
Le deuxième rapport du Comité d’agrément des hébergeurs (CAH), établi au terme de l’instruction
de plus de 170 dossiers, reflète désormais l’âge adulte de la procédure.
Le CAH, bien conscient des complications administratives et des complexités techniques, a tenté,
en bonne intelligence avec la seconde instance de régulation qui participe à la procédure, la CNIL,
et l’opérateur central des systèmes d’information, l’ASIP Santé, d’apporter sa vision pragmatique.
Cette politique, reflet d’une large collégialité éthique, juridique et technique a été reconnue
par tous les acteurs.
D’autres étapes sont devant nous afin, tout à la fois, d’augmenter les garanties et de fluidifier
les procédures.
Le périmètre de l’hébergement agréé ne peut être fixé dans les tables, il doit évoluer avec la vie des
professions, les développements technologiques. Une réflexion forte et urgente doit, par exemple,
se mettre en place sur les bases détenues par les assureurs privés et publics.
Le décret du 4 janvier 2006 fixant les règles de l’hébergement doit être aménagé afin d’assurer
à la fois plus de convergence et de complémentarité entre les expertises menées par la CNIL et
le comité d’instruction placé auprès du CAH.
L’analyse économique et financière, gage de pérennité des données qui ne peuvent être confiées
à des structures fragiles reste justifiée, mais elle doit être repensée pour prendre en compte la vie
financière réelle des industriels : que signifie le bilan financier déficitaire d’un hôpital public qui sera
nécessairement contraint d’exécuter ses missions de service public ? Quel est l’intérêt et où trouver
les compétences pour procéder à l’expertise de la comptabilité d’une société cotée au Nasdaq, dont
la filiale française demande l’agrément et dont la société mère peut désirer se défaire ?
Enfin, il faudra améliorer de manière exigeante autant que réaliste les procédures d’audit. C’est
d’ailleurs une démarche à engager de concert avec les acteurs responsables de la profession bien
conscients des enjeux sociétaux.
Le Comité est convaincu du rôle essentiel que la procédure d’agrément a rempli pour élever
les niveaux de sécurité et de responsabilisation des industriels et leur permettre d’accroître la confiance
des usagers. C’est dans cette direction qu’il faut continuer pour faire évoluer les comportements
des professionnels et des patients dans un but commun : le juste soin.
DR PHILIPPE BICLET,
président du Comité d’agrément des hébergeurs
LE MOT DU PRÉSIDENT
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RAPPORT D’ACTIVITÉ 2012-2013