http://www.lafinancepourtous.com/Decryptages/Dossiers/Institutions-financieres-internationales/Fonds-monetaire-international2/Une-institution-souvent-critiquee-pour-ses-preconisations-de-politique-economique
croissance, quand bien même elle a pu être restaurée, ont été inégalement partagés.
Joseph Stiglitz considère par ailleurs que si le FMI a correctement diagnostiqué les
crises financières d'Amérique latine dans les années 1980 et imposé à juste titre
l'austérité budgétaire et le resserrement des politiques monétaires, il a eu les mêmes
exigences en Asie, alors que ces pays étaient en situation d’excédents budgétaires.
Ces politiques inappropriées ont alors aggravé la crise.
Ces critiques ont amené le FMI à revoir sa façon de procéder et à compléter les principes du consensus de
Washington par d’autres éléments que ceux strictement axés sur les politiques macroéconomiques.
Désormais, le FMI accorde plus d’attention à la spécificité des besoins des pays dans lesquels il intervient
et il fait preuve de plus de souplesse sur les questions touchant aux réformes structurelles. Le FMI
souhaite également réserver une plus grande place aux aspects « macrosociaux », qui touchent à l’emploi
et à la croissance, et à l’assistance technique pour la conception des programmes.
Le FMI n’a pas su anticiper le déclenchement de la crise financière de 2008
Un rapport rédigé par une équipe du Bureau indépendant d'évaluation (BIE) du FMI couvrant la période
2004-2007 a souligné l'incapacité de l’institution à prévoir l’éclatement de la crise financière de 2008.
Le rapport indique qu’en ce qui concerne le secteur financier aux Etats-Unis, le FMI n'a pas alerté sur la
dégradation des normes d'octroi des financements hypothécaires, ni sur le risque que cette situation faisait
porter aux institutions financières, mais qu’au contraire il s’est montré optimiste quant à l’efficacité de la
technique de pour diluer les risques et a recommandé à d'autres pays avancés de favoriser la
diffusion de ces méthodes.
Or, c’est justement l’innovation financière américaine, et plus particulièrement celle consistant à transférer
les risques liés aux prêts hypothécaires « subprime » à de très nombreuses banques de par le monde, qui
est à l’origine du déclenchement et de la propagation de la crise financière de 2008.
Même après l’amorce de la chute des prix de l’immobilier aux Etats-Unis, les services du FMI pensaient
que les répercussions sur les institutions financières seraient minimes. Le rapport du FMI sur les Etats-Unis
de 2007 a examiné plusieurs risques liés à l’innovation financière et les défis qu’ils posaient sous l’angle de
la régulation — alors que les problèmes des marchés immobiliers et financiers étaient devenus évidents —,
mais il est resté élogieux sur la robustesse et la résistance des grandes institutions financières,
principalement en raison de leur rentabilité et de leurs niveaux de fonds propres.
Pour certains pays avancés dotés d’une réglementation relativement plus contraignante, le FMI a
préconisé l’adoption de mesures qui s’inspiraient des méthodes adoptées aux États-Unis et au
Royaume-Uni. Les conseils ont notamment été centrés sur la promotion de l’innovation financière,
considérée comme le principal facteur d’augmentation de la rentabilité aux États-Unis et au Royaume-Uni,
avec peu ou aucun intérêt pour l’analyse des risques y afférents.
L’Allemagne et le Canada faisaient partie des pays avancés pour lesquels le FMI estimait que «...la
rentabilité n’a pas encore atteint les niveaux internationaux et où l’innovation doit encore progresser»ou
que«les stratégies timorées du système bancaire canadien donnent des rendements sur actifs beaucoup
».plus faibles qu’aux États-Unis
Pour les experts ayant rédigé le rapport du BIE, l'incapacité du FMI à identifier les risques liés à l’innovation
financière aux Etats-Unis et à alerter à ce sujet s’explique par la conjonction de différents éléments :
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