Conférence De Mr Fayol Apprendre l`arithmétique à la

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Conférence De Mr Fayol
Apprendre l’arithmétique à la maternelle et au cycle deux
Introduction
Dans une société il faut être capable de savoir ce qui est acquis spontanément du fait des interactions de la
vie courante même chez les enfants de familles défavorisées et ce qui doit faire l’objet d’ un enseignement
spécifique. Il faut faire la part des choses entre ce que les enfants apprennent seuls et ce qui doit être
enseigné à l’école.
Les deux dernières décennies ont fait apparaître que les êtres humains sont dotés de capacités extrêmement
importantes en arithmétique, qui constituent une base. Sur cette base, l’école doit construire quelque chose
de différent, qui est la capacité à traiter des problèmes de manière formelle, ce que la vie n’apprend pas
spontanément.
Qu’est ce que l’arithmétique (diapo 2) ?
L’arithmétique traite des quantités : dans la vie
courant, on traite des objets, des événements, des
relations entre les gens. Mais on peut aussi traiter
des quantités, c’est un sous domaine de nos
activités mentales et de nos activités sociales.
•
Il y a des quantités de deux types :
Les quantités continues : surfaces, longueurs,
volumes, intensités
Les quantités discontinues : les étoiles, les billes,
les bonbons, les voitures, tout ce que l’on peut
dénombrer.
L’arithmétique va s ‘intéresser à ces deux
catégories de quantités.
•
Qu’est ce qu’il faut savoir faire sur les Quantités ?
D’abord il faut savoir les discriminer c'est-à-dire percevoir qu’elles ne sont pas équivalentes.
Il faut aussi pouvoir les comparer : déterminer s’il y en a qui sont plus longues, plus grandes plus
importantes, plus intenses ou au contraire moins intenses, moins grandes que d’autres…
Ce sont des acquis extrêmement élémentaires.
On doit aussi pouvoir percevoir leur transformation. Il ne s’agit pas encore d’opérations arithmétiques mais
d’opérations beaucoup plus simples. Percevoir qu’on a ajouté quelque chose, enlevé, réuni, dissocié,
partagé, répété et que quand on a une première quantité et une deuxième, ce à quoi on aboutit selon que l’on
ait ajouté ou enlevé fait que cela donne une quantité résultante différente des deux précédentes.
• La perception analogique
Tout cela ce sont des transformations analogiques.
Elles peuvent se percevoir sans qu’on soit obligé de les quantifier.
1
Cette capacité de comparaison, de discrimination et de perception des transformations est fondamentale pour
que l’arithmétique puisse se greffer sur elle.
Une question qu’on s’est posée au cours des vingt dernières années :
•
Est ce que les êtres humains sont d’emblée dotés de capacités leur permettant de discriminer, de
comparer de percevoir les transformations ou est ce que ces habiletés sont acquises et est ce que
l’école doit y prendre sa part ?
Est-ce qu’on doit scolariser ce genre de capacités d’habiletés ou peut on considérer que ces capacités sont
disponibles chez tous les enfants ayant des dispositions normales ?
Pour ça on est allé travailler chez des nouveaux-nés.
L’arithmétique ce n’est pas seulement cela, c’est traiter ces quantités en utilisant des codes symboliques.
•
Les codes symboliques (diapo 3) :
Au lieu de travailler sur des vraies quantités on va
travailler sur ce qui les représente.
On a une foule de moyens différents pour cela : les
mots, les chiffres arabes, les encoches, les
bûchettes, les bouliers et les doigts.
Ce sont tous des codes.
Ces codes n’ont pas tout à fait les mêmes
propriétés.
Ex :
On symbolisera le « 1 » par un jeton ; le « 2 » par
un chiffre arabe, le « 3 » par les chiffres romains.
Ce qui va faire la différence entre ces codes, c’est la
pertinence de leur emploi par rapport à ce qu’on
veut faire.
Ex : Si on devait faire une multiplication avec des chiffres romains, nous éprouverions de grandes difficultés
alors qu’avec les chiffres arabes, c’est très facile même s’il y a des choses à apprendre.
On ne peut pas faire n’importe quoi avec n’importe quel code. Certains codes sont plus pertinents pour
l’apprentissage.
