Biographie d’Adam Smith Baptisé le 5 juin 1723 à Kirkcaldy, Adam Smith est un illustre économiste et philosophe écossais qui est considéré par plusieurs comme le père de la science économique moderne et le fondateur du libéralisme. C’est aussi celui qui influencera Marx et Hegel. Smith a connu une enfance difficile. Son père, qui était contrôleur des douanes, décède six mois avant sa naissance et malgré l’amour inconditionnel de sa mère, c’est un enfant fébrile. Alors qu’il est âgé de quatre ans, il est enlevé par des Bohémiens. Ces derniers finissent par l’abandonner sur la route, constatant qu’ils sont poursuivis par l’oncle du petit garçon. Smith est un enfant particulièrement intelligent. À l’âge de quatorze ans, il quitte sa ville natale pour aller étudier à Glasgow où il passe trois années (1737-1740). C’est au cours de cette période que l’adolescent rencontre l’une des personnalités qui va largement inspirer son œuvre, Francis Hutcheson. Francis Hutcheson est professeur de philosophie morale, poste que Smith occupera après lui. Hutcheson enseigne à Smith les principes de l’école philosophique écossaise. D’après ce courant de pensée, l’Homme est guidé par deux forces conflictuelles: l’égoïsme qui le pousse à vouloir tout posséder ; et l’altruisme qui est inné et qui lui dicte une conduite morale, garante de l’harmonie et de la coopération. Son parcours exemplaire à Glasgow lui vaut une bourse qui lui permettra d’intégrer l’université d’Oxford. Il y est perçu comme un libertin qui ne respecte pas les règles. Il n’est pas à son aise dans cette université qu’il affligera par la suite dans une de ses œuvres les plus célèbres, Richesse des Nations. Pendant qu’il est à Oxford, il entreprend, à titre personnel, une étude sur le travail de David Hume, philosophe qui aura également un impact significatif sur les écrits de Smith. Ses lectures, jugées libertines, ont presque conduit à son exclusion de l’université d’Oxford. Hume, compatriote de Smith et de douze ans son aîné, va inspirer Smith. Les deux hommes deviendront amis et lorsque Hume décède en 1776, c’est Smith qui se charge d’éditer ses œuvres qui ne sont pas encore parues. Avant qu’il ne rencontre Hume et alors qu’il est âgé de vingt-huit ans, Smith embrasse une carrière de professeur d’université. C’est ainsi qu’il obtiendra d’abord la chaire de logique, puis celle de philosophie morale, à l’université de Glasgow. Malgré l’antipathie de ses collègues, Smith est apprécié par ses étudiants et certains ne tardent pas à le prendre pour modèle. La maladie nerveuse dont il a souffert toute sa vie provoque chez lui des tics et lui donnent une certaine excentricité. Seulement, sa célébrité n’est pas exclusivement due à sa personnalité singulière, mais aussi à la qualité de ses œuvres notamment la Théorie des Sentiments Moraux, publiée en 1759. Grâce à cette œuvre philosophique, Smith est plus connu. Sa notoriété dépasse désormais les frontières de la Grande-Bretagne et s’étend sur toute l’Europe. Dans ce livre, il s’interroge, une fois de plus, sur les fondements de l’éthique chez ses semblables. D’après lui, l’empathie est une caractéristique innée chez l’être humain. C’est ce trait qui pousserait l’Homme à se conduire de manière éthique afin de préserver l’harmonie dans la société. Cette caractéristique serait aussi la source de toute idée ou action morale. L’homme politique Charles Townshend recherche un tuteur pour le fils aîné de son épouse. Townshend finit par choisir Smith dont il juge le travail très intéressant. En 1764, Smith, accompagné de son nouvel élève, quitte la Grande-Bretagne pour la France. Il y rencontre Voltaire. Plus tard, à Paris, il rencontrera aussi François Quesnay, un économiste célèbre. Maître à penser des physiocrates, Quesnay soutient que la richesse ne vient pas de l’accumulation des métaux précieux mais plutôt d’un travail constant de la terre. Les richesses ainsi obtenues peuvent librement circuler entre les différentes couches sociales. Smith est séduit par la logique des physiocrates, bien qu’il ne comprenne pas leur passion pour l’agriculture. En 1766, Smith et son pupille retourne en Grande-Bretagne. Il se rend à Londres, avant de retourner dans sa ville natale, Kirkcaldy. Au cours de cette période, il se consacre à la rédaction d’un traité sur l’économie politique qu’il intitule Recherches sur la nature et les causes de la richesse des nations / An inquiry into the nature and the causes of the wealth of nations, plus connu sous son titre abrégé Richesse des Nations / Wealth of Nations. En 1778, Smith se convertit en commissaire des douanes, délaissant momentanément sa carrière universitaire. Cette reconversion ponctuelle lui assure une retraite paisible. Il travaille à Edimbourg et passe les dernières années de sa vie célibataire, auprès de sa mère. Cette dernière décède à l’âge de quatre-vingts ans. Avant sa mort, il retourne vers ses premiers amours et devient recteur de l’université de Glasgow. Son traité est traduit en plusieurs langues. Smith s’éteint le 17 juillet 1790 à Edimbourg. À ce jour, nul ne peut dire avec précision s’il était croyant, athée ou même déiste. Une partie importante de ses œuvres n’a été publiée qu’à titre posthume comme pour signifier à ses détracteurs ainsi qu’à leurs disciples que jamais leurs critiques désinvoltes ne feraient oublier son nom.