux dicultés engendrées par cette situation, les entreprises ont
mis en place des structures collectives - syndicats de produits, interprofessions,
représentations de lières… - qui sont sources de dynamisme et de progrès
parce qu’elles assurent une mise en commun et une solidarité certaine.
Cette solidarité est une des composantes marquantes de l’identité de notre région
qui, faut-il le rappeler, possède une forte tradition coopérative ; l’exemple le plus
frappant est celui des fruitières qui dynamisent l’économie laitière.
AOP, AOC et IGP sont ainsi le fruit de cette longue marche au travers des siècles
qui a vu les nécessaires adaptations aux technologies et à l’évolution du marché.
Les signes de qualité, et quelquefois les marques
régionales fortes, ont un eet d’entraînement sur
l’ensemble du secteur agroalimentaire.
Ce secteur et son tissu de PME représentent un élé-
ment incontournable pour l’image et l’économie
de la Franche-Comté, en permettant le maintien
d’une activité porteuse de valeur ajoutée sur
l’ensemble du territoire. Pour autant, l’environ-
nement national et international est très concur-
rentiel et très mobile. En outre, nos PME sont
quelquefois confrontées à des fragilités internes
(faiblesse de l’encadrement, de l’accès à la recherche et à l’export, dicultés de
transmission…). Vigilance et lucidité s’imposent donc.
De nombreux organismes interviennent dans l’environnement de ces entreprises.
Un Contrat d’aide à la compétitivité (CAC), des conventions entre partenaires ont
été signés et visent à organiser leurs relations.
Conscient du grand potentiel de notre secteur agroalimentaire, de l’évolution
économique actuelle et du contexte de forte concurrence dans lequel il doit
s’inscrire, le Conseil économique, social et environnemental a souhaité formaliser
cette réexion singulière. Elle doit, au-delà de l’état des lieux et de l’analyse d’un
secteur injustement méconnu, souvent abordé avec des préjugés tenaces, faire
prendre conscience des enjeux représentés par le maintien et l’expansion de ce
secteur indispensable à notre territoire.
Les recommandations du CESE s’adressent aux diérents acteurs de la lière
et aux milieux institutionnels, en tout premier lieu le Conseil régional. Elles
visent à conforter et développer ce secteur clé de l’économie franc-comtoise
en ayant le souci de la transversalité et de la coopération.
Le groupe de travail composé de Noëlle Barberet, Jacques Bauquier, Jean-
Pierre Benoît - rapporteur, Daniel Dubois, Pierre Leroy, Jacques Mazzolini,
Dominique Roy et Claude Vermot-Desroches a été le creuset de cette réexion;
par la diversité de sa composition, il a exercé un regard attentif sur ce secteur,
euron de l’économie franc-comtoise et porteur de l’identité de la région.
Ce rapport a été adopté à la majorité : 48 voix pour, 4 contre (représentants de
l’environnement) et 8 abstentions (CGT, Maison régionale de santé et personnalité
qualiée au titre de l’environnement).