Tous ces systèmes symboliques permettent de représenter des quantités : les cardinalités. (diapo 4)
2
Ce qui est merveilleux mais pas spontanée c’est que les codes symboliques nous permettent de nous
dispenser de manipuler les quantités en vrai, en
nous contentant de travailler sur les codes (diapo
5).
Ex des codes bancaires ; aucun d’entre vous ne va
vérifier à la banque s’il a exactement le nombre de
billets qu’il a sur son relevé.
L’équivalent en vrai argent de ce qui est inscrit sur
nos relevés de comptes existe puisque le travail sur
le code nous suffit à savoir combien d’argent on a
sur nos comptes.
Ceci est totalement différent
des quantités
représentées perceptivement.
Ceci doit faire l’objet d’un apprentissage.
La difficulté la plus forte à laquelle sont confrontés les élèves, c’est celle qui consiste à comprendre et
accepter que manipuler les symboles nous permet de faire l’économie de manipuler des quantités en
vrai.
On va pouvoir en travaillant sur les symboles calculer, les distances…
C’est ce qui nous permet d’aller sur la lune, de fabriquer
L’ensemble de nos sociétés technologiques repose sur cette capacité là.
C’est cette capacité que l’école élémentaire va devoir mettre en place.
des
véhicules
nouveaux.
Les problèmes qui vont se poser :
Faire de l’arithmétique cela suppose avoir la
notion de quantités, apprendre à associer ces
quantités à des codes très précis, très divers et qui
n’ont pas besoin d’être les mêmes à toutes les
étapes de la scolarité ou de la vie.
Il faut apprendre à opérer sur des codes et on
n’opère pas n’importe comment sur les codes ;
Quand on fait une soustraction ce n’est pas la
même chose que quand on fait une division ou
une multiplication.…
Il faut comprendre, accepter que les résultats
obtenus en opérant sur le code sont équivalents
aux résultats qu’on aurait obtenus en travaillant
directement sur les quantités ou les objets réels
(diapo 6).
3
•
La quantité est-elle une notion qui a
besoin d’être enseignée ou est-ce une
notion
très tôt ou très facilement
acquise (diapo 7)?
1. La notion de quantité
1.1 Discriminer entre quantités (diapos 8, 9,10)
Des expériences avec des nouveau-nés ont été faites
depuis 20 ans. A cet âge, ils ont un contact avec la
culture restreint.
- Sont ils
capables de discriminer des
quantités, de percevoir la différence entre 1
et 2, 2 et 3, 8 et 12 jetons, fleurs… 8et 10, 8
et 16, 8 et 24 ?
- Sont ils capables de comprendre qu’avoir 8
c’est plus qu’avoir 4, que 12 c’est plus que
d’avoir 10 ?
- Sont-ils capables de comprendre que si j’en
rajoute j’en ai plus ?ou si j’en enlève j’en ai
moins ?
Il ne s’agit pas de quantifier précisément mais de
s’interroger sur ces notions.
A ces trois questions la réponse est oui.
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Expériences sur les petites quantités (diapos 11 à 14)
Les tout petits enfants ne peuvent pas répondre alors
on leur présente des collections de deux.
Au bout d’un moment leur durée d’attention baisse
progressivement. A ce moment là, on leur présente p
ex 3 et leur attention remonte. Ils perçoivent donc la
différence.
Les nouveau-nés peuvent discriminer 1 de 2, 1 de 3,
2 de 3 mais pas 3de 4 ni 2 de 4
Tout se passe comme si leurs capacités initiales se
font sur de toutes petites quantités.
Ils font la différence entre 8 et 16, entre 16 et 32,
12 de 24.
Ils ne font pas la différence entre 8 et 12.
Pour qu’ils discriminent deux quantités, il faut que le
rapport soit très élevé (de 1 à 2).
La capacité de discrimination des quantités est
une capacité innée que nous partageons tous. Elle
est comme inscrite dans les capacités des êtres
humains.
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1.2. Plus grand, plus petit
Est-ce la même chose pour la question de plus grand et plus petit ? Est-ce qu’ils sont capables de
comprendre que certaines quantités sont plus importantes que d’autres ?
