Theytaz Emilie Le 8 mai 2010
En effet, pour justifier l’extermination des sauvages, il n’y jamais eut besoin d’aller
beaucoup plus loin que la constatation que c’étaient des sauvages, en d’autres termes,
des rebelles à la civilisation dominante.
L’évolutionnisme dans le contexte idéologique du XIXème siècle
L’évolutionnisme (biologique et social) a toujours fait débat tout au long du XIXème
siècle. Il scandalisa pour une raison évidente : Avec le transformisme, (cf.Darwin),
l’homme devenait proche parent du singe et devenait également parent de tous les
animaux : l’humanité se rapprochait dangereusement de l’humanité. Le même
raisonnement était fait avec la culture. Du coup, on faisait des raccourcis : par exemple,
on associait la « vraie religion » au cannibalisme.
L’évolutionnisme ne consiste jamais à mettre en évidence des différences, mais au
contraire il les réduit. L’évolutionnisme les relativise en établissant toujours une
certaine continuité entre l’antérieur et l’ultérieur et rapproche ainsi, les deux états.
L’évolutionnisme a vocation critique, il est porteur d’une menace pour les valeurs
traditionnellesde notre civilisation. On se pensait tellement différent des sauvages et
pourtant, avec l’idée du transformisme, il en ait rien ! => scandale !
L’évolutionnisme rapprochait le civilisé du sauvage tou en maintenant leur écart.
Il y avait donc deux manières d’étouffer ce scandale :
1) La première consistait à supprimer la possibilité du rapprochement. Les
sauvages = des êtres humains comme nous, => chaque culture à ses valeurs
propres qui ne peuvent être jugées => contre le comparatisme = le relativisme
culturel.
2) La seconde à supprimer l’écart. Les différences observées restent surperficielles,
Soit on montre qu’il y a finalement les mêmes institutions chez les sauvages que
chez nous. Soit on détecte un niveau plus profond et fondamental où s’annulent
les différences = universalisme.
Et on oublie très souvent que ces deux tendances (le relativisme culturel et
l’universalisme) ont été résolument opposées l’évolutionnisme !
Les thèmes à propos desquels se développe de façon privilégiée l’attaque anti-
évolutionniste sont : la famille et la religion.
Ce sont deux des grandes valeurs traditionnelles de notre société et on prétend
retrouver pratiquement les mêmes pratiques chez nous que chez les « sauvages ».
En effet, Robertson Smith ne craignait pas de rapprocher cannibalisme et eucharistie. Ou
encore Frazer qui publia sont Folk Lore in the Old Testament.
Le reproche d’ethnocentrisme
Selon Testart, c’est pas parce que nous parlons d’archaïsme, de primitivité ou
d’ancienneté que cela implique une dévalorisation.