Dans sa traque à la résistance aux antibiotiques, l`EPFL marque des

Date: 08.07.2013
Lausanne
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N° d'abonnement: 1073491Type de média: Presse journ./hebd.
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Dans sa traque à la résistance aux
antibiotiques, l'EPFL marque des points
Santé
En collaboration avec l'UNIL et
le CHUV, les chercheurs mettent
au point un test permettant
d'évaluer en quelques minutes
le comportement des germes
face à un traitement
La résistance des bactéries aux antibioti-
ques n'en finit pas de préoccuper les
scientifiques: globalement, le phéno-
mène progresse, et les spécialistes crai-
gnent de se retrouver un jour face à un
germe devenu impossible à éradiquer.
Les chercheurs tentent donc de prévenir
cette catastrophe par diverses appro-
ches. Une équipe de l'EPFL, qui travaille
en collaboration avec l'UNIL et le CHUV,
vient de publier dans Nature Nanotech-
«C'est le stade
très préliminaire
d'une observation
intéressante»,
estime Giorgio
Zanetti, du CHUV.
nology ses travaux sur un outil permet-
tant de déterminer rapidement si une
bactérie résiste aux antibiotiques.
Ce système utilise un minuscule le-
vier en silicium sur lequel on dépose des
bactéries. S'il bouge, celles-ci sont vivan-
tes. Sinon, elles ont été anéanties par
l'antibiotique. Ce petit «plongeoir» d'un
dixième de millimètre est sensible à des
vibrations de l'ordre du... millionième
de millimètre, et ses micromouvements
sont détectables grâce à un laser. «Ce qui
est intéressant, c'est qu'on peut avoir
une réponse très rapide, explique Gio-
vanni Dietler, directeur de l'Institut de
physique des systèmes biologiques de
l'EPFL. Avec la méthode traditionnelle,
il faut faire une culture, et ça peut durer
douze à vingt-quatre heures pour une
bactérie normale, et jusqu'à trente jours
pour la tuberculose.» Autre avantage: le
dispositif permet d'éprouver la résis-
tance à plusieurs traitements à la fois.
«En dix minutes, on peut tester dix anti-
biotiques différents.»
Encore qu'un prototype
L'outil de l'EPFL n'en est encore qu'au
stade de prototype. «Ça va prendre deux
à trois ans pour que tous les problèmes
soient réglés», estime le scientifique. Il
faudra alors trouver une méthode de
fabrication industrielle permettant la
production de cet outil à prix abordable.
Dans la communauté médicale, on sa-
lue ces recherches: «Il est extrêmement
intéressant de pouvoir accélérer la détec-
tion d'une résistance, confie Giorgio Za-
netti, spécialiste des maladies infectieu-
ses et chef du Service de médecine pré-
ventive hospitalière du CHUV. Plus vite
on arrivera à cerner à quel antibiotique la
bactérie réagit, et plus vite on pourra em-
ployer un traitement ciblé.» Car un anti-
Prévention
Il faut modérer
la prise d'antibios
La résistance aux antibiotiques de
nombreuses bactéries augmente. En
Suisse, c'est le cas pour la très
commune Escherichia coll. Or, si la
plupart de ses souches sont inoffensi-
ves, certaines peuvent provoquer
gastro-entérites, infections urinaires
ou encore une septicémie.
L'insensibilité des microbes aux
traitements résulte parfois de germes
étrangers. «Il y a en Inde des bactéries
qui résistent à tout. Heureusement
elles sont rares en Suisse», note
Jacques Schrenzel, chef du Labora-
toire de bactériologie aux Hôpitaux
universitaires de Genève (HUG). Cette
résistance vient surtout de l'utilisation
abusive d'antibiotiques. Dans notre
pays, la situation est meilleure
qu'ailleurs en Europe, car médecins et
vétérinaires ont freiné sur les prescrip-
tions. Mais on peut faire mieux: «En
Suisse romande, on consomme plus
d'antibiotiques qu'en Suisse alémani-
que, relève Jacques Schrenzel. Si les
traitements sont vraiment utiles dans
certains cas, il faudrait être beaucoup
plus économes dans d'autres.» Ou,
comme l'ont martelé les Français, plus
gros consommateurs d'Europe: «Les
antibiotiques, c'est pas automatique.»
En parallèle aux recherches sur de
nouveaux médicaments, Giorgio
Zanetti conseille donc au grand public
de «ne pas mettre la pression sur le
médecin pour obtenir des antibioti-
ques». Car certaines infections comme
les sinusites n'en nécessitent pas. En
tout cas pas dans un premier temps.
biotique à large spectre touche aussi des
bactéries qui n'ont rien à voir avec l'infec-
tion, ce qui augmente le nombre de mi-
crobes susceptibles de développer des
résistances. «Cet outil diagnostique peut
être très utile en cas d'infection très sé-
vère où l'on ne doit pas perdre de temps»,
estime pour sa part Jacques Schrenzel,
des bactéries E cou i sont résistantes
aux antibiotiques de la famille des
quinolones en Suisse. Il y a vingt ans,
le taux était d'environ 5%.
«Il y a en Inde des
bactéries qui résistent
à tout. Heureusement
elles sont rares
en Suisse»
Jacques Schrenzel, chef du
Laboratoire de bactériologie aux HUG
Date: 08.07.2013
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responsable du Laboratoire de bactério-
logie aux HUG (Hôpitaux universitaires
de Genève).
Les deux spécialistes temporisent
toutefois: «Cette méthode nécessite pas
mal de réglages en amont pour être ex-
ploitable. La difficulté réside notamment
dans la façon d'isoler la bactérie pour la
mettre sur le levier», objecte Jacques
Schrenzel. «C'est le stade très prélimi-
naire d'une observation intéressante,
souligne pour sa part Giorgio Zanetti, du
CHUV. On est encore très loin du dia-
gnostic de routine. De plus, le dispositif
permet de voir si la bactérie réagit ou
non à l'antibiotique, mais ne dispense
pas d'identifier au préalable à quelle bac-
térie on a affaire.»
Caroline Rieder
A l'EPFL, Giovanni Longo (à g.), Sandor Kasas (à l'arrière-plan) et Giovanni
Dietler développent le «plongeoir» pour tester les bactéries. ALAIN HERZOG
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