Dispositif pour des bébés à partir de douze mois (diapos 15 à 18):
Verres opaques
Deux gâteaux dans un verre, trois gâteaux dans le 2ème verre,
Le bébé va choisir le verre avec les trois gâteaux.
Donc cette capacité s’installe spontanément, on n’a pas besoin d’intervenir.
1.3. Comprendre les transformations : ajouter et soustraire
Dernière capacité qu’on va étudier :
Les très jeunes enfants sont ils capables de
comprendre que si on ajoute quelque chose à une
quantité il y en aura plus ou si on enlève quelque
chose il y a en aura moins (diapos 19, 20,21) ?
Dispositif (bébés à partir de 6, 8 mois) :
Petits points bleus sur un ordinateur. Dissimulation
de points bleus et ajout de points rouges.
Puis ajout de points bleus…
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Le bébé est capable de réagir différemment entre une collection d’objets à laquelle on a ajouté ou enlevé des
points et une collection d’objets que l’on n’a pas
modifiée.
On peut en déduire que vers 18 mois, les enfants
sont capables de discriminer les quantités ; de voir
s’il y en a plus que dans d’autres ; de se rendre compte que si on ajoute ça fait plus et si on enlève ça fait
moins.
On pense même qu’ils sont capables de comprendre quelques éléments des fractions élémentaires.
Conclusion : le problème principal ne sera ni sur la notion de quantité, ni sur les opérations sur les
quantités, ni sur la notion de plus grand ou plus petit, ni sur la notion d’ajouter et d’enlever.
Le problème va être celui du passage à la symbolique et de la manipulation du symbolique.
2. Le passage au symbolique (diapo
22) :
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2.1. Subitizing et comptage
Ex des jetons qui s’affichent (diapos 23 à 27)
La courbe montre que sur les toutes petites quantités
on ne commet jamais d’erreur (1, 2,3).
Le nombre 4 est tout seul car certains d’entre nous
traitent le 4 comme le 3 et le 2, pour d’autres, c’est
déjà une opération de comptage.
Vers 5, il faut dénombrer. Plus il y en a et plus il
faudra de temps.
Probablement vers la PS ou MS pour 4 ou 5 il faut
un certain apprentissage.
Le dénombrement est nécessaire à un certain
moment pour déterminer les quantités.
Nous avons encore la capacité de base des nouveaunés !
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2.2. Le dénombrement (diapo 28) :
Pour 1, 2,3 c’est très facile.
Quand on est obligé de dénombrer, on passe à
quelque chose de beaucoup plus sophistiqué.
Dénombrer c’est passer à un code symbolique
c'est-à-dire partir d’une quantité d’éléments et
essayer d’associer à cette quantité une forme
symbolique. C’est cela qui va demander du
temps.
C’est cette étape difficile qu’on a négligée
pendant des années en étant persuadé que ça
allait vite.
En fait il faut disposer d’éléments symboliques isolés : les noms des nombres.
Il faut appliquer les noms de nombres aux éléments de la collection.
2.2.1 Le code verbal (diapo 29)
Epreuve toute simple qui est difficilement résolue
(diapos 30,31) :
ex de jeux en MS avec des paires de jetons. Lorsque
les paires sont associées à un élément, c’est très
facile.
La construction des toutes petites associations entre des quantités symboliques est lente et difficile. C’est le
travail qui doit être fait à l’école maternelle dès la PS.
C’est difficile car le code verbal que nous utilisons couramment n’est pas naturel. Nous pensons que tout le
monde compte.
En fait, on a découvert en Amazonie des peuplades sans système verbal. Ils ont un, deux et à partir de trois
c’est « beaucoup ». Seules certaines cultures disposent d’un système numérique verbal.
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On est passé de quelque chose de biologiquement déterminé c’est çà dire la perception des quantités, la
discrimination des quantités, la capacité à percevoir qu’il y en a plus ou moins, à quelque chose qui est
culturel et qui passe par un système symbolique.
Le système verbal que nous utilisons dans la vie courante est difficile car rien ne se voit dans le mot cinq par
rapport au mot quatre. Ce n’est pas la longueur des deux mots qui nous donne des indices mais parce que 5
vient après 4 dans la liste .C’est un codage verbal de la quantité par l’ordre.
