Contrairement aux ministres des cultes catholique, protestants et juifs en France dont les statuts
en droit interne des religions sont respectivement fixés par le droit canonique, la constitution de
l’Église protestante unie de France et le règlement général du corps rabbinique du consistoire
central, il n’existe pas de texte de portée nationale fixant le statut des imams et des autres cadres
religieux musulmans. Les droits internes, disciplines et règlements des cultes chrétiens et juif fixent le
statut des ministres de la religion, et plus largement des cadres religieux, de manière centralisée. Ils
déterminent quelle est l’autorité en charge de la nomination et le cas échéant de la révocation des
personnels cultuels, définissent les conditions requises pour être admis et habilité à exercer une
fonction cultuelle. Ils permettent de donner un contenu au cahier des charges des pasteurs, curés,
rabbins et personnels assimilés et précisent les modes et les taux de rémunération ainsi que les
procédures disciplinaires.
L’objectif de ce colloque international sur le statut des ministres du culte musulman est de définir
la fonction d’imam telle qu’elle s’impose dans les textes fondateurs de l’Islam et telle qu’elle est
rapportée par les différentes écoles et traditions juridiques musulmanes. Cette présentation des
principes de droit religieux régissant le statut de ces personnels sera complétée par des contributions
exposant les initiatives nationales de codification d’éléments des textes fondateurs islamiques sous
la forme de statut ou de règlement, en vue de donner une assise institutionnelle à la fonction
d’imam. La codification peut être réalisée à l’initiative d’un État « confessionnel » ou d’une
institution religieuse dans les pays où l’islam est en situation de diaspora.
Le volet comparatif de ce colloque s’appliquera aux droits des confessions religieuses juive,
protestante, catholique et bouddhiste. Il comprendra pour l’Église catholique une présentation des
dispositions canoniques relatives aux ministres ordonnés et aux permanents laïcs de la pastorale,
pour le protestantisme une présentation des règles relatives aux ministères avec une insistance sur le
statut des ministères de l’Église protestante unie de France et, pour le judaïsme, une exposition du
statut des grands rabbins, rabbins et ministres officiants tel qu’il a été fixé par le règlement général
du consistoire central de 1975. L’Union bouddhiste de France présentera également le statut de ses
cadres.
Des spécialistes belges, autrichiens et espagnols détailleront le statut des cadres religieux
musulmans au regard des règles propres aux communautés musulmanes.
Des acteurs du culte musulman (responsables siégeant au CFCM et aux CRCM, imams,
responsables associatifs, responsables d’établissements d’enseignement supérieur privé de théologie
musulmane) interviendront au cours d’une table ronde consacrée à la rédaction d’un projet de statut
des cadres religieux musulmans.