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offres. Ainsi, la compression de taux permet un prix plutôt supérieur à ce que l'on pourrait attendre
logiquement, du fait qu’il y ait un décalage avec la demande des investisseurs et l’offre disponible
sur le marché.
8 - Quelle est la politique d’achat des investisseurs ?
D’après Sigrid DUHAMEL - Présidente - CBRE GLOBAL INVESTORS, tout dépend s’ils ont déjà investi
ou non dans un pays. S’ils sont nouveaux sur le continent européen et qu’on leur propose un
immeuble en deuxième couronne loué en totalité, ils refuseront de passer le périphérique. Le
« Grand Paris » semble compromis pour le moment. En règle générale, si un investisseur est habitué
au marché de bureaux dans Paris par exemple, l'intérieur de Paris va continuer à l'intéresser ainsi
que les fondamentaux de l'actif, sa localisation même si ce n’est pas dans le QCA. Pour les actifs
Retail, si c’est la première fois, il va vouloir le « Prime » et regarder la qualité de la performance de
l’actif sur les deux dernières années.
D’après Marc BERTRAND - Directeur Général - LA FRANCAISE, se focaliser juste sur le taux est
justifié, car c’est le paramètre qui a le plus bougé. Actuellement, on a simplement un consensus qui
est très largement partagé par les petits et les grands investisseurs, comme quoi cet environnement
va durer très longtemps. On a une phase de convergence et d’ajustement de la prime de risque.
La question est de savoir quelle est la bonne prime de risque aujourd'hui. On sort de 40 ans
d’inflation et on rentre dans un monde sans inflation. On parle de la durée de vie technique des
actifs de bureaux qui se réduit. De plus, un taux est un rapport entre deux quantités. Si les taux, les
cash-flows et l’économie devaient reprendre, nous aurions alors un mouvement plutôt à la hausse.
9 – Pour les SCPI, vend-on toujours un taux de rendement supérieur à 5%?
Selon Marc BERTRAND - Directeur Général - LA FRANCAISE, le marché a fait son deuil des 5% de
taux de rendement. Il est difficile de produire ce rendement avec le marché de l’investissement
actuel. Les SCPI ont collecté en 2015 3.5 milliards, soit une croissance de 10% du marché, mais dire
que ces résultats permettent d’assurer un taux de rendement de 6% pour faire du 5% ne serait pas
raisonnable. Il faut donc que le taux s’ajuste à la baisse, et c’est ce qui est en train d’arriver par le
marché.
D’après Claude GALPIN - Président - VIF EXPERTISE, le contexte obligataire est important car la
question se pose si l’Europe ne serait pas partie trop tard dans le « Quantitative Easing ». Aux États-
Unis, un autre cycle obligataire est en cours et on va donc retrouver le fameux choc obligataire
connu en 1993-1994. Malgré la zone euro, le marché français reste encore dépendant du marché
américain. Si ce dernier décide d’un nouveau contexte économique, comment l’Europe va-t-elle
alors résister ? Un certain nombre de pays européens n'ont pas fait des réformes de structure pour
relancer véritablement le marché communautaire. Il faut donc mesurer et tempérer les baisses de
taux pour 2016, mais, si lors du premier semestre 2016, les Américains mettent une pression telle
que les taux remontent, que faudra-t-il faire ? Nous sommes tranquilles grâce aux 250 points de
base de primes, qui risquent cependant de vite fondre.