Les enfants doivent comprendre qu’à chaque pas
(dans le comptage), il y a une augmentation de un.
Ce pas traduit une augmentation ou une diminution
de quantité. Ceci a pour conséquence la
Catégorisation.
Ce qui pour nous est naturel, va prendre du temps
aux enfants : des mois, des années de construction.
Il va donc falloir souvent fréquenter des situations
de ce type pour que la construction se fasse.
A cela s’ajoute quelque chose qu’on ne soupçonne
qu’en faisant des comparaisons internationales.
On apprend à dénombrer en mettant en
correspondance des noms de nombres et des
quantités (diapo 32).
Les noms de nombres en français : il y en a un certain nombre qu’il faut apprendre par cœur. Il n’y a pas
d’autre solution.
Au fil de l’histoire les hommes ont bricolé des
systèmes avec les « bases » (10,15, 18). (Diapo
33)
Les bases ont fluctué. Aujourd’hui, la base
dominante
c’est
la
base
10.
Mais on a utilisé la base 20 (d’où 80 : 4X20).
On a aussi utilisé la base 60 (sexagésimale nous
aurions du nous en débarrasser mais nous l’avons
conservée). C’est une difficulté supplémentaire.
On utilise également la Combinatoire (36 : deux
mots une addition ; 80 : deux mots mais une
multiplication 4X20).
Tout ceci nous paraît naturel, simple mais ce sont
des difficultés supplémentaires pour les enfants.
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Comparaison entre le système français et le chinois : le système chinois est extrêmement simple.
Comparaison ente les USA et la Chine (diapos 34 ,35):
À trois ans il n’y a aucune différence.
A 4 ans les américains (ou les français) travaillent encore 10, 11, 12,13 alors que les enfants chinois sont
déjà à 30,40.
A 5 ans le petit américain est à 40 alors que le
chinois est à 100 ! Cette différence ne sera jamais
gommée ! Le niveau de manipulation des chiffres et
des nombres sera toujours plus élevé en Chine que
dans nos sociétés occidentales.
Il y a un impact important de la dimension verbale.
En français il y a des moments critiques : 20,
30,…60, 70, 80,90.
Tout ceci ralentit et fragilise les apprentissages
(diapo 36).
En Chine la scolarisation du système numérique ne
se pose pas comme un problème. Mais en France le
niveau de difficulté est plus élevé d’où une
scolarisation nécessaire (diapos 37,38).
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2.2.2. La complexité du dénombrement (diapos 39, 40) :
C’est l’association d’une collection à un nombre
d’éléments. Les enfants vont chercher le cardinal de
ce nombre en faisant du pointage avec leurs doigts.
Est-ce lié à un apprentissage explicite ou est-ce
qu’ils le trouvent tout seuls ?
Depuis les années 1980 on a trouvé que l’activité
de dénombrement repose sur 5 étapes :
1. Il faut établir une correspondance terme à terme
stricte entre les noms des nombres et les objets à
dénombrer.
2. Les noms doivent être donnés dans un ordre
stable.
3. Le dernier élément évoqué est celui qui
représente la cardinalité de la collection.
4. L’objet lui-même n’a pas d’importance.
5. Le sens du comptage de la quantité est identique
si on dénombre dans un ordre différent :
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Les enfants qui dénombrent en utilisant le comptage ont-ils un niveau de conceptualisation plus élevé que
les autres ?
Ex avec les marionnettes (diapos 41 à 45) :
Une enseignante va dénombrer des collections en se
trompant de temps en temps. Les enfants doivent
dire quand elle se trompe et dire ce qu’elle aurait du
faire.
Les enfants rejettent très tôt quand les mots sont
oubliés, quand il y a un mot en trop, quand il y a un
double comptage. La comparaison entre les enfants
de trois et cinq ans nous montre qu’il s’agit
néanmoins d’un apprentissage.
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Dénombrer en direction inverse, utiliser le
dénombrement d’éléments non adjacents donne le
même résultat, commencer par le milieu
également.
A quatre ans, les enfants commencent à refuser la
direction inverse et les non adjacents (diapo 46).
Chez les enfants de CP et de CE1, les enfants qui
restent sur ce rejet de compter en commençant par
une autre extrémité ou en utilisant les éléments
non adjacents n’arrivent pas à une maturité
suffisante
sur
le
dénombrement.
Pour ces enfants là, il faut très tôt (vers 5ans) faire
des activités spécifiques sur le dénombrement.
2.2.3. Le rôle des doigts (diapos 47à 49)
Les doigts : outil, code symbolique ayant l’avantage
d’être analogique. Quand on lève deux ou trois
doigts, cela se voit, d’où un rôle analogique. Quand
les quantités augmentent, le nombre de doigts
augmente aussi.
Les doigts sont aussi un outil d’abstraction.
Pour les enfants il est très difficile de comprendre
que « 4 » c’est une abstraction. Pour nous ça peut
être quatre automobiles, fourmis, étoiles…c’est
toujours Quatre.
Il n’y a que quelques siècles que nous sommes
capables de cette abstraction et pour les enfants ce
caractère abstrait de la cardinalité c’est une question
difficile et les doigts constituent un outil précieux
(associer un doigt à un objet quel que soit l’objet).
Les doigts sont donc un outil qui permet l’abstraction et énorme avantage, on peut enlever ajouter… Outil
acceptable pour des enfants de 3, 4, 5,6 ans.
On peut montrer que les performances dans la reconnaissance des doigts sont prédictives dans les
performances arithmétiques chez les enfants de CP et CE2.
C’est un outil intéressant mais ce n’est ni le meilleur ni le seul code pour faire la transition entre le tout
début du traitement des quantités et l’arrivée du système symbolique.
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2.2.4. L’écriture en chiffres arabes (diapos 50,51)
Il y a 50 ans, ce code était peu présent.
Aujourd’hui, les chiffres romains ont disparu mais
les chiffres arabes sont très fréquents. Les enfants
sont familiarisés très tôt à ce code. Nous pensons
que tout le monde compte avec les chiffres arabes.
Mais comment passer du code verbal aux chiffres
arabes ? C’est le problème du transcodage.
Au CP, CE on demande aux enfants d’écrire sous dictée ou de lire des nombres et les enfants se trompent.
On a comparé les performances d’enfants wallons et bourguignons (60, 70,80) (diapo 52)
Les bourguignons font plus d’erreurs avec les
nombres au-delà de 70, 80 et écrivent soit
420.42016 (96), 6010 (70).
Ces erreurs sont
très irrégulières. Elles
n’apparaissent pas tout le temps.
On a donc regardé de manière plus précise pourquoi
les enfants bourguignons de CE1 commettaient ce
genre d’erreurs.
On a donné des noms de nombres (17,48, 77,98)
On a calculé la longueur audible des syllabes de ces
nombres.
Lorsqu’on fabrique des nombres de 4 syllabes
(3029) ou 5 syllabes (9401, 6057) avec des
sonorités qui ne se ressemblent pas on s’aperçoit
qu’avec 4 syllabes de sonorités qui se ressemblent
(1117) il n’y a pas de différence mais qu’à partir de 5 ou 6 syllabes, les erreurs sont plus élevées lorsque
les configurations sonores sont très proches.
Ce n’est plus un problème de compréhension du transcodage mais un problème de maintient dans leur
mémoire de configurations sonores sophistiquées.
L’une des taches du CP, CE1, CE2 va être d’aider ces enfants à conserver dans leur mémoire
les configurations sonores des nombres pour pouvoir les transcoder.
Le problème est moins sur le transcodage lui-même qu’il n’est sur le maintien en mémoire des
configurations sonores des noms de nombres qui sont longs à prononcer.
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Pour résumer :
L’apprentissage des codes eux-mêmes, le code verbal d’une part et le code arabe d’autre part,
posent des problèmes spécifiques et demandent donc des activités spécifiques sur le code verbal
français, sur le code arabe et sur le passage du code arabe au code français.
3. Les opérations (diapo 55) :
3.1 Les tout débuts (diapos 56, 57,58)
Les enfants comprennent dès les premiers mois
après leur naissance que quand on ajoute
quelque chose à une quantité cette quantité
augmente et quand on enlève quelque chose
celle-ci diminue ; Quand on partage une
quantité, il y en a moins…
Ces connaissances spontanées n’ont pas besoin
d’être enseignées, elles sont disponibles.
En revanche c’est la compréhension du codage précis de la manipulation du système symbolique qui pose
problème.
Travail fait par un anglais en 1981 :
Utilisation d’une boîte opaque dans laquelle on met
des pingouins.
L’enfant voit qu’il y avait un pingouin. On ajoute
un pingouin. L’enfant doit refaire la même chose.
Expérience identique avec des cubes.
Première expérience : utilisation de boites réelles.
Deuxième expérience : plus de boites mais l’enfant
doit imaginer une boite.
Troisième expérience : présentation formelle sans
boîte.
Les enfants de trois à cinq ans réussissent presque
toujours quand on est sur des petites quantités (1,
2,3).
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Lorsqu’on demande d’évoquer, les performances chutent et lorsqu’on leur fait de manière formelle, les
résultats sont encore plus faibles.
Lorsque les nombres sont plus grands que trois, les performances sont plus faibles d’où besoin de
manipulations pour passer de 3 à 4 et de 4 à 5.
Autre exemple :
Situations avec additions pour nous mais transformations pour les enfants (diapos 60, 61, 63,64)
2 bonbons plus trois bonbons : comptages des deux collections puis réunion physique des deux collections
pour les dénombrer.
Plus tard, ils comptent la première collection et ajoutent la deuxième.
Plus tard, fin GS, ils sont capables de commencer par la plus grande collection et ajoutent la plus petite. Là
on est presque à l’abstraction qu’est l’opération.
Différence entre la transformation et l’opération :
La transformation suit la manière dont vous avez présenté le problème, l’opération manipule des symboles
pour obtenir le même résultat.
Evolution d’un traitement perceptif, moteur à un traitement abstrait.
On a montré que le dénombrement puis l’utilisation des doigts deviendra une opération quand on pourra
passer de 2+4 à 4+2.
Ensuite, on aura le comptage mental qui dépendra beaucoup de la connaissance verbale des enfants, de la
manipulation du code verbal.
L’étape la plus sophistiquée c’est le fait qu’on sache directement que 4+2 font 6 sans avoir besoin de
dénombrer.
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Comparaison
(diapo64)
internationale
Chinois
/USA
Les enfants chinois retrouvent directement en
mémoire tous les résultats de ces opérations.
Le niveau de performance des américains est très en
retard par rapport à celui des chinois.
Tout ceci car le code verbal chinois se prête bien à
la mémorisation. Le système linguistique chinois
favorise cela alors que les systèmes occidentaux ne
le favorisent pas. Il faut donc « pédagogiser » cela
dans nos écoles (diapo 65) !
Pour conclure (diapo 66):
Il faut :
- Manipuler de manière de plus en plus précise pour
faire des comparaisons : les enfants sont capables de
comparer des collections qui sont perceptives en
revanche il faut travailler la comparaison des
quantités lorsqu’elles sont présentées verbalement
ou avec des chiffres arabes.
- Mettre en relation les codes avec les quantités :
c’est le rôle de l’école maternelle.
- Mettre en relation les actions sur le réel avec le
symbolique (ajouter, enlever…).
- Manipuler les symboles.
- Créer des situations d’arithmétisation pour amener
l’enfant à des manipulations formelles.
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Questions réponses
- Utilise-t-on aussi les chiffres arabes en Chine ?
- Oui, on utilise également les chiffres arabes en Chine. C’est un système international.
est un problème verbal.
Le problème
-
Situations de ses travaux par rapport à Piaget :
Epreuves de conservation très spécifiques. Pour Piaget, le code verbal n’avait pas d’importance.
Aujourd’hui on peut considérer que les points sur lesquels il est intervenu est un sous problème par
rapport aux problèmes que l’on repère de nos jours.
-
Manipulation au CP avec des billes, faut il les amener à quitter ces manipulations ?
Il faut créer des situations pour les amener à quitter progressivement la manipulation, pour que les
enfants ne puissent plus recourir à ces manipulations. Ne rien interdire mais trouver les outils pour
faire évoluer les enfants. Les différences interindividuelles sont plus fortes chez les enfants.
Accompagner en obligeant à bouger